Il fait chaud et pour me rafraîchir, je m'enfile des "pastiches" (comme dirait Alambix et son accent) à tour de bras.
Certains sont parfois trop dosés, mais là, j'hésite entre le trop dilué ou le trop concentré.
Ce n'est ni le premier, ni la première fois que Réouven se penche sur les Untold Stories, ces histoires citées dans les aventures canoniques de Holmes mais jamais racontées.
Nous en avons trois ici qui vont nous être contées et si j'ai passé un bon moment de lecture, il y a tout de même quelques petits morceaux qui passent moins bien et je vais vous dire lesquelles.
Déjà, la première histoire est cousue de fil blanc et le coupable est visible comme un deerstalker posé sur la tête. Si l'enquête sur le double mystère de l'identité de
Shakespeare et de Marlowe (Christopher, pas Philip, ni la capitaine de gendarmerie).
Bon, l'identité de la mère laisse un peu pantois, limite irréel, mais bon, la chair est faible et les enfants faciles à faire…
Pour le reste de la solution de l'énigme, je la laisserai à l'appréciation de chacun, elle est étayée d'une certaine manière (nous sommes dans de la fiction), mais reste toujours supputée car nous n'avons aucune preuve véridique, s'est passée dans les années 1500 (1564 et plus) et pourrait faire grincer les dents des plus pointilleux.
Niveau erreurs flagrantes, je relèverai celle de Guy Fawkes qui ici, est renommé Guy Hawkes (?) et le pléonasme horrible de "deux jumeaux".
Pour ce qui est de la narration, l'auteur utilise le passé simple, quelques subjonctifs présent et imparfaits, ce qui va bien dans le texte, mais il utilise aussi des termes anglais sans les traduire en bas de page…
La deuxième enquête nous parlera du fameux cardinal Tosca et là où je grince des dents, c'est en voyant Holmes utiliser le titre de "votre éminence" devant le cardinal Guiseppe Sarto et se comporter comme un petit catholique alors qu'en tant que protestant, il ne reconnaît pas l'autorité du pape.
Maintenant, on ne nous a jamais dit à quelle religion Holmes appartenait, mais la logique voudrait que ce soit celle du protestantisme, non ? Il était croyant, on le sait, c'est du moins ce que l'on déduit de son monologue de la rose dans "Le traité naval".
Cette deuxième enquête a de bonnes choses, notamment sur les peuples, les races, les différentes religions, les références aux divers pogroms qui ont ensanglanté les siècles précédents, niveau Histoire, on se couche moins bête, mais il y a parfois un peu trop de blablas et, tout comme la première, Holmes est obligé de supputer ce qui s'est passé puisque cette histoire est ancrée dans le passé lointain.
Pour la troisième, je dirais "mouais"… On a connu mieux mais elle est correcte et la manière de vouloir tuer est pour le moins originale, pas ressassée du tout.
Un apocryphe qui met en scène Holmes dans le format qui lui convient le mieux : les nouvelles, qui ne révolutionnera sûrement pas le policier, bien que l'auteur nous présente ici un Holmes plus érudit que les écrits canoniques ne le laissent supposer.
Correct mais pas transcendantal.
Mais au moins, Watson enquête avec Holmes, l'éclaire sans être une lumière (dixit Holmes), bref, ce n'est pas le benêt présenté comme parfois (dans une ancienne série et des films) et madame Hudson y met du sien.
PS : Alambix est un personnage que l'on retrouve dans "Astérix et le bouclier Arverne".
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