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EAN : 9782702439043
350 pages
Le Masque (21/08/2013)
3.51/5   71 notes
Résumé :
Pendant leurs vingt ans de vie commune à Détroit, Celia Scott a regardé son mari, Arthur, se cacher derrière les secrets entourant la mort de sa sœur Eve. Mais, en 1967, les émeutes raciales effraient Arthur encore plus que son passé et il décide de retourner vivre dans la ferme familiale où il a grandi, sur Bent Road, au fin fond du Kansas. Dans l’atmosphère étouffante de cette ville puritaine, Célia s’adapte à la vie de la ferme, loin de l’émancipation que lui off... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (26) Voir plus Ajouter une critique
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J'ai pris ce roman à ma médiathèque sans me souvenir que je l'avais déjà lu, le titre ne me disait rien, mais dés les deux premières pages , je me souvenais...
Je me souvenais de l'ambiance, de l'atmosphère...
Ce livre a ( comme le disait une célèbre pub pour des chewing-gums) , le goût de l'Amérique. Celle des années 60, d'un bled paumé au fin fond du Kensas, de maisons qu'on répare, de l'hiver qui arrive, des tartes aux fraises, des tartes aux cerises, des secrets de famille, de la violence, sourde, de l'hypocrisie , de la religion, de l'entraide entre voisins, de la toxicité du voisinage parfois, de gosses qui grandissent, d'une fillette dont la meilleure amie, n'est autre qu'un fantôme, des fusils, des dégâts de l'alcool, d'une jolie petite gamine qui disparait quand une famille revient.
La famille , c'est celle des Scott, qui après le décès du grand-père, décident de quitter Détroit et ses émeutes raciales, pour le petit bled du Kansas dont Arthur est originaire. Celia, la femme n'est pas ravie, les enfants, non plus, mais dans les années 60, c'est le père qui décidait. En revenant sur les lieux de son enfance, après vingt ans, c'est tout un passé qui "saute à la gueule "d'Arthur, sa soeur Eve, décédée , l' amoureux qui s'est rabattu sur l'autre soeur et qui ne la rend pas heureuse...
Chronique d'une catastrophe annoncée, roman noir ou à suspens, plus que roman policier..
L'ambiance est magistralement sourde, le bled étouffant, ses habitants et son représentant religieux , bien pensant et hypocrite. Célia regrette la ville et le côté soigné et élégant de son ancienne vie. Chaque personnage se débat dans ses conflits intérieurs tout en jetant de temps en temps un oeil autour de lui.
Il n'y a pas un mot ou une virgule à changer dans ce roman d'ambiance qui a emporté en 2012, le prix du meilleur premier roman policier. Depuis, j'ai lu un autre roman de cette autrice, tout aussi soigné et implacable et je vais poursuivre ma route de lectrice avec elle, sur d'autres chemins que Bent road..
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Première scène, de nuit, une voiture gravissant une colline.
Celia a les mains crispées sur son volant. Trois jours éreintants de conduite qui se terminent en tentant de discerner dans l'obscurité le pick-up d'Arthur, son mari, qui la précédait jusque là.
Avec leurs trois enfants, Elaine, Daniel et Evie, ils ont quitté Detroit et son insécurité grandissante pour le Kansas. Vingt ans qu'Arthur n'a pas mis les pieds au Kansas, chez lui, où sa soeur Eve est morte, assassinée dans des circonstances jamais élucidées, alors qu'il était adolescent.
Le vent souffle et fait rouler des boules d'herbes sèches, ombres toutes rondes bondissantes sur le bas côté de la route.
Au sommet de la colline, un virage prononcé, une ombre plus imposante ressemblant à un homme mais l'image est trop furtive pour penser que ce n'est pas un autre buisson d'amarante tournoyant dans la nuit.

Au pied de la colline, ils sont tous arrivés, au bord de Bent Road, chez grand-mère Reesa. Là, va commencer pour eux une nouvelle vie dont tous les faits et gestes, minutieusement exposés, vont emplir les pages, accentuant ainsi les sourdes menaces qui ne demandent qu'à percer la banalité de leur quotidien.
Les fragments de scènes se succèdent, passant des uns aux autres, forçant l'implication du lecteur dans cette chronique familiale où la vie tente de suivre son cours alors que des non-dits, des rancoeurs, des dissimulations, qui suintent depuis vingt ans, se mettent subitement à couler plus abondamment, réveillés par la disparition de la fille d'un voisin.

