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Inspecteur Anselme Viloc tome 5 sur 7
EAN : 9782350688664
304 pages
Cairn (09/03/2020)
4.23/5   20 notes
Résumé :
Fait rarissime, une montagne s’écroule en 1248. Dès lors les crimes commis sur le versant du mont Apremont, dans la vallée de la Chartreuse, ne seront jamais élucidés. C’est sans compter sur la pugnacité d’Anselme Viloc, le flic de papier, qui, confronté à la fois au mystère du naufrage d’un chalutier d’Arcachon et à la disparition d’une jeune fille du pays partie en apprentissage à Paris chez un cuisinier en devenir, va, non sans mal, arriver à remonter le temps. A... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (17) Voir plus Ajouter une critique
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Quel lien peut-il y avoir entre l'effondrement en 1248 d'un pan du mont Apremont, dans la Chartreuse, le naufrage d'un chalutier d'Arcachon et la disparition en proche banlieue parisienne d'une apprentie cuisinière en formation chez un grand chef en devenir ?
Réponse : Anselme Viloc, dit le Flic de papier, un policier aux méthodes peu orthodoxes mais affichant un taux d'élucidation des enquêtes impressionnant.

Disons-le tout net, l'intrigue principale, et son dénouement, sont tirés par les cheveux ; "abracadabrantesques", aurait dit Jacques Chirac. Et pourtant, j'en suis certain, pas dépourvus de fondements scientifiques et historiques... Guy Rechenmann excelle à transformer Sciences et Histoire en petites histoires captivantes...

Je n'ai pas (encore ?) le plaisir de connaître l'auteur, mais il ne fait aucun doute pour moi qu'il y a du Viloc en lui ; ou plutôt l'inverse : rêveur, poète et amoureux des belles phrases. J'espère cependant que son épouse aura bénéficié d'une vie moins mouvementée que Mme Viloc.

7/8. Non, ce n'est pas une note. C'est juste que c'est le septième Flic de papier que je lis, et qu'il n'en reste plus qu'un dans ma pile de livres à lire... Ensuite, il faudra que j'attende que G. Rechenmann en publie un neuvième...

7, cela met Guy Rechenmann en bonne place dans mon top 20 des auteurs les plus lus, auprès d'Agatha Christie, Jean-Pierre Chabrol, Yasmina Khadra, Molière ou Émile Zola...

Merci à l'auteur, à Catherine son épouse et aux éditions Cairn de m'avoir permis de lire ce livre
Lien : http://michelgiraud.fr/2024/..
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J'ai reçu Une Etoile en enfer dans le cadre de l'opération Masse Critique. Je l'ai lu jusqu'au bout - j'étais tenu d'en faire le compte-rendu – mais ce roman policier m'a ennuyé et surtout extrêmement déçu. En effet, au vu des notes excellentes attribuées à son auteur, je m'attendais à une bonne surprise. Ce ne fut pas le cas. Regardant alors de plus près ces avis tellement élogieux où je ne reconnaissais pas l'ouvrage que j'avais lu, j'ai constaté que d'un roman sur l'autre, plusieurs « 5 étoiles » étaient décernées par les mêmes « admirateurs inconditionnels ». Pour certains, c'était leur seule activité sur Babelio…

Mais passons. Venons-en au contenu du livre. Il nous raconte les déboires d'Anselme Viloc, inspecteur de police à l'esprit plutôt embrumé, emmêlé dans trois affaires simultanées. L'une touche directement sa femme, plongée dans le coma après le naufrage du chalutier où elle avait embarqué ; la seconde concerne la disparition inquiétante de la fille d'un couple d'amis ; la troisième porte sur l'effondrement d'une montagne dans le massif de la Chartreuse, en 1248.

Il est peu de dire que la jaquette est laide (l'éditeur aurait pu faire un effort). La lecture du texte est cahoteuse, ses personnages inconsistants, son contenu peu vraisemblable. L'histoire court après trop d'objectifs contradictoires : enquête, évocation sentimentaliste, critique du polar, parodie peut-être, message social, sans jamais se décider. le résultat est nébuleux.

