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3,67

sur 1207 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Voilà un livre qui laisse une sensation bizarre. Certes ce n'est pas et de loin mon préféré de l'oeuvre de Philip Roth : vulgarité, sexe (léger) trop présents mais à dessein.
Roth dresse une carte quasi exhaustive des complexes, des névroses de l'homme juif américain avec l'humour juif en bonus et l'omniprésence de la culpabilité.
Tout y est : la mère juive castratrice, le père effacé et conservateur des "valeurs juives", la pression de la communauté, le "mal" du pays originel (Israël), l'attachement à l'Amérique, le racisme anti-goy et surtout, surtout, la culpabilité, la "fameuse" culpabilité juive, engendrée par toutes les causes précédentes.
Les passages superbes alternent les moments peu intéressants et l'ensemble fait quand même un bon livre qui ne peut pas plaire à tout le monde.
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Portnoy et son complexe/Philip Roth
Cette oeuvre de Philip Roth est quand même très spéciale et la lecture n'en est pas très aisée.
Il s'agit d'un monologue, celui d'un homme de 33 ans, Alex au Q.I. étonnant, qui se fait psychanalyser. Il connaît des problèmes divers et notamment d'identité. Mais aussi il vit en permanence un conflit entre sa judéité qu'il ne parvient pas assumer et un monde goy qu'il refuse.
« …Mais je suis quelque chose de plus, ou du moins c'est ce qu'on me dit. Un Juif. Non ! non ! Un athée, je proclame. En fait de religion, je ne suis rien et je refuse de faire semblant d'être ce que je ne suis pas ! »
« Un Juif dont les parents sont vivants est la moitié du temps un bébé sans défense ! »
Il faut dire qu'avec une mère possessive et castratrice au possible et un père plus que discret, Alex qui vit un complexe d'Oedipe dévastateur, n'est pas au mieux et en particulier dans sa relation avec les femmes :
« J'ai des histoires qui durent jusqu'à un an, un an et demi, des mois et des mois d'amour, à la fois tendre et voluptueux, mais à la fin, c'est aussi inéluctable que la mort, le temps poursuit sa marche et ce désir s'exténue…Existe-t-il une loi disant qu'Alex Portnoy doit être le mari et le père de quelqu'un ? …Je ne veux tout bonnement pas m'engager par contrat en vue de coucher avec une seule et unique femme pour le reste de mes jours. »
Les conventions, Alex n'en veut pas.
« Où as tu pris que le mieux dans la vie c'était d'être obéissant ? de devenir un petit gentleman ? Vous parlez d'une aspiration pour un individu dévoré de désirs et de convoitises ! »
Le conflit se poursuit au niveau de l'éthique entre la morale et ses pulsions sexuelles irrépressibles et durant 370 pages, c'est un délire permanent conté certes avec talent et humour par P. Roth, mais au bout d'un moment, on se lasse en raison de la répétitivité des scènes de sexe.
Publié en 1970 en France, ce livre a connu un franc succès malgré sa spécificité.

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Les lamentations d'un adulte (sexuellement) dysfonctionnel coincé entre son éducation juive émasculante et la pudibonderie wasp américaine. Portrait d'un salopard misogyne prêt à blâmer la terre entière (et ses parents en premier lieu) pour justifier ses lâchetés et faiblesses existentielles.

Le style Roth se déroule au fil de la pensée, si foutrement galopant qu'il en est quelque fois difficile à raccrocher. Les lamentations et confessions geignardes du narrateur oscillent du pathétique au très drôle, en passant par le révoltant et le lourdingue.

Si particulier qu'il me faudra le relire une fois à jour sur l'ensemble des oeuvres de Philip Roth.
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Oui, certainement, un petit garçon ne se retrouve pas à devoir se palucher 6 fois par jour sans qu'il ait un problème psy.
Oui, certainement, les propos, les actes de sa mère, et toute cette vision du monde où la frontière est entre "gentils" (juifs) et "goys" (non juifs) - les "gentils" se devant d'être parfaits, y sont pour quelque chose.

Portnoy doit toujours être le meilleur, être parfait. Il y parvient (hormis son obsession onaniste) - mais il souffre.

Sa soeur, plus âgée, parle au petit Portnoy de l'intense antisémitisme de l'époque (2nde guerre mondiale), qui peut expliquer l'attitude des parents. Mais Portnoy est petit. C'est par eux qu'il souffre, c'est de leurs travers à eux dont il est le témoin direct : les préjugés communautaristes, le racisme (dirigé contre les noirs), la posture : "les juifs contre le monde entier", les efforts désespérés de son père pour singer les postures de ses oppresseurs non-juifs (habits, autoritarisme), qui le rendent maladivement constipé.

Alors Portnoy se révolte.

Sa révolte ne va pas d'abord être tournée vers la résolution de son problème personnel, ni tournée principalement contre ses parents : il va vouloir embrasser la cause de tous les opprimés, juifs ou non juifs, ouvriers, noirs. Mais, pour lui, cela signifie s'engager auprès des Démocrates. Bonne idée ? En tous les cas il devient militant.

