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EAN : 9791022600279
12 pages
Editions Métailié (17/10/2013)
4/5   1 notes
Résumé :
Dans ces récits solidement construits, l'inquiétante étrangeté de chaque détail, l'horreur toute simple ? donc absolue ? et le réalisme alimentent un fantastique aussi spectaculaire qu'ambigu ; fantastique parfois drôle, plausible et cependant opaque comme peuvent l'être la monstruosité de l'enfance, la force tonnante d'un fleuve en crue, l'inclémence de la forêt vierge et des midis tropicaux ou le délire de l'homme, délire de l'amour ou folie de mort.
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Une fois n'est pas coutume, je m'adresse aux enseignant(e)s du secondaire. Voici une nouvelle qui ferait un contrepoint idéal à La Parure de Maupassant. Je vais même vous le dire autrement : si vous lisez cette critique et que vous faites étudier La Parure à vos lycéens, vous ne pouvez plus, décemment, ne pas leur proposer celle-ci dans la foulée, ce serait presque assimilable à une faute professionnelle. (Je plaisante, bien évidemment, est-il besoin de la rappeler ? Oui, manifestement, eu égard aux messages que je reçois parfois.)

On pourrait éventuellement tirer une morale à la lecture combinée de ces deux nouvelles qui aurait quelque chose à voir avec l'attraction quasi magnétique qu'exercent les pierres précieuses chez bon nombre d'entre nous. (Je m'adresse plus particulièrement aux femmes mais je me suis laissée dire que certains hommes avaient également des étoiles dans les yeux quand ils contemplaient certains bijoux.)

Horacio Quiroga nous emmène dans l'atelier d'un sertisseur qui possède des doigts miraculeux mais dont les talents pour les affaires ne vont pas jusqu'à le rendre riche. Toutes les plus belles pierres lui passent entre les mains et son art les aident à rencontrer la lumière afin qu'elles resplendissent… au cou des autres !

L'épouse du sertisseur est une vraie beauté locale. Elle fut courtisée par tout ce qui se faisait de mieux dans les environs et, c'est presque sur un malentendu qu'elle s'est finalement décidée pour l'anneau du sertisseur. Mais avec les années qui passent et les revenus qui ne décollent toujours pas, la dame devient nerveuse, voire même assez méprisante pour son artisan de mari.

Pourtant, le bougre fait tout ce qu'il peut pour la satisfaire. Dès qu'elle lui fait une scène pour avoir telle ou telle chose, lui passe des nuits à turbiner davantage pour les lui offrir. Mais rien n'y fait : ce sont les somptueuses pierres que monte journellement le bijoutier qui lui font envie, et celles-là, malheureusement, c'est une vie de sertissage qu'il lui faudrait pour les lui payer.

Alors elle est comme folle la dame, elle trépigne, elle fait des crises, elle l'humilie, elle lui crache au visage sa frustration de ne pas voir sa beauté rehaussée de ce qu'elle considère être les seules pièces dignes d'elle. Elle traîne toujours dans ses pattes, prend les broches et les pendentifs sitôt terminés et court les essayer devant le miroir, avant de les reposer sur la table du sertisseur avec la larme à l'oeil et plus vindicative que jamais.

