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Agnès Jaubert (Traducteur)
EAN : 978B08QDNSJ4M
Hauteville (07/04/2021)
4.26/5   141 notes
Résumé :
1944. L’Union Soviétique est le seul pays possédant une escadrille de femmes bombardiers. L’intrépide Nina Markova et ses compagnes, les « Sorcières de la Nuit », défendent le ciel contre les nazis. Mais quand Nina s’écrase en territoire ennemi et se trouve confrontée à une impitoyable meurtrière, sa vie ne tient qu’à un fil.

Hanté par les horreurs de la guerre, le journaliste anglais Ian Graham se lance dans la traque des criminels de guerre nazis. U... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (31) Voir plus Ajouter une critique
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Je n'ai pas été vraiment emballée par la manière dont commence ce livre, dans la tête de la Chasseresse qui semble se justifier. Puis, au fil des pages, j'ai apprécié de découvrir en parallèle trois fils de l'histoire, trois époques centrées chacune sur un personnage, en sachant que tout finirait par se rejoindre.

Jordan, jeune américaine passionnée de photographie qui se rêve en J. Bryde, appareil photo en bandoulière, à l'image de ses héroïnes reporters et qui hésite à suivre le destin tout tracé qui se dessine sous ses yeux, accueille sous le toit familial sa nouvelle belle-mère et sa fille et a du mal à se départir de sa première impression négative.

Ian, journaliste anglais qui s'est lancé dans la traque des nazis, épaulé par Tony un ancien soldat américain multilingue, ne relâche pas ses efforts alors que nombreux sont ceux qui souhaitent tourner la page à l'aube des années 50, obnubilé par la Jägerin.

Nina, jeune soviétique qui a grandi loin de tout en Sibérie, sous la houlette d'un père alcoolique et violent, profondément anti régime, ne rêve que d'une chose, partir, découvrir ce qu'il y a à l'ouest et échapper au lac.

Grâce à eux, nous allons appréhender la vie des jeunes filles dans l'Amérique bourgeoise d'après-guerre qui n'allaient pas à l'université ou en partaient dès qu'elles rencontraient leur mari.
Nous vivrons les difficultés d'aller à la pêche aux infos et de suivre une piste dans la chasse aux nazis. Nous volerons avec les Sorcières de la nuit, ce régiment de pilotes de bombardiers soviétiques, constitué uniquement de femmes.

Kate Quinn a fait énormément de recherches et même s'il s'agit d'un roman, il se base sur des anecdotes réellement vécues et la deuxième partie est vraiment passionnante. Ses descriptions sont riches et imagées et pleines de détails.

Une histoire de ce style n'a d'intérêt que s'il se produit par moment des coïncidences qui précipitent les choses. Tout le talent d'un auteur réside alors dans la capacité à faire en sorte que l'on puisse y croire sans que nous ayons l'impression que le dénouement est trop rocambolesque ou trop tiré par les cheveux. C'est à mon avis sur ce point que le roman perd de sa crédibilité et donc une étoile, dans sa troisième partie.

Cependant, la psychologie des personnages sonne plutôt juste et l'intrigue est palpitante et fort bien menée jusqu'à son dénouement.

Challenge ABC 2020/2021

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C'est une nouvelle fois un magnifique roman que signe Kate Quinn.

L'histoire et les personnages m'ont transportée et profondément émue. J'ai beaucoup aimé la narration qui nous fait alterner les points de vue de trois personnages différents et deux périodes. La tension monte petit à petit jusqu'à ce que notre coeur s'accélère vers la fin (vraiment !). Nous sentons que le dénouement approche tout en nous demandant comment cela va se terminer.

Les personnages étaient particulièrement touchants et réussis, avec leur peurs et leur blessures, leur parcours difficile. le flegmatique Ian, le beau ténébreux Tony, l'incroyable Nina (cette femme est exceptionnelle !) et la douce Jordan. J'ai aimé passé du temps avec eux.

Outre la narration et les personnages, j'ai également beaucoup apprécié le côté historique. Je ne connaissais pas du tout l'existence des "Sorcières de la Nuit", ces femmes soviétiques bombardiers qui ont volé de nuit à un rythme infernal pour gagner cette guerre. Elles faisaient preuve de bravoure et d'un patriotisme incroyables ! J'ai apprécié découvrir leur amitié, les liens qu'elles soudaient entre "sestra" et leur dévouement à toute épreuve.

