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3,98

sur 655 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
C'est une découverte de cet auteur. : Merci au challenge Solidarité.
J' ai donc choisi le roman au hasard, sans lire la 4eme de couverture.
Ça commence par un prologue qui me laissait imaginer que ce serait un roman policier ; mais des le premier chapitre, l'histoire change d'époque .
L'ambiance y est sombre comme le vallon.
J'ai découvert avec surprise l'identité du personnage central de cette histoire. Et j' ai attendu le drame.. parce que forcément ça ne pouvait que mal finir.

C'est aussi une découverte de l'ambiance un peu particulière, pendant la première guerre mondiale.
Les états unis sont loin de l'Europe, mais la haine est là, et la bêtise aussi.
J' avais déjà entendu parlé des camps d'internement des américains d'origine japonaise pendant la seconde guerre mondiale, j"apprends qu'il y avait le même type de Camps pour les allemands , quelques décennies plus tôt.

Une lecture comme je les aime.
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J'étais très intriguée par l'oeuvre de Ron Rash dont j'entendais beaucoup de bien et ma lecture d'"Une terre d'ombre" a tenu toutes ses promesses. Son écriture est remarquable, elle emprunte autant à la poésie sauvage de Paul Lynch qu'à l'âme délicate de Sebastian Barry. Lorsqu'il prend une quinzaine de pages pour nous décrire Laurel faisant sa lessive et déambulant parmi les fleurs et les arbustes de Appalaches à l'été 1918, il ne faudrait pas en retirer une ligne ! A partir de ce premier chapitre idyllique, l'auteur met en place une progression mesurée vers un récit beaucoup plus lugubre et oppressant.

Hank, le frère de Laurel, vient de rentrer de la Première Guerre mondiale où il a perdu une main ; cela ne l'empêche pas de reprendre la ferme familiale et d'annoncer ses fiançailles avec une femme des environs. Malgré le sérieux des jeunes gens, tout le monde murmure sur leur passage : leur terre serait maudite, les rendant inapprochables. La soeur est, plus encore que son frère, traitée en pestiférée et l'apparition d'un homme muet, Walter, prend donc pour elle une importance vitale puisqu'il n'a aucun préjugé à leur égard.

Un grand mystère plane autour de ce dernier. Il semble s'être évadé d'une prison ou d'un hôpital mais la douceur avec laquelle il joue de la flûte laisse entrevoir une personnalité profondément artistique et sensible. J'étais très émue de lire le bonheur qui grandit en Laurel alors que sa relation avec Walter se déploie, lui prouvant qu'elle n'est pas la jeune femme maudite que le bourg voit en elle mais qu'elle est aimée et aime en retour, même lorsque des incohérences surgissent dans l'histoire du vagabond. Au-delà de cette histoire, ce roman est une allégorie de la douceur face à la médiocrité et la bêtise humaines.
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Caroline du Nord, dans la chaîne des Blue Ridge, année 1918.
Au pied d'une gigantesque falaise, que pourrait-il arriver de bon dans cette terre d'ombre, ce vallon que le soleil n'éclaire que si peu ?
Ici, dans cette ferme isolée, les parents sont morts.
Le fils, Hank, est revenu de la guerre avec une main en moins.
Sa soeur Laurel, à cause d'une tache de naissance, passe pour une sorcière auprès de la population du village.
Elle est belle, pourtant, et puis quand elle a dû quitter l'école à la mort des parents, l'institutrice lui a donné des livres, avec une dédicace : "À l'une de mes élèves préférées, sur qui je fonde de grandes espérances."
Mais dans l'ombre de la falaise, accablée par le travail de la ferme, elle n'y croit plus, Laurel.
Jusqu'au jour où, montant à son petit coin ensoleillé, elle entend la divine musique d'une flûte…
Je ne m'attendais pas une aussi bonne surprise en lisant Ron Rash pour le Challenge solidaire. J'ai aimé son écriture sensible (traduite par la talentueuse Isabelle Reinharez), tant dans la description de la Nature que dans les sentiments de ses personnages.
Ce qu'il nous dit dans ce beau roman, ce sont les ravages que la guerre essaime dans les villages les plus reculés : les fils qui reviennent invalides ; les fils qui ne reviennent pas.
Et puis la haine des Boches.
Et puis l'attitude ambiguë des planqués.
Ce que Ron Rash nous dit, c'est que la terre d'ombre peut être avant tout dans l'âme des hommes.

