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EAN : 9782251446103
352 pages
Les Belles Lettres (21/10/2016)
4/5   1 notes
Résumé :
Un manuscrit médiéval montre deux Augustin offrant un volume des Confessions à Dieu.
L'un tient l'extrémité du rouleau des mémoires qu'il confesse à son Seigneur. L'autre, à la droite du Maître, porte une mitre et une crosse : c'est l'Augustin d'après 395, date de son élévation à l'épiscopat.
Celui-ci en est l'auteur. Celui-là en est le sujet et la matière.

Peut-on légitimement parler de deux Augustin ? Le premier qui serait l'homme d ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Stéphane Ratti, spécialiste de la culture antique du IV°s et des relations polémiques entre païens et chrétiens, propose ici une lecture renouvelée des Confessions de Saint Augustin, dont l'itinéraire tortueux est retracé dans ses ambigüités, ses hésitations, ses problématiques - son humanité. le grand livre d'Augustin a été interprété par les uns de manière hagiographique, par les autres de façon polémique et "démystifiante", sans que l'on fasse toujours l'effort de le replacer honnêtement dans son contexte littéraire, politique et culturel, ni qu'on étudie sérieusement, avec la compétence philologique nécessaire, toutes les implications de son texte. L'auteur s'y essaie, fort de sa compétence de lecteur de la littérature latine de ces temps fascinants, où les chrétiens cherchent à conquérir le terrain de la culture occupé par les païens. Sa grande compétence n'inclut pas, hélas, les relations entre Augustin et les Manichéens, dont il fut le compagnon et le coreligionnaire pendant plus de dix années : or Augustin, auteur majeur de l'Occident chrétien et de la latinité fut marqué par cette pensée orientale originale et profonde, et à travers Augustin, toute notre culture. Il manque une étude du niveau de celle-ci pour faire le point sur cette question.
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Le genre de l'autobiographie doit beaucoup au modèle augustinien. Peut-être pour la première fois dans un texte littéraire, l'hôte de Cassissiacum décrit avec une précision clinique ce qu'on appellera "la délectation morose". En état de veille comme dans ses rêves, Augustin connaît le "consentement" à tous les phantasmes que lui procure "quelque chose qui ressemble exactement à l'acte lui-même." Il est amené alors à un douloureux travail d'introspection : est-ce lui-même qui est ainsi la proie de ces images ? Il constate amèrement que oui. Cet effort de lucidité lui coûte autant que la résistance à proprement parler à ses appétits. Il évoque sa douleur, "dolor", et sa souffrance, "labor", ce dernier terme devant être pris au vrai sens, virgilien, de ce mot : une peine et une angoisse, et non pas un "travail opiniâtre" comme on le comprend à tort en lisant les Géorgiques. Il tente bien de lire les Psaumes, mais sans parvenir à se libérer de son "ardeur" : "Je lisais et je brûlais", avoue-t-il dans une formule ambiguë, dont on ne sait si elle doit être prise, comme un acquiescement au message des Ecritures ou comme l'analyse d'une contradiction.

pp. 205-206
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L'Augustin qui écrit les Confessions est ravagé par un sentiment dominant, exacerbé et perpétuel, de grande culpabilité. Les causes en sont multiples et on en rencontrera une description plus loin. Disons pour l'instant simplement que l'évêque se trouve dans l'impossibilité absolue d'avouer (n'oublions jamais que le mot "confessions" ne signifie pas unilatéralement "aveux", une pareille traduction, parfois utilisée dans le monde de l'édition, confinant au contresens) vers 400-402 que le jeune élève qu'il fut prit plaisir à lire l'Enéide, à vivre par délégation la passion de Didon ou à pleurer avec elle au moment des adieux d'Enée.

p. 36
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Un grand spécialiste d'Augustin, Adolf von Harnack, écrivait en 1922 : "Il y a un préjugé contre la rhétorique : on veut que, partout où elle apparaît, elle soit jugée chose méprisable, comme manquant de sincérité. Mais elle est un art, tout comme la poésie ; je dirai plus, elle est elle-même une sorte de poésie ; et dans l'Antiquité un sentiment vrai pouvait fort bien, sans se trahir, jouer de cet instrument-là."

p. 298
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Les mémoires d'Augustin sont un vaste champ de bataille, celui de leur auteur aux prises avec lui-même. Le but même de ces aveux consiste non pas à résoudre un conflit qui appartient au passé, mais à en dissimuler la violence. L'écriture arrondit les angles et polit les aspérités trop visibles. Parmi elles, cette opposition entre la destinée en cours du rédacteur de l'année 400 et le chemin tortueux, précisément déviant, qui finit par le conduire là où il est, sur le siège épiscopal d'Hippone.

p. 170
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La satire était devenue l'arme ultime des vaincus dans la lutte religieuse commencée au temps de Constantin et en passe de s'achever du vivant d'Augustin, une arme, comme l'écrivait Littré au mot "satire", "dont il semble qu'il ne doit être permis de se servir que contre ceux qui par leur rang ou leur pouvoir sont à l'abri de tout autre châtiment."

p.263
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