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Et comme toujours avec l'autrice, ces deux textes sont terriblement touchants ! Ils donnent une voix à deux êtres en difficulté dans la société dans laquelle nous vivons. Souffrant d'handicap mental, les normes sociales sont pour eux très compliquées à suivre, à respecter. Leur entourage peut difficilement les accompagner et encore moins comprendre exactement ce qui se joue pour eux face à des situations qui nous sembleraient des plus banales. Entre énervement, impuissance et gentillesse, rares sont ceux qui savent les aider à vivre au mieux.

En faisant ces récits à la première personne, Marie-Sabine Roger permet à ces deux êtres différents de dire avec leurs mots à la fois toute leur souffrance et tout leur amour pour leurs proches. Etienne et Juliette vivent chacun des situations très difficiles et, dans leur façon unique de les appréhender, ils sont terriblement émouvants.

Marie-Sabine Roger a le don rare de proposer des textes qui remuent toujours. Encore une magnifique lecture grâce à elle.
Lien : https://nourrituresentoutgen..
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Ce petit recueil (115 pages) ne contient que deux nouvelles; la seconde a donné le titre au livre. Je l'ai lu peu après avoir été échaudée par les Bracassées de la même auteure, que je n'ai pas pu lire intégralement. J'ai donc croisé les doigts en espérant ne pas être déçue une seconde fois.
Je m'y suis quand même reprise à deux fois avant de pouvoir rentrer dans la première nouvelle, intitulée Je suis plein d'autres aussi. En effet, le langage est assez particulier car nous pénétrons dans la tête d'une fillette qui a visiblement un problème mental ou psychologique assez important; elle ne parle pas, elle pense. En revanche, elle comprend. Elle semble envahie de TOCs et a peur de tout, y compris des dessins de petits canards sur la tapisserie de sa chambre.
Juliette (qui a plein de noms différents selon qui s'adresse à elle) partage son temps entre un foyer pour enfants comme elle, sa famille d'accueil chez Lucile, et chez ses parents, le week-end probablement.
Le lecteur découvre les pensées de la fillette et ,de ce fait, comprend mieux son comportement que les gens qu'elle côtoie. Elle explique qu'elle "trouille" en permanence.
Lucile semble percevoir beaucoup de choses et est très patiente avec elle; elle offre de l'amour à sa "Bikette" et se rend compte que cela l'aide.
Je me suis peu à peu attachée à Juliette à qui M.Sabine Roger a donné la parole en écrivant une tranche de sa vie.En la laissant exprimer ce qu'elle a à l'intérieur, elle nous donne le décodeur pour tenter de la comprendre et pénétrer son univers imaginaire.
Dans la seconde nouvelle, Etienne et son frère cadet vivent avec leur mère Lilette à la campagne. Etienne est simplet. Sa mère s'occupe de lui comme d'un tout petit alors qu'il semble être adolescent, peut-être même jeune adulte, on ne sait pas. Mais un jour, elle meurt, et Jean, le frère finit par partir, laissant l'aîné seul, lui qui ne sait rien faire par lui-même ni se laver, ni cuisiner. Alors, il s'installe dans la niche avec la chienne, se met à vivre comme un chiot et à éprouver comme un semblant de bonheur. Il apprend avec elle à se débrouiller pour survivre, jusqu'au jour où la chienne meurt, elle aussi.
Se retrouvant complètement seul, Etienne est obligé de réfléchir. Il finit par trouver sa propre définition du bonheur: vivre perché dans un arbre, sans toit, pour être plus près de Dieu.
Cette seconde histoire est touchante également avec sa touche d'optimisme. Belle idée et grande humanité de la part de Marie-Sabine Roger que d'offrir un espace de parole à ces personnes hors du commun. Peut-être devrais-je faire une nouvelle tentative avec les Bracassées?
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En cette rentrée littéraire 2020, j'ai eu un coup de coeur pour Loins-Confin de Marie-Sabine Roger. Ce qui fait que j'ai tout de suite récupéré ce livre lorsque je l'ai vu dans une boite à livre. Vite lu (112 pages), ce livre est constitué de 2 nouvelles. La 1ere est un discours intérieur de Juliette, autiste qui m'a mis mal à l'aise. Les mots sont durs et Juliette n'est pas un personnage attachant. Etienne l'est un peu plus même si son récit reste assez glauque (il faut dire aussi que Juliette a bien plombé l'ambiance juste avant). Etienne est simple d'esprit et se retrouve seul chez lui au décès de sa vieille mère et la fuite de son frère. Son monde imaginaire est plus doux, non dénué de poésie. Heureusement le livre fini sur l'arrivée de son cousin Pierre qui,ayant été alerté de sa situation, viendra le récupérer. Une happy end qui apportera une note d'humour finale, un peu de légèreté après tant de lourdeur.
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Très beau livre, touchant où deux histoires différentes se suivent sur le handicap mental. Ce sont les personnages principaux qui s'expriment :
"Je suis plein d'autres aussi"
Juliette, petite fille autiste, angoissée qui a des superstitions et des TOC vit dans une famille d'accueil.
"La théorie du chien perché"
Etienne, un adulte handicapé mental qui perd sa mère et ses repères... Puis, c'est au tour de son frère Pierre de disparaître. Commence alors pour Etienne, une nouvelle façon de vivre, abandonné par les siens, auprès du seul être qui reste : sa chienne Calamine. Il survit avec elle dans sa niche (d'où le titre). Mais, c'est un imbécile ......heureux !
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Qu'est-ce que la folie ?
Enfin la non-conformité ou la différence car je n'aime pas cette notion de folie.
Ces deux nouvelles ne vous donneront pas la réponse mais vous feront vivre de l'intérieur la vie d'une gamine et d'un adulte différents.
La plume de Marie-Sabine Roger permet cette prouesse.
Bonne lecture ;-)
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La petite Juliette vit chez Lucile et Mathieu, une famille d'accueil et ce n'est pas toujours facile pour elle, elle interprète tout, compte toutes les choses qui l'entourent, ressent avec démesure tous les sentiments des personnes qu'elle côtoie, car la petite Juliette est autiste. Pas facile de communiquer le trop plein de ses sentiments quand les mots restent coincés dans sa bouche et qu'elle se sent enfermée...
Quant à Etienne, qui habite chez sa maman, il ne comprend pas pourquoi elle ne bouge plus, elle est toute mince sous les couvertures et c'est Jean son frère qui s'occupe de lui, mais Jean n'est pas très gentil et patient, et puis lui aussi a disparu, alors Etienne doit se débrouiller tout seul...

