Ce troisième livre des Hommes de Bonne Volonté débute sur un thème qui m'a un peu moins intéressé que dans les volumes précédants, à savoir, les conversations de deux normaliens, Jerphanion, jeune auvergnat fraîchement débarqué à Paris et Jallez, lui de pur jus parisien.
Leurs préoccupations de jeunes adultes étudiants intellos, un peu coincés, et leurs évocations de l'Amour avec un grand A (et non un grand tas !), n'est pas spécialement captivante à mon goût.
Par contre, vers le milieu du roman, la description des familles aristocratiques sur le déclin (de Saint-Papoul) ou richissime (de Champcenais) m'a paru beaucoup plus savoureuse.
Jules Romains y dépeint une vieille famille aristocratique qui peine à maintenir son rang, faute de rentrées d'argent suffisantes (le revenu des terres agricoles n'étant plus un gage de fortune au début du XXè siècle) et qui donc tâche à de brefs instants d'éblouir son cercle d'amis par de brillantes réceptions.
De l'autre côté, une famille effectivement riche que son cercle envie et qu'on n'hésite pas à qualifier de pingre, en regard des millions supposés glisser entre leurs doigts, tels l'eau d'une fontaine jamais tarie.
La fortune des de Champcenais issue du pétrole est menacée par le rapport du député de gauche Gureau, lequel est contacté par un proche de de Champcenais, Sammécaud, probablement, le personnage le plus ambigu et attachant jusqu'à ce point.
Les rapports entre Gureau et Sammécaud, étonnamment pacifiques et complices rendent ce passage délicieux. Romains dessine bien toute l'ambiguïté qu'il peut y avoir chez un député qui rencontre un gros capitaliste, mais aussi, ce qui est moins évident, tout ce que peut avoir de compromettant pour le capitaliste cette relation.
Lequel Sammécaud cultive une certaine duplicité dans tous les domaines en essayant de nouer une liaison avec la femme de son collaborateur, de Champcenais. de son côté, Quinette, semble se fourrer de plus en plus dans un guêpier...
En somme, un opus moyen, avec quelques chapitres très intéressants et d'autres qui m'ont un peu ennuyée. Mais le mieux sera toujours que vous vous fassiez votre opinion vous-même car ce n'est que mon avis, c'est-à-dire, très peu de chose. À suivre...