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EAN : 9782246101024
180 pages
Grasset (04/04/1984)
3.44/5   64 notes
Résumé :

Despote domestique imbu, malgré sa misère, de l'ancienneté de sa race, le comte de Clérambard maltraite sa famille et tue, tant par plaisir que pour les manger, tous les animaux qu'il rencontre. Un miracle, l'apparition de saint François d'Assise, l'amènera à se repentir. Entre la fable et la farce, entre le drame et la comédie, Clérambard, pièce tout à la fois cruelle, émouvante et drôle est ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
On connaît bien le Marcel Aymé romancier et nouvelliste, l'auteur entre autres de « La jument verte » et du « Passe-muraille ». On admire sa verve, son esprit sarcastique et moqueur, ainsi que son sens d'un merveilleux fantastique quotidien… On connaît moins (sinon par les adaptations cinématographiques qui en ont été tirées) les pièces de théâtre de cet auteur unique. Faute d'être reprises sur les planches, et de renouer avec le succès, elles pourraient faire l'objet de bons téléfilms (avis aux téléastes en mal d'inspiration). Ce sont des pièces intemporelles sur des sujets toujours aussi contemporains. « La tête des autres » est un réquisitoire grinçant contre la peine de mort (entre autres choses), « Lucienne et le boucher » montre que l'appel de la chair (au sens propre pour le boucher) dépasse les classes sociales, quant à « Clérambard » …
« Clérambard » est un chef d'oeuvre. Pour situer cette pièce dans l'inspiration générale de Marcel Aymé, disons que c'est un exemple assez complet de ce que propose l'auteur : il y a de la critique sociale, du merveilleux à la fois poétique et quotidien, des personnages hauts en couleur (proches de la caricature, mais c'est voulu), et toujours une langue qui n'est pas moins belle lorsqu'elle est parlée que lorsqu'elle est écrite.
Hector de Clérambard est un ancien noble, qui végète dans son hôtel particulier en ruine, où, pour survivre, il oblige sa famille (femme, fils et belle-mère) à tricoter des chandails qu'il vend ensuite à des clients potentiels. Tyran domestique, il est aussi dur avec les gens qu'avec les animaux. Il s'apprête à marier son fils avec l'aînée des filles du notaire Galuchon (roturier, mais riche). Quand le curé vient pour négocier, Clérambard, par jeu, tue son chien. C'est alors que saint François d'Assise lui apparaît, lui ouvre les yeux, et en partant, ressuscite le chien. Saisi par cette apparition qu'il est seul à avoir vu, Clérambard s'amende et devient un modèle de vertu. Frappé par la grâce, il impose à sa famille la pauvreté, la mendicité et l'humilité, sources de bonheur inépuisables. Il veut marier son fils à une prostituée notoire, la Langouste, au détriment du mariage prévu auparavant. Converti à l'amour de son prochain (qui inclut maintenant les animaux et en particulier les araignées), Clérambard vend son hôtel et part sur les routes dans une roulotte aménagée. C'est alors que saint François fait une nouvelle apparition, et cette fois-ci tout le monde le voit, sauf le curé. Mais, pour ne pas perdre la face, il trouvera bien une explication…
Pour du farfelu, c'est du farfelu, on est proche de la farce grotesque, mais pas tout à fait, parce que les personnages de Marcel Aymé, tout caricaturaux qu'ils soient – ou qu'ils paraissent – ont toujours un fond d'humanité qui nous rapproche d'eux. Marcel Aymé, même quand il s'aventure dans le merveilleux, reste dans le quotidien. C'est ce contraste entre la réalité et le fantastique qui fait naître à la fois le comique de cette pièce, et sa profondeur. Non pas qu'il y ait un message, encore moins une morale, mais un clin d'oeil au spectateur pour lui dire : tout ceci n'est qu'un conte. Pas moral (ici pas de chat perché, tous les chats sont zigouillés au premier acte), pas tout à fait immoral non plus si on y songe. C'est une fable sur le bien et le mal, sur la tolérance et l'intolérance, la foi et la crédulité, sur le bon sens et la folie, sur le conformisme et l'anticonformisme… Un monument de fantaisie irrévérencieuse et réjouissante.
A voir au théâtre si on en a l'occasion. Sinon, l'excellent film d'Yves Robert (1969) avec Philippe Noiret dans le rôle-titre, est incontournable.