Le roman se présente au premier abord comme une énigme à élucider. Mais dès le quart du récit, la solution saute aux yeux . Une seule fausse piste (peu convaincante, à peine créée, déjà éventée). Plus d'autre suspect. Pas de rebondissement. Pendant les 220 pages restantes, on suit les errements mentaux d'un policier fumeux qui n'a toujours rien compris et tombe dans toutes les chausse-trappes. On reste perplexe de voir le narrateur prêter des qualités exceptionnelles à ce policier écervelé, égocentré, qui se rêve avec des majuscules (« moi, l'agnostique », « moi, le Flic de papier »). Était-ce de l'humour ? Il évoque son héros avec un tendre lyrisme ; il lui accorde un talent rare de littérateur - alors que chaque chapitre à la première personne fait éclater la preuve du contraire.

Un autre problème est le traitement bâclé du thème central le traitement superficiel du sujet crée du grotesque. Mais cet aspect n'est pas pris en compte, pas le moindre indice de dérision vis-à-vis du policier, rien qui prête à sourire.

Je n'ai pas non plus vu d'intérêt dans les descriptions, généralement réduites au minimum. Un restaurant : « Beaucoup d'habitués » ; une bibliothèque : « sous des plafonds bas, dans une odeur d'encaustique et à la lumière de globes blafards » ; un aéroport « Lyon-Satolas est un bel aéroport. Beau et vaste » ; un garage : « le grand garage Esso de la grande rue Charles de Gaulle ». Quelques images prometteuses sont gâchées par des digressions amphigouriques. Et comme autour d'Anselme les personnages sont sans psychologie car on ne les présente pas en situation mais juste à travers un jugement (untel est comme ceci), comme il y a assez peu de dialogues, le policier semble évoluer dans un monde de brumes d'où surgissent un angle de bureau, un chat, un lit d'hôpital ; parfois un ami ou un collègue, silhouette en carton découpé, isolée, figée dans une attitude ou un monologue immuable.

Quant au style, où est donc la poésie que louent les commentaires dithyrambiques ? C'est celle des articles de journaux locaux, des émissions de faits divers criminels, des reportages de télé régionale. Des maladresses hachent la lecture. le chapitre 3 oscille entre la première et la troisième personne. La caractérisation des personnages d'épisodes précédents est absente ou expédiée. le lecteur bute sur des références sans intérêt à des tomes qu'il n'a pas lus. Parfois dans un paragraphe, un même individu (ou un lieu) est nommé de périphrases variées. Ce (médiocre) procédé est courant dans les feuilles de chou mais désagréable dans un roman. Ailleurs, l'inspecteur connaît (sur Mme Langlade) des informations qu'il n'apprendra que bien plus tard ; page 132, il sait des liens entre René Ricard et Patxi Ithuralde ; on se demande comment.

Les informations supposées enrichir le contexte sont insérées « au chausse-pied » dans les lignes. Beaucoup semblent là juste pour montrer que l'auteur a bossé son sujet. Leur contenu est hasardeux. Je retiendrai surtout l'anachronique « balle en argent » dès les premières pages. Et lorsque le narrateur nous soutient doctement que son absence en 1248 vient de ce que les gens du cru sont trop pauvres pour s'en procurer, la suspicion est irréparablement jetée sur toutes les autres explications qui pourront suivre.

Or dans Une Etoile en enfer, on nous explique beaucoup ! Et on nous montre peu. Ainsi les premiers chapitres promettent au lecteur « le plus important glissement de terrain répertorié jusqu'à nos jours ». Mais au lieu du Pompéi attendu, deux lignes pour dire que des milliers de personnes furent ensevelies sous cinq cents millions de mètres cubes de boues marneuses, précédés d'un souffle de poussières toxiques.