Challenge Solidaire 2024
Challenge USA : un livre, un État (Caroline du Nord)
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En 1918, dans une vallée profonde d'un coin perdu des Appalaches, Laurel Shelton et son frère Hank tentent de survivre. Laurel est stigmatisée par la population locale car elle porte un angiome. Cette tache de naissance lui confère le statut de sorcière et en a fait une véritable paria, rejetée par tous, elle a du abandonner des études où elle excellait. Son frère Hank est revenu amputé de la première guerre mondiale. Leur quotidien de misère va être chamboulé par un musicien muet qui apparaît un beau matin.
le lecteur pressent que le drame ne peut manquer de survenir, il attend avec tristesse le chemin qu'il empruntera. le récit suit le quotidien des personnages dans une nature grandiose qui se fait souvent fantastique. le psychisme des personnages est imprégné par l'environnement géographique et marqué par une humanité frustre, peu compatissante.
L'histoire du Vaterland et du camp de rétention de Hot Springs permettent de glisser vers le tragique le plus sordide et de dénoncer la haine et la bassesse engendrées par la xénophobie.
le roman bien écrit, bien construit, dénonce le nationalisme exacerbé et le rejet de l'autre comme catalyseurs privilégiés des pires dérives humaines. Laurel, magnifique personnage de femme, les multiples signes d'humanité et la beauté de la nature atténuent la noirceur générale du propos.
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Ne connaissant pas les livres de Ron Rash, mais attirée par les nombreuses critiques élogieuses, j'ai voulu me rendre compte de son univers introspectif et sombre, de son écriture poétique et évocatrice.
On dit souvent que le hasard fait bien les choses, je cherchais plutôt « Serena » ou « Un pied au paradis », mais seul, ce roman, lauréat du grand prix de littérature policière en 2014, était disponible dans les rayonnages de la médiathèque.

« Une terre d'ombre » est un texte magnifique qui offre toute une palette d'images, de couleurs, de sons, d'odeurs et d'émotions. Son flux ressemble à une rivière sinueuse, tantôt introspective et calme, tantôt violente et désespérée.

*
L'histoire se déroule durant la Première Guerre mondiale, dans un vallon encaissé à l'ombre des montagnes Appalaches de Caroline du Nord. C'est un lieu maudit à la beauté sauvage et brute qui a façonné des hommes durs, superstitieux, impulsifs, dangereux.

« le pire, c'était la maison. Quelles que soient l'heure du jour ou la saison, quel que soit le nombre de lampes allumées, c'était toujours un lieu sombre qui, d'aussi loin qu'elle s'en souvienne, avait toujours senti la souffrance. Mais ici, en haut, la large saillie de granit captait les rayons du soleil et les retenait, l'enveloppait de clarté. La lumière était comme du miel chaud. Des gouttes de rosée sur une toile d'araignée renfermaient des arcs-en-ciel entiers, et la queue d'un lézard des palissades brillait du même bleu que du verre indigo. L'eau étincelait de particules de mica. »

C'est au plus profond de ce vallon, dans une crique réputée hantée que vivent Laurel Shelton et son frère Hank, revenu blessé des tranchées. Née avec une tache de naissance sur le visage qui voile sa beauté et affiche son appartenance au diable, Laurel est une belle personne, condamnée à vivre dans la solitude, le mépris et le rejet.
Ainsi, lui estropié, elle sorcière, vivent dans l'isolement quasi-total, à l'abri de l'ignorance, de la médisance et de la calomnie des villageois. Seul un vieil homme, Slidell, leur rend visite et les aide dans les travaux de la ferme.

Jusqu'au jour où dans la montagne, Laurel vient en aide à un voyageur inconscient après avoir été attaqué par un essaim d'abeilles, un jeune homme qu'elle avait déjà entraperçu, jouant merveilleusement bien de la flûte. Au fil des jours, l'homme se glisse dans le quotidien de la ferme, laissant espérer qu'il ne reprendra pas la route pour se rendre à New York.

