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3,98

sur 660 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Les influences de Rash, comme il l'a confirmé lors de cette rencontre, sont diverses et vont aussi bien de la tragédie pure ( Dostoivsky est sans doute son écrivain préféré de tous les temps), les grands novellistes dont Raymond Carver, à des auteurs de littérature rurale, de Faulkner en passant par le romancier chinois Mo yan ou notre Jean Giono national, un auteur français peu connu aux USA mais dont Rash dit s'être effectivement beaucoup inspiré.

A cheval entre la modernité de son style et l'empreinte des thèmes de ces auteurs classiques, les livres de Rash tissent un parralèle évident entre la psychologie humaine et les paysages de montagne qui servent de décor naturel à l'intégralité de son oeuvre, et la tension entre la beauté des paysages naturels et de la violence intrinsèque des personnages est une des clés récurrentes de son oeuvre...voir chonique entière consacrée à l'auteur sur mon blog
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Le filon a l'air simple... vous prenez une période de l'Histoire que tout le monde croit connaître, vous y mettez quelques événements (beaucoup) moins médiatisés, vous saupoudrez de romance assez rapidement vouée à l'échec, le tout enveloppé dans un décor désespéré, comme un écho aux sentiments des protagonistes...

Vous l'avez rêvé, Ron Rash l'a fait.

Une Terre d'Ombre, c'est tout cela et bien plus encore.

La Première Guerre Mondiale fait rage en Europe. Les "gueules cassées" amércaines reviennent ou ce sont des cercueils... et la xénophobie anti-Allemands se répand, avec ses excès. Surtout parmi ceux qui se sont planqués et ne sont jamais partis, préférant gloser, enrôler les volontaires et parader dans leur bel uniforme immaculé.

Ron Rash nous offre une poésie brute, brutale, sans espoir. Mais en même temps il nous fait rêver. Il nous émerveille. C'est dur, à l'image de la Nature que les protagonistes essaient de dompter. Mais le Destin ne se maîtrise pas.

Au terme de 240 pages, Ron Rash nous offre un double clin d'oeil, auquel je me suis laissé prendre. Même si je commençais à avoir des doutes, le crâne trouvé dès les premières pages nous offre un petit retournement. Et l'auteur finit sur un clin d'oeil en référence à Mozart et au fait d'avoir suffisamment souffert pour être à même de le jouer comme il doit l'être.

Brillant. Terminé hier, le livre est toujours bien présent en moi, et pour un bon moment. Exactement ce que j'attends d'un vrai livre.
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Rash Ron – "Une terre d'ombre" – Seuil, 2014 (ISBN 978-2021089189) traduction d'Isabelle Reinharez, titre original "The cove" (cop. 2012).

Ce récit prend pour cadre les années 1916-1918 aux Etats-Unis, au fin fond d'une vallée perdue et encaissée des Appalaches, probablement en Caroline du Nord (l'auteur est originaires de Caroline du Sud). Une jeune-femme, Laurel, vit avec son frère, Hank, un jeune-homme rentré des tranchées avec une main en moins, dans une ferme reléguée dans un vallon sombre et inhospitalier; Dans le village tout proche, d'autres jeunes hommes reviennent peu à peu du front, porteurs d'horribles mutilations. Dans le même temps, la presse et les nationalistes se déchaînent contre les citoyens d'origine allemande. Un jour, Laurel et Hank recueillent un joueur de flûte traversière exceptionnel, anglophone, muet, ne sachant ni lire ni écrire...

Ce roman a reçu le "grand Prix de la littérature policière" en 2014, alors qu'il s'agit à peine d'un roman policier au sens classique du terme : pas d'énigme, pas d'enquête, pas d'enquêteur. Il s'agit certes d'un bon roman, bien écrit et bien traduit, d'un lyrisme certain, mais celles et ceux qui s'attendent à lire un roman policier risquent la déception. Son intérêt réside surtout dans le témoignage de ce que signifia la Grande Tuerie 1914-1918 dans un village de la côte Ouest des Etats-Unis.
Un angle de vue fort original et intéressant sur la Grande Tuerie de 1914-1918.

