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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Paru en 1997, ce recueil commémore les 100 ans de Dracula (publié en 1897 pour ceux qui ne seraient pas doués en calcul mental). Avant que le genre ne devienne un sujet de rigolade plein de vampires décérébrés qui brillent au soleil, le nosferatu était un sujet sérieux.
Goethe, Polidori, Gautier, Crawford, Stoker (qui s'autocélèbre semble-t-il), Askew, Ray et Lovecraft, de quoi succomber à la nostalgie des vampires qui avaient la classe ou les crocs plutôt que des amourettes de lycéens.
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En 1997, le genre fantastique a célébré les cent ans d'un monstre sacré, celui qui figure tout de suite dans nos esprits quand on mentionne le nom et l'apparence du vampire : Dracula le comte transylvanien. Il a eu ses inspirateurs tout comme il a ses descendants littéraires et c'est que propose cette sympathique anthologie consacré au mythe du vampire, avec de grands noms comme Goethe, Gautier, Polidori, Ray où encore Lovecraft, rappelant que beaucoup des grands maîtres de la littérature dit de l'imaginaire ont une fois dans leur parcours ont été mordus au cou par cette fascinante créature dont ils écrivent leurs versions, parfois singulières.
Le recueil débute avec le long poème de Goethe, La Fiancée de Corinthe rédigé en 1797, qui est une des premières histoires littéraires sur le vampire, bien que la trame de base provient d'un livre relatant les contes fantomatiques antique du romain Phlégon. Un jeune homme reçoit dans sa chambre une sombre sa fiancée. Mais celle-ci est supposée être morte... ici le vampire est plus proche d'un spectre que d'un démon, et est féminine, inaugurant le thème de la femme-vampire si prédominant au siècle suivant qu'est le XIX, avec sa connotation érotique, qui est ici bien marquée et ce dans une époque où la sensualité est vue comme taboue. La vampire conserve encore les traditions folkloriques issus des Balkans qui lui sont rattachées, celle d'une morte-vivante revenant du tombeau pour assouvir sa soif auprès de son être aimé. Une belle nouvelle romantique et poétique sur l'amour plus fort que la mort et l'érotisme.
Puis on continue avec le véritable récit qui voit naître notre vampire moderne tel qu'on connait, le Vampire de Polidori (oui le titre n'est guère original mais en son temps il devait faire l'effet) paru en 1819. Un noble anglais devient ami avec un étrange lord du nom de Ruthven et doute peu à peu de sa nature... l'ancêtre de Dracula se manifeste avec sa pâleur morbide, son charme vénéneux et la séduction irrésistible sur ses pairs, et bien que de nos jours l'intrigue est vite prévisible, on ne peut que frémir cependant à la perversité de ce vampire, double démoniaque de Lord Byron que détestait copieusement Polidori, et qui parvient à se fondre dans une société élégante mais superficielle.
La Morte Amoureuse de Théophile Gautier datant de 1836 exploite à nouveau mais avec plus de flamboyance le thème de la femme vampire avec l'amour puissant mais dangereux que voue Clarimonde le frêle prêtre Romualt, une romance interdite et sulfureuse alliant Eros et Thanatos, et qui montre pour la première fois une vampire " humaine" tant Clarimonde n'est pas un monstre assoiffée de sang mais une femme morte sentimentale ne songeant point à faire du mal à Romual. Bien que d'un ton très misogyne (la morale étant que les femmes sont des êtres malsains dans l'amour), il y a tout de même une certaine célébration de la féminité le tout dans une atmosphère très picturale où les couleurs abondent. Avec un style raffiné, Théophile Gautier nous convie à suivre une jolie mais tragique passion défiant la morale et les lois naturelles entre les vivants et les morts et qui va bien inspirer des relations amoureuses vampiriques dans les romances fantastiques à venir...
Car la vie est dans le sang de Francis Marion Crawford parut en 1880 est une histoire bien curieuse, très gothique autour d'une tour hantée par une apparition troublante... ici le vampire est proche du fantôme et est guère matériel. Bien que j'ai été ennuyée par le rythme lent et les longues disgressions de la nouvelle, celle-ci est toutefois plaisante par l'atmosphère angoissante et le cadre typiquement mélancolique.
