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EAN : 9782364683617
448 pages
Editions du sous-sol (06/05/2022)
2.8/5   5 notes
Résumé :
On entre dans le livre de Lillian Ross comme on avancerait dans le musée Grévin, par une galerie d’acteurs et d’actrices. D’un article dénonçant le maccarthysme sévissant à Hollywood dans les années 1960, à une rencontre avec Julie Andrews et Al Pacino ou une partie de tennis avec Charlie Chaplin. Mais on y croise aussi des anonymes, série de jeunes gens, ainsi qu’elle les nomme, d’un bus jaune aux ‘écrasemerdes’ de Madison Avenue. Portraits de badauds, doux dingues... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Les éditions du Sous-Sol continuent leurs publications/traductions à la gloire du magazine « The New Yorker ». Après le récit de sa réceptionniste Janet Groth (dont j'ai lu quelques extraits à l'occasion de cette chronique) voici, portée par l'air du temps, la publication d'une anthologie de sa journaliste la plus chevronnée, Lillian Ross, et ses soixante années de carrière.
Je les remercie, avec Babelio, pour l'envoi de ce livre, mais surtout pour nous sortir des livres aussi remarquables que ceux de Ben Marcus ou de Mariana Enriquez car, vous l'aurez compris avec ma note, ils auraient mieux fait de s'abstenir dans ce cas-ci…

Il va falloir rudement se justifier, lorsque l'on va en sens inverse d'un Salinger, ou des commentaires plus convenus du milieu cinématographique, où tout le monde est forcément « amazing » (mais les choses changent.) …
On devra également s'interroger sur les avis de notre presse, décidément moribonde, qui nous parlent en coeur « d'une leçon de journalisme » (voir Le Figaro et les Inrocks… manquent Télérama et le Monde… ha oui… Libé n'avait plus le temps…), tous ayant probablement oublié celles d'Albert Londres, Ryszard Kapuściński, Hunter S. Thompson, et beaucoup, beaucoup d'autres…

Première leçon, dispensée comme mise en exergue sur le rabat de couverture :
« Je me dis toujours que je vais rédiger mon histoire comme un court métrage, avec un début, un milieu et une fin. »
Oui… bon… on cligne un peu des yeux (difficile de réfléchir avec cette chaleur), hésitant devant ce qui pourrait ressembler à une porte enfoncée gisant au sol, alors que l'on parcours l'introduction de l'actuel directeur de publication d'un magazine aux abois qui se veut encore mythique, nous promettant une pionnière à l'écriture austère mais efficace, appuyant ses dires sur un tas de noms connus, dont les patriarches Tom Wolfe et Norman Mailer… on se dit qu'on va passer un bon moment… sous l'égide de la curiosité…
L'introduction de Lillian Ross nous en apprend un peu plus sur le contexte, et fonctionne comme il se doit, avec beaucoup de remerciements obligés… mais sans nous renseigner sur le choix des textes, leur articulation, etc.
La date de publication de chaque article est à chercher à sa conclusion, petit couac… encore un…

On démarre avec un texte sur une jeune actrice qui deviendra par la suite Mary Poppins, où l'auteure nous relate leur rencontre telle l'aube radieuse d'une certaine mélodie du bonheur. On y remarque l'emploi du « nous » dont l'introduction nous parle comme mise en situation, et puis c'est déjà fini…
Vient ensuite ce texte déjà vanté sur le maccarthysme à Hollywood, à l'habile impertinence, bien que mettant déjà en lumière une certaine absence de structure.
Puis un interlude Beatles, avec un mot sur deux étant un nom propre, et l'on commence à douter…
Viennent alors deux articles sur Robin Williams, certes intéressants, mais convenus dans leur côté hagiographique — alors qu'une forme de liberté insolente nous était promise, avec comme exemple son article « plutôt négatif » sur Hemingway, encore à venir — débouchant sur un moment isolé où Al Pacino déclame du Shakespeare, où l'on commence vraiment à se demander ce qu'elle voulait dire par « début, milieu et fin », alors que cette première partie « acteurs » se clôt sur une discrète pirouette à l'humour tout anglais…

L'espoir renait avec ce moment de bravoure que représente ces quelques jours passés à l'ombre d'Hemingway, trente-deux pages où l'auteure nous raconte en détail tout ce qu'il se passe et se dit, sans omettre ses fines observations, qui passent alors pour de la modernité, elle qui ne fait qu'exprimer sa vérité, l'ours des grands espaces l'ayant adorée !
S'ensuivent trois articles plutôt courts et inégaux, avant de conclure cette section « écrivains » par un direct au foie : trois pages consacrées à la doublure d'Oprah Winfrey… le tout ne dépassant pas le stade du bavardage pris sur le vif… on commence réellement à s'interroger (ont-ils voulu en « mettre pour tout le monde » ?)