Ici, les faits classiques du roman noir ne sont pas les principaux éléments pour capter l'attention du lecteur. La recherche de la disparue n'est là qu'en toile de fond, alors que l'on se doute bien dès le début qu'elle nous reliera au passé. C'est davantage dans l'état d'esprit des protagonistes, dans leurs motivations, leurs avancées, que se situe toute la puissance de ce roman. Cet ancrage dans leur quotidien donne encore plus de relief à l'ambiance de plus en plus pesante, tissée minutieusement et rappelée méthodiquement.
Evie, la benjamine, blonde et toute menue pour ses neuf ans, rappelle à la famille l'absente, faisant surgir ainsi ce passé douloureux. A chacune des visites chez grand-mère Reesa, elle se glisse et s'enferme dans l'ancienne chambre d'Eve, fouille la penderie où dorment depuis tant d'années des robes qui la fascinent. Face aux adultes et leurs faux-fuyants, la petite ignore que sa tante est morte depuis longtemps.
De son côté Arthur espère que la vie au Kansas transformera son fils Daniel en homme. Ce dernier s'exerce à la carabine, tentant désespérément de gagner le respect de ce père qui ne lui offre aucun encouragement.
Alors que la mère regrette amèrement sa vie à Detroit, elle devra protéger Ruth, sa belle-soeur, si mince, si fragile, si marquée et vulnérable face à l'alcoolisme et la brutalité de son mari, lui nous servant l'éternel refrain de celui qui frappe « Tu l'as cherché. » Et puis, lorsqu'on est une bonne chrétienne, on se laisse battre par son mari sans avoir le droit de déserter son foyer. L'implacable dominance de l'homme se trouve confortée par la toute puissance de la religion parce qu'ici, il ne s'agit pas de louper la messe chaque dimanche pour laquelle on se fait bien propres, avec le montant du dernier denier versé qui détermine la place où l'on s'assoit dans les rangées de bancs de l'église !
Face à cette menaçante pression conjugale, la relation qui s'installe entre les deux femmes relève et illumine la dureté de cette existence liée à la tyrannie humaine et religieuse.

Derrière la tension psychologique des personnages, Lori Roy joue aisément et à plusieurs reprises sur la perception de bruits extérieurs, attirant l'attention sur les craquements de l'herbe sèche, le bruissement d'une branche d'érable derrière la fenêtre, le vent incessant ébranlant une barrière. Même Olivia, la vache, avec ses escapades, participe à la tension grandissante. La porte moustiquaire grince ou claque, les moteurs des pick-up ronflent et préviennent de leurs arrivées plus ou moins attendues ou craintes.

Alors que les températures chutent, notre famille casse les congères, déblaye la neige ensevelissant ce passé toxique. Une fois le manteau ôté, la noirceur du dénouement fait frissonner devant l'hideuse vérité.
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Nous sommes dans les années 60 : pendant leur vingt ans de vie commune à Détroit, Célia Scott a observé son mari Arthur , se cacher derrière le lourd secret familial qui entoure la mort de sa soeur Ève.

Mais en1967 , les émeutes raciales l'effraient encore plus que son passé, il décide de retourner vivre dans la ferme familiale sur Bent Road, au fin fond de l'Arkansas, avec Célia et leurs trois enfants: Elaine, Daniel et Evie .

A Détroit , Célia appréhendait les bombes incendiaires , les tanks et les jeunes noirs qui interpellaient sa fille Evie aux jolies tresses blondes mais ici quel climat suspicieux !
Même si Les émeutes conséquentes aux mouvements des droits civiques mettaient certaines villes à feu et à sang!


