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3,81

sur 4186 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Ahhhh, ma pièce de théâtre préférée, celle qui m'a inspirée pour mon mémoire. Phèdre la passionnée, l'amoureuse, celle que l'on a traitée de "bas ventre en délire" , est un personnage tellement incroyable et charismatique que je ne me lasse pas de relire cette oeuvre de Racine, la plus puissante pour moi.
Rien de plus à ajouter sinon: "j'aime"
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En lisant cette pièce, j'ai réalisé le travail minutieux que le dramaturge avait dû consacrer à son oeuvre pour que chaque vers tombe si parfaitement. Ç'a été pour moi un véritable chamboulement, car plus j'étais touché par les tirades, plus j'étais impressionné par l'écriture. Finalement, au-delà de la pièce extraordinaire que nous livre Racine, cette tragédie reste pour moi une prise de conscience du génie littéraire et du travail acharné d'écrivain.
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Je n'ai lu Bérénice qu'il y a peu de temps et j'en ai déjà fait mon livre de chevet, j'avais envie de continuer mon éducation théâtrale classique par Phèdre. Je dois reconnaître que le sujet me semblait compliqué, gênant et complètement tabou au final. Mais le style, l'écriture me font continuer de penser que les classiques résistent au temps pour de bonnes raisons !
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Tragiques destins
Créée en 1677, Phèdre est considérée comme le chef d'oeuvre de Racine. Il faut reconnaître que cette tragédie en cinq actes est exceptionnelle par la densité de sa dramaturgie et la beauté de ses vers.
Le décor est celui de l'Antiquité Grecque (Racine situe l'action à Trézène) et les personnages sont issus de la mythologie. Les principaux, tels Thésée (au nombre de ses exploits, la mise à mort du Minotaure dans le labyrinthe du palais de Cnossos) ou Phèdre « fille de Minos et de Pasiphaé » (son grand-père n'est autre qu'Hélios le dieu du Soleil) portent le fardeau d'une lourde hérédité, baignée dans le sang. Comme souvent dans ces tragédies, tout repose sur des malentendus, des confusions : au début de la pièce, on apprend la mort de Thésée. Une mort aux conséquences multiples, notamment politiques, car Thésée est roi d'Athènes, mais plus encore, personnelles pour Phèdre son épouse, et Hippolyte son fils, né d'un précédent mariage. Car Phèdre aime secrètement son beau-fils Hippolyte, d'un amour interdit (« D'un incurable amour remèdes impuissants ! » )… Lui, aime Aricie qui l'aime en retour mais pourrait prétendre au trône d'Athènes… Tous les éléments sont réunis pour que le destin se joue des personnages, car l'acte 3 voit le retour de Thésée, bien vivant. Dès lors, le sort de Phèdre et d'Hippolyte semble scellé, ni l'un ni l'autre ne peut échapper à la fatalité…
Magnifique.
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Croyez-le ou non, c'était ma première fois avec Racine... Et c'était merveilleux !

Une "vraie" pièce, de mon point de vue d'inculte, avec des actes et une intrigue bien construite, un début, un développement et une fin, et une langue ! C'est toujours un plaisir pour moi que de me plonger dans une pièce en vers.

Phèdre a épousé Thésée. Mais Thésée avait déjà un fils, Hippolyte, conçu avec le Reine des Amazones. (d'ailleurs, dans la version que je connaissais, Hippolyte était le nom de le mère et non du fils... Allez savoir !)
Et Phèdre a tout fait pour l'éloigner d'elle, ce qui laisse penser à tous qu'elle déteste ce garçon. Mais en fait, c'est le contraire : elle l'aime, et cet amour est impossible.

De son côté, Hippolyte, lui, en pince pour Aricie, dernière fille issue de la lignée ennemie de Thésée. Mais Thésée la maintient en esclavage, et a expressément défendu qu'elle puisse se marier et surtout enfanter !

Alors quand la rumeur du décès de Thésée arrive à son logis, tout le monde est content : Hippolyte, qui croit pouvoir affranchir Aricie et lui rendre Athènes, et Phèdre, dont la passion n'est plus coupable, si elle est veuve...

D'ailleurs, poussée par Oenone, sa nourrice, elle avoue tout à Hippolyte, tandis que lui-même, de son côté, a déclaré sa flamme à la belle Aricie.

