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EAN : 9782955548103
18 pages
(03/02/2016)
5/5   1 notes
Résumé :
Quai des Docks. Elle l'a aperçu une fois, et une autre fois encore, toujours de loin. Depuis, elle voudrait, ou plutôt non, elle veut le revoir. Elle croit le connaître, mais elle a beau fouiller entre les plis de sa mémoire elle ne trouve rien. De même, sur le port, le long des quais laqués de soleil et d'azur, elle le cherche?




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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Dans la pénombre de la chambre, elle ferme les yeux. Elle se revoit marcher d’un pas pressé le long des rues. Elle se dépêchait, comme en retard à un rendez-vous. Maintenant, derrière ses paupières closes, la lumière éblouissante du matin repousse l’ombre de la nuit. Place de la République… Rue du Port… La tête vide de toute raison, mais pleine de soleil, de lumière, elle va vers Lui. Elle avance dans cette artère comme si celle-ci n’avait été qu’un long couloir nu et gris.
Voilà…
Assise sur le banc intégré à une jardinière qui déborde de pétunias, elle a le sentiment d’être non pas en dehors, mais à l’intérieur du temps. Juste là. Saturées et violentes, les couleurs claquent dans l’espace. Partout, il y a de grandes dégoulinades d’or, de cuivre, d’amarante. Et ce bleu azur. En haut, en bas. Partout. Dans toutes les nuances imaginables. Un pur bonheur. C’est comme une sorte de mélodie visuelle, juste composée pour ces régions de l’âme qui cherchent toujours à s’envoler. Sur l’eau marine du port, les taches de gas-oil irisées s’étalent paresseusement. L’air frémissant de chaleur paraît scintiller. Avide, son regard va d’un point à un autre. Il veut tout. Ne rien oublier. Par la rétine, il veut imprimer à la mémoire les ocres rouges ou les jaunes fanés des immeubles. Il veut cette barque au lamparo baptisée BARABBAS, et puis aussi toutes les autres, toutes ces coques blanches ou colorées qui flottent mollement sur l’eau morte. Tout voir. Ne rien oublier. Même ce sac de plastique qui ondoie entre deux courants, assigné pour on ne sait combien de temps à ces eaux qui sont pour lui comme un purgatoire. Dans son esprit, des mots s’alignent dans un ordre presque parfait. Vite. Elle sort de son sac de quoi écrire et les note sans réfléchir. Vite. Comme on le fait avec les mots farouches, difficiles à capturer. Mais ne devient pas chasseur de mots qui veut. C’est son cas, elle le sait. Maladroite, quand après coup elle relit ceux qu’elle vient d’emprisonner sur le papier, ils lui apparaissent souvent tristes et misérables. Muets, ils n’expriment plus rien de ce qu’elle avait cru saisir. Elle déchire le papier-prison. Mots-confettis pour idées mortes.
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C’étaient les vers d’un anonyme, un homme malheureux. Peut-être un amant délaissé ? Ignoré ? Un matin, un soir, quelque part, ces mots tristes s’étaient échappés de lui. De toute leur force, ils appelaient pour la délivrance de son âme. On le sentait inconsolable. Ces vers étaient si anciens, que le nom de l’auteur s’était perdu dans les replis du temps. C’était il y a mille ans. Hier, en somme.

Il y a longtemps, plus longtemps que mille ans, à l’abri de la nuit et des dangers extérieurs, dans une cahute à peine éclairée par un feu circonscrit dans un cercle de pierres à même le sol, un homme est accroupi. Parfaitement immobile, les fesses en appui sur ses talons, il semble méditer. Son regard est indifférent au mouvement orangé des ombres qui anime la paroi devant lui. Hormis les crépitements sporadiques du bois qui se consume dans le foyer, la pièce est plongée dans un profond silence. Son esprit est totalement absorbé par une réflexion qui a trait à une émotion, un sentiment, quelque chose qu’il n’a encore jamais éprouvé. Tout au fond de lui, ça fait comme une faiblesse. Comme si son cœur allait déborder de sa poitrine. C’est à cause de Râh. Il n’arrive plus à penser à autre chose sinon à elle, seulement elle. Tout à coup, parce qu’une pensée vient de traverser son esprit, il se saisit d’une brindille, se penche en avant, et tente d’exprimer dans la terre sablonneuse à ses pieds ce qu’il éprouve ; c’est une suite de traits qui ondulent et s’entrecroisent. Lacis symbolique et merveilleux. Un poème abstrait. Une ode à l’amour, malhabile et grandiose.
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Il y a longtemps, plus longtemps que mille ans, à l’abri de la nuit et des dangers extérieurs, dans une cahute à peine éclairée par un feu circonscrit dans un cercle de pierres à même le sol, un homme est accroupi. Parfaitement immobile, les fesses en appui sur ses talons, il semble méditer. Son regard est indifférent au mouvement orangé des ombres qui anime la paroi devant lui. Hormis les crépitements sporadiques du bois qui se consume dans le foyer, la pièce est plongée dans un profond silence. Son esprit est totalement absorbé par une réflexion qui a trait à une émotion, un sentiment, quelque chose qu’il n’a encore jamais éprouvé. Tout au fond de lui, ça fait comme une faiblesse. Comme si son cœur allait déborder de sa poitrine.
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