Justement, une petite fille Julianne Robison disparaît peu après leur installation à Bent Road.
Le roman s'articule autour de cette disparition mais surtout sur l'histoire sombre de la famille Scott.
Pas une seule fois, durant toute leur vie ensemble , Arthur n'a emmené Célia dans sa ville natale et pour cause!
C'est là qu'adolescent il a perdu sa soeur aînée Ève, morte assassinée dans des circonstances qu'il a toujours refusé d'évoquer.
Ils retrouvent la Grand - mère Reesa , revêche et silencieuse , froide et rustre la soeur aînée d'Arthur : Ruth , douce , prématurément vieillie , maigre , effrayée par l'alcoolisme de son mari Ray , puant le bourbon constamment qui l'aurait épousée car elle ressemble à sa soeur Ève .
Floyd, le shérif soupçonne Ray , depuis vingt - cinq ans d'avoir quelque chose à y voir , il garde un oeil sur lui, il pense qu'il a fait du mal aussi à Julianne Robison.

Eh! Oui rien n'est simple chez les Scott. Je n'en dirai pas plus.
Tout au long du récit plane la disparition d'Eve. Elle imprègne les pages ,on en parle , on se pose des questions , ajoutez à cela l'atmosphère étouffante de cette ville puritaine où la religion et le poids des convenances alourdissent la climat.
C'est une lecture oppressante aux personnages fragiles ou tourmentés , mystérieux .
Plutôt un roman noir d'ambiance familiale , une chronique de vie avec des retours dans le passé , beaucoup de sujets contradictoires, le poids contraignant , étroit ,culpabilisant de la religion, celui des mensonges et des remords, des oublis volontaires ——les silences et les non- dits, avec ses erreurs——beaucoup plus qu'un simple thriller !

Entre pardon et résilience , solitude et compromis , meurtre considéré comme remède à la honte , refus d'émancipation , poids des convenances,responsabilités écrasantes de ceux qui ont vu mais n'ont rien dit ,malaise secret et délétère , le passé revient brutalement au visage des protagonistes.

La fin est inattendue , le suspense haletant , le climat de tension lourd et étouffant , sous- entendus et violence s'installent.
Plus un ouvrage noir familial , psychologique, tout en tension , prenant , qu'une oeuvre policière à mon sens !
Brent Road , un drôle d'endroit !
Je me suis quand même ennuyée à cause de l'écriture sans relief ,même si les chapitres s'articulent au mieux !
Trop long peut- être !
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États-Unis, années 60. Arthur quitte Detroit, effrayé par ce qu'il appelle la "violence" (et qui correspond en fait à la lutte des Noirs pour les droits civiques), et s'en retourne avec femme et enfants, sur ses terres natales, au Kansas.
Ça va être compliqué : pas pour Arthur, qui se coule aussitôt dans le moule du chef de famille (Celia, sa femme, le trouve "plus viril" au Kansas). Mais Celia, elle, regrette la ville et doit de plus affronter une belle-mère hostile. Daniel et Evie les deux plus jeunes enfants demeurent très isolés, sans amis. Les relations avec la tante Ruth et l'oncle Ray se compliquent. Un secret de famille pèse depuis des décennies. Chez des voisins, une petite fille disparaît…
Annoncé comme un roman policier, Bent Road est plutôt un drame psychologique je dirais, dans lequel le cerveau des protagonistes tourne en permanence à plein régime.
Il y a quelques maladresses, c'est un premier roman, mais dans l'ensemble l'ambiance oppressante de ce patelin du Midwest, le puritanisme religieux, les ragots, le conservatisme de la société sont bien rendus et assez captivants.

Traduit par Valérie Bourgeois.
Challenge USA : Un livre, un État (Kansas)
LC thématique de décembre 2022 : "Littérature étrangère"
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J'ai commencé ma lecture avec enthousiasme, persuadée de lire un roman noir comme je les aime, mais très vite mon esprit est allé se promener ailleurs, pas bon signe ça, donc j'ai été le rechercher (mon esprit) comme un gamin qu'on rattrape et qu'on tient par la main pour lui imposer le chemin à suivre. Concentrée j'ai repris ma lecture et paf me revoilà en flagrant délit de rêvasserie.