« Walter écouta le premier couplet puis porta la flûte à ses lèvres. Il entra dans la chanson tellement en douceur que Laurel n'aurait pas cru qu'il jouait, sauf que ses doigts remuaient et ses lèvres s'arrondissaient. Ce n'était pas tant un son qui s'élevait que quelque chose à la surface de la mélodie, comme une araignée d'eau passant sur un ruisseau. »

La jeune femme, qui attendait un changement dans sa vie, voit en ce merveilleux joueur de flûte muet et analphabète le changement qu'elle attendait depuis si longtemps. La chance de trouver peut-être le bonheur, l'amour.

Ce livre m'a tout de suite séduite par son rythme lent, mélancolique, poétique. La voix de Laurel Shelton est empreinte de douceur, de mélancolie, d'une grande générosité. Elle se heurte à la bêtise, la haine et la malveillance humaines, aux décors ruraux désolés, à l'atmosphère de malheur, de fatalité, de peur et d'agressivité irréfléchie.

« … il y avait eu des moments au cours de la dernière année, surtout après la mort de son père, où Laurel avait eu comme l'impression d'être un fantôme. Un fantôme sait-il au moins qu'il est un fantôme ? Les jours passaient et elle ne voyait pas âme qui vive. Elle ne quittait le vallon que les samedis où Slidell l'emmenait en ville, …, les gens l'évitaient, traversaient la rue, ... N'était-ce pas cela un fantôme : un être isolé des vivants ? »

*
Ron Rash a écrit un roman émouvant campé par de beaux personnages confrontés à des situations difficiles qui nécessitent des choix moraux pas toujours justes.
Ainsi, l'auteur explore avec subtilité et sensibilité la nature humaine à travers les thèmes de la famille et du sacrifice, de l'amour et du mensonge, du rejet et de la solitude, de la violence et de leurs conséquences, de l'amitié et du dévouement, de l'espoir et de la rédemption.

*
Le nature-writing s'invite dans le roman de Ron Rash qui sublime cette terre par de magnifiques descriptions exaltant sa beauté brute faite d'ombre et d'incertitude, de reflets mystérieux frôlant le surnaturel et le malin.
Le monde décrit par Ron Rash restitue l'univers sombre, lugubre, isolé et sauvage de ces paysages montagneux où errent les esprits et les fantômes, mais transparaît aussi leur beauté simple et sobre. Sa poésie s'exprime dans des nuances minérales pour décrire ces terres inhospitalières nichées entre rivière et montagnes, ces vies de labeur, ces habitants frustres au coeur dur.

« Émerger des ombres immenses de la montagne, c'était, comme toujours, sortir de derrière un rideau. le soleil la fit grimacer, et ses pieds nus éprouvèrent l'étrangeté qu'il y avait à fouler une surface qui n'était pas en pente. le granit était sec et chaud, sauf tout à fait au bout, là où l'eau coulait, et pourtant le ruisseau ralentissait quand même et s'étrécissait, comme si lui aussi savourait la lumière et renâclait à pénétrer dans l'obscurité du vallon. »

Les montagnes, les forêts, les rivières, les volées de perroquets de Caroline, la vallée, la crique maudite se glissent dans la vie des hommes dans des jeux de couleurs et de sonorités, rendant la lecture immersive et évocatrice. Tendre avec les hommes, la nature peut également se révéler menaçante et impitoyable.

« Sur cette hauteur, les fleurs de rhododendrons n'étaient pas encore tout à fait fanées. Leur parfum capiteux et l'odeur de vanille de la clématite donnèrent le tournis à Laurel tandis que passaient les minutes et qu'un air se mêlait au suivant.
Le soleil s'inclina à l'ouest et le peu de lumière qui filtrait par la percée entre les arbres se dissipa. L'argent scintillant de la flûte s'atténua, vira au gris, mais la musique conserva sa brillance vaporeuse. »

L'écriture de Ron Rash épouse la dureté, l'hostilité et la lâcheté des hommes, le silence de Walter, la douceur et la tendresse de Laurel, l'honnêteté et le courage de Hank, la bonté de Slidell, le chant des oiseaux, la mélodie de la flûte, l'ombre des montagnes.

*
J'ai tout de suite été happée par ce récit puissant où l'auteur porte une attention particulière à ses personnages, capturant leur émotions, leurs sentiments et nous les restituant de façon magistrale.
Des mots, des non-dits, des silences, j'ai ressenti la brutalité, l'animosité, la solitude, la peur, le désespoir, le besoin de reconnaissance, le désir d'être aimé, dans un kaléidoscope de teintes subtiles et contrastées.

