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3,67

sur 1207 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
« Libérez ma pine ! »

Tout est là. Mais la libérer de qui ? de quoi ?
Alex Portnoy est hanté par ses fantasmes et obsessions pour « le con ».
Brillant, QI de 158, cadre dirigeant, plein d'idéaux humanitaires…
Il cherche en Freud la phrase qui le libèrera de ses fixations sexuelles.
C'est donc à son psy que Portnoy se confie.

Au coeur de son complexe : un Oedipe.
Des parents qui vivent dans l'angoisse de tout.
Une éducation où tout ce qui n'est pas juif est impur.
Portnoy pose alors les questions de l'intolérance, du sectarisme et d'une morale qui se moque d'elle-même.

Une mère invasive.

« « Alors, comment va mon amoureux ? » son amoureux, elle l'appelle, pendant que son mari écoute sur l'autre extension ! Et jamais elle ne se demande, si je suis son amoureux, qui il est, lui, le schmegeggy avec qui elle vit ? »

Tyrannique autoproclamée qui verse dans l'autosacrifice.
Aucune erreur, aucun microbe n'a sa place, pas même un hamburger.

« « Des hamburgers », répète-t-elle avec amertume, exactement du même ton qu'elle dirait Hitler (…) »

Une famille psychodrame. Un père faible.
Des trafiquants de culpabilité.

« Mais ce qu'il avait à m'offrir, je n'en voulais pas — et ce que je voulais, il ne me l'offrait pas. »

La constipation & les migraines de son père,
Fruits secs et suppositoires fleurissent leurs conversations.

Puis l'adolescence. La découverte du corps, de son sexe, de son goût.
La terreur que « l'ignominie » puisse être découverte.
L'interdit.
La pulsion de la masturbation plus forte que tout.
Partout. Dans un bus, une chaussette, une pomme, un morceau de foie, une bouteille de lait.

Le sexe comme seule liberté.

« Docteur, comprenez-vous à quoi je me heurtais ! Ma bite était tout ce que je pouvais considérer comme vraiment à moi. Vous auriez dû la voir s'activer ma mère pendant la saison de la polio ! »

Décharger son sexe comme on décharge toute sa culpabilité, ses angoisses, sa terreur.

« Docteur Spielvogel, voici mon existence, mon unique existence, et je la vis au milieu d'une farce juive ! Je suis le seul fils dans cette farce juive. »

« Une burette » qui s'est fait la malle.
La peur sous-jacente de la castration.
Le sentiment de honte qui jailli de toute part.
Son sexe, la taille de son jet d'urine…
Tout ceci nourri de religion juive qu'il rejette puis fantasme.

Portnoy passe en revue avec cynisme la bêtise et l'ignorance. Les préjugés.

« La première distinction que vois m'ayez appris à faire, j'en suis certain, n'était pas entre le jour et la nuit ou le chaud et le froid, mais entre les goyische et les Juifs ! »

Il grandit avec une « trique permanente », à 33 ans il rôde et fantasme chaque femme qu'il croise.

La Citrouille, le Singe, la Pèlerine.
Autant de coeurs brisés, de conquêtes qu'il aime à raconter.
Une putain, une nymphomane, une shikse (femme non juive).
Le sexe est cru, tout est frontal.
Portnoy est écrasé par le poids de son sexe et des ségrégations.
Tiraillé par la question identitaire.

Et si la sentence était bien plus terrible ?

Mon avis :
Mon premier Philip Roth. Tout simplement brillant.
Ce roman ne ressemble à rien de ce que j'ai pu lire jusqu'ici. Une liberté totale à une époque et dans un pays plutôt puritain. 1969 et certains passages s'apparentent clairement à des scènes pornographiques.

Mais l'humour est présent sans discontinuer. Parfois cynique, violent, parfois tendre.
Philip Roth dresse ici le portrait d'un personnage complexe en proie à des démons profonds.

Ceux d'une famille et de sa religion qui sont ses fondements identitaires, puis de cette société qui ségrége aussi bien les noirs, que les goys, que les juifs.

Mais également ce qui nous caractérise dans notre intime. Nos fantasmes, nos abandons, nos hontes.

On y comprend aussi toute l'importance des mots d'une mère dans la construction d'un fils.
Ces frontières à ne jamais franchir.
Ce que l'on peut détruire en tant que parent. Ce qui est irrémédiable.
Ce sentiment de honte et de culpabilité qu'un homme peut « traîner » toute sa vie parce qu'il aura été élevé dans l'empêchement permanent.
Un livre remarquable qui me donne envie de découvrir l'ensemble de l'oeuvre de l'auteur.
Lien : https://loupbouquin.com/2018..
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Un livre culte

