“Oh, mes secrets, ma honte, mes palpitations, mes fièvres, mes transpirations ! La façon dont je réagis aux simples vicissitudes de la vie ! Docteur, je ne peux plus supporter de m'affoler comme ça pour rien ! Accordez-moi la force virile ! Rendez-moi courageux ! Rendez-moi fort ! Rendez-moi complet ! J'en ai assez d'être un gentil garçon juif qui s'efforce en public de contenter ses parents tandis qu'en privé il se bricole le paf ! Assez !”
Alexander Portnoy se confie dans un long monologue à son analyste en enchainant souvenirs d'enfance, de jeunesse, ainsi que réflexions sur son rapport aux femmes, à la sexualité, à ses parents, à la judaïté et à la société américaine. Nous suivons donc ces associations d'idées qui dressent au final le portrait d'un personnage complexe, écartelé entre des obsessions sexuelles primaires et un immense besoin de plaire à ses parents, et qui, malgré sa réussite intellectuelle et sociale nourrit sans cesse une grande culpabilité, un mal-être palpable.
Ça faisait longtemps que j'avais envie de lire du
Philip Roth et que j'avais mis ce livre de côté. J'ai d'abord été un peu déçue, m'attendant peut-être à quelque chose de plus puissant. Je décrochais par moments lors de ma lecture, pas toujours passionnée par les aventures de ce pauvre Portnoy dont la logorrhée me fatiguait parfois. Mais au final, je trouve que c'est vraiment un portrait intéressant qui est dressé ici, servi par une écriture vivante, expressive, souvent très drôle et incisive.
Un livre dont je ne regrette pas la lecture et qui me donne envie de découvrir d'autres oeuvres de
Philip Roth.