Et quand Thésée - qui n'était finalement pas si mort que ça - revient, c'est la consternation : s'il parle à Thésée, Phèdre est perdue. Alors Oenone a une idée géniale : prendre les devants et raconter à Thésée que c'est Hippolyte qui a fait des avances à Phèdre. Et Thésée va d'autant plus tomber dans le panneau qu'il voit bien à la tête de son fils que quelque chose le contrarie...

Bref, c'est une tragédie (je crois bien), et évidemment il n'y aura pas de happy end : le bilan sera de trois morts, dont deux suicides.

Je ne verrai plus Thésée tout à fait du même oeil...
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Un monument de la littérature: profondément humaine, cette tragédie classique transcende son propos autant par l'intrigue que par la beauté du langage. Un summum plus jamais atteint.
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Et toujours les vers magnifiques de Racine, cette pièce aux accents magnétiques, qu'on ne se lasse ni de lire ni de relire ! Phèdre aime Hippolyte d'un amour coupable, plus que son propre fils même ; Mais Hippolyte aime Aricie, jeune princesse lors captive, fille du soleil qu'on imagine blonde, de sorte que, une fois Thésée déclaré occis et que l'équilibre du royaume s'en trouve menacé, il s'agit de choisir quelle lignée succédera au héros volage sur le trône d'Athènes. Lors, les aveux se consument malgré les coeurs et les instincts, les pulsions de vie et de mort vont bon train, et Hippolyte devient un reproche vivant pour Phèdre ...
Mêlant intérêts politiques et passions impossibles qu'empoisonne Vénus à l'envi, cette pièce porte à séduire et les amoureux de théâtre et ceux de poésie.
Alors, à Thésée de reparaître, évadé d'une aventure improbable à la limite du grotesque ! (III, 4), et au dénouement tragique de possiblement advenir. On se laisse embarquer.
Un classique toujours aussi cathartique et magique donc, et dont je recommande, au nom des lois mystiques de l'art et de la beauté, la (re)lecture.
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C'est à la faveur d'un podcast France Culture que je redécouvre Phèdre de Racine, pièce étudiée au collège, à une époque où l'on apprenait par coeur les tirades et monologues les plus significatifs que l'on commentait également en détail, puis relue souvent depuis car j'avoue une sensibilité particulière pour l'alexandrin tragique.
En effet, le partenariat qui lie France Culture et la Comédie-Française a permis d'enregistrer de nombreuses pièces du répertoire du théâtre classique et ainsi de constituer une mémoire radiophonique de notre patrimoine théâtral.
À l'issue de cette écoute, j'ai repris ma vieille édition des classiques illustrés Hachette et retrouvé avec bonheur les passages connus, jamais vraiment oubliés.

Le propos de la tragédie, d'inspiration antique prise chez Euripide, Sénèque, Ovide et Plutarque, en quelques mots…
Seconde femme de Thésée, Phèdre, jeune encore, brule d'une passion secrète et coupable pour son beau-fils Hippolyte, cherche par tous les moyens à l'éloigner d'elle et songe même au suicide. Son beau-fils, qu'elle adule et rejette à la fois, a l'intention de quitter Trézène pour partir à la recherche de son père disparu pendant la guerre de Troie et que tout le monde tient pour mort, fuyant aussi par là son propre amour pour Aricie, princesse déchue et soeur des Pallantides, clan ennemi.
La mort que Phèdre implore pour expurger son crime sera retardée par la nécessité successorale puis par l'annonce du retour inespéré de Thésée. Entretemps, Phèdre a avoué ses sentiments à Hippolyte et ce dernier l'a repoussée avec horreur et dégout. La suivante de Phèdre distille la calomnie et, maudissant son fils qui l'aurait outragé, Thésée appelle sur sa tête la vengeance des dieux, apprenant trop tard son innocence, de la bouche même de Phèdre qui meurt à ses pieds.
C'est au tour de Thésée d'expier ses erreurs, rendant les honneurs funèbres à Hippolyte et adoptant Aricie.