Enfin, peut-être plus gênante encore, l'impression répétitive d'être rejeté de l'univers du roman, de s'y sentir comme un invité indésirable, convié par erreur. Des paragraphes entiers font l'effet de privates jokes, comme si le narrateur s'adressait à d'autres gens, extérieurs à l'histoire et que l'on ne connaît pas. Tels des clins d'oeil forcés, ses calembours sur la solution de l'énigme ajoutent à la distanciation. Ici et là, des portraits paraissent trop flatteurs. C'est que l'auteur a mis en scène des personnes réelles, des boutiques existantes ; et leurs présentations au ton publicitaire, qu'on croirait droit sorties du Petit Futé, au lieu d'immerger le lecteur dans l'univers fictif du roman semblent tout au contraire tenter de l'y extraire, pour l'attirer dans un vrai commerce du monde concret.

On l'aura compris, je n'ai pas aimé Une Etoile en enfer. Je reconnais toutefois que mon appréciation est certainement trop sévère, que j'aurais eu la même pour la plupart des polars français contemporains. Surtout j'ai été déçu de ce que le livre promettait, de ses bonnes idées mal exploitées. Entre autres, j'espérais beaucoup de l'originalité des investigations, par analogies éloignées plutôt que lien de cause à effet, voire par erreurs et chocs hasardeux. Mais il manque quelque chose pour que cela fonctionne. J'ai aussi trouvé intéressant l'effet obtenu par l'usage alternatif de chapitres à la première et la troisième personne. Les uns fournissent le point de vue égocentré du rêveur, les autres un regard éloigné, utilisé comme un contrepoint presque musical, une « complainte du pauvre flic ». Là se rencontrent de jolies réussites, comme la phrase qui ouvre le chapitre 19 : « le rêve est une parenthèse, hélas, et la vie rattrape le Flic de papier plus vite qu'une mouette un chalutier vent contre. »
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Certains disent « coïncidence », d'autres «hasard », Anselme lui, parle d'intuition. Et il faut être sacrément habité pour relier une catastrophe écologique du moyen-âge dans les Alpes à la disparition d'une jeune fille en région parisienne, dans le quatrième volet de ses aventures.
Ajoutez son drame personnel, sa compagne dans le coma suite à un naufrage qui a fait deux morts : accident ou meurtre ?
Guy Rechenmann va prendre un malin plaisir à perdre son lecteur au cours de ces 292 pages, alternant une classique enquête policière qui va mener son héro Anselme à Asnières, et une énigme historique aux sources de sa renaissance près de Chambéry. Moins intimiste, mon révélateur sur ses origines que Même le scorpion pleure, Anselme, notre flic de papier, trouvera appui auprès de Lily, sa jeune muse surdouée qui a néanmoins bien grandi et confirme sa relation fusionnelle avec Sylvia.
Comme à son habitude, l'auteur, nourri d'une documentation abondante et d'un repérage in situ efficace, arrive à nous intéresser à des sujets très variés : au peuplement Groenland et du continent américain avant Christophe Colomb, à la naissance du Pays Basque, à la gastronomie (elle vient de là l'étoile) et aux perversités de ceux qui veulent approcher d'avantage que de raison, l'ultime frontière de leur passion.
Ce livre est aussi bourré de clins d'oeil à destination des amoureux du Bassin, un petit goût de vacances avant l'heure avec un peu de poésie en prime.
Bref un agréable moment de lecture que je recommande.
Si le sujet de la perversion par l'assiette vous intéresse, vous pourrez compléter votre quête avec Kuru de Katia Campagne et le Sharko de Fanck Thilliez. Mesdames et Messieurs … bon appétit !

Je remercie les éditions Caïrn et l'auteur pour leur confiance.

