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sur 4186 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Le chef d'oeuvre de Racine même si personnellement je préfère "Andromaque" et "Iphigénie". Étincelante de noirceur, sublime de beauté poétique, cette tragédie crée une figure bouleversante d'ambiguïté, de passion et de culpabilité. En humanisant Hippolyte, Racine rend le drame encore plus poignant. A lire et à voir.
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Il s'agissait d'une relecture d'un texte adoré voilà longtemps. Pas de suspense : ce fut encore le cas.

Phèdre est une femme mise à la torture par un amour qu'elle réprouve. Seulement, nul ne peut lutter contre les dieux, contre son sang. Après la passion inspirée à sa mère Pasiphaé pour un taureau – passion qui donna vie au Minotaure –, après les malheurs de sa soeur Ariane, abandonné par le même Thésée dont elle est l'épouse actuelle, c'est elle qui est frappée par la main d'Aphrodite.
Ainsi, Phèdre doit se battre contre un destin que – la tragédie étant ce qu'elle est – l'on sait évidemment inéluctable. La pièce ne cesse de s'assombrir et la mort semble planer de plus en plus bas au fil des actes et des scènes.
Outre la notion de fatalité, Racine offre à son héroïne un maelström poignant d'émotions violentes. Elle éprouve tour à tour la honte, le dégoût de soi, la culpabilité, puis s'ajoute la souffrance de voir son amour rejeté en même temps que sa fierté est bafouée.

Le texte est rédigé en vers, en alexandrins, et c'est tout simplement magnifique. J'ai été emportée par cette poésie, par cette souffrance, par ces malédictions jetées au ciel, par ces destinées implacables.

Un coup de coeur une fois encore pour cette histoire mythologique, pour cette pièce emplie de désespoir, pour ce personnage complexe, pour cette écriture superbe.

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J'ai lu cette pièce au lycée, sans l'apprécier ni même tenter de l'apprécier un tant soit peu, je l'avais lu que parce qu'il le fallait sans la moindre émotion.
Et puis récemment j'ai décidé de la ressortir pour la redécouvrir, ou plutôt la découvrir tout court. J'en suis restée bouche bée. Quelle oeuvre magistrale, quelle beauté, quelle poésie, quelle histoire !
Je ne sais pas ce qui m'a le plus touchée, le fond ou la forme ?
La passion proscrite d'une femme envers le fils de son époux qui se trouve à l'origine d'une succession de malheurs ; honneur bafoué, vérité cachée, amours gâchés, accusations, mensonges et mort. Bref une véritable tragédie qui avance pas à pas et que l'on suit avec ardeur et délectation.
Une pièce de théâtre qui met en scène de vieilles mythologies grecques pourrait paraître si ennuyeuse au premier abord ? Mais mettez cela à la sauce Racine et on obtient un chef d'oeuvre !
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Une des plus grandes tragédies raciniennes que cette Phèdre amoureuse de son beau-fils, Hippolyte, enfant de Thésée. Avec cette matière encore classique de nos jours, Racine réalise un exploit littéraire car sa pièce regorge de tirades anthologiques qui sont un délice de lecture.
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Pièce la plus connue de Racine, inutile donc de la résumer dans les détails. L'amour de Phèdre pour son beau-fils Hippolyte, l'aveuglement de son mari Thésée représentent la fatalité, la passion contre lesquelles la raison et la volonté ne peuvent rien. Phèdre tente un moment de livrer combat mais le sort se montre implacable. Encore une fois, la passion jalouse porte en elle la mort. Pourtant, Phèdre reste lucide et se fait horreur ("je m'abbhorre encor plus que tu ne me détestes" dit-elle à Hippolyte) mais elle se dit victime de la fatalité divine ("Vénus toute entière à sa proie attachée") et de l'atavisme familial.
Une langue d'une grande pureté et musicalité que les lycéens d'antan s'amusaient à pasticher "je le vis, je rougis, je pâlis à sa vue"
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Personnages de la mythologie grecque remaniés par Racine, mais toujours aussi nobles les uns que les autres, mêlant souci de l'honneur et abandon à leurs sentiments.
Une fois de plus, Racine envoûte avec une tragédie des plus émouvantes, à même de tenir son lecteur et de le faire souffrir tels les personnages de la pièce.
Une lecture intense, que j'estime supérieure à celle de Britannicus !
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Je n'aime pas beaucoup les pièces de théâtre, il est donc rare que j'en lise et que j'apprécie. Trois auteurs font exception : Racine, Molière et Shakespeare. Cet été, dans le cadre du challenge “Classiques de l'été”, j'ai décidé de relire les livres de Racine que je possède (il me manque Mithridate, Les Plaideurs, La thébaïde, Alexandre le Grand ; si vous les possédez et que vous êtes vendeur, n'hésitez pas à me contacter ;) ). Aujourd'hui, je vous parle de Phèdre.