La section plus sociologique « Jeunes Gens » retrouve des papiers d'une longueur plus « livresque », mais toujours avec cette apparente absence de structure, autre qu'un déroulement linéaire suivant la temporalité du récit, comme celui de ce groupe de jeunes d'Indiana visitant New-York, où l'auteure s'efface complètement, elle qui jusqu'ici donnait l'illusion de faire du « nouveau journalisme ».
On commence à carrément ricaner lorsqu'un article à propos d'un joueur de baseball est composé en grande partie par « un élève de CM1 », sans que cela fasse une grande différence avec le reste (je n'exagère pas, si l'on revient à son article sur le dramaturge Edward Albee, les similitudes sont étonnantes…)
Traversant les décennies et les générations de jeunes gens, sa plume n'en change pas vraiment pour autant, s'arrêtant toujours sur ces descriptions de vêtements ou d'objets dont les marques n'ont pas l'élégance de s'effacer…

La partie consacrée à des personnalités new-yorkaise alterne le bon ( le matador, le diamantaire, où l'on rencontre des personnalités hors du commun ), et le consternant, avec ce long et fastidieux article sur l'organisation d'un de ces typiques diners de charité, où une plume plus alerte et moins catalogue auraient pu y faire des merveilles ( imaginez si H.S. Thompson y était invité… nous offrant sûrement un inoubliable « Parano au Rotary Club »), pour finir sur trois très courts articles dont on oubliera le sujet sitôt terminé…

Enfin, les « Gros Poissons », regroupant ces moments passés avec quelques monstres sacrés (Coco Chanel, Fellini, Chaplin), sans que rien de bien folichon n'en sorte…
On notera la présence de la première partie son reportage « Picture », qui a donné lieu à la sortie d'un livre, qu'il faudra se procurer en V.O. (pour le moment) afin d'en apprécier la suite…

En conclusion, (oui, ceci est une manière pas très élégante de vous signifier la fin prochaine de ce billet…) vous aurez compris que je n'ai que très peu apprécié ces lectures, n'y trouvant absolument pas les « qualités littéraires » promises, comme ces descriptions systématiques et futiles des vêtements des personnages, ces introductions suffisantes aux seuls « insiders », ces fins abruptes, etc.
Le choix des articles parait plus que discutable, et personne ne nous dira comment il a été réalisé (l'auteure ? le magazine ? au pif ?).
En cherchant un peu, on se rend compte que ce livre n'est que la traduction littérale de « Reporting Always: Writings from The New Yorker », livre sorti en 2015, quelque temps avant sa mort à l'âge canonique de 99 ans.
Un autre choix d'articles aurait très bien pu donner une meilleure impression à l'ensemble, mais je reste convaincu que sa popularité auto-laudative est a chercher ailleurs que dans un véritable talent.

De grands journalistes, de tous bords, ont déjà bénéficié d'anthologies nettement plus appréciables et, m'excusant par avance aux Editions du Sous-Sol, je ne résiste pas à vous en donner une liste, à se procurer en lieu et place de celui-ci :
« L'Amérique, 1965-1990 : Chroniques » par Joan Didion
« Partis pris » par Henry-Louis Mencken
« La Grande Chasse au Requin » suivi de « Le Nouveau Testament Gonzo » par Hunter S. Thompson
« Oeuvres » par Ryszard Kapuscinski
Et beaucoup d'autres, tous ayant en commun le fait d'être « intéressant », quel que soit le sujet et son niveau de maîtrise par le lecteur…

Au Sous-Sol : sortez-nous plutôt les deux recueils inédits de Ben Marcus, et merci malgré tout pour ce livre qui va très vite se retrouver au rayon « nouveauté » de mon bouquiniste / recycleur préféré…
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Des portraits iconiques
*
Je connaissais l'iconique New Yorker à travers mes cours d'anglais au lycée, un de mes professeurs nous transmettant sa passion à travers les articles de fond de cet hebdomadaire.
Le temps a passé et 30 ans plus tard, je me souviens encore de ses textes subversifs.
C'est donc avec joie que je commence à feuilleter ce recueil qui se compose de chapitres bien distincts. La grande journaliste auteure entre dans les pas des plus grands. Ce sont donc des portraits mis ici à la sauce new-yorkaise, c'est à dire avec beaucoup de dérision, d'acidité et d'ennui déguisé (!)
Oui, je l'avoue, ces écrits sont d'une qualité inégalée.
Certains savoureux, d'autres carrément soporifiques (ou alors, excusez-moi chers babeliotes, je n'ai peut-etre tout simplement pas compris).