J'ai passé beaucoup de temps à recentrer mon attention, qui n'a pas cessé de s'échapper, mais ce fut peine perdue, tout simplement parce que je me suis ennuyée à la lecture de Bent Road. Je me suis contrainte à aller jusqu'à la fin mais je me demande si c'était une bonne idée. L'histoire ne m'a pas marqué et je commence déjà à oublier le nom des personnages, sans doute parce qu'ils m'ont semblé fades, caricaturaux et pas toujours crédibles notamment dans leur façon de réagir. J'ai mis du temps à les identifier et je les ai trouvés trop nombreux. Si leur histoire ne m'a pas intéressé c'est probablement parce que je ne me suis pas du tout attachée à eux, je ne me suis pas sentie concernée. Pourtant l'idée de départ était vraiment intéressante et aurait dû m'accrocher mais je crois que je n'ai tout simplement pas adhéré au style de l'auteur. Je me suis sentie engluée dans une histoire qui n'avançait pas avec des personnages pas du tout crédibles et la désagréable impression de m'être faite avoir. Un rythme trop lent, des descriptions qui laissent de marbre, une intrigue insipide, quant à l'étiquette de roman noir je ne suis pas convaincue, bref je n'ai rien trouvé à me mettre sous la dent et c'est frustrant. Ce n'est pas grave, je passe vite à autre chose. Pour tout dire j'hésite même à le laisser dans une boîte à lire, j'ai l'impression que ce ne serait pas sympa pour celui qui va se le récupérer. Pourtant certains ont aimé, il a même eu le prix Edgard Allan Poe... j'ai du passer à côté de quelque chose.
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Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
Elle a les yeux rouges de quelqu'un qui a pleuré, et ses cheveux sont tous emmêlés au sommet. A Détroit, ils ne l'étaient jamais. Avant qu'ils partent dans le Kansas, elle les coiffait en arrière tous les matins avec un peigne rose à long manche et vaporisait deux fois de la laque dessus. Elle portait toujours une robe, en général ses chaussures brun orangé aux talons de cinq centimètres - une hauteur confortable pour marcher, disait-elle. Elle se coupait les ongles et les polissait le dimanche matin, passait de la vaseline sur ses coudes tous les soirs et arrachait les poils épais qui poussaient entre ses sourcils. A la voir maintenant, debout dans ce couloir gris, Evie prend soudain conscience qu'elle ne fait plus rien de tout ça. Elle semble endormie et triste, un peu comme si elle était fatiguée d' être une maman au Kansas.
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A Détroit, Celia savait comment veiller sur ses enfants. Elle coupait les infos lorsqu'ils venaient prendre leur petit-déjeuner, fermait le portail à clé, les accompagnait à l'école. Mais ici, elle ne sait pas quoi fermer à clé. Ses peurs la suivent désormais jusque dans sa cuisine, se posent sur les marches de la galerie, la prennent par surprise à l'église. Au Kansas, elle ne sait plus comment veiller sur ses enfants.
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Floyd ( le shérif ) s'était assis à la table de sa cuisine, et, devant une cafetière à pression, elle avait appris que Julianne Robison n'était pas rentrée dîner chez elle la veille au soir. Mary Robison avait arpenté tout le quartier en l'appelant comme le font les mères lorsque leurs enfants s'éloignent trop. Elle était folle de rage au moment de téléphoner à Floyd, mais après qu'il avait sillonné la ville pendant deux heures et que la nuit était tombée, elle n'était plus aussi furieuse. Juste terrifiée.
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Evie voudrait demander à sa tante si elle aura un bébé bleu et si papa le mettra au four, comme ça a été le cas avec la petite soeur de Ian. Quand le papa de Ian a cru que sa fille était morte, il l'a fourrée là en attendant que le médecin puisse se déplacer. C'est ce que Ian a raconté. Et quand ils ont ouvert la porte, elle gigotait et respirait et était tout à fait vivante
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«  Au lever du jour ,le samedi matin, il neige encore, mais , parce que le vent qui a soufflé toute la nuit a cessé, les flocons tombent droit maintenant, en amas lourds et épais. Derrière la fenêtre de la cuisine, où l’érable scintille sous un manteau glacé, deux séries de traces de pneus fendent les dix centimètres de neige qui tapissent l’allée —- l’une qui s’éloigne et que la neige fraîche a déjà partiellement recouverte, et l’autre qui vient vers la maison en dessinant des sillons profonds ——-.où se distinguent encore les marques du pick- up de Jonathon. »
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