Lien : https://collectifpolar.com/2..
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Du polar atypique, presque un pied de nez au genre littéraire préféré des lecteurs de tout poil, au roman noir, Guy Rechenmann fait le grand écart dans ce cinquième opus des enquêtes du Flic de papier.
Certains lecteurs vont enfin découvrir Anselme intime, car derrière chaque singularité n'y a-t-il pas une faille ?
L'ancrage d'Anselme porte des noms féminins : Sylvia, Noémie, Solange.
Sylvia est en piteux état, après le naufrage subi. Notre flic entre frayeur pour sa douce et les réminiscences de son enfance à Chambéry va se pencher sur l'énigme du Mont-Granier en 1248. A cette période avant le célèbre éboulement certaines jeunes filles avaient été assassinées.
« […] car dans ce que j'ai lu, pas un mot sur l'aubergiste, le repas de noces et pas grand-chose sur l'identité des victimes. En même temps, certains textes ont été écrits près de cinquante ans après la catastrophe, l'information circulant à dos de mulet et la mémoire étant ce qu'elle est… »
D'anciens voisins, viennent lui signaler la disparition de leur nièce Odile, ce qui va déclencher son fameux sixième sens. Quel lien peut-il y avoir entre les jeunes filles suppliciées du moyen-âge et cette disparition contemporaine ?
Il va décortiquer les archives, plus exactement le récit fait par le seul rescapé Gislain Pelletier et comme un orpailleur découvrir au fond de son tamis les pépites tant convoitées.
Comme pour les précédents opus le personnage de Lily apparaît comme les rayons du soleil, elle illumine, éclaire, s'efface pour briller à nouveau et réchauffer le monde.
Guy Rechenmann déroule sa trame avec subtilité dans une imbrication parfaite entre passé et présent.
Anselme Viloc est muni d'un trident dans cette histoire, symbole associé aux légendes des eaux.
Et c'est bien de cette fourche à trois dents : le ressenti du Mont-Granier, sa réalité c'est-à-dire son ancrage Sylvia et son intuition.
Tous les ingrédients sont réunis : le suspense, une histoire machiavélique, non linéaire parfois insensée mais incontestable, du souffle dans la mise en perspective, la force narrative toujours mâtinée d'humour et de poésie, mais ça c'est la patte de l'auteur, font que ce roman a une densité dans sa chair qui va laisser le lecteur pantois.
Que d'eau que d'eau ! Il faut bien un trident pour remonter les flots sinon on n'en verrait que le dessus.
©Chantal Lafon-Litteratum Amor 10 mars 2020.

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Une étoile en enfer publié aux éditions du Cairn ces derniers jours est le dernier ouvrage de l'homme de télévision et écrivain Guy Rechenmann. Après Un ticket pour le paradis, un recueil de nouvelles, comme vous pouvez le voir sur la couverture qui ne laisse pas indifférent, le célèbre Flic de papier Anselme Viloc est de retour.

Un polar atypique

Pour celles et ceux qui connaissent l'auteur, ils auront plaisir à retrouver Anselme Viloc et à découvrir une nouvelle facette de sa personnalité dans Une étoile en enfer, opus noir et pour le moins atypique. Ils n'auront aucune surprise sur l'aspect régional et rural de cette enquête. Ils apprécieront avec gourmandise et sourire aux lèvres les nouvelles aventures de notre Flic de papier.

Pour les autres, ne vous attendez pas à lire une enquête traditionnelle, loin s'en faut. Car Anselme Viloc dans son « bureau des rêves » n'est pas un enquêteur commun. Comment le définir ? Je le qualifierai de « Columbo des temps modernes » féru d'Histoire, épicurien et avec une imagination plus que fertile. Ce n'est pas Plaziat, son boss au commissariat de Castéja à Bordeaux, qui dira le contraire :

Il faut dire que Viloc choisit rarement la simplicité avec son « bureau des rêves », comme le nomme son mentor, quand il bouscule l'administration avec ses intuitions basées sur le souffle du vent, la force des marées, voire la couleur de la lune. Il a du mal avec l'équilibre, l'équilibre entre le conventionnel et la marge, entre l'évidence et le supposé. Comme en art, l'impressionnisme, le cubisme ou encore l'abstrait ont bousculé les règles en leur temps, eh bien lui, Alselme Viloc, ne cesse de prendre des contre-pieds. Non pas pour semer une zizanie quelconque, non, parce que c'est comme ça. Son ressenti s'exprime ainsi et les chemins qu'il prend sont toujours de traverse.