Au milieu de ce florilège arrive enfin notre iconique vampire des Carpathes avec la longue nouvelle de Bram Stoker intitulée l'Invité de Dracula de 1897 mais publié en 1914 qui est une préparation du futur roman incontournable du genre vampirique. le notaire londonien Jonathan Harker est en voyage à Munich et se rend dans un village abandonné lors de la nuit de la Walpurgis, où il sera témoin de phénomènes plus qu'anormaux... Une nouvelle importante puisqu'elle jette ses premiers fondements de l'ouvrage vampirique majeur, où surgissent le héros Jonathan et surtout notre vampire Dracula dont la venue inattendue annonce les déboires qu'il va faire subir au protagoniste. Elle devait être le premier chapitre de l'ouvrage mais fut retiré par les éditeurs et il faudra attendre plus de vingt ans pour que les lecteurs puissent découvrir ce qui apparait comme la base d'un chef d'oeuvre du fantastique. Brève et efficace, elle insuffle la peur et l'incertain qui seront prégnant dans le roman par la suite. Un avant-gout délicieux de l'oeuvre de Stoker que les novices n'ayant pas encore lu son ouvrage pourront justement découvrir après avoir lu cette nouvelle.
Nous entrons dans le XXeme siècle justement avec dans la même année que la parution du premier chapitre avorté de Dracula, cette histoire de Claude Askew, Aylmer Vance et le Vampire où un sportif voit sa santé s'amoindrir depuis qu'il a épousé une splendide femme mais à l'ascendance réputé maléfique et appelle à l'aide deux amis qui vont vite découvrir l'origine de son mal... si cela commence comme un roman à la Sherlock Holmes avec une enquête minutieuse et le fait que le narrateur soit plutôt l'ami de la victime, il n'en est rien dans cette belle surprise littéraire où le vampirisme provient des sombres légendes de l'Ecosse et est une malédiction familiale mais l'écriture est hélas guère passionnante, et parfois ennuyante.
Le Gardien du cimetière publié en 1919 et écrit par Jean Ray connu pour son roman Malpertuis considéré comme une des perles du fantastique français et a bien de l'originalité. Un type est embauché pour garder le cimetière de Saint-Guitton et particulièrement la tombe d'une défunte riche comtesse. Or, il apprend que tous les gardiens mortuaire avant lui ont trouvé la mort peu de temps après leur emploi... que serait la source de tous ces trépas soudains ? Voilà une nouvelle bien flippante où si l'on se doute vite de qui est responsable de ces décès, on ne peut qu'être admiratif de son stratagème très élaboré et sortant de l'ordinaire. le vampirisme ici perd bien sa beauté et ses charmes, étant qu'un cadavre hideux et effrayant. Assurément une histoire incroyable qui m'a bien terrorisé et on tremble pour la survie du héros. Bravo Jean Ray !
Et on conclut par un morceau du père littéraire de Cthulhu et des Dieux Anciens, je veux parler de Lovecraft qui s'attaque au vampire dans La Maison maudite de 1928. le neveu du docteur Whipple décide de se rendre dans une maison de Providence réputé maudite. Il n'est pas prêt à ce qu'il s'attend à trouver à l'intérieur des murs délabrés de l'édifice... Lovecraft oublie un instant ses divinités mais pas son ambiance horrifique et visqueuse où le mal est suintant et viscéral et le vampire est très loin du démon glacial et pourvu de canines, mais je vous laisse la surprise de le découvrir... la science se mêle au fantastique et la manifestation paranormale est analysé tel un phénomène scientifique, avec des références à Edgar Allan Poe influenceur de Lovecraft. Une nouvelle bien corsetée et parfois peu évidente à suivre et qui n'est pas de mes préférées, mais qui permet d'apprécier une fois de plus le talent de Lovecraft.
Une anthologie assez agréable sur le vampire et qui nous montre que sa figure n'a cessé