C'est LE roman qui a fait la réputation sulfureuse de Roth. C'est une satire drôlissime et impitoyable (à travers le monologue de Portnoy écouté par son psychanalyste) de la famille juive (inoubliables personnages de la mère et du père) de ses codes, de ses peurs, de ses aspirations mais aussi de l'Amérique dans un style brillant, mordant qui emporte tout dans sa vague subversive. Plusieurs passages sont d'anthologies...
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Comment s'émanciper des pesanteur de son éducation et de ses origines?
Souffrons avec Portnoy qui expose ses errances sexuelles dans un long récit qui est supposé se dérouler lors d'une séance de psychanalise!
On retrouve tous les ingrédients du déséquilibre de cet homme :le rapport à la mère ,mais pas n'importe quelle mère , une mère juive possessive et castratrice,une mère qui se débat avec les contradictions, respect de la culture , des traditions, de la religion et une volonté farouche d'intégration dans la culture américaine!
Alors comment s'en sortir?
Il y a la transgression qui se concrétise par des outrances sexuelles qui permettent à Portnoy de se construire une personnalité envers et contre tout!
Il faut séduire et posséder des "shikse"(les femmes non juives), peut être parce que les femmes juives font trop référence à la mère -et quand bien même il essaierai , il se trouverai confronté à la sculpturale Naomi,la "citrouille juive" et:" serait incapable de rester en état d'érection sur la Terre Promise"
La tragédie de Portnoy est qu'il rêve désespérément d'une vie simple : une famille , des enfants, une routine professionnelle ,mais il ne parvient pas à se débarrasser de cette gangue identitaire et culturelle qui le constitue.

Un roman qui a sans surprise ,déclenché quelques réactions négatives , particulièrement dans la communauté juive,mais qui me semble t'il , offre un questionnement beaucoup plus large , c'est toute la puissance de ce monument de la littérature américaine.
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PORTNOY et SON COMPLEXE de PHILIP ROTH
Portnoy est un érotomane invétéré. Homme de gauche, élevé dans une famille juive pratiquante, ayant bien réussi dans sa vie professionnelle, il s'interroge avec son psy sur les raisons de sa névrose, de son onanisme permanent. C'est une charge violente, jusque et y compris dans l'emploi des mots contre les religions ( juive en particulier mais pas seulement)et tous les interdits subits dans la jeunesse. C'est hilarant, c'est un Roth plutôt atypique, et au moment de la sortie du livre à la fin des années 60 il a été violemment attaqué par la communauté juive et en même temps a apporté à son auteur la notoriété. Un régal.
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Portnoy (complexe de)
C'est la longue confession hallucinée d'un homme - chez un psy, débutant logiquement par le portrait d'une mère dominatrice, parlant de masturbation, de ses conquêtes féminines... Parlant aussi beaucoup de cette "asile de fous" qu'est sa famille, ce roman emporte le lecteur dans un flot de mot, sans continuité temporelle, il virevolte entre fantasmes, interpellations ou souvenirs. Face aux intrusions de sa mère dans sa vie, ou en face de toute frustration sociale, la pulsion sexuelle devient le seul refuge possible. La crudité fonctionne ici à l'excès, décomplexée, on est souvent au bord de l'éclat de rire en lisant ces pages complètement folles.
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Philip Roth nous livre ici une satire sociale au comique parfois jubilatoire. A travers les confessions d'un jeune homme misogyne à son psychanalyste, ce sont tous ses délires et obsessions sexuelles en contradiction avec l'éducation austère de ses parents castrateurs qui refont surface. Mais au-delà de la critique d'une communauté juive excessivement moralisatrice, Roth, avec son cynisme si caractéristique, brosse le tableau d'une société américaine puritaine et égotiste.
Lien : https://mon-imaginarium.wixs..
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Reparlons de Philip Roth, ce grand auteur américain qui sera peut être un jour Prix Nobel. Il a 36 ans en 1969, quand paraît, sinon sa première oeuvre, du moins son premier grand roman, Portnoy et son complexe.

C'est une longue plainte d'un jeune et brillant avocat new yorkais : si Alexandre Portnoy, très bon élève d'un petit College du New Jersey, a été comblé d'attentions par ses parents juifs comme par le système éducatif, il s'est senti étouffé par les innombrables recommandations et avertissements qui lui ont été dispensés.

Une sexualité très « dynamique » vient compliquer la vie de Portnoy durant son adolescence, puis devient une source d'aventures où notre personnage démontre son innocente muflerie à ces demoiselles.

Comme beaucoup de jeunes universitaires américains, il fera le voyage en Europe (Grèce, Italie, France) et le séjour en Israël, plus précisément en kibboutz sur le Golan. Les femmes n'y seront pas mieux traitées.

Autant dire que la perception de ce roman ne sera pas identique pour les lectrices et les lecteurs. Reste que le l'écriture de Roth est étincelante : vous tournerez chaque nouvelle page en vous demandant quelle surprise heureuse elle vous réserve. Et beaucoup plus si affinités.
Lien : http://www.bigmammy.fr/archi..
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Hilarant, féroce, décapant
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Ces heures en compagnie d'Alexander Portnoy sont soulignées de grand moments d'introspection, de partage de souvenirs, de remises en question de tout un univers avec un personnage auquel on s'attache et que l'on aime détester. Philip Roth mets en place ce long monologue qu'il ponctue de fabuleux dialogues, drôles, théâtraux, vif et pleins de rythmes. On a envie de continuer la lecture des divagations de cet adulte en mal de fondations. Oui, l'histoire tourne autour de ses désirs, de ce qu'il se dit être inaccessible, d'une manière directe d'exprimer des obsessions, mais pas que, et c'est ça qui est le plus exitant, comprendre jusqu'où va nous emmener Alexander Portnoy. J'ai aimé lire ce livre. J'ai enlevé une demi-etoile pour certains passages qui m'ont parus non necessaires à la compréhension du personnage, mais ce n'est que mon avis de lecteur "impatient". En tout cas, n'hésitez pas, Pornoy n'attend que vous.
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Un roman en forme de confession considéré comme une confession en forme de roman.
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