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sur 4185 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Cette pièce de Racine est une tragédie classique qui prend sa source dans la mythologie grecque. La fatalité est omniprésente dans toute l'oeuvre, en effet, les personnages ne possèdent plus de libre-arbitre, de part la volonté des Dieux. Les malheurs s'enchaînent inexorablement. Les passions démesurées conduisent chaque personnage à sa propre perte, que l'on peut traduire comme une punition, sorte de fin morale à l'histoire. A mes yeux, Phèdre a révélé mon amour pour la beauté des mots, de la poésie, et plus généralement de la littérature.
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OH MAGNIFICENCE !!!! Et oui, voilà le retour de mon exclamation mascotte, qui ici à tout à fait la cote au milieu des rimes langagière du temps d'hier ! Oui, bon d'accord, je suis bien loin de Racine ! Mais tout cela pour dire que je ne sais même pas comment illustrer le bonheur de lire cette oeuvre. Un pur régal ! Que je pourrais relire mille fois, simplement pour la beauté des rimes et de cette histoire sombre et tragique si joliment dite…
L'histoire d'une Phèdre mise sous son meilleur profil volontairement par Racine, pour arrondir les contours et la rendre moins insupportable. Une Phèdre qui montre une haine sans précédent pour son beau-fils au point de vouloir le faire exiler, puis qui après tant d'années avoue un amour incestueux qui la tue à petit feu. Poussée par sa nourrice, elle avoue à son beau-fils, Hippolyte, son amour pour lui, pensant son mari mort. Hors celui-ci revient, sa mort n'étant qu'une rumeur et l'on voit Phèdre mourir de honte et laisser son beau-fils accusé d'inceste vis-à-vis d'elle. C'est l'histoire dramatique d'une femme au prise d'un amour interdit qui préfère faire accuser un innocent plutôt que de subir les conséquences de sa passion. C'est l'analyse du coeur de l'Homme et de son incapacité de contrôle face à la fatalité de ses passions…
Racine en bon dramaturge et gratte-papier de son temps puise dans les ressources antiques et nous livre cette pièce, alliance magique de théâtre et de poésie. Où se joue devant nous un drame mythologique dans lequel on s'attend à tout instant à voir apparaître les choeurs suppliants de la guerre de Troie ! Un bel hommage rendu aux modèles des Anciens, à cette si chère antiquité perdue ! Que ce soit dans la référence à la mythologie ou encore dans le strict respect des doctes des Anciens (Ah ! Aristote quand tu nous tiens !).
En bref, un superbe travail d'écriture qui n'a pas pris une ride et qui témoigne de l'engouement encore prépondérant pour son auteur. Racine peut être heureux, en rapport à la longue querelle du XVIIème laissant la postérité choisir des bons auteurs et de la valeur de la littérature française, je pense que l'on sera tous d'accord sur celle à lui accorder ! En langage juvénile et contemporain, je dirai : Racine t'es au max !!! Haha
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Phèdre est une tragédie antique dans un écrin de lettres françaises, mettant en scène l'une des figures féminines les plus extrêmes de la littérature : cette demi-soeur du Minotaure, éprise de son beau-fils Hippolyte.
Racine, avec une prescience incroyable – nous sommes en 1677, donc longtemps avant l'invention de la psychanalyse ! –, fait descendre son personnage dans les enfers intimes d'une passion hystérique en n'éludant rien : bouffées délirantes, hallucinations, mythomanie, etc.
Le génie de Racine c'est d'avoir mis en scène ce mal dans le cadre oh combien contraignant de la tragédie classique tout en réussissant à le rendre si parlant. Les vers disent à ce point la douleur de Phèdre qu'on en oublie qu'ils sont des vers :
« Déjà jusqu'à mon coeur le venin parvenu
Dans ce coeur expirant jette un froid inconnu ;
Déjà je ne vois plus qu'à travers un nuage
Et le ciel et l'époux que ma présence outrage ;
Et la mort, à mes yeux dérobant la clarté
Rend au jour qu'ils souillaient toute sa pureté. »
Après ça, l'auteur n'écrira plus de tragédie – dérogeant exceptionnellement à la règle pour Madame de Maintenon, mais ce seront là des tragédies bibliques.
Et, désormais dans son éternité lettrée, Racine, avec la seule pièce de Phèdre, peut regarder l'oeuvre de Shakespeare et dire : « Même pas peur ! »
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Tant de choses à dire à propos de Phèdre de Jean Racine.

À mes yeux, la plus extraordinaire démonstration de la pureté de la langue française.
Je l'ai lue, je l'ai relue, je l'aime, je suis bouleversé, je pleure et je recommence la lecture.

