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EAN : 9782070337545
128 pages
Gallimard (14/09/2006)
3.29/5   43 notes
Résumé :
Ma mère est une femme en vert, intouchable, décevante, métamorphosable à l'infini, très froide et sachant, par la volonté, devenir très belle, sachant aussi ne pas le désirer. Ma mère, Rocco et Bella, où en sont-ils à présent? Je n'écrirai pas, eux non plus, jusqu'au jour où, peut-être, une lettre m'arrivera d'un lieu inconnu, accompagnée de photos d'inconnus qui se trouveront être mes proches à divers degrés - lettre dont, même si elle est signée "Maman ", je conte... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Difficile de faire le pitch de ce roman à la saveur onirique, l'histoire file entre les doigts de la compréhension, il est plus facile de parler d'univers ou d'ambiance. Cela semble même bien en être un, de roman (ou récit) d'ambiance. Il y a des femmes en vert qui le parcourent comme des présences spectrales et autant de point d'ancrage, elles se confondent ou se transforment au gré des chapitres. A en croire le titre il s'agit d'autoportrait en vert, peut-être est-il en creux ou en rêve. Il y a la copine de la narratrice qui épousera son père (à la narratrice), la mère à la fertilité tardive annonçant une nouvelle soeur par voie de carte postale, la copine Katia Depetiteville dont la narratrice n'est pas sûre que c'est bien elle, ou encore Jenny qui regrette son amour d'Ivan en le visitant dans son foyer, mais dont elle est divorcée le chapitre suivant. Et puis il y a la Garonne, débordante de remous.
Le plus surprenant au final, c'est que cet imbroglio est plaisant. Bizarrement plaisant. Envoûtant. Une écriture ensorcelante et majestueuse qui n'y est sûrement pas pour rien, et puis l'atmosphère, l'atmosphère... En débranchant le mental et en laissant dériver le cours du récit sur celui de la Garonne, on peut s'y laisser porter et l'apprécier, avec les belles photos souvent en double noir et blanc pour rajouter une pincée d'onirisme.
Bref, j'ai rien compris, et ça m'a plu.

« Je n'ai jamais rencontré cette autre femme en vert, la quatrième ou cinquième, dont la présence dans mes légendes personnelles éclipse par sa lumière certaines de ses voisines à la réalité mieux prouvée. Je ne suis même pas sûre qu'il s'agisse d'une femme vêtue de vert. Au fond, peu importe. Elle n'en est pas moins une pure allégorie de femme verte. »
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Autoportrait en vert est une sorte d' anti-mémoire. Se déroulant dans les années 2000 à 3000, sautant indifféremment d'avant en arrière, c'est l'un des livres français les plus oniriques.

Alors qu'il est censé être un livre de souvenirs personnel, Autoportrait en vert se lit beaucoup plus comme un morceau de fiction surréaliste. Cela commence par la Garonne, qui traverse une petite ville dans laquelle vit NDiaye.
La rivière monte et est sur le point de sortir de son lit, menaçant d'inonder la ville. La façon dont NDiaye le dépeint donne l'impression que cette inondation est fatale ; que la rivière était destinée à faire cela. Sa peinture de l'événement est mystique. Cette approche du destin et de la destinée nous transporte, nous lecteurs, tout au long du livre. NDiaye se compare constamment à tout son entourage, même à La Garonne.

Au début du livre, Marie conduit avec ses enfants et elle voit une femme dans un jardin; la femme est habillée tout en vert et la regarde fixement. Quand Marie demande à ses enfants ce qu'ils voient, ils ne voient pas la femme en vert. Ce surréalisme étrange continue de se développer tout au long du livre. C'est surréaliste mais ça vous parle. Il encourage l'interprétation et la connexion émotionnelle. Chaque fois que Marie rencontre une femme qui est en vert, cette femme représente quelque chose que Marie n'aime pas d'elle-même et de sa propre vie.