J'ai toujours été très touchée par la bouleversante humanité de Phèdre, à la fois victime et coupable, marquée d'une terrible hérédité car « fille de Minos et de Pasiphaé » (mère du Minautore), névrosée, hystérique, jalouse, mais capable aussi de tendresse, ambivalente toujours. Sa passion pour Hippolyte n'a d'incestueuse que le nom car, à Athènes, une veuve pouvait épouser le fils de son mari ; Racine met ici en avant un droit canonique, un inceste contre nature, d'ordre social, qui pousse une femme mûre vers un jeune homme qui pourrait être son fils.
J'ai beaucoup moins d'affinités avec Hippolyte, trop sûr de lui au début de la pièce, puis beaucoup trop naïf par la suite… Il critique les amours de son père tout en se vouant lui-même à une passion que les convenances lui interdisent. Ses qualités de courage, de grandeur d'âme et de sang-froid sont cependant misse en lumière dans sa mort spectaculaire et dramatique.
Thésée est à la fois un héros guerrier, un père et un époux… Au début, il brille par son absence et n'apparaît que dans les ressentis des autres personnages vis-à-vis de lui. Son retour est une sorte de résurrection. Cependant, son personnage manque de discernement tant il se laisse facilement manipuler par Oenone ; il devient pitoyable quand il réalise ses erreurs.
Aricie est charmante et aimable, timide et romanesque… Malgré tout, son personnage gagne peu à peu en profondeur ; elle se rebelle, exige le mariage avant d'accepter de fuir avec Hippolyte, par exemple.
J'avoue toujours un intérêt particulier pour les seconds rôles, les nourrices et les confidentes, ces personnages effacés, toujours dévoués, indulgents, de bon conseil, capables tour à tour de tendresse et de rappel à la dignité, actants de l'ombre, victimes parfois de l'affection qu'ils ou elles portent aux héros qu'ils servent, victimes collatérales toujours et morts sans sépulture souvent. Je n'oublie donc pas Oenone et Théramène.

Cette pièce est un approfondissement et un couronnement, une histoire scandaleuse et violente, qui va causer une véritable cabale entre les partisans de Racine et de Corneille et marquer un moment crucial dans la carrière de son auteur. D'abord créée sous le titre Phèdre et Hippolyte, le titre actuel date de 1687.
Dans la préface de Phèdre, Racine exprime la volonté de ne peindre les passions « que pour montrer le désordre dont elles sont causes », présentant son personnage éponyme comme une victime à qui la grâce avait fait défaut. La vertu est mise à l'honneur ; les moindres fautes ou intentions de fautes sont punies… Ainsi, en 1677, Racine se montrait repentant et se réconciliait avec le jansénisme de Port-Royal. La tragédie ne doit pas seulement divertir mais aussi instruire le public.
Sa Phèdre est moins odieuse que dans les oeuvres des anciens, plus vertueuse et noble : Racine met, par exemple, la calomnie dans la bouche de la nourrice…

J'ai toujours trouvé cette pièce de Racine très accessible avec une exposition sous la forme des deux confessions en parallèle d'amours coupables et le coup de théâtre de la mort de Thésée, puis une montée en puissance d'abord lente avec la confession d'Aricie et l'aveu de Phèdre puis captivante avec le retour inopiné de Thésée, une accélération dramatique avec un affolement généralisé de tous les personnages avant l'inévitable ambiance de jugement du quatrième acte, sous le signe de la fureur et de l'excès. Enfin, le dernier acte est celui des combats, celui jusqu'au-boutiste d'Hyppolite, celui désespéré de Phèdre et celui de Thésée qui, dans l'urgence, ne parvient pas à tout arrêter.

Je ne le dirai jamais assez : redécouvrons nos classiques !
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Le coeur a ses raisons que la raison ignore

et ça fait un beau bazar ! Voilà résumée Phèdre de Racine. Une femme amoureuse de son beau-fils, Phèdre qui avoue ses sentiments et patatra !
Rien de plus simple comme intrigue. Et pourtant cette pièce est parfaite de son premier vers au dernier.

Le théâtre est mon tout premier amour.
Je l'ai découvert au collège. J'ai vu une représentation de Molière à la Comédie Française, j'ai vu Francis Huster jouer le Cid, j'ai lu toutes les tragédies et les comédies qui pouvaient me tomber sous la main.
Et avec cette relecture de Racine je ne peux que constater que mes amours sont fidèles.

Les longues descriptions sont inutiles, le nombre de pages ne fait pas la valeur, cette courte pièce de théâtre m'a procuré autant d'émotions qu'il y a 20 ans.
La puissance des mots de Racine traverse les époques.
Que dire de plus que cette pièce est parfaite ?

Je ne peux que recommander cette lecture qui ne se raconte pas, qui se vit dans toute son intensité.