J'en attendais certainement plus, voulant découvrir d'autres grands personnages new-yorkais.....qui brillaient par leur absence :)
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Un recueil passionnant d'articles rédigés par une grande figure du journalisme, Lillian Rose. Dans cette élégante et pertinente anthologie c'est tout un condensé de l'Amérique que nous livre cette autrice dont la curiosité n'égale que le talent. Sur les traces de Nellie Bly elle débute en 1944 au New Yorker, profitant de la pénurie de journalistes mâles. Tout au long de son parcours elle va partir à la rencontre des autres, et témoigner de leurs quotidien, de leurs trajectoires ou convictions. Qu'il s'agisse de gens du communs, comme ce groupe de lycéens qu'elle suit en voyage scolaire à New York, de talents prometteurs comme le jeune Robin Williams ou de monuments littéraires comme Hemingway, qu'elle croque sans concession, chaque reportage réussit la prouesse d'être aussi littéraire que documentaire. Scorsese ou Salinger ne s'y trompaient pas, qui se revendiquaient de ses plus fidèles lecteurs !

De la politique à la vie quotidienne, en passant par le cinéma hollywoodien, dont elle fait une subtile analyse, chaque texte ou portrait est fascinant de par son histoire mais aussi et surtout par son actualité. Car sous la neutralité manifeste Lillian Rose n'hésite pas à prendre parti, une certaine acidité, sous le voile d'une pudique naïveté, vient habilement tacler capitalistes ou machistes. le regard juste d'une femme en avance sur son temps, comme lorsqu'elle s'étonne des critères de sélections racistes du concours de Miss Amérique, ou qu'elle met en scène le quotidien palpitant, mais déconnecté du réel, de diamantaires ou de patrons d'industrie.
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Je l'avoue : j'en attendais beaucoup. Un peu trop sans doute.
Le côté mythique du New Yorker. Une journaliste américaine. Des chroniques qu'on annonçait différentes. Une plume. Une vraie. Une grande dame des lettres.
N'en jetez plus. J'étais conquis d'avance. Tout le tapage médiatique autour de ce recueil de chroniques ne faisait que renforcer mon excitation. La version féminine de Gay Talese et Tom Wolfe ! Vraiment ? J'aurais quand même dû me méfier en lisant ces mots de J.D. Salinger : "C'est de la littérature que j'aimerai toujours et n'oublierai jamais." C'était un signe. le néant parlait au néant…

Que dire de plus ? Un style désuet. Des portraits sans grande consistance. Alors bien sûr, la rencontre de Lilian Ross avec Charlie Chaplin demeure émouvante. Sa peinture de Robin Williams est plutôt réussie. Mais dans l'ensemble, les échanges avec les grands de ce monde n'ont rien de passionnant. La faute à l'auteur. Qui ne semble jamais vouloir intervenir. Ni poser les bonnes questions. Encore moins se montrer curieuse.

Résultat : le portrait d'Ernest Hemingway est d'un ennui infini. Al Pacino passe pour un illuminé. Quant à l'article consacré à Oprah Winfrey, il se révèle plutôt destiné à un hebdomadaire féminin grand public.

Comme ne disait pas Salinger, je conclurai donc ainsi : ce n'est pas de la littérature et je l'ai déjà oubliée !
Lien : https://twitter.com/SWANNBLUE
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critiques presse (2)
LesInrocks
02 mai 2022
Jusqu'à sa mort en 2017, elle fut, au New Yorker, une enquêtrice radicale à l'humour incendiaire. Publié par les Éditions du sous-sol, le recueil de ses plus fameux articles est une leçon de journalisme.
Lire la critique sur le site : LesInrocks
LeFigaro
29 avril 2022
Un recueil des articles de la pétillante journaliste du New Yorker paraît en mai. Il est truffé d'anecdotes sur des gens connus et inconnus. Un manuel de journalisme.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Même s'il n'est nullement certain que l'industrie du cinéma se soit définitivement résignée à appliquer ces vieilles règles, à en respecter l'esprit ou la lettre, on peut à bon droit la soupçonner d'avoir au moins commencé à paraphraser certaines des affirmations du guide, qui apparaissaient sous des titres tels que : "Ne vous moquez pas du système capitaliste", "Ne glorifiez pas l'homme de la rue", "Ne glorifiez pas la collectivité", "Ne glorifiez pas l'échec", "Ne vous moquez pas du succès" et "Ne vous moquez pas des industriels". "Trop souvent, ces derniers, comme les banquiers et les hommes d'affaires en général, sont présentés à l'écran comme des méchants, des escrocs, des bourreaux ou des exploiteurs, signale le guide. (pp. 40-41)
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Mme Henry I. Timson, la responsable des tenues au sein du comité, avait fait un travail fantastique, a affirmé Mme Adams, et celle qu'elle admirait le plus avait été portée par Mme Wickliffe W. Crider, qui était apparue déguisée en sandwich au poulet pour représenter le pain Pepperidge Farm. Mme Crider était vêtue de deux tranches de pain géantes et portées par quatre messieurs habillés en cure-dents. "L'année prochaine, on pourrait demander à quelqu'un de se déguiser en olive, si on a toujours le sandwich, a proposé Mme Adams. (pp. 240-241)
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Seule vedette de cinéma ou presque à accepter cette situation, Lassie est un colley mâle à poils roux, sans doute trop perturbé sur le plan émotionnel par son nom féminin pour se préoccuper du box-office. (p. 35)
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