Il s'agit d'une exploration profondément personnelle de la vulnérabilité, des échecs et des peurs personnels, et de la façon dont notre propre compréhension de nous-mêmes affecte nos relations avec les personnes que nous cotoyons.
Lien : http://holophernes.over-blog..
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Sous la façade rose bonbon de ce roman, qui n'a rien de fleuve, moins de cent pages clefs en mains, se cachent de mystérieuses femmes en vert, fluctuantes,changeantes, mouvantes comme cette Garonne, dont la vie n'est pas un long fleuve tranquille et dont les imprévisibles crues dévastent tout sur leur passage.
Marie Ndiaye, auteur sénégalaise dont l'écriture a été couronnée du Prix Goncourt général 2009 pour Trois femmes puissantes et du Prix Fémina 2001 pour Rosie Carpe, revient et repart inlassablement dans ses chapitres entre présent et passé,ressasse ses mots, éternelle litanie tourbillonnante prise entre deux rives ambigues, nommées confiance et méfiance.
J'avoue m'être un peu noyée entre short printanier-lascif, belle-mère-ex-amie dont le bonheur conjugal d'aujourd'hui peut tout engloutir demain, Jenny-la douce-à la "dureté contrainte"....entre tout ce va-et-vient de femmes vertes...comme cette mère, "métamorphosable à l'infini".
Heureusement je me suis raccrochée, dispersés ça et là, aux superbes photos en noir et blanc intensément poétiques (de Julie Ganzin pour la plupart), comme celle de la page 25, où la femme tête baissée, mains comme liées, tresse presqu'enracinée se fond dans le paysage pour y plonger, alors que si l'on retourne l'image, on s'aperçoit qu'elle implore le ciel.
Du grand art!
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Des femmes tout en vert (vêtements, yeux...) se croisent et perturbent l'auteur : sa meilleure amie devenue sa belle-mère, sa mère métamorphosée en femme d'un jeune délinquant.
Malgré tout cela, elle reste droit dans ses godasses, dans sa vie avec ses cinq petits : chapeau !
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Un livre curieux, inhabituel dans sa construction, son ambiance. Une femme croise dans sa vie des femmes vêtues de vert. Ces femmes la portent, la soutiennent, la construisent et ne sont parfois que des fantômes. On garde des images, des personnalités de ce roman, tout est un peu flou, onirique, curieux, mais agréable à lire, même si cela peut surprendre, et sortir des codes habituels.
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Je reconnais l'écriture de ma mère : les points sur les i sont des cercles disproportionnés, chaque phrase contient plusieurs fautes inattendues, d'une certaine façon personnelles, originales.
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Elle se dit qu'elle connaît trop bien tout cela. Ces pauvres gens aux paupières humides sont ses proches. Elle en éprouve une sorte de dégoût, d'exaspération impuissante. Elle voudrait que ces gens qui sont ses proches indéniablement et la considèrent comme telle s'évaporent par miracle, sans conscience ni douleur, et la laissent seule et libre de ce genre de liens.
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Elle a oublié qu'elle est une femme perdue, solitaire et délaisséeque personne nulle part ne manifeste le moindre besoin d'elle,qu'elle a été loyale envers sa profession et que cette profession l'a rejetée sans égards-tout celà, que ressassent les deux vieux,elle l'a oublié,aussi n'en ressent-elle plus de honte.
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Elle ne regrette pas ce qui a été mais ce qui aurait dû, ce qui aurait pu être si elle avait,à l'époque,fait un autre choix qu'elle a fait,la voie du malheur.Certes,elle ne dit rien de tout celà.Je le devine à sa dureté contrainte.
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Ce à quoi elle pense, la croyance en l'infinité des possibilités,l'illusion qu'on peut toujours et toujours se refaire, que toute trace dure un peu puis finit par disparaître, celà, nous ne l'avons plus.
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Videos de Marie NDiaye (30) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Marie NDiaye
Le réel, dans l'oeuvre de Marie NDiaye, est bien souvent teinté d'étrangeté. le fantastique y affleure dans des univers réalistes, parfois triviaux ; comme si ces effets de dissonance, en s'immisçant dans le quotidien, offraient une meilleure compréhension du monde et le rendaient plus intelligible. Explorant des lieux de marginalité, ses romans arpentent des territoires ambivalents, en tension, où les personnages pourtant ancrés dans l'ordinaire vacillent parfois vers la folie. Évoluant dans une atmosphère cruelle, sur le seuil d'univers heurtés où l'équivoque s'impose, ils ne cessent de questionner leur appartenance, se confrontent à la métamorphose, à l'étrangeté du lien familial et aux déplacements incessants. Dans ce grand entretien, l'autrice évoquera l'évolution de son écriture tout au long de son parcours d'écrivaine majeure de la littérature contemporaine, qui a également investi le théâtre comme lieu d'exploration de la cruauté et de l'ambivalence humaines.
Marie NDiaye est l'autrice d'une oeuvre prolifique depuis la parution, en 1985, de son premier roman à l'âge de dix-sept ans (Quant au riche avenir, Minuit). Elle a obtenu le prix Fémina en 2001 pour Rosie Carpe, et le prix Goncourt en 2009 pour Trois femmes puissantes. En 2012, elle se voit décerner le Grand Prix du théâtre de l'Académie française, après avoir écrit de nombreuses pièces de théâtre dont Papa doit manger, qui est entrée au répertoire de la Comédie-Française en 2003.
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