Ron Rash a fait de Laurel un très beau personnage féminin, à la fois discret et passionné, doux et fort, mesuré et charmant pour ceux qui voient au-delà des apparences, et ne jugent pas cette tache comme une tare.
Walter, son pendant, apporte une touche de mystère et de danger : on sent derrière son mutisme et sa discrétion, un homme secret, doux et paisible qui cherche son chemin dans un monde incertain et hostile.
Le chant mélodieux de sa flûte apporte des moments de sérénité qui compense l'atmosphère chargée de tension.
Le frère, Hank, apporte une force morale et une stabilité. Courageux, travailleur, entreprenant, honnête, il est une force tranquille qui fait contrepoids aux ragots et à la méchanceté gratuite.

Bien sûr, Ron Rash n'a pas oublié de développer de manière très subtile d'autres personnages, ignorants, malveillants, sectaires et nuisibles, dont on ne comprend que tardivement le rôle qu'ils joueront dans le récit.

*
Pour conclure, exploitant de belle façon la noirceur de l'âme humaine comme celle des paysages emplis d'ombre et de solitude, Ron Rash parvient à écrire une oeuvre profonde émotionnellement, complexe et nuancée. Son univers dévoile de nombreuses facettes, où coexistent la beauté, la cruauté et l'ostracisme des personnages, la souffrance dissimulée de certaines vies et la rudesse des paysages montagneux.

Un très beau roman, une jolie découverte, qui laisse voir de belles réflexions sur la condition humaine et les choix qui se présentent à nous, qui vont influer sur le reste de notre vie.
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Un roman sombre, où la nature est toujours présente.
Le récit se déroule autour de Laurel et son frère Hank, revenu de la guerre avec une partie d'un bras en moins. Ils vivent dans une ferme isolée et reculée, dans un vallon entouré de falaises immenses qui le surplombent, un vallon maudit pour les gens du village le plus proche, qui considèrent Laurel comme une sorcière.
La légende dit qu'il ne peut survenir que du malheur de cet endroit humide, où les rayons du soleil peinent à réchauffer la terre en raison des montagnes qui entourent le vallon.
Laurel va rencontrer un mystérieux joueur de flûte, dont la musique est magnifique. Est-ce que la lumière gagnera le vallon?

J'ai beaucoup aimé cette lecture, très terrienne, un peu brute et empreinte d'une certaine poésie. On s'attache à cette petite fille qui ne connait que le malheur, à ces personnages reclus de la société et pourtant si courageux et dignes.
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Un crâne est retrouvé dans le puits d'une ferme abandonnée, au fin fond d'un vallon des Appalaches. Nous remontons alors le temps et découvrons, vraiment progressivement, à qui il appartient.

1918. Hank Shelton est rentré de la guerre une main amputée, mais tout à fait prêt à aider sa soeur, Laurel, qui a dû se débrouiller presque seule durant son absence, après la mort de leur père survenu dans ce même temps. Surtout qu'il n'est pas facile de vivre dans leur vallon, toujours dans l'ombre, surmonté de falaises qui masquent une bonne partie de la lumière du jour. Vallon inhospitalier, dans lequel le père a choisi de s'installer, et qui n'a été que l'occasion de tragédies ; alors, pour la ville alentour, parce que Laurel a une tache de naissance, elle est la cause de ces malheurs, fille maudite, sorcière terrible.

La vie suit donc tant bien que mal son cours pour les enfants Shelton, dans ce climat délétère, jusqu'au jour où la vie de Laurel bascule en un son de flûte particulièrement beau qu'elle entend alors qu'elle met son linge à sécher à l'orée de la forêt…

La première impression que j'avais eu de Ron Rash à la lecture de Par le vent pleuré se confirme : le romancier a une certaine capacité à nous plonger dans le passé, à faire ressortir les secrets les plus enfouis, plus ou moins graves, d'une famille, ou d'une communauté. Car certes, les secrets des Shelton nous sont dévoilés au fil de notre lecture, mais ce sont surtout les secrets de leur entourage qui seront mis en exergue, et plus encore, par leur intermédiaire, celui de certains états-uniens pendant la Première Guerre Mondiale, dans leur haine irrationnelle de n'importe quel allemand vivant sur leur territoire, les poussant à une violence tout aussi irrationnelle. Où comment, par les préjugés et les inimitiés sans fondement, l'on bascule dans le drame.

