Les éditions Marabout collection Géant annonce la couleur en évoquant un titre tapageur : «
Les 25 meilleures histoires noires et fantastiques de
Jean Ray », le tout en gros caractère qui envahit toute la couverture. Cette esbroufe m'a alléché et en tant que néo adorateur de
Jean Ray – c'est surtout par cette mélodie des mots.
Pourtant ce recueil de nouvelles est assez complexe dans son approche. Son ami
Henri Vernes nous expliquait dans une belle introduction («
Jean Ray le démiurge »), que l'écrivain flamand avait la fâcheuse tendance à ne pas se relire. Ainsi les aventures de
Harry Dickson ont été réécrites par la suite car jugé mauvaise par son créateur.
Ces 25 nouvelles sont disparates sur le fond et la forme. Si le premier récit, intitulé « La ruelle ténébreuse », m'a profondément ennuyé, surtout par sa longueur, fort heureusement d'autres m'ont donné du plaisir. Dans le lot on notera : « Dieu, toi et moi » plutôt poétique, « L'histoire du Wülkh » qui met en scène un chasseur et un animal fantastique, « Je cherche Mr. Pilgrim » une relation de jalousie, « Le cimetière de Marlyweck » à la chute étonnante, « Dents d'or » avec un détrousseur de cadavres, et enfin « La nuit de Camberwell » pour son côté humour noir.
Mais j'ai eu un énorme coup de coeur pour « Le gardien du cimetière », un récit horriblement bon, tout dans le fantastique, avec une atmosphère glauque et cette fin surprenante – du grand art.
À noter que la dernière nouvelle, « Storchhaus ou la maison hantée », est un récit inspiré par son ami
Henri Vernes.
Dans ce recueil on retrouvera l'imagination, le talent, parfois l'humour noir, de temps à autre de belles proses. Il arrive parfois que certains textes soient un peu lents, longs. Quelques fois le texte démarre très bien et j'arrive frustré au bout, car l'auteur s'éparpille.
Toutefois chacun pourra trouver son compte sur les thèmes fantastiques et sombres que compose ce recueil. Ainsi il sera question de cimetières, de chasseurs, de maison hantée, de vampire et bien plus encore.
Il est bon de souligner également qu'une seule nouvelle est inédite à ce recueil – « Mr. Cless change de direction » –, toutes les autres ont vu au moins une parution dans d'autres ouvrages.