À travers le destin de Nina, nous découvrons la vie d'une partie des citoyens soviétiques : jeune femme russe ayant vécu moults épreuves, venu du fin fond de la Sibérie, endroit désolé et glacial, père alcoolique, elle est victime des injustices du parti. Nous voyons la peur du peuple de ces fameux camions noirs qui emmènent une personne qui ne reviendra jamais, les dénonciations des voisins pour obtenir l'appartement de l'homme ou la femme emmené(e), la famille obligée de dénoncer un proche pour ne pas tomber avec lui, l'injustice même de devoir payer pour les crimes d'un membre de la famille. Et d'un autre côté, vous avez de jeunes gens qui croient dur comme fer au parti et pensent qu'il y aura des temps meilleurs.

J'ai aussi été happée par cette chasse aux Nazis entreprise par notre petit groupe. Elle était prenante, tout en nous montrant les difficultés de l'entreprise : pas de réel soutien des autorités, ceux qui l'entreprennent paient les frais sur leurs propres deniers, et il y a une envie générale de fermer les yeux après le procès de Nuremberg, de passer à autre chose et surtout de ne pas savoir. Si les gens mettent des mots sur ce qui s'est passé ou sur ce que certaines personnes ont fait, il n'est plus possible de nier ou de feindre de ne pas être au courant. L'auteure semble avoir réussi avec justesse à décrire l'ambiance d'après-guerre, notamment aux Etats-Unis oû plusieurs anciens Nazis se sont teconstruits une vie dans un pays qui orientait sa politique dans une chasse aux communistes plutôt qu'aux ex-Nazis.
Côté Etats-Unis toujours, nous découvrons avec Jordan l'envie d'émancipation des femmes, de faire des études, d'aller à l'université, et de ne plus forcément être femme au foyer ou tout du moins de ne plus suivre la route toute tracée pour elles par leurs proches.

Dernier point que j'ai trouvé intéressant : l'auteure nous montre dans ce roman que les femmes aussi ont pu jouer un rôle important durant la Seconde guerre mondiale, que ce soit dans le camp des Alliés comme Nina, ou du côté des Nazis comme la dangereuse chasseresse.
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Kate Quinn est une auteure que j'ai envie de suivre depuis ma lecture de son roman : le réseau Alice. C'était un roman que j'étais très pressée de lire, et il m'a énormément plu, j'ai eu un coup de coeur. Je suis donc ravie de pouvoir découvrir d'autres romans d'elle, et celui-ci, c'est tout naturellement que j'ai voulu le lire, très intriguée de découvrir encore une fois un récit qui se passe durant la période de la seconde guerre mondiale.

Le récit est encore une fois passionnant, la lecture de ce roman est assez conséquente puisqu'il est assez épais et nous relate bien des faits. C'est auprès de plusieurs narrateurs que nous allons pouvoir découvrir cette histoire. Kate Quinn construit son roman, à l'aide de chapitres qui passent d'un narrateur à un autre, et d'une période à une autre. Nous avons ainsi une lecture en continue avec des personnages au moment actuel du récit, mais nous faisons aussi quelques allers-retours dans le passé, elle donne alors la narration à des personnages différents. Dit ainsi, cela parait compliqué, et on pourrait s'y perdre mais Kate Quinn maitrise bien son récit et toutes les informations qu'elle souhaite nous délivrer le sont en temps voulu, l'ensemble est donc bien construit et on peut tout découvrir comme il se doit.

