Voici un livre très original.
Joséphine, professeure de philosophie dans un lycée de Drancy s'interroge sur son métier, l'enseignement la déçoit, : Madame : « La philosophie ne sert à rien, « La philo ça prend la tête » « Les philosophes c'est des oufs » ...
.Seul Hadrien, un de ses élèves s'insurge et le seul ami du lycée , prof : Martin, lui offre «
Rimbaud le fils » , de
Pierre Michon. Elle traîne les pieds à chaque rentrée....
Joséphine mène sa vie branlante entre Xanax et ' Tupperware , en salle des profs et différentes consignes de l'Education Nationale qui lui prennent la tête .
Le manque d'intérêt , de curiosité des élèves leur absence de « goût de la pensée » la déconcertent, la déstabilisent , l'espèce de nivellement par le bas, lui offre une vision désabusée qui l'étreint et la paralyse .
Elle a le sentiment que , forte de son savoir livresque elle a vécu inculte ...
Inculte d'expérience , d'émotions vives, de connaissances de l'humain et d'elle - même .
Sauf que, minée par ce sentiment intime de dépression, non nommée—— , bien sûr —— elle fuit ces conditions de vie et de travail chaque nuit en réalisant un fantasme , elle s'effeuille dans une boîte branchée des Champs - Élysées où elle devient Rose Lee.
Cette double vie l'épanouit rapidement .....Elle se réapproprie sa vie, se réconcilie avec son corps ....adore le désir des hommes et le pouvoir qu'elle en retire ....
Entre légèreté , ironie, et profondeur à l'aide d'une belle langue à la fois, drôle et cynique, ce roman entre contraste, ambivalence , dualité permanente nous oblige à l'introspection afin de répondre à la question existentielle , du sens de la vie que l'on mène « Ce qui dépend de toi , c'est d'accepter ou non ce qui ne dépend pas de toi » .
Un roman à propos du corps de la femme, de l'image de la femme oubliée, faible, de la reconquête du corps , d'une féminité assumée , douce , tout en sensualité ...
Un premier roman qui surprend ,ose, interroge—- nous interroge ——-sur nos préjugés et nos choix, notre estime de soi.
La plume sensible, franche, sensuelle entre corps désiré et misère du corps enseignant fait voler en éclat les préjugés sur la société .
Elle fait réfléchir d'une façon bouleversante à l'image de soi, nos rapports à l'autre , nos schémas de fonctionnement et une certaine forme de sagesse , peut - être .
Un récit d'affranchissement ? de double vie ? de questionnements à propos des tabous éternels de la sexualité ? Je n'ai pas les réponses .
Un ouvrage surprenant !
« On n'est pas fait pour mourir —— Il a répété d'innombrables fois cette phrase —— Vivre c'est faire comme si on n'était pas fait pour mourir » .