Mais plutôt que de vous embêter avec un ressenti, je vais partager avec vous quelques observations, témoignages du génie de Racine et qui sait, peut-être clés de votre plaisir de lecture.

Jean Giraudoux a dit : « Phèdre a vingt ans ou je ne comprends rien ».
Il a raison.
Oubliez l'image poussiéreuse de la belle-mère qui aime son beau fils. Elle a 20 ans et elle découvre l'amour. Elle aime pour la première fois. C'est l'histoire d'un premier amour.
Hippolyte doit en avoir 16, de même qu'Aricie, prisonnière politique.
Ces trois là aiment pour la première fois. Rappelez vous l'émotion de votre premier amour pour lire Phèdre.

Phèdre est captive. D'un monstre qu'elle espère mort, nommé Thésée, archétype de la brute guerrière ivre de sang, de femmes et d'une vision laide de l'honneur (qui est plus de la territorialité que de l'honneur). Ce monstre qui a pris et abandonné sa soeur sur une île (Ariane et son fil) avant de la prendre elle, comme un vulgaire butin.

Phèdre enterre ses sentiments, comme elle-même, dans l'ombre mais elle est descendante du dieu du Soleil.
Ombre et lumière, tout le temps.
En elle et dans la structure même de la pièce.
La pièce est séparée en deux parties (5 actes mais deux parties) : une dans la lumière de l'amour qui s'avoue, l'autre dans l'obscurité de la tyrannie qui éteindra l'amour jusqu'à la nuit de la mort.
Elle est même si bien séparée en deux parties distinctes que l'alexandrin du milieu de la pièce est l'exact point de passage de la lumière vers l'ombre. Vers 827 : « Le roi, qu'on a cru mort, va paraître à vos yeux ». (Allez-y, vérifiez).
Thésée est vivant, il revient, fin de l'espoir.
Lumière puis ombre.
Jour et nuit qui s'abat.

Autre conseil, lisez la dans la version éditée par la pléiade.
Je m'explique…
La ponctuation n'est pas la même dans la pléiade que dans les éditions genre folio à 2€.
Quelle est la différence ?
Les points finaux ont été remplacés par des virgules afin de laisser les phrases chantées, en l'air, avec cette musique si particulièrement vibrato et ridicule qu'on imite naturellement en imitant du vieux théâtre tragique en toges.
Oubliez tout cela et lisez simplement des phrases avec sujet, verbe et complément.
Des phrases concrètes qui ne font que révéler les coeurs.
Je ne dis pas merci aux romantiques français qui se sont permis au 19eme siècle de détruire la ponctuation voulue par Racine afin de faire coïncider l'esthétique de la pièce avec la leur.

Enfin, une observation qui n'est pas de moi mais que je suis très heureux de partager.
Racine est un des auteurs les plus pauvres en vocabulaire de la langue française.
Si au quotidien, nous employons environ de 3000 à 4000 mots pour notre usage, Racine lui, en utilise à peine 1600 pour sa pièce.
Pourquoi si peu ? Mon sentiment est qu'il cherche à aller « à l'os », à l'essentiel, parce que les mots sont essentiels pour dire les passions mais pas n'importe lesquels, simplement ceux qu'il faut.
Aucun « J'aime » de la littérature n'a autant résonné en moi. Ce « j'aime » de l'acte 2, l'aveu à Hippolyte, lu mille fois ailleurs mais qui est ici la plus immense des déflagrations.

Je sais que cette pièce a traumatisé des milliers d'élèves à cause de ses supposées vieilleries mais si l'envie vous reprend de la lire et de combattre les clichés que nous avons toutes et tous à son sujet, ne pensez pas que c'est du théâtre, c'est l'amour et la vie, c'est une jeune femme qui aime malgré l'interdit. Et c'est sublime.

Ah lala, ça y est, je vais encore chialer.
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Avec la rentrée, je me replonge avec plaisir dans mes cours de littérature, et c'est l'occasion pour moi de vous (re)présenter l'une des pièces les plus réussies de Racine.

Si vous ignorez encore l'intrigue, en voici quelques mots. Phèdre, c'est l'histoire d'une femme maudite par les dieux. Mariée à Thésée, ce roi vigoureux et volage, l'héroïne voudrait être une femme aimante, mais sans qu'elle puisse s'y résigner, elle brûle d'amour pour son beau-fils Hippolyte. Chaque jour, ce feu la ronge un peu plus, et Phèdre, bien qu'elle cache ses sentiments sous un masque de haine, est bien décidée à se laisser mourir. Lorsqu'un jour terrible, la rumeur annonce la mort de Thésée au cours d'un voyage, Phèdre ne peut plus retenir les mots qui s'échappent de son être. Elle décide alors de commettre l'irréparable et d'avouer sa passion à Hippolyte.