(Et je viens de voir que la pièce est au programme du bac 2020, quelle chance ! Régalez-vous les bacheliers).
Lien : https://demoisellesdechatill..
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Aujourd'hui, théâtre. Mais attention, pas n'importe quoi. le top du top, le nec plus ultra. le summum : Phèdre de Jean Racine.
Dans le théâtre français, Phèdre (de Racine) est la plus belle pièce classique comme Antigone (d'Anouilh) est la plus belle pièce contemporaine. C'est mon avis, et je le partage avec moi-même ainsi qu'avec ma personne (nous sommes souvent du même avis). Il y a bien sûr d'autres chefs-d'oeuvre qui pouvaient être mis en concurrence, notre théâtre est riche en auteurs et en oeuvres de premier plan : Corneille, Racine et Molière au XVIIème, Marivaux et Beaumarchais au XVIIIème, Hugo, Vigny et surtout Musset, pour les Romantiques, et au XXème siècle, Sartre et Camus, Cocteau, Giraudoux et Anouilh, j'en passe et des meilleurs...
Mais Phèdre a pour moi une aura exceptionnelle. C'est sans doute personnel, on a comme ça parfois des attirances fulgurantes pour une oeuvre littéraire, un tableau, ou un morceau de musique, qui ne s'expliquent pas, qui tiennent de l'instinct, "parce que c'était lui, parce que c'était moi". Phèdre, je l'ai connue comme bien des jeunes de mon âge, dans les cours de français en préparation du bac. J'avais la chance d'avoir un prof exceptionnel qui nous faisait aimer la matière, et qui nous décryptait la pièce de façon tout à fait personnelle, sans être pour autant iconoclaste, mais suffisamment pour nous ouvrir d'autres points de vue que ceux du programme. Ce premier contact se trouva renforcé en fin d'année avec un reportage qu'on nous fit regarder, qui avait pour sujet la mise en scène qu'avait faite Jean-Louis Barrault de la pièce. Amis Babélionautes, si vous avez envie d'en savoir plus sur Phèdre, je vous conseille instamment de lire le livre que Jean-Louis Barrault, avec une intelligence rare, a tiré de ses notes de scène : Mise en scène de Phèdre chez Points-Essais.
Phèdre, - comme Antigone, Oedipe, Electre et tant d'autres - , vient du théâtre grec antique, illustré par Eschyle Sophocle et Euripide, qui eux-mêmes ont puisé dans la mythologie ou l'histoire légendaire, si riche en drames et tragédies. Phèdre, notamment s'inspire d'Euripide (Hippolyte porte-couronnes) et aussi du poète et philosophe romain Sénèque (encore un à re-découvrir !), auteur lui-aussi d'une Phèdre.
Comme la plupart des tragédies antiques, Phèdre est l'objet d'une "machine infernale" : la succession des faits, inéluctable, ne peut que mener à une fin tragique. Pour les héros, la signification est double : la fatalité pèse sur les personnages, et la fin tragique est le châtiment d'une faute, la mort en étant la rédemption...
En même temps, Phèdre est une pièce équivoque : rien n'est blanc ni noir (encore que toute la pièce est bâtie sur des contrastes : ombre/lumière, vertu/faute, mensonge/vérité, vie/mort..), on a du mal à dire si les personnages sont coupables ou innocents, malgré la faute. Au total, il n'y a peut-être que des victimes.
Et puis, si Phèdre est la meilleure pièce du répertoire, ce n'est pas seulement pour l'intrigue, menée de main de maître, c'est également pour la langue admirable utilisée par l'auteur. Tout y est : la couleur locale, la maîtrise parfaite de la versification, la musicalité des vers (sans comparaison avec les autres poètes de l'époque), le rythme qui épouse l'évolution des sentiments. la pudeur/impudeur des scènes intimes, les descriptions frappantes de vérité (relisez le récit de Théramène, on croit voir un péplum)...
Curieusement, parmi les grands auteurs du XXème, qui ont avec beaucoup de succès adopté les mythes antiques (Giraudoux : Electre et La Guerre de Troie n'aura pas lieu, Sartre : Les mouches, Cocteau : La machine infernale), personne ne s'est attaqué au mythe de Phèdre, à part peut-être, en l'actualisant, Gilbert Cesbron avec sa Phèdre à colombes. Peut-être est-ce que Racine, avec sa Phèdre de 1677, avait placé la barre si haut, qu'elle est inatteignable...

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