Le roman est découpée en plusieurs parties, en trois exactement. La première nous permet de poser ainsi les bases de l'histoire, de camper les personnages dans un contexte. On détermine ainsi qui est qui, qui connait qui, et quelle est l'histoire de chacun d'eux sans toutefois tout nous dévoiler, bien entendu. L'action se déroule donc sur plusieurs temps, nous allons découvrir les personnages principaux selon son interaction dans l'histoire globale. Ainsi c'est dans les années 50 que nous découvrirons Jordan, qui accueille dans sa vie une nouvelle belle-mère qui sèmera le doute et les suspicions dans son esprit. Jordan a alors dix-sept ans quand elle fait la connaissance de cette femme venue d'Europe avec une jeune enfant, dont son père, veuf depuis de nombreuses années va s'éprendre. Nous découvrirons alors quelle a été la vie de Jordan et son père jusque là, des ambitions de cette dernière, passionnée de photos, qui rêve de voyager et de photographie ce que le monde a à offrir. C'est ensuite durant les années de guerre que nous serons plongés, avec un autre personnage féminin, Nina, qui a un parcours assez atypique, puisqu'elle va faire partie de l'escadrille de femmes bombardiers de l'Union Soviétique après a voir fuit l'Alaska et un père tyrannique, il sera alors assez fascinant de découvrir son parcours et une partie de l'histoire de cette guerre à travers son expérience. Puis en parallèle de cela, nous suivrons Ian, un personnage masculin, ancien reporter de guerre qui a vécu des moments difficile qui a changé son orientation professionnelle. Depuis il est devenu chasseur de nazis et oeuvre depuis l'Europe pour attraper les nazis qui ont fuit après la seconde guerre mondiale. Leurs histoires à tous trois, les récit qui les concernent finiront pas se télescoper dans la deuxième partie du roman.

La première partie pose donc les bases de l'histoire, elle peut paraitre un peu longue par moments, mais elle est toutefois fascinante et primordiale pour bien appréhender l'histoire dans sa globalité. Elle a aussi permis de faire la connaissance de ces trois personnages, mais aussi d'autres : comme Tony, un acolyte de Ian qui l'accompagne dans ses missions, un personnage que j'ai beaucoup aimé d'ailleurs. Il y a aussi la famille de Jordan, son père, un homme aimant, et bien entendu sa nouvelle belle-mère ainsi que sa fille. On en apprend beaucoup sur chacun d'eux, et j'ai trouvé cela très intéressant de voir le cheminement de toute cette affaire qui va finir par les faire se rencontrer tous. Si Jordan vit aux Etats-Unis, cherchant à assouvir sa passion pour la photo, sans peiner son père qui veut qu'elle reprenne sa boutique d'antiquité, elle vit une vie plutôt paisible. On s'intéressera à elle, et à son évolution en tant que femme dans les années 50 et cette envie qu'elle a d'avoir plus qu'un mari, des enfants, une maison, mais bien une carrière professionnelle indépendante. Alors que Ian lui est à Vienne, et a déjà vécu de belles années, il a vécu bien des conflits à travers son métier de reporter. Son expérience de la guerre et de cette traque des anciens criminels de guerre font de lui un personnage fort intéressant à suivre. Il semble dépourvu d'émotions et ne vit que pour son métier mais en apprenant à la connaitre, on appréhendera ses failles, ses doutes et tout ce qu'il ressent vis à vis de son passé. A côté de cela, les allers-retours vers le passé effectués auprès de Nina nous montre alors un autre aspect de la guerre, celui du côté de l'Union Soviétique, et on y aborde aussi la condition de la femme en ces années difficiles.

Trois personnages sommes toutes, très différents ! Une Nina, dans la fougue de sa folie de pilote de guerre, qui ne se sent bien qu'en volant, s'imaginant ainsi pouvoir fuir un passé et une vie peu reluisante. C'est un personnage tout particulier à suivre, un peu inaccessible, peut être car elle même n'a jamais su se poser, préférant continuer de voler parmi les nuages. Jordan est une jeune femme moderne, qui incarne justement cette différence avec la femme d'avant guerre, elle représente bien cette indépendance que vont obtenir les femmes avec le temps, et l'ambition de réussir. C'est une jeune femme très intelligente, aimante, ambitieuse et très intéressante à suivre. Et puis, il y a Ian, le bourru de service, qui en contraste certain avec son ami Tony, le bout en train de service, parait bien blessé au plus profond de lui. Des personnages bien différents, et qui pourtant vont se compléter à merveille et ce, pour une raison : contrer le passer et attraper une femme : la Chasseresse.

Une femme dont l'évocation fait froid dans le dos, qui semble avoir commis des crimes sans émotions, mettant fin à des vies qui n'étaient pas dangereuses, ni coupable de quoique se soit. La dangerosité de son personnage vous glacera le sang, elle semble être une femme imperturbable et son intelligence lui a permis de passer entre les mailles du filet, la rendant plus dangereuse encore car elle est prête à tout pour s'en sortir. C'est sa traque et ses actions qui seront les fils conducteurs de cette histoire, chacun des personnages ayant eu à faire à elle à un moment de leur vie, de façon directe ou indirecte. La traque des nazis, ce besoin qu'ils soient punis par la loi, ces hommes et femmes qui ont oeuvré des années durant pour l'histoire ne plonge pas dans l'oubli, pour que tout cela serve de leçon, c'est un sujet passionnant à suivre. Ce sont des années de traque, des années sans avoir de vie et on s'imagine l'ampleur de ces actions.

