Hector Milot s'étire entre ses draps, d'une propreté douteuse. Il baille, regarde la tapisserie qui se décolle le long de la soupente où est placé son lit pliant. Finalement, il se redresse, cherche de vieilles pantoufles qui traînent, les enfile et se dirige vers la cuisine. Il y retrouve son frère attablé devant son déjeuner et aussi devant une liasse de factures. Maurice griffonne sur une feuille de papier, il fait des calculs et, de toute évidence, ces calculs ne le réjouissent pas.
HECTOR: Quelle heure est-il?
MAURICE: (qui continue ses calculs) Regarde toi-même.
Du regard, Hector cherche un instant, il va à la vielle armoire sur laquelle il y a un réveil-matin qu'il secoue vivement.
HECTORE: Il retarde toujours autant, j'suppose?
MAURICE: (machinalement) Pourquoi tu voudrais qu'il retarde plus?
Hector revient vers la table et plaintif, il interroge:
HECTOR: Le déjeuner est prêt?
MAURICE: Ben quoi, prends toi à manger. Tu dois encore être capable de te faire des «toast»?