Cette pièce, c'est la quintessence de la tragédie classique ! Celle qui allie le style pur et musical de l'alexandrin racinien avec une héroïne aliénée et dévorée par la passion. Phèdre ne cesse de lutter contre ses sentiments, consciente de la monstruosité de la situation, mais est sans cesse rattrapée par la fatalité. En quelques heures à peine, Racine nous démontre encore une fois le pouvoir dévastateur des mots ! Quelle tension se dévoile à chaque page ! Oubliez toutes vos réticences à lire ce grand dramaturge et courrez découvrir la poésie de ses mots.
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Un chef d'oeuvre de style et de maîtrise de la langue. A l'époque de Racine les journalistes ne faisaient pas de pauvres reportages sur les cougars. On entendait l'amour désespéré de Phèdre pour Hippolyte.
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Terminé !
J'ai terminé cette pièce de Racine… et j'ai A-DO-RÉ ! Elle se classe même parmi mes livres préférés ! Sans évidemment détrôner mon très cher Cyrano, attention.

Tout un tas de petits onglets de couleur dépassent des pages de mon livre pour signaler les meilleurs vers, ceux que j'ai trouvé le mieux construits, ou tout simplement ceux qui m'ont touchée.
Il va falloir que je prenne le temps de mettre ces citations dans mon compte Babelio…

Bon, je le reconnais, il faut aimer lire des vers rimés, en alexandrins, dans un français du XVIIème siècle, sur fond de mythologie grecque et dans une atmosphère tragique.
Dis comme ça, je sais, ce n'est pas vendeur… 😅
Mais, moi, j'ai adoré ! du coup, d'autres pièces de Racine me font de l'oeil maintenant ! Andromaque, Bérénice, Iphigénie, Britannicus
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À chaque lecture de pièce de théâtre, je me répète, oui je radote. Je n'aime pas lire le théâtre. J'aime le voir, c'est son essence même que d'être joué, incarné. Et même si je me suis escrimée à lui donner un peu de vie en tentant de déclamer ces magnifiques vers de Racine, je suis bien incapable de lui rendre correctement hommage.
Pour moi, aujourd'hui à 40 ans, Racine est le maître incontesté de la tragédie. Qu'il est compliqué quand on est élève de comprendre toute la portée et la beauté de cette oeuvre ! Manque d'expérience mais aussi format peu adapté à l'immersion m'ont longtemps dégoûtés du théâtre ( lu, j'ai toujours été en extase devant le théâtre joué )
Phèdre est une merveilleuse pièce, une de celles qui m'aura le plus émue grâce à une héroïne tellement passionnée et bouleversante, une vie déchirée, un amour dramatique, une fin terrible.
Ce n'était pas forcément une lecture bénéfique en ce moment, je me couche un peu tristounette, mais je me concentre sur la musicalité et la poésie des vers et non sur sa finalité. ( qui a un Xanax svp ? )
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♥️ Phèdre, par Racine. Cela va faire dix ans que j'ai lu cette oeuvre inoubliable, dans le cadre du baccalauréat (mon Dieu que le temps passe...). Rarement une oeuvre m'a laissé tant de souvenirs, tant d'émoi. J'adore cette pièce de théâtre, et quand je la relis, comme aujourd'hui, je sais pourquoi j'aime tant la langue française : elle est fascinante. A chaque page que je lis, j'exulte, je jubile, je suis transportée.

♥️ ♥️ Voici quelques-uns de mes extraits préférés :

♥️ « Tout m'afflige et me nuit, et conspire à me nuire. »

♥️ « Grâces au ciel, mes mains ne sont pas criminelles.
Plût aux dieux que mon coeur fût innocent comme elles. »

♥️ « J'aime... À ce nom fatal, je tremble, je frissonne.
J'aime... » ♥️ « le nom d'amant peut-être offense son courage ;
Mais il en a les yeux, s'il n'en a le langage.»

♥️ « J'aime. Ne pense pas qu'au moment que je t'aime
innocente à mes yeux, je m'approuve moi-même
Ni que du fol amour qui trouble ma raison,
Ma lâche complaisance ait nourri le poison »

♥️ « Tu me haïssais plus, je ne t'aimais pas moins »
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On ne choisit pas qui l'on aime... Cet adage est intemporel et illustre parfaitement ce chef-d'oeuvre de Racine.
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