L'intrigue s'articule autour d'un naufrage dans le Bassin d'Arcachon, d'une disparition mystérieuse à Asnières et d'un célèbre éboulement en… 1248 au Mont-Granier. Les trois touchent particulièrement Anselme puisqu'il s'agit de la survie de sa femme, Sylvia, de la nièce d'anciens voisins et d'un lien historique avec ses origines savoyardes…

Un subtile équilibre entre le passé et le présent

Dans Une étoile en enfer, le lecteur voyage tout au long de l'enquête du Bassin à la région parisienne en passant par la Savoie, entre passé et présent. En effet, Anselme est persuadé (Anselme ne serait pas Anselme sans ses fameuses intuitions), que la disparition de la nièce et les assassinats perpétrées sur certaines jeunes filles avant l'éboulement du Mont-Granier durant le Moyen-Age ont un lien. Il va donc étudier le récit de Gislain Pelletier, seul rescapé de ce drame.

Sortant de ce jardin d'Eden, quelque peu interrogatif sur cette notion de goût absolu, et tandis que je descends la rue Sainte-Catherine pour récupérer mon véhicule garé devant la mairie annexe, juste après avoir contourné l'Arkéséon, une fulgurance me traverse l'esprit. La lumière d'un éclair. Et à l'intérieur du flash, une intuition. Mais aussitôt ressentie aussitôt évanouie. Zut Pourtant j'ai touché d doigt quelque chose d'important.

Guy Rechenmann fait de nombreux allers-retours au fil des pages alternant ainsi entre le drame médiéval et enquête conventionnelle. Cette incursion historique est très documentée, passionnante à lire et donne envie au lecteur d'aller encore plus loin. L'auteur maîtrise de plus parfaitement la trame de son opus. En effet tout s'imbrique « de manière naturelle », ce qui est aussi surprenant qu'inattendu.

Une lecture agréable

Si les thèmes sont durs, noirs et plutôt complexes, Une étoile en enfer est une lecture captivante.

L'écriture est simple et efficace. D'aucuns reprocheront son côté populaire et l'utilisation de clichés, d'autres s'arrêteront sur la poésie et la qualité des descriptions. Pour ma part, j'ai apprécié cette « simplicité d'apparence » relevant un style bien plus profond qu'il ne semble le laisser transparaître au premier regard. J'ai également noté dans ce langage de tous les jours beaucoup d'humour et d'ironie.

Allongé sur le canapé, dans mon havre de paix à Piraillan, chaussé de mes nouvelles et hélas obligatoires lunettes, je passe une à une les fiches transmises par l'inspecteur divisionnaire d'Asnières. J'aime bien l'appeler comme ça, c'est ronflant et ça l'énerve. En même temps que Didier Lockwood, la cheminée s'active et le chêne brûle plus vite que mon esprit ne travaille.

Enfin, l'évocation de Lili, toujours aussi rayonnante et stimulante pour Anselme, les nombreuses évocations du Bassin d'Arcachon, les intermèdes musicaux (Lockwood) ou littéraires (Victor Hugo), le détail des plats gastronomiques ou l'indispensable Gédéon « ronronnant à déranger un moine » sont autant d'étoiles contribuant à rendre le récit réellement plaisant.

Une étoile en enfer est un polar atypique qui ne plaira pas à tout le monde mais qui n'étonnera pas les connaisseurs. Fidèle à lui-même, Guy Rechenmann nous offre une enquête intéressante dans tous les domaines. Une nouvelle belle réussite pour son Flic de papier.

Captivé de bout en bout, je ne peux que vous recommander Une étoile en enfer et attends désormais avec impatience le suivant.