Ce qui est intéressant, c'est que la narration est à la troisième personne, alors que l'on suive Jordan, Nina ou encore Ian, qui sont les trois piliers de cette histoire, nous aurons aussi un aperçu des points de vues des autres, de ceux qui les entourent. Et cela revêt une importance primordiale car cela nous permet d'avoir encore plus d'informations sur ce qu'il se passe. La narration à la troisième personne n'est pas chose aisée, elle peut parfois être périlleuse, car il faut la maitriser pour qu'elle permette de faire passer des émotions des personnages. Ici, Kate Quinn la maitrise à la perfection, on apprécie bien entendu certains personnages plus que d'autres mais chaque partie de l'histoire nous permet d'avancer dans l'histoire dans sa globalité et c'est passionnant de découvrir ce qu'ils ont vécu.

C'est un roman dont je pourrai parler des heures durant, j'ai préféré vous parler des trois personnages qui nous accompagnerons tout au long de ce récit, plutôt de la chasseresse, car je trouve qu'il est important de ne pas trop en dire. Les choses semblent évidentes et pourtant il y a à découvrir à la lecture de ce roman. On peut avoir plus d'affinités avec un personnage plus qu'un autre mais tout est lié, et on se prend alors au jeu de la découverte, prenant plaisir à voir où l'auteure souhaite nous mener. La deuxième partie du roman est plus entrainante, car ils sont tous « ensemble » et peuvent ainsi agir plus encore, et nous sommes alors happés par ce qu'il va se passer, par cette enquête, cette chasse car nous n'avons jamais cessé d'être en chasse par bien des aspects de leur histoire.

Un roman encore une fois époustouflant qui évoque des faits bien glaçants, et des personnages fort intéressants. Je n'aurai jamais de cesse de lire des récits sur la seconde guerre mondiale, et je me sens à chaque fois pris par la tourmente des événements, qui sont pour beaucoup inqualifiable. de voir à quel point des hommes et des femmes ont pu être si monstrueux, et si loin de l'humanité qui fait de nous des hommes, continuera de m'étonner et de me meurtrir quand on constate la souffrance qu'ils ont causé. Kate Quinn a trouvé encore une fois des sujets fort attrayant et passionnant à découvrir, nous emportant dans son roman au rythme de l'évolution de cette enquête et de la découverte de la vérité. Elle évoque aussi ses destins de femmes avec honneur et je suis toujours aussi fière de constater que ces femmes aient pu réussir à se démarquer dans une société où rien n'aidait en cela.

J'espère que les éditions Hauteville continueront de la traduire pour que nous puissions encore la lire. Je sais qu'elle a écrit un autre roman sur cette période : The Rose Code, le récit de trois femmes qui ont oeuvré pendant la guerre et j'espère pouvoir un jour le lire.
Lien : http://www.livresavie.com/la..
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Kate Quinn dans ce nouveau roman mêle réalité et fiction pour raconter l'histoire de trois femmes: une meurtrière en fuite, une photographe en herbe qui pourrait être en danger dans sa propre maison et l'une des filles de l'escadron « Les sorcières de la nuit » un régiment de bombardiers soviétiques entièrement féminin.

On suit 3 narrateurs : Jordan, Ian et Nina.
Le livre est écrit sur différentes temporalités, tu vas commencer par la fin de la guerre et remonter ensuite le temps.

On fait la connaissance de Ian.
Ian a décidé de quitter sa carrière de journaliste de guerre pour agir.
Il n'écrit plus, il agit.
Depuis le procès de Nuremberg auquel il a assisté, il n'a plus écrit.
Avec son collègue Tony, ancien soldat, ils ont monté une agence qui se charge de retrouver les criminels de guerre.
Non pas les grands noms, mais ceux qui ont participé aux atrocités, ceux qui en ont commis.
Il est animé d'une rage inassouvie, intarissable surtout envers 1 femme.
Une femme debout sur les berges du lac Rusalka en Sibérie.
Il est dans une impasse. Il se rappelle juste son surnom, la couleur des yeux et de ses cheveux.
La « jagerin » a fui à Altaussee en 1945. Depuis rien, pas une trace, jusqu'à cette lettre 5 ans plus tard.