Jusqu'au jour où… jusqu'au jour où…

… où vous lirez la nouvelle pour connaître la fin, car ne comptez pas sur moi pour vous voler l'éclat ou le brillant de cette prose de grande lignée. Assurément, l'écriture d'Horacio Quiroga me plait : un condensé de sobriété et de tonicité. Très certainement un grand nom de la nouvelle, mais ce sera à vous d'en décider car ceci n'est qu'un avis solitaire, c'est-à-dire, pas grand-chose.
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
— Tous, n'importe quel mari, même le dernier, ferait un sacrifice pour gâter sa femme ! Et toi… et toi… je n'ai même pas une misérable robe à me mettre !
Une fois qu'elle a passé une certaine limite du respect pour l'homme, une femme peut en arriver à dire à son mari des choses incroyables.
La femme de Kassim franchit cette limite avec une passion au moins égale à celle qu'elle éprouvait pour les brillants.
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Video de Horacio Quiroga (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Horacio Quiroga
« […] « La poésie est parole dans le temps », Machado (1875-1939) n'a pas cessé de l'affirmer. Encore fallait-il que le temps ne se résumât pas à la pression immobile du passé sur la circonstance, ni la parole au simple ressassement de l'irrémédiable. Certes Machado […] a éprouvé une manière d'attirance étrange devant la négativité et la noirceur du destin de l'Espagne. Il ne s'y est point abandonné. Ou plutôt, avec une véhémence souvent proche du désespoir, une tendresse mêlée de répulsion et de haine, il a tenté, longuement, d'en sonder les abîmes. […] La poésie - Machado, seul de sa génération, s'en persuade - n'a plus pour tâche de répertorier pieusement les ruines ; elle se doit d'inventer le futur, cette dimension héroïque de la durée que les Espagnols ont désappris dans leur coeur, dans leur chair, dans leur langue depuis les siècles révolus de la Reconquête. […] […] Nostalgique de l'Inaltérable, à la poursuite du mouvant… Par son inachèvement même, dans son échec à s'identifier à l'Autre, la poésie d'Antonio Machado atteste, et plus fortement que certaines oeuvres mieux accomplies, la permanence et la précarité d'un chemin. Hantée par le néant, elle se refuse au constat de l'accord impossible. Prisonnière du doute et de la dispersion, elle prononce les mots d'une reconnaissance. Elle déclare la tâche indéfinie de l'homme, la même soif à partager. » (Claude Esteban.)
« […] “À combien estimez-vous ce que vous offrez en échange de notre sympathie et de nos éloges ? » Je répondrai brièvement. En valeur absolue, mon oeuvre doit en avoir bien peu, en admettant qu'elle en ait ; mais je crois - et c'est en cela que consiste sa valeur relative - avoir contribué avec elle, et en même temps que d'autres poètes de ma génération, à l'émondage de branches superflues dans l'arbre de la lyrique espagnole, et avoir travaillé avec un amour sincère pour de futurs et plus robustes printemps. » (Antonio Machado, Pour « Pages choisies », Baeza, 20 avril 1917.)
« Mystérieux, silencieux, sans cesse il allait et venait. Son regard était si profond qu'on le pouvait à peine voir. Quand il parlait, il avait un accent timide et hautain. Et l'on voyait presque toujours brûler le feu de ses pensées. Il était lumineux, profond, car il était de bonne foi. Il aurait pu être berger de mille lions et d'agneaux à la fois. Il eût gouverné les tempêtes ou porté un rayon de miel. Il chantait en des vers profonds, dont il possédait le secret, les merveilles de la vie ou de l'amour ou du plaisir. Monté sur un Pégase étrange il partit un jour en quête d'impossible. Je prie mes dieux pour Antonio, qu'ils le gardent toujours. Amen. » (Rubén Darío, Oraison pour Antonio Machado)
0:00 - Titre 0:06 - Solitudes, VI 3:52 - du chemin, XXII 4:38 - Chanson, XLI 5:39 - Humour, fantaisies, notes, LIX 7:06 - Galeries, LXXVIII 7:54 - Varia, XCV, Couplets mondains 9:38 - Champs de Castille, CXXXVI, Proverbes et chansons, XXIX 10:14 - Champs de Castille, idem, XLIII 10:29 - Prologues. Art poétique. Pour « Champs de Castille » 12:17 - Générique
Contenu suggéré : Nicolas Gomez Davila : https://youtu.be/a¤££¤97Maarten Schellekens64¤££¤ Alejandra Pizarnik : https://youtu.be/Ykb0a1yV_-8 Horacio Quiroga : https://youtu.be/s__rzxA5SPo Julio Ramón Ribeyro : https://youtu.be/P3jpWcuJnlE Antonio Ramos Rosa : https://youtu.be/iM8Op_jfEkI Cecilia Meireles : https://youtu.be/a5ksKGgHJXQ Baldomero Fernandez Moreno : https://youtu.be/kq6UlpNtLjQ Pablo Neruda : https://youtu.be/gRbnWKjTEGA Juan Carlos Onetti : https://youtu.be/ICAIr620NRE INTRODUCTION À LA POÉSIE : https://www.youtube.com/playlist?list=PLQQhGn9_3w8rtiqkMjM0D1L-33¤££¤91Julio Ramón Ribeyro94¤££¤ AUTEURS DU MONDE (K-O) : https://www.youtube.com/playlist?list=PLQQhGn9_3w8rlQry823Dg4KwOTjaFeZ3e LA TERRE-VEINE : https://youtu.be/2¤££¤102
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