4/5
Lien : https://www.alombredunoyer.c..
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Citations et extraits (22) Voir plus Ajouter une citation
... Il faut dire que Viloc choisit rarement la simplicité avec son « bureau des rêves », comme le nomme son mentor, quand il bouscule l’administration avec ses intuitions basées sur le souffle du vent, la force des marées, voire la couleur de la lune. Il a du mal avec l’équilibre, l’équilibre entre le conventionnel et la marge, entre l’évidence et le supposé. Comme en art, l’impressionnisme, le cubisme ou encore l’abstrait ont bousculé les règles en leur temps, eh bien lui, Anselme Viloc, ne cesse de prendre des contre-pieds. Non pas pour semer une zizanie quelconque, non, parce que c’est comme ça. Son ressenti s’exprime ainsi et les chemins qu’il prend sont toujours de traverse. Allez savoir pourquoi ? Sans doute l’air revigorant du Bassin. Avant, au début de sa carrière, en Savoie, ce n’était qu’un flic de papier bien ancré dans des rapports écrits, précis, dans un français à faire pleurer plus d’un écrivain reconnu et ça lui suffisait ; son papier s’est peu à peu transformé en cerf-volant grâce à une intuition d’un nouveau genre mêlant observation, écoute et sensibilité...
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On est encore loin du compte, mais si les résultats sont confirmés dans l'après-midi, le processus enclenché dés l'aube demain matin risque d’accélérer la compréhension des éléments précités . Dans le cas contraire, j'envisage de rendre mon tablier. En fait, je crois tellement peu à cette deuxième hypothèse que j'ai pris un billet pour Paris ce soir à dix -neuf heures onze, en deuxième classe. Arrivée vingt-deux heures trente-cinq. Yves viendra me chercher et Martine a préparé ma chambre.
Je serai présent demain à six heures pour assister à l'hallali du prédateur.

p.257
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Et que dire de Manon, surnommée La Puce, la jeune mariée, la frêle jeune fille. Elle ne connaîtra pas l'extase ou, si elle l'a connue, elle restera unique et ça personne n'a pu le rapporter, si ce n'est l'hommage rendu par les habitants de la vallée, notamment une des deux cuvettes formées par le cataclysme, le lac de La Puce. Lac né des sanglots de la jeune mariée sentant son bonheur s'échapper. L'histoire raconte que ce lac disparaîtra le jour où la petite aura fini d'avaler ses pleurs en s'évanouissant dans la rocaille, aspirée par un esprit, signe d'une paix retrouvée.
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Il est monnaie courante au treizième siècle de bafouer le petit peuple et c’est en larmes que le jeune berger tente de récupérer son mouton de proue parti, claudiquant, dans le sombre de la forêt. Tétanisé, Jacques ne contrôle plus rien. C’est la première fois qu’il subit une telle agression. Mais le Moyen Âge a ses codes, force fait loi, et que peut faire un simple berger contre une bande armée, de plus de mauvaises intentions. Rien. Prendre sa peine en patience et reformer son troupeau vaille que vaille entre les gouttes.
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Attention Anselme, je ne suis pas en train de te dire qu’il y a de sots métiers, bien loin de moi cette idée, mais que si tu veux être peinard, c’est une solution ! tu auras les champignons à l’automne, le feu de cheminée l’hiver, le mimosa au printemps, les Parisiens en été et les people avec qui tu pourras te faire prendre en photo, le rêve sur terre en quelque sorte… alors là tu réduiras considérablement les risques d’une vie d’agent secret, tu ne crois pas non ? Bon d’accord tu ne seras pas à l’abri d’un pneu dégonflé ou d’un courant d’air dans ta cahute, synonyme de rhume ou dans le pire des cas d’une petite bronchite, mais avec un bon passe-montagne tricoté par maman et une petite giclée de Climarome tu devrais t’en tirer … sans trop de dégâts… comme tu aimes à le dire …
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