Ensuite, on a Nina, le personnage qui m'a le plus fasciné.
Dans ce roman, Nina se bat pour sortir de la froideur et de la pauvreté de la Sibérie.
Dans les chapitres consacrés à Nina, son enfance avant son départ de son village natal il y a un air de tristesse dans ces chapitres. Un sentiment imminent que quelque chose va terriblement mal tourner.On suit Nina avant la guerre.
Elle vit en Sibérie au bord du lac Baïkal
Elle survit plutôt. Née des eaux du lac et de la folie. Son homme est un alcoolique violent.
La 1re chose que les enfants de cette famille apprennent c'est esquiver. Esquiver leur père.

Enfin la troisième voix de ce roman choral, c'est Jordan en 1946 à Boston
Son père, veuf, est sur le point de lui faire rencontrer une femme.
Jordan rêve de partir à l'université.
Passionnée de photographie, elle mitraille tout le monde autour d'elle, mais cette Madame Weber ne lui inspire pas confiance.
Elle a surpris un regard en la photographiant.
Un regard qui lui a fait peur. Qui lui a refroidi le sang.

C'est une histoire très riche axée sur les personnages, avec de nombreux secrets.
Chacun des personnages est merveilleusement dessiné et complexe, Nina étant particulièrement fabuleuse.
Kate Quinn dresse un portrait de femmes luttant contre les contraintes que leur imposent les sociétés dans lesquelles elles vivent, et d'une poursuite passionnante d'une femme terrifiante, la jagerin.

Il n'y a pas vraiment de mystère autour de cette femme.
Tu te doutes très vite de son identité.
La découverte de l'identité de la chasseresse n'est pas l'objectif principal de Kate Quinn, je pense du moins.
Elle va surtout explorer la vie et les aspirations de Nina et Jordan et cela c'est passionnant.
Surtout Nina qui m'a vraiment marqué.

La chasseresse est basée sur des faits réels.
Kate Quinn s'est inspirée partiellement d'une femme, Hermine Braunsteiner, qui avait été l'une des gardes les plus brutales aux camps de Ravensbruck et de Majdanek.
C'est elle qui a donné le personnage de la chasseresse, die jagerin.
Hermine Braunsteiner a épousé un Américain et est devenue citoyenne des États Unis. Elle a été retrouvée en 1964. Son mari, les voisins, et amis ont été stupéfaits de ce que cette femme si douce avait commis.
La seconde femme à avoir inspiré le personnage à l'auteure est Erna Pétri. Épouse d'un officier SS elle a trouvé près de chez elle en Ukraine six enfants juifs en fuite.
Après leur avoir offert un repas, elle les a froidement abattus. Ce fait horrible est raconté en début de récit.

Die jagerin est donc une criminelle de guerre fictive créée à partir de dossiers sur ces femmes.
Nina et Ian sont aussi des personnages fictifs, mais inspirés d'un couple célèbre dans la traque aux nazis : Serge et Béate Klarsfeld. Leur prise la plus célèbre te dira quelque chose : Klaus Barbie, le boucher de Lyon. Octogénaires à la sortie de ce livre ils continuent leur combat contre le fascisme.

Outre la traque des nazis dans le monde ce roman parle des femmes pilotes de chasse durant la guerre.
L'Union soviétique a été la seule nation à prendre cette décision de faire voler les femmes.
Quelles femmes !
Produits du dynamisme de l'aviation soviétique des années 30, ces jeunes aviatrices étaient parrainées par Marina Raskova, l'Amelia Earhart de l'URSS.
L'unité de bombardiers de nuit, « les sorcières de la nuit » a été composé uniquement de femmes.
3 ans durant, elles volèrent sans discontinuer.
Lire leur entraînement, les combats dans ce roman est passionnant.
Quel cran incroyable ! Quel sang froid elles avaient !
Leur courage est stupéfiant.

Kate Quinn t'explique en fin de roman les personnages réels des personnages fictifs ; elle remet les dates exactes, mais chaque fait que tu liras a été vécu.

J'aime la fiction historique qui m'introduit dans les domaines de l'histoire que les cours d'école et les livres d'histoire ne m'ont jamais appris, soit c'est oublié, soit ce n'est pas expliqué.
La fiction historique est une de mes passions, mais je l'aime encore plus lorsqu'elle découvre des vérités souvent enfouies comme c'est le cas avec ce roman.
J'ai encore appris quantité de faits.