Deux textes courts et très forts dans lesquels Marie-Sabine Roger, avec le premier texte 'je suis plein d'autres" et avec tout son talent, arrive à décrire l'enfermement de l'autisme et les perceptions déformées que perçoivent probablement les personnes atteintes de ce handicap. Une plongée dans un monde de peur, de craintes, de rituels, exprimés avec des mots d'enfant qui font mouche.
Avec le deuxième récit La théorie du chien perché, c'est la voix d'Etienne que l'on entend, Etienne est attardé mental, et, à la mort de sa mère, est pris en charge par son frère, peu enclin à accepter cette charge de famille... de nouveau le grand talent de Marie-Sabine Roger nous fait pénétrer dans les mondes de Juliette et Étienne, deux enfants différents qu'elle arrive à faire parler avec leurs mots et leurs gestes d'enfant, dont elle endosse complètement l'état d'esprit, les réactions et les attitudes de personne pas tout à fait comme les autres.
Deux très beaux récits, sensibles et intelligents.
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Moi-Juliette-Tromoche-Mabikette-Poussin-Juju-Princesse-Toi-La pauvre quel dommage-Mon bébé-Petites-Z-Oreilles... C'est comme ça qu'elle s'appelle. Un peu long, certes... Juliette (c'est le prénom sur sa gourmette) est autiste. Loin de chez Papa-Maman, elle partage ses journées entre sa famille d'accueil, chez Lucile et Mathieu, et le foyer des Bleuets. Poings en boule-pouces dessus, Juliette fait clic-clac-clic-clac-clic-clac avec les interrupteurs, taptaptaptap sur le mur, se balançoire dix fois et compte tout. Et un et deux et trois et quatre et cinq et...
Étienne, enfermé dans sa bulle, ne parle pas. Il vit avec sa maman et son grand frère, Jean. Mais, Maman Lilette, dans son lit, devenait de plus en plus petite. Si petite qu'il avait du mal à la voir. Et, puis, d'un coup, elle a arrêté de bouger. Étienne s'est senti bien seul, surtout que Jean, lui, est parti...