Terriblement passionnant.
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Dans le somptueux décor des Appalaches chères à Ron Rash, au fond d'un vallon encaissé surplombé d'une falaise de granit et, que le soleil ne touche que quelques heures en été : se trouve une petite ferme ! le sol y est aride, sans réel rendement et, personne n'a voulu s'y installer car le vallon serait maudit ! Les habitants de Mars Hill jettent du sel en y pénétrant pour conjurer le mauvais sort, mais Laurel et Hank Shelton y vivent et, après la mort de leurs parents : ils essayent de faire pousser quelques cultures ! Laurel est considérée comme une sorcière car elle a un hémagiome disgracieux qu'elle couvre mais, elle est la risée et la pestiférée du village, son frère Hank a perdu une main à la guerre de 14/18 en Europe mais il va se fiancer avec Carolyn et quitter le vallon.
Alors qu'elle se promène au bord de la rivière, Laurel entend de la musique et finit par découvrir un homme jeune, muet, blessé qu'elle ramène à la maison. C'est Walter : un musicien avec une flûte d'argent, il est gentil, il accepte même d'aider Hank dans ses travaux , et sympathise avec leur vieux voisin Slidell qui les a toujours soutenu, et leur prête son chariot pour aller à la ville ! Peu à peu, Laurel s'attache à Walter et lui fait connaitre la nature de ses sentiments, mais celui-ci veut aller à New York pour sa carrière musicale ! En gare de Mars Hill, avant de monter dans le train : il voit un avis de recherche avec sa photo et il rebrousse chemin ! de retour, il va envisager un avenir commun dans le vallon avec Laurel, pour plus tard s'installer avec elle à New York ! Les grands perroquets de Caroline du Sud se sont enfin posés sur les terres sombres du vallon !
Malheureusement , le bonheur est de courte durée car la bêtise humaine, la folie guerrière des hommes qui chassent les "boches " et qui sont prêts à tout pour se prouver qu'ils sont courageux, alors qu'ils n'ont pas eu les
"couilles " pour aller se battre en Europe, ceux qui se moquaient de la modération du sergent Chauncey Feith et des anciens blessés comme Hank vont trouver un bouc émissaire, le pourchasser en mettant en péril la vie de la communauté !
Un roman noir sur des terres d'ombres ou le bonheur sera éphémère ! La xénophobie, la haine, les superstitions imbéciles, l'intolérance des villageois vont faire basculer le récit vers le drame final !
L.C thématique d'avril 2022 : la nature dans tous ses états.
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Je découvre avec ce roman, l'auteur Ron Rash qui nous raconte la rugosité des Appalaches où vivent Laurel et son frère Hank revenu des tranchées de la première guerre mondiale.

La dureté du travail de la ferme héritée de leurs parents dans ce vallon où la réticence quotidienne de mots et de sentiments sera bouleversée par l'arrivée d'un inconnu muet.

L'action va lentement glisser de l'enthousiasme de la rencontre de Laurel avec le joueur de fifre au drame causé par la peur d'une population bourrée de préjugés se méfiant de l'espionnage allemand.

Un récit à l'écriture élégante et fluide que j'ai pris plaisir à reprendre durant les quelques jours de sa lecture, pour la description amoureuse des paysages et l'âpreté de l'histoire qui peut faire penser au souffle de Giono et Steinbeck.
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Pour dénoncer la bêtise humaine, la peur de l'autre, les préjugés et le nationalisme étriqué, Ron Rash nous emmène en Caroline du Nord, dans un vallon étroit qui ne laisse aucune chance aux rayons du soleil.

Un frère et une soeur vivent dans une ferme isolée. Lui est revenu amputé de la 1ère guerre mondiale, elle vit quasi recluse à cause d'une tâche de naissance que les habitants superstitieux considerent comme une marque de sorcière. Mais Laurel a des ambitions, elle veut devenir institutrice ; et des rêves, elle veut quitter cette "terre d'ombre" et vivre dans la lumière.
Et c'est un mystérieux joueur de flûte qui, sans prononcer le moindre mot, va la guider vers la clarté.
Jusqu'au moment, digne d'une tragédie antique, où la cruauté et la bêtise des hommes vont jeter définitivement un voile noir sur ce vallon désolé qui venait à peine de s'illuminer.
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