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EAN : 9782253243779
264 pages
Le Livre de Poche (06/03/2024)
3.4/5   43 notes
Résumé :
Publié sous le titre "Neige des lunes brisées " chez Mémoire d'Encrier (30/05/2022)

Quand une communauté indienne au bout des terres habitées découvre
que la civilisation s'est effondrée.
Au nord du Canada, dans une petite réserve indienne anichinabée, on chasse et on stocke des vivres à l'approche de l'hiver. Lorsqu'une panne d'électricité générale survient, peu s'en émeuvent.
Mais, au fil du temps, l'absence de moyens de communi... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (21) Voir plus Ajouter une critique
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À l'approche de l'hiver, une petite communauté anichinabée au nord du Canada s'organise pour le passer au chaud et avec suffisamment de vivres. Les membres les plus anciens de la tribu ont connu autrefois un autre mode de vie, plus traditionnel et sur d'autres terres, avant de se voir déplacés par les autorités. Ils transmettent aujourd'hui leurs savoirs à qui le désire, comme Evan et sa femme Nicole ; mais ce n'est pas le cas de tous, certains appréciant avec intérêt les avantages d'une vie plus moderne.
Lorsqu'une panne d'électricité survient, la petite société s'organise pour gérer cette petite crise passagère. Mais lorsque toutes les communications se trouvent les unes après les autres coupées, que l'approvisionnement alimentaire provenant du sud n'arrive pas, la panique commence à monter. L'irruption d'un groupe d'étrangers, fuyant une société au bord du chaos pour chercher asile, finit de distordre les liens de la tribu en proie aux doutes et à la peur.
Comment la communauté va t-elle réagir face à ce nouveau fléau ?

Friande de roman-fiction dystopique et post-apocalyptique, j'ai eu grand plaisir à découvrir Waubgeshig Rice et son roman. Un grand merci à Babelio qui me l'a fait découvrir dans le cadre de son opération Masse critique et aux Éditions Les Arènes qui ont publié La lune de l'âpre neige dans leur collection Equinox.
Ce roman plutôt sombre nous fait découvrir avant tout un mode de vie, la culture d'une communauté autochtone axée sur des valeurs d'entraide et traditionnelles, en lien étroit avec la terre et la nature, mais se reposant de plus en plus avec le temps sur les nouvelles infrastructures mises en place, comme électricité fournie par le barrage ou l'accès à Internet. le bouleversement induit par "l'évènement de fin du monde" sur la tribu ramène ses membres à leurs fondamentaux et leurs capacités résilientes, non pas en mode survivaliste mais bien en mode culturel.
L'histoire bien rythmée se développe avec efficacité et laisse monter la tension jusqu'au final. Cette dernière reste avant tout psychologique et, même si certains passage sont durs, l'auteur privilégie la suggestion à la description, et cela fonctionne parfaitement !
Une suite à envisager à cet ouvrage peut-être ? Waubgeshig Rice y réfléchit et sûr, je suis l'affaire de près et la lirai avec enthousiasme !

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« - Ils disent que c'est la fin du monde. L'électricité est coupée et y a plus d'essence et personne n'est venu du Sud. Ils disent que la nourriture s'épuise et qu'on est en danger. Il y a un mot qu'ils utilisent aussi : ah… poc… ah…
- Apocalypse?
- Oui, apocalypse! Quel mot niaiseux. Je peux te dire qu'il y a pas de mot comme ça en ojibwé. Eh bien, j'ai jamais entendu un mot comme ça, pas de mes aînés, en tout cas. »
La vieille tante Aileen, la plus âgée de la communauté Anishinaabe, tance son neveu Evan Whitesky sur le vocabulaire employé pour décrire la catastrophe annoncée d'une panne généralisée d'électricité qui touche le territoire ontarien. le Sud urbanisé contre le Nord rural, la civilisation blanche contre le mode de vie amérindien. Neige des lunes brisées, une expression qualifiant la neige du mois de février en langue anishinaabemowin, raconte ce choc des cultures opposant deux nations dans la perte d'un confort acquis depuis plusieurs générations. Et au sein même de la communauté autochtone, plutôt bien préparée habituellement à ce type d'événement, nombre de conflits finissent par éclater à mesure que la crise perdure et que l'arrivée d'un groupe de fuyards venus du Sud chamboule l'équilibre social maintenu avec peine par le Conseil de bande.
Une dystopie que l'on pourrait voir se produire dans un futur pas si éloigné et qui amène son lot de réflexions sur l'entraide humanitaire et notre civilisation fragilisée par la haute technologie. Drôle de coïncidence, car elle précède le roman Une machine comme moi de Ian McEwan que je lis présentement, venant hanter ma lecture, comme un rappel entre romanciers contemporains.
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J'ai vraiment aimé ce thriller, que personnellement je qualifierai plutôt de roman d'aventures. Je suis passée à deux doigts du coup de coeur.