Marie-Sabine Roger, tout en finesse et bienveillance, dresse le portrait de deux jeunes pas comme les autres. Juliette est autiste. Étienne, lui, simple d'esprit. Dans ces deux nouvelles, écrites à la première personne, l'auteure se met dans la peau de chacun d'eux et dépeint leurs émotions et sentiments. Des sentiments si forts, si réels pourtant alors qu'autour d'eux, l'on peine à les discerner, les comprendre, allant jusqu'à les dénuer d'émotions. Il ressort de ces deux nouvelles beaucoup de tendresse, d'émoi, d'humanité et d'amour. Deux portraits lumineux, terriblement attachants et émouvants que Marie-Sabine Roger dessine intelligemment et avec justesse. À la fois légère et profonde, inventive, sa plume sublime ces deux êtres si singuliers.
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Décidément, Marie-Sabine Roger est un auteur que j'affectionne particulièrement. Elle a le don de toujours faire remuer quelque chose en moi. Les deux nouvelles qui composent ce livre sont plus que touchantes. Bouleversantes. Mais sans jamais tomber dans le larmoyant, grâce à cet humour qui la caractérise.
Je trouve que cet écrivain, qui connaît bien la nature humaine, met toujours le doigt dessus. Avec des mots simples, une petite phrase. Paf ! On comprend tout de suite tous les sentiments qui entourent ses personnages. Qu'ils soient bons ou mauvais.

Ici, je trouve qu'elle a fait très fort, car dans la première nouvelle, elle arrive à faire parler une petite fille atteinte d'un handicap mental très lourd. Je ne sais pas le nommer, c'est une enfant qui ne parle pas (mais beaucoup dans sa tête!), qui ne regarde pas les gens dans les yeux (mais qui voit tout et tout le monde), qui pousse des cris (mais c'est normal; elle a peur des poussins sur le papier-peint de sa chambre, mais personne ne s'en rend compte!).
Dans cette nouvelle, on sent également l'impuissance des parents et leur désir de faire plaisir à leur enfant malgré l'absence totale de réaction. On la sent, leur douleur.

Pour la seconde nouvelle, le fond de l'histoire est d'une tristesse ! Et en même temps, toute emplie de gaieté ! Difficile à exprimer cette contradiction.
Etienne est un grand gaillard qu'on appellerait un simplet. En fait, c'est un petit garçon dans un corps d'homme. Il aime tout, Etienne ! La bonne soupe de maman Lisette, le chien du jardin, ses petits cousins qu'il porte sur son dos. Par contre, il n'aime pas les gifles de son grand frère, Jean. Et quand maman Lisette devenue vieille, disparaît, qu'il se retrouve seul suite au départ de son frère, qu'est-ce qu'il fait Etienne ?
Je n'en dirais pas plus parce que La théorie du chien perché vaut vraiment la peine d'être lue !
Mais si, allez, il n'y a que 35 pages; ça ne vous prendra pas longtemps.
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J'ai lu ce recueil de nouvelles, qui n'en comporte que deux, après avoir lu "les encombrants", autre recueil de la même auteure.
Si le précédent m'avait séduit, cette nouvelle expérience s'est avérée moins concluante.
Le titre était plutôt prometteur et me plaisait bien mais le contenu de ces deux histoires n'a pas été à la hauteur de mes attentes. Tant pis...
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La première des deux nouvelles, la plus longue, " Je suis plein d'autres aussi",est bouleversante. L'auteure, avec toute l'empathie qu'on lui connaît, fait entrer le lecteur directement, par un récit à la première personne,dans les pensées d'une petite fille très attachante, pas comme les autres,qui vit dans une famille d'accueil et voit ses parents de temps en temps : Juliette.

Ou Juju, ou Tromoche ou Mabikette, ou...c'est un vrai remue-ménage dans sa tête! Elle ne parle pas, n'arrive pas à communiquer avec son entourage ( et pourtant quelle vie intérieure, quelle imagination!) , elle a des TOC , se balance, crie quand elle n'arrive plus à contrôler ses émotions...

Je suis admirative de constater, une fois encore, combien l'auteure arrive avec finesse et intelligence à transcrire la parole de cette enfant, à nous faire entrer dans son monde si particulier, où les mots sont transformés, réinventés, ou elle n'aime pas, par exemple " petipas-fourmisser dans ce couloir du haut" ,où " elle trouille dans le noir"...

Certaines réflexions de Juliette sont poignantes:" Pourquoi c'est toujours difficile? Pourquoi c'est toujours des lapins enfermés dans des cages ou des livres, des Tania qui crient, des mots coincés qui peuvent pas sortir?"

Heureusement, l'humour est présent et allège un peu le propos. C'est plus le cas encore dans la deuxième nouvelle qui a donné son nom au livre.Etienne est tout aussi attachant, il est ce que l'on appelle " un simple d 'esprit " , je dirai plutôt un innocent, un pur. A la mort de sa mère, il se retrouve bien seul ...dans la niche de la chienne. Mais la fin est plus gaie et porteuse d'espoir...

Toute la générosité, l'humanité de l'auteure se retrouvent ici, on aime d'emblée Juliette et Etienne, éclopés de la vie peut-être mais si riches intérieurement , si beaux. Et qui nous apprennent a envisager les choses autrement.
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