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Il ne faudrait pas vous y méprendre : si ce roman a bien reçu le Grand Prix de littérature policière étrangère en 2014 (comme l'indique le fin bandeau au bas de la couverture de l'édition de poche), il n'a que peu de points communs (pour ne pas dire aucun) avec les livres qu'on range généralement sous l'étiquette « roman policier » (thrillers à suspense, polars sanguinolents ou enquêtes criminelles sordides). Amateurs du genre, vous voilà prévenus.
En effet, même si le prologue laisse supposer qu'une mort violente a eu lieu dans ce vallon perdu au coeur des Appalaches, celle-ci n'est pas le déclencheur d'une enquête pour meurtre, mais plutôt le point final d'une tragédie qui s'est jouée bien des années plus tôt.
Une tragédie nouée dans un décor maudit, un recoin de la chaîne des Blue Ridge, non loin de la petite ville de Mars Hill en Caroline du Nord. Ce vallon isolé, si encaissé qu'il laisse à peine passer les rayons de soleil même au plus fort de l'été, semble causer le malheur de ses occupants. La famille Shelton n'a pas été épargnée par ce qui ressemble à une malédiction : quelques années après leur installation dans cet endroit sinistre et humide, inhospitalier, les parents meurent, laissant Laurel et Hank orphelins, abandonnés à un sort peu enviable. D'autant que Hank, appelé sous les drapeaux de 14-18, reviendra vivant, mais avec une seule main. Quant à Laurel, avec sa tache de naissance sur le cou, elle subit depuis longtemps les regards blessants et les commentaires superstitieux de ceux qui la croient sorcière. En dépit de la bienveillance de l'institutrice à l'égard de sa meilleure élève, Laurel a dû se résigner à abandonner l'école, sous la menace des autres parents qui craignaient obscurément un mauvais sort pour leurs rejetons. Courageuse mais lucide, accablée de solitude, Laurel désespère de voir sa vie vraiment commencer un jour. Et puis un miracle survient, qui met sur son chemin un homme mystérieux, égaré, ne sachant ni parler, ni lire, ni écrire, mais jouant de la flûte comme personne. Et ce qui devait arriver arrive, fatalement, dira-t-on, puisque le Destin ne laissera décidément pas en paix les habitants du vallon.
Sur fond de Première Guerre mondiale finissante, de patriotisme souvent mal placé et de haine viscérale et parfois irrationnelle envers tout ce qui est allemand ou s'en approche, voici une histoire magnifiquement écrite et construite, belle mais terriblement triste, désespérante et déchirante tant les personnages (Laurel, Hank, Walter, Slidell, Miss Calicut) sont attachants. Un roman sombre, mais pas tout à fait noir, parce qu'il livre le portrait lumineux d'une jeune femme brimée par les médisances, et l'histoire simple, évidente, d'un amour aussi inespéré qu'attendu mais qui, pour le malheur des protagonistes, a vu le jour dans un contexte hostile saturé de préjugés et de bêtise. Et on comprend que l'ombre, un temps dissipée par la douceur de la musique et les couleurs des perroquets de Caroline, s'en reviendra bien vite…