L'auteur, Waubgeshig Rice, originaire de la Première Nation de Wasauking, nous raconte la vie d'un tribu autochtone anichinabée vivant dans une réserve au nord du Canada. Il nous montre à travers ce roman le changement de vie des indiens qui ont du suivre le progrès ce qui a entraîné la perte de leur culture et de leurs connaissances ancestrales.

Un jour dans la réserve la télévision se coupe, le lendemain plus d'électricité ni de téléphone. Les habitants ne sont pas inquiets ce n'est que passager, mais quand les installations modernes continuent à ne plus fonctionner, l'angoisse et la tension montent.
Ceux qui continuaient à chasser et à pêcher ont encore de quoi manger, mais certains achetaient simplement leur nourriture au magasin qui est vite dévalisé. Il faut remettre en marche le générateur qui alimentait toute la ville en électricité, mais le gas-oil lui aussi et vite en rupture.
Un jour un blanc arrive au village et commence à prendre des décisions à la place du chef. Des groupes se forment, les affrontements deviennent violents. Combien de temps ce peuple pourra-t-il survivre, surtout quand ils apprennent quand dans les grandes villes proches les gens s'entre-tuent.
A travers ce roman nous voyons que le progrès à des bénéfices, mais qu'arriverait-il si cela se déroulait dans la réalité où nous ne savons plus vivre sans notre confort.
L'écriture de l'auteur et fluide et immersive, j'ai admiré le courage de certains, j'ai ressenti le froid polaire... Cela n'a pas été un coup de coeur car j'aurais aimé, pour une fois, plus de descriptions pour montrer la déchéance physique et morale des habitants au fil de l'hiver.

Je vous conseille vivement de découvrir ce roman. Vous vous poserez sûrement la question : et si cela arrivait chez moi comment je réagirais, est-ce que je survivrais... de plus vous apprendrez quelques mots en langue anichinabée.
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Au nord du Canada, une réserve Anichinabée vit entre tradition ancestrale et modernité. Lorsqu'une panne générale d'électricité survient, les membres doivent s'adapter alors qu le rude hiver approche.

L'idée est excellente : dans un monde en plein apocalypse, comment un peuple autochtone ancestral va-t-il pouvoir se réinventer ?

De cet effondrement mondial, on ne sait rien. Là n'est pas le plus important. L'enjeu se situe dans les relations humaines et celles que notre espèce entretient avec la nature. Je tique un peu néanmoins lorsque la première chose qui vient à manquer est la télévision le matin pour les enfants. Puis me raisonne en me disant que cet effet délétère de la modernité est choisi à point nommé pour montrer ô combien l'homme « moderne » s'est éloigné de l'essentiel. Ce qui revient à l'intrigue principale du roman.

Néanmoins, pour illustrer son propos, l'auteur (issu d'une tribu autochtone) propose un récit long et lent, mal rythmé car il ne s'y passe quasiment rien. Les scènes, les propos, les actions des personnages se répètent et ces derniers ne choisissent pas mais subissent beaucoup. Ce texte possède beaucoup de potentiel mais gagnerait en profondeur à se montrer plus sportif et à oser.

Il existe beaucoup d'ellipses correspondant à des moments importants, des éléments qui ne sont pas creusés, des enquêtes qui n'aboutissent pas. Je ne départis pas de l'impression qu'il semble avoir sciemment sauter des passages difficiles.

Le tout paraît convenu. L'ennemi vient du dehors, avec la peau clair. Évidemment.
Finalement il n'est pas si méchant. Évidemment.