Mais, mais... dans le face à face humain, dans la proximité avec autrui, un autre rapport se révèle où Portnoy se retrouve, pour une fois, en position de force. Il se retrouve en position de force face à des femmes qui pensent n'avoir rien d'autre à lui offrir que de l'accompagner dans son obsession sexuelle, qu'il va pouvoir mépriser.

Ses copines, il les appellent toutes d'un nom de légume ou d'animal ("le singe", "la citrouille", etc. ).

Alors qu'il va avoir pour maîtresse une femme "goy" (non juive), étudiante comme lui, partageant son militantisme, il ne pourra pas s'empêcher de privilégier sa relation avec une femme illettrée, sans autre ambition que de se marier avec lui, mais qui va au devant de son désir sexuel ; une femme qu'il méprise... mais qu'il peut dominer

D'opprimé, il se fait oppresseur, voire agresseur de femmes.

Programmé pour réussir à tout prix, il réussit socialement. le voici titulaire de hautes fonctions dans la société. Mais il est toujours malade.

Il essaie de se fuir, en allant en Israël où il serait enfin juif... comme tout le monde : enfin appartenir à la majorité ; enfin être entouré de "frères" et de "soeurs" ; enfin ne plus être persécuté. Et guérir ainsi ?

Mais il s'aperçoit qu'il y a loin de la communauté d'identité religieuse à la fraternité : il connaît tout un tas de tracasseries et se voit renvoyé à son statut d'étranger...
Alors son sexisme, présent tout du long de son récit, reprend le dessus et... tourne au crime.

Il m'a semblé en lisant quelques critiques sur Babelio, qu'aucun lecteur, même pas ceux qui ne sont pas tendre avec l'auteur, ne fasse remarquer que, dans ce livre, l'auteur raconte un viol, le viol que commet Portnoy (et peut-être l'auteur lui-même si le livre est autobiographique) - du moins une tentative de viol très violente, en Israël. On est très mal à l'aise devant le ton détaché presque humoristique, avec lequel il raconte la scène sordide. Sentant qu'il a sans doute fait quelque chose d'illégal, Portnoy s'imagine à son procès (dont il n'a jamais été inquiété) : "Tout ce que je voulais c'était seulement donner un peu de plaisir et m'en faire un peu à moi-même. Pourquoi, oh pourquoi ne puis-je obtenir le moindre plaisir sans que le châtiment vienne à sa suite comme en remorque" "Pourquoi bon Dieu est-ce que je ne pourrais pas m'amuser un peu ?"

Alors certes, Portnoy souffre et veut guérir. Et on le sait depuis le début : Portnoy est allé voir un psy. Et tout le livre consiste dans ses confidences à ce psy.
Mais ce qui passait encore, au début, pour courageux et honnête : parler ouvertement de choses plutôt inavouables pour les analyser comme symptômes d'une certaine condition et comme origine d'une révolte potentiellement féconde, se change, pour moi, en pleurnicheries complaisantes et lassantes pour justifier ce qui est devenu une vie d'agresseur sexuel. La révolte devient un alibi. En tous les cas, si disposer d'un bouc émissaire (la femme) le dispense désormais de combattre pour changer la société, cela ne le guérit pas. Bien fait !

Le ton et le style libre et original de l'auteur, qui lui ont attiré succès et estime, ne parviennent pas à me faire négliger le fond sexiste du propos ; ne parviennent pas à me faire apprécier l'auteur dont c'est ma première lecture - surtout s'il a fait ici oeuvre plutôt autobiographique comme je l'ai lu quelque part.

J'avais d'autres livres de lui dans ma PAL : vais-je y retrouver ce que je n'ai pas apprécié ou bien vais-je avoir une bonne surprise ? Si oui, avec quel livre ? Merci.
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On suit la vie difficile et mouvementé d'un enfant puis d'un jeune adulte juif américain - vrai obsédé sexuel - sous le joug bienveillant d'une mère juive plus que juive et dans la quasi-absence d'un père constipé qui a démissionné bien vite de son rôle de paternel.
C'est raconté avec une franchise assez désarmante et pas mal d'humour.
mais je dois avouer ne pas avoir totalement accroché à ce personnage de Portnoy d'un narcissisme délirant.
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Philipe Roth est Philippe Roth. Juif, plus que juif, merveilleusement juif. Sexuellement obsessionnel et désespéré. Je n'avais jamais lu son roman inaugural et soyons sincère, ce n'est pas le meilleur. A certains égards, il est daté, un peu confus, et indigeste. Non pas en ce qu'il doit choquer certains lecteurs mais en ce qu'il est répétitif dans son propos. Il n'en demeure pas moins qu'il comprend certains passages d'anthologie sur la culture juive, sur l'oppression parentale. Un monologue destiné à un psychanalyste est par essence oeuvre de narcissisme et ici celui-ci est porté à son paroxysme et finit par fatiguer. La fatigue saisit alors le lecteur, enclin à sauter certains passages. Ceci constitue néanmoins une préface utile à la suite de son oeuvre et donne un fil d'explication à ce qu'il écrira plus tard, en se détachant quelque peu de son propre noyau dur.
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Alex Portnoy a grandi au sein d'une famille juive avec une mère étouffante, autoritaire et un père faible. Rendu à 33 ans, Alex a une brillante carrière de fonctionnaire à la mairie de New-York. Ses parents désirent qu'il se marie et leur donne des petits-enfants. Mais Alex est obsédé par les femmes et multiplie les conquêtes. Se sentant coupable, il consulte un psychanalyste.