Il s'agit d'une tragédie donc il est clair que ce n'est pas très gai. La difficulté avec le théâtre, c'est de faire passer un monde à travers des dialogues, surtout quand il y a peu de didascalies. Ici, ça fonctionne très bien : on sent vraiment l'époque dans laquelle on se trouve. Tous les événements passés sont rappelés, ce qui permet de comprendre la situation d'Aricie et celle de Phèdre, mais aussi les origines d'Hippolyte. Au niveau des personnages, c'est le même problème : leurs caractères doivent passer à travers leurs paroles. Là encore je trouve que c'est le cas, j'ai été touchée par les personnages et par leurs passions. L'amour de Phèdre et la colère de Thésée m'ont paru très crédibles.


Le style est magnifique, j'admire vraiment la façon d'écrire de Racine et c'est sûrement ce qui me plaît le plus. C'est poétique et vraiment très beau.
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Je n'avais jamais lu encore cette pièce de Racine que j'ai trouvé dans un passage des livres récemment. J'aime lire les pièces de théâtre et reste impressionnée par les grands classiques tels que Racine que je lis avec un immense plaisir même si je n'ai pas de culture mythologique grecque et antique . Quel plaisir que ses alexandrins même si j'ai trouvé je ne sais pourquoi cette pièce plus difficile que d'autres. Mais mon plaisir reste intacte et il me tarde de la voir jouée à la hauteur de sa qualité
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Lorsque l'on achève la lecture de Phèdre, on ne peut s'empêcher d'être stupéfait par une oeuvre aussi puissante. D'autant plus que l'histoire de cette pièce est tout à fait sidérante: en 1677, une véritable machination est orchestrée par les ennemis les plus acharnés de Racine afin de battre en brèche son influence. Lors de ses débuts de dramaturge, Jean Racine avait été accueilli à l'Hôtel de Bourgogne. Mais au fil de son ascension, ce lieu était devenu le point de ralliement de ses ennemis. C'est ainsi que l'on chargea un jeune écrivain du nom de Pradon de rédiger une pièce nommée Phèdre, afin de l'opposer à celle de Racine, qui allait être jouée le premier janvier 1677 à l'Hôtel de Bourgogne. La pièce de Pradon éclipse celle de Racine qui décide de se retirer quelque temps de la vie parisienne, avant de revenir au théâtre à la demande de Madame de Maintenon.

Phèdre, en grec ancien, signifie "la brillante", ce qui est tout à fait paradoxal, lorsque l'on observe le personnage éponyme et le déroulement de la pièce: à Trézène, dans le Péloponnèse, l'épouse de Thésée est en proie à des affres accablantes. Elle est éperdument éprise de son beau-fils, Hippolyte, et est horrifiée par cette "flamme si noire" allumée par Vénus. Rongée par le remord, Phèdre se confie à sa confidente qui l'exhorte à dévoiler ses sentiments, après avoir eu vent que Thésée aurait péri. Phèdre cède à ses sentiments, et fait une déclaration saisissante à Hippolyte (Acte II scène 5), qui prend la fuite, terrifié par ce qu'il vient d'entendre. Ce que j'aime le plus dans Phèdre, c'est la déconstruction de l'héroïsme de Thésée; ce dernier a beau avoir triomphé du minotaure, ses aventures galantes sont subrepticement évoquées dans la pièce, et contribuent à sa déchéance, de même que le dénouement de la pièce. Car lorsqu'il réapparaît, c'est un homme prompt à s'emporter, inapte à raisonner, et qui prend pour argent comptant les calomnies de la confidente de Phèdre. Conformément aux règles du classicisme, la pièce renoue avec les sources antiques (Phèdre, à l'origine, est une pièce de Sénèque). Pourtant, je ne peux m'empêcher de la trouver en avance sur les autres dans les registres pathétique et tragique sont transcendés par Racine, afin de susciter en nous un émoi plus fort que la terreur ou la pitié.
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