Bilan :
Un pitch de départ de qualité qui met en lumière un peuple mal/inconnu, mais qui ne me paraît pas abouti. Dommage !
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Waubgeshig Rice, né en 1979, est un auteur anishinaabe originaire de la réserve de Wasauksing, aux abords de la Baie Georgienne au Canada. A 17 ans il quitte sa communauté du nord de l'Ontario afin de prendre part à un échange étudiant au nord de l'Allemagne. Il écrira alors pour des journaux canadiens sur son expérience en tant qu'Anishinaabe dans un pays européen. Aujourd'hui, son oeuvre reste largement construite à partir de ses expériences en tant qu'Autochtone ici et ailleurs, mais aussi d'éléments d'histoires racontées par les aînés de sa communauté. Diplômé en journalisme il a travaillé pour différents médias canadiens avant de devenir vidéo journaliste pour CBC News à Ottawa. La Lune de l'âpre neige vient de paraître.
Au nord du Canada, dans une petite réserve indienne anishinaabe, on chasse et on stocke des vivres à l'approche de l'hiver. Une panne d'électricité générale survient, suivie d'autres pannes rendant impossible tous les moyens de communication avec l'extérieur et la diminution des stocks de nourriture fait monter la tension. L'inquiétude s'installe. le conseil de la tribu tente de gérer la situation. Des clans se forment. Puis des étrangers viennent chercher refuge dans la réserve : le monde semble avoir sombré dans le chaos. Les mois passent, les conditions climatiques se durcissent, les premiers décès adviennent. L'affolement gagne du terrain. Les habitants comprennent que la plus grande menace ne vient pas du dehors mais de la communauté elle-même.
Ce résumé de l'éditeur est comme la bande annonce de nombreux films, un montage serré mettant en avant les points forts du machin, sauf que le film visionné, vous constatez que ces points sont tellement noyés dans un vide consternant qu'ils en sont devenus quasi invisibles.
Et c'est vraiment regrettable car il y avait matière à pondre un bon roman ; le pitch de départ est excellent, tout ce qui fait notre monde moderne s'arrête : internet, téléphone, électricité etc., une société aux origines ancestrales sensée se retrouver face à cette épreuve aggravée par les conditions climatiques extrêmes auquel viendra s'ajouter un élément extérieur, un petit groupe d'étrangers venus se réfugier là pour fuir le chaos furieux de la grande ville et faire exploser la cohésion fragile de nos autochtones ? Sympa, non ?
Hélas, Rice ne fait qu'aligner des banalités les unes derrière les autres. Comble, même les traditions anishinaabe sont escamotées ! Aucun sentiment, aucune émotion, les faits qui pouvaient donner des scènes grandioses sont réduits à des ellipses au point que parfois j'ai pensé avoir sauté des lignes ou des pages. Un vide abyssal désolant. Un roman qui ressemble à un plat sans saveur et que vous devez manger froid !
Pour conclure moins méchamment, un gentil bouquin pour les gentils lecteurs peu friands de sensations fortes…
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critiques presse (1)
LeMonde
29 août 2022
Une communauté amérindienne soudain livrée à elle-même. Et l’auteur, journaliste canadien anichinabé, de livrer une réflexion sur les limites du progrès.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Mieux vaut de la mauvaise viande d’orignal que de la bonne charcuterie industrielle.
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La croûte de neige qui craque sous ses pas est plus épaisse que ses raquettes. Des éclats de glace virevoltent chaque fois qu'il lève le pied. Mais une fine neige poudreuse se cache en dessous. Ces conditions lui font penser à cette période précise de l'année. Il y a un mot pour ça, se dit-il, tentant de s'en souvenir à chaque pas sur la neige endurcie. Il lève les genoux plus haut, comme pour donner de l'élan à son esprit. Il contemple les amas de nuages dans l'espoir de voir le mot émerger comme un rayon de soleil à travers le ciel couvert.
- Onaabenii Giizis, prononça-t-il fièrement à haute voix. Neige des lunes brisées.
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– Le monde n’a pas de fin, reprit-elle. Notre monde n’a pas de fin car il a déjà disparu. Il a cessé d’être le jour où les Visages pâles nous ont chassés de notre baie, le jour où ils ont coupé les arbres au sud, pêché tous les poissons et déraciné les populations. Cet espace était le nôtre et ils l’ont détruit. Ils nous ont obligés à nous installer ici, mais ce n’est pas notre univers. Nous nous y sommes malgré tout adaptés. Heureusement que nous savions chasser et cueillir. Nous avons accordé notre rythme à celui de cette terre.
L’ancienne devenait plus véhémente à mesure qu’elle parlait, ses mains frêles volaient pour apporter de l’emphase à son discours.
– Mais ça ne leur suffisait pas. Ils nous ont suivis jusqu’ici, se sont emparés de nos enfants. Notre monde s’est éteint pour la deuxième fois, et ce ne sera pas la dernière. Nous avons déjà assisté à l’apo… Comment disent-ils déjà ?
– L’apocalypse.
– Oui. On l’a vécue et revécue, sans disparaître pour autant. On est toujours là, et on le sera encore sans radio ni électricité. Sans plus aucun Blanc.
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L’esprit des Anichinabés subsistait en dépit des épreuves et des tragédies qui marquaient le sort des nations autochtones. Malgré les hésitations ayant précédé la première nuit de tempête, aucune panique n’aggrava la situation. La survie avait toujours constitué un élément essentiel de leur culture, de leur histoire. Les talents qu’ils avaient su préserver au sein de la réserve inhospitalière qu’on leur avait allouée, si loin des terres généreuses dont ils étaient originaires, constituaient une fierté qu’ils continuaient de chérir, même après des décennies d’oppression. Les aînés entendaient bien transmettre ce savoir aux plus jeunes, du moins à ceux qui étaient disposés à apprendre.
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‒ Quand des jeunes me rendent visite, j’entends parler de fin du monde. Ils disent que la civilisation s’effondre, que le courant ne reviendra pas, qu’on va tomber en panne d’essence et que plus personne ne viendra des régions du Sud. La nourriture s’épuise, on court un grand danger, c’est le… comment disent-ils ? L’apo… L’apoca…
Evan dévisagea sa vénérable interlocutrice.
‒ L’apocalypse ?
‒ Voilà, l’apocalypse ! Quel mot ridicule ! Je peux te dire qu’il n’y a pas d’équivalent en anichinabé. Et je n’ai jamais entendu de terme approchant dans la bouche des anciens.
(p. 203-204, Chapitre 22, Partie 2, “Biboon - Hiver”).
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