Alex Portnoy est un individu complexe que Philip Roth réussit à décrire avec brio! On a l'impression de connaître le personnage, d'évoluer avec lui. L'aspect psychologique est bien développé. En remontant l'enfance d'Alex, on comprend les répercussions de sa famille sur ses agissements et ses obsessions d'ordre sexuel. L'auteur s'en prend à certains tabous, le sexe, la religion...

Certaines choses m'ont agacées comme la traduction à la française tout comme certains passages plus vulgaires. Oui, Alex Portnoy est obsédé, mais j'ai trouvé que l'auteur en mettait un peu trop. Une histoire dérangeante, sarcastique qui m'a plu, mais pas passionnée.
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L'un, ou même le plus connu des romans du célèbre écrivain américain Philip Roth né en 1933 à Newark aux Etats-Unis, maintes fois couronné à travers le monde pour ses différents bouquins et qui vit désormais dans le Connecticut.
Le livre date de 1967, traduit en français en 1970, il faut le préciser pour mesurer le choc qu'il a pu produire à l'époque, et aujourd'hui encore pour certains, car tout le long de ce roman l'auteur ne parle que de cul ! D'où le titre, car le « complexe de Portnoy » est un trouble caractérisé par un perpétuel conflit entre de vives pulsions d'ordre éthique et altruistes et d'irrésistibles exigences sexuelles.
Alex le héros du roman, est fonctionnaire à la mairie de New York. D'origine juive il a vécu dans une famille de type matriarcale où la mère mène tout le monde à la baguette et le père est un faible atteint de constipation chronique ! Enfant étouffé par une mère surprotectrice, il ne trouve d'échappatoire que dans la masturbation forcenée, plusieurs fois par jour et en tous lieux. Plus tard il collectionnera les conquêtes féminines sans assouvir sa (qué)quête.
Le livre accumule les scènes d'anthologie. Entre sa mère omniprésente, on pense aux sketches ou films avec Guy Bedos, et les parties de branlettes hallucinées, on rit beaucoup même si à la longue on peut se lasser de l'étalage de ses turpides en solitaire ou de ses parties de jambes en l'air avec ses différentes partenaires.
Il ne s'agit bien évidemment pas d'un roman pornographique, car derrière les images néanmoins crues, le livre cache une confession. En fait il s'agit du long monologue d'un patient à son psychanalyste. Mais quel est le « problème » d'Alex ? Son avidité sexuelle ou sa judéité ?
Il n'est pas toujours aisé de lire ce roman, car Philip Roth n'utilise pas une narration linéaire, nous sautons parfois du coq à l'âne, d'une époque à une autre, d'un souvenir à un fantasme. Parfois l'accumulation de scènes de sexe lasse, c'est vrai. Au final, la balance est à l'équilibre entre cette lassitude et les fous rires rentrés à la lecture de certaines pages, mais Alex est un héros de roman qui restera à jamais dans nos mémoires.
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C'est un livre qui a fait scandale à sa sortie et comme tout livre qui n'a d'original que son aspect subversif, il a mal vieilli. Journal d'un obsédé sexuel qui a une relation malsaine avec sa mère. Outre ses jubilations freudiennes, il ne se passe pas grand chose. Des scènes interminables d'onanisme de bon aloi. Heureusement le roman est court.
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À la mort de Philip Roth, je me suis dit que je devais explorer plus avant l'oeuvre de cet auteur emblématique de la littérature américaine. N'ayant lu que "La tâche" et "Nemesis", j'ai offert celui-ci à mon père, sachant qu'il me le prêtrait ensuite...Verdict de mon père: "C'est bien mais beaucoup de Sexe"...Et c'est peu de le dire, je confirme ! Mais vu que le problème de Portnoy est son addiction au sexe, ça ne pouvait pas en être autrement. Sans être bégueule, c'est souvent lassant. Mais j'ai tellement ri de l'humour noir ravageur de Portnoy que je lui pardonne. J'ai lu depuis que c'était un roman "de jeunesse", a priori pas le meilleur, je ne m'arrêterais pas à ça. Cela étant, difficile à conseiller, et l'offrir à mon père était gonflé. Ça m'apprendra à ne jamais lire le 4ème de couverture.
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