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Au début du vingtième siècle, le comte de Clérambard est un original, doublé d'un tyran.
Dans son hôtel particulier il force sa famille à s'échiner sur des métiers à tricoter, tandis qu'il traque toutes sortes animaux familiers pour garnir sa table.
Un jour St François d'Assise lui apparait et lui reproche vertement son attitude envers ces derniers.
Soudain métamorphosé, le comte emmène, alors, sa famille en roulotte sur les chemins de la vertu.
Il décide même de marier son fils, promis à la riche héritière de l'avoué Galuchon, à une fille légère ''la langouste''...
C'est une excellente pièce de théâtre fantaisiste que nous offre Marcel Aymé, où il joue avec la mystique et le merveilleux et, où le sourire n'est jamais très éloigné de l'ironie.

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Clérambard/Marcel Aymé
Le comte Hector de Clérambard est un despote tyrannisant sa femme Louise, son fils Octave et sa belle-mère Madame de Léré. Il persécute cette famille en la forçant à rester douze heures par jour devant des machines à tricoter pour obtenir quelques subsides à la vente des « pulovères ».
Clérambard vit dans son hôtel particulier qu'il est sur le point de vendre car il est ruiné suite à de mauvaises affaires. Et enfin il tue tous les chiens et chats qu'il voit pour se nourrir.
Un beau jour il est sujet à une apparition, celle de Saint François d'Assise. C'est alors qu'une métamorphose se produit, vers une sorte de folie en même temps qu'une quête de la vertu. Il rêve de vivre dans une roulotte et de mendicité.
Désireux de marier son fils dans un premier temps à une riche héritière, il fait volte-face au grand désespoir de sa femme et choisit pour Octave une fille publique qui ne vit que de ses passes.
Cette délicieuse pièce de théâtre a été présentée en 1950 au théâtre des Champs-Élysées. Une fable et tout à la fois une farce où alternent drame et comédie, satire des préjugés et des conventions.
« L'humilité est l'antichambre de toutes les perfections. »
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Le décor représente une grande pièce dans l'hôtel particulier des Clérambard.
Côté jardin, deux portes.
Côté cour, une porte et une fenêtre, entre lesquelles est placé un bahut surmonté d'un portrait.
Au fond, grande cheminée à hotte.
Au premier plan, quatre métiers à tricoter.
Fauteuils et canapé ont été repoussés vers le fond.
Au milieu de la pièce, table basse sur laquelle sont entassés des pulovères
Scène première
(la comtesse de Clérambard, sa mère Mme de Léré, son fils Octave sont assis chacun devant un métier à tricoter et travaillent. Le quatrième métier est inoccupé).
(lever de rideau de l'édition de poche parue en 1966)
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Mme de Léré :
Octave prétend que c'est en lisant la vie de Saint François d'Assise que lui sont venues ces idées bizarres.

Le curé :
Le comte a été touché par la grâce. Évidemment, c'est ennuyeux.
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CLERAMBARD

Louise, vous parlez cette fois raisonnablement et votre inquiétude est des plus légitimes. Mais, rassurez-vous, car en homme pratique, j’ai pensé à tout. Dès demain, l’hôtel de Clérambard sera mis en vente. Avec le peu que nous laisseront les créanciers, nous achèterons une roulotte, un cheval, et nous nous en irons par les chemins et par les bois écouter la rumeur des hommes et la chanson des oiseaux. Nous laisserons là les soucis d’argent pour aller vivre dans la communion des gens et des bêtes en traçant derrière nous un sillon d’amour.

Madame de Léré

Vous ne prétendez tout de même pas nous faire vivre comme des romanichels ! (Montrant la Langouste) : Et dans cette promiscuité.

.
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Vidéo de Marcel Aymé
Il était une fois un petit café-restaurant, entre ville et campagne, refuge d'une poignée de drôles d'oiseaux que le monde moderne n'avait pas encore engloutis.
« On boit un coup, on mange un morceau, on écoute des histoires. Toutes activités qui s'accommodent mal du va-vite. Chacun offre son grain de temps au sablier commun, et ça donne qu'on n'est pas obligé de se hâter pour faire les choses ou pour les dire. »
Madoval, le patron, Mésange, sa fille, Comdinitch, Failagueule et les accoudés du zinc – braves de comptoir… « Pas des gueules de progrès », ces gens-là, mais de l'amitié, des rires, de l'humanité en partage et un certain talent pour cultiver la différence.
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