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Laurel Shelton vit avec son frère dans une ferme isolée, encaissée dans une vallée qui ne laisse jamais passer la lumière du soleil. Leur vie laborieuse est rythmée par les lois d'une nature somptueuse mais hostile.
A cause d'une tâche de naissance, elle est considérée par tous comme une sorcière. Son frère fait partie de ses rares soutiens. Il revient amputé d'une main des combats de la Première Guerre mondiale.
La vie de Laurel bascule le jour où elle entend au loin une petite musique…
Un roman superbement écrit qui dénonce avec force l'ignorance et le patriotisme exacerbé.
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Très chouette découverte d'un bon court roman et d'un auteur qui n'est pas sans rappeler le grand Cormac Mc Carthy. Un bon scénario, des personnages troussés, une intrigue bien menée et une nature omniprésente aussi importante que les personnages, je recommande.
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Laurel Shelton et son frère Hank vivent ensemble dans la ferme à l'écart des autres sur cette terre maudite. Leurs parents sont morts depuis longtemps leur laissant la ferme délabrée. Laurel est mise à l'écart, la cause : cette tache de naissance qui la fait apparaitre comme une sorcière aux yeux des autres villageois.
Il ne reste que quelques mois avant la fin de la Première Guerre Mondiale et chacun parle de ce prochain évènement. Mais dans ce petit vallon encaissé de Mars Hill, Laurel et Hank s'occupent à restaurer leur ferme, surtout que Hank, revenu mutilé de la guerre, va bientôt se marier. Mais l'arrivée de Walter, un homme muet que Laurel trouve blessé, va changer son quotidien.
Un livre aussi sombre que la terre où habitent les frère et soeur. J'ai reconnu l'écriture très noire de Ron Rash qui parle de malheur. Leur quotidien semble monotone et peu exaltant. Et puis, il y a cette lumière ou plutôt cette musique qui met un peu de couleurs à cette histoire. Laurel et Hank se découvrent l'un l'autre. J'ai aimé vivre cette ambiance de ferme, au milieu de la nature, dans sa tranquillité même si la dureté des tâches relativisent cette quiétude. Mais je connais le style de Ron Rash et on pressent rapidement que cette histoire ne peut que se terminer d'une seule façon.
Une terre d'ombre fait ressortir toute la méchanceté et la bêtise des hommes mais aussi leur générosité et leur affection. Un auteur que je relirai pour ses magnifiques descriptions de la nature autant que pour ses univers lugubres.
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Il est des livres comme celui-ci qui, j'oserais dire, se bonifie au fur et à mesure que l'on tourne les pages. Oui, j'ai eu vraiment beaucoup de mal à entrer dans l'histoire, et si je n'avais pas déjà lu d'autres titres de l'auteur, comme l'excellent « Séréna » ou encore « le monde à l'endroit », deux ouvrages de très grande qualité, j'aurais tout simplement fermé celui-ci au bout d'une soixantaine de pages.
Mais voilà, les nombreuses critiques positives des lecteurs de Babélio et mes lectures précédentes de l'auteur m'ont plus ou moins obligé de persister dans ma lecture, et je ne le regrette absolument pas. D'une étoile au début, je passe à quatre belles étoiles en fermant ce roman superbe.
Laurel Shelton est vouée à une vie isolée avec son frère Hank, revenu de la Première Guerre mondiale amputé d'une main, dans la ferme héritée de leurs parents, au fond d'un vallon encaissé que les habitants de la ville considèrent comme maudit : rien n'y pousse et les malheurs s'y accumulent. Marquée par ce lieu, et par une tache de naissance qui oblitère sa beauté, la jeune femme est considérée par tous comme rien moins qu'une sorcière. Sa vie bascule lorsqu'elle rencontre au bord de la rivière un mystérieux inconnu, muet, qui joue divinement d'une flûte en argent.
La rencontre, l'amour, la haine, le désespoir, la folie humaine, la guerre, la bêtise ; rien ne nous est épargné ici, et pour le lecteur qui, comme moi, aime la noirceur de l'écriture, c'est du tout bon.
Ron Rash séduit ici encore une fois, toujours dans son domaine de prédilection, entre pauvreté, violence, et aussi pour une fois, dans une histoire d'amour qui nous tient en haleine.
Un auteur à suivre.
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j'ai beaucoup aimé ce style narratif et cette fin spéciale, un bon voyage dans l'univers du film Delivrance et de l'amerique profonde avec un style particulier mais decisif pour la mise en scene de l'histoire
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Caroline du Nord (Etats-Unis), 1918, un frère et une soeur vivent seuls dans une ferme isolée. Lui rentre de la guerre, amputé d'une main ; elle est considérée comme une sorcière et traitée en paria. Leur vie va être bouleversée par l'arrivée d'un jeune homme muet dont on ne sait rien. Mêlant descriptions d'une nature flamboyante mais rude, des vies et des sentiments des habitants de la petite ville la plus proche, Ron Rash nous plonge dans un de ses thèmes favoris qui est la guerre et ses conséquences sur les hommes. Tous ses autres ouvrages sont excellents.
Marceline
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