Kate Quinn remet les femmes dans l'Histoire dont elles sont depuis longtemps oubliées ou à peine citées.
Elle nous rappelle que les femmes étaient des pilotes, des espionnes et des combattantes et… oui, même des assassins…
Je te conseille chez le même éditeur « Le réseau Alice » que j'avais adoré et préféré à celui-ci juste parce que je trouve qu'il n'y a pas assez de mystère sur l'identité de la jagerin/la chasseresse et une romance pas vraiment utile à l'intrigue.

Si tu es plus amateur de thrillers/polars, je te conseille alors plutôt celui-ci qui est construit, je trouve, comme un thriller.

Une lecture addictive, captivante, mordante et pleine de suspense.

Lien : https://unesourisetdeslivres..
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Douze jours pour finir ce livre. Trop long, beaucoup trop long.

L'histoire se déroule durant et après la deuxième guerre mondiale, dans plusieurs pays. La partie se déroulant en Russie aurait pu être amputée d'une grande partie sans desservir l'intrigue. La partie américaine de l'histoire, beaucoup plus captivante, sauve le roman.

Boston 1946. Dan McBride, veuf, épouse sans le savoir une meurtrière nazie, Annelise ‘la chasseresse'. Cette dernière se présente comme une réfugiée autrichienne, veuve de guerre, qui veut repartir de zéro. Pour être en sécurité, elle a coupé tout lien avec sa famille et ses proches, a changé son nom et a effacé toute trace de son passé. Elle commence à faire son nid dans sa nouvelle famille mais sa belle-fille ne tarde pas à porter un regard suspicieux sur elle. ‘Qui êtes-vous, Annelise ? Qu'avez-vous fait, Annelise ?

La suite de l'histoire n'est pas celle que je souhaitais, celle à laquelle je m'attendais. La thème de la traque des nazis aurait pu être plus profond, plus sérieusement développé. Au lieu de cela, le roman a trainé en longueur dans les chapitres consacrés à la vie des deux chasseurs, un journaliste anglais et une aviatrice russe.
Le scénario est devenu vite prévisible, banal, les dialogues trop ‘cliché' parfois ennuyeux.

Je ne doute pas que Kate Quinn maitrise le sujet, cependant sa narration n'a pas suivi, ne m'a pas emballé.
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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
" Les vivants oublient. Les morts se rappellent. "
Les morts ne peuvent plus se battre. C'est donc, à nous, vivants, de nous battre pour eux. Nous avons un devoir de mémoire. Car, outre la roue de la justice, d'autres roues tournent. Le temps en est une, vaste, indifférente, et quand il passe et que les hommes oublient, nous courons le risque de revenir en arrière. Relâchant notre vigilance, nous avançons, indifférents, vers un nouveau futur, et nous retrouvons à contempler de vieilles haines semées et abreuvées par l'oubli qui éclosent en nouvelles guerres. En nouveaux massacres.

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Quel est le contraire d'un lac ?
Le ciel.
Quel est l'opposé de se noyer ?
Voler.
Car si vous vous éleviez librement dans les airs, jamais l'eau ne vous submergeait la tête. Vous pouviez tomber, vous pouviez mourir, mais vous ne pouviez pas vous noyer.
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Vous savez pourquoi je préfère les images aux mots ? Parce qu'il est impossible de les ignorer. La plupart des gens trouvent plus facile d'oublier ce qu'ils lisent que ce qu'ils voient. Ce qui est saisi par l'image est présent, c'est la réalité. C'est ce qui rend la photo à la fois si merveilleuse et si tragique. Photographier quelqu'un ou quelque chose au bon moment et vous en savez tout.
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Si tu l'as peur de rien, tu deviens stupide. Il est préférable d'avoir une crainte, Nina Borisovna. Concentre toute ta peur dans cette crainte, elle te garantira la prudence nécessaire.
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La lâcheté n'existe pas, tu sais. Pas plus que la bravoure. Tout est une question de nature. Si tu es le chasseur, tu traques, et si tu es la proie, tu fuis. Et je suis assez réaliste pour savoir que, depuis la fin de la guerre, depuis que les vainqueurs ont décidé que j'étais un monstre, je suis la proie.
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