« Un magnifique chantier s'offre à l'imagination des bâtisseurs du futur ». Imagination, ..Bâtisseur, futur... Imaginer. Penser une réalité différente. Entreprendre. Prendre la résolution de faire quelque chose, une action, un ouvrage, et commencer à le mettre à exécution. On oublie trop souvent la puissante saveur des mots. Imaginer « la venue d'une élégante civilisation de la modération, de la sobriété du partage et du respect de la vie ». réactivons notre humanité. L'idée de notre humanité. L'idée de notre collectivité. Éduquer. Nous avons besoin d'éducation. Il va falloir entreprendre. Réaliser, mais pas n'importe quoi, n'importe comment, pas à n'importe quel prix. Chacun peut prendre part . Chacun peut à son échelle, selon ses possibilités. Force est tout de même de constater que nos possibilités tendent à diminuer. Mais c'est à notre intelligence que
Pierre Rabhi fait appelle.
Si la catastrophe a ses lois elle n'en a pas pour autant une destinée immuable.
L'auteur du Manifeste pour la Terre et l'humanisme nous rappelle ici les raisons de l'entreprise, du projet qu'il mène et qu'il nous propose de partager afin d'éveiller notre conscience. Car nous sommes inconscients. Collectivement inconscients. Car comme le rappelle : « Comment se fait il que l'humanité en dépit des ressources planétaires suffisantes et de ses prouesses technologiques sans précédent, ne parvienne pas à faire en sorte que chaque être humain puise se nourrir, se vêtir, s'abriter, se soigner et développer les potentialités nécessaires à son accomplissement ?
Comment se fait-il que la moitié du genre humain, constitué par le monde féminin, soit toujours subordonnée à l'arbitraire d'un masculin outrancier et violent ?
Comment se fait il que le monde animal, à savoir les créatures compagnes de notre destin et auxquelles nous devons même notre propre survie à travers l'histoire, soit ravalé dans notre société d'hyper consommation à des fabriques de protéines ?
Comment les mammifères bipèdes auxquels j'appartiens ont-ils pu se croire le droit d'exercer d'innombrables exactions sur le monde animal, domestique ou sauvage ?
Et si nous confondions intelligence et aptitudes ? Quelles sont aujourd'hui nos compétences pour sauvegarder le vivant ? Alors l'option de Pierre Rahbi esr un appel à des micros révolutions. Révolution des consciences. Par un réveil individuel pour mener un éveil collectif.
Que savons nous exactement du vivant qui nous entoure ? Que savons nous de la moitié de l'humanité ? de ces paysans démunis ? Quel rapport établissons nous entre nous le reste du Vivant?Quels liens nous y rattache ? Nous y conditionne ? Nous y oblige ?
L'agroécologie est un projet planétaire. Changer notre façon de nous penser. Etre tout d'abord en capacité de se définir. de définir ses droits, ses désirs, ses besoins. Se mettre en capacité de choisir les options les plus épanouissantes, les moins meurtrières, les plus équitables, les plus justes pour tous. Refuser le gâchis économique qui n'entraîne que le gâchis de l'humain. Ou'est ce qu'apprendre, transmettre, qu'est ce qu'éduquer ? Est ce aliéner la future génération à un système économique pré formaté pour le bénéfice illusoire de son unique personne ou de quelques uns ou est-ce donner à chaque enfant toutes les chances d'être en mesure d'opérer chacun de ses choix librement en sa propre conscience ?
Oui micro révolution apte à faire naître un nouvel ensemble. Révolution car Pierre Rahbi ne croit pas aux réformes. Il appelle à une inversion radicale de notre logique.
Cessons d'accepter d'être appeler consommateurs, cessons d'être identifier à des panels qui ne sont que l'appellation politiquement correct du mot cheptel. Inversons les polarités de nos orientations. Rééquilibrons les influences entre masculin et féminin. Ne livrons pas le cerveaux des enfants à une domestication qui ne pourra qu'entraîner leur génération et les générations futures à leur perte et à la perte de la planète toute entière. C'est à nous de penser aujourd'hui différemment pour que nos enfants puissent vivre demain autrement.
La visions de
Pierre Rabhi est dans notre pays perçu trop souvent d'une façon anecdotique. Comme une originalité, comme un plaisant dandysme écologique. C'est faire bien peu de cas du poids de sa parole dans le monde entier. Car sa parole porte loin, et c'est dans l'action et les actes, sur le terrain, parmi justement les paysans les plus démunis que ses techniques d'agroécologie portent leurs fruits et résonnent parmi les réponses les plus pertinentes qui peuvent être donner aux catastrophes humanitaires d'aujourd'hui. Car il ne s'agit pas que « de manger sain, frais, vert, tendre et bon », pas uniquement non plus de vivre agréablement en accord avec ce que nous sommes, c'est à dire des êtres humains, mais il s'agit d'abord et avant tout , ni plus ni moins , que de se mettre en capacité de répondre positivement et collectivement à la question urgente et pressante qui se dresse ici et partout , devant nous :
l'humain a t il encore une chance de vivre demain ?
Cette réponse repose à égale valeur sur nos choix philosophiques, économiques, politiques, scientifiques, éducatifs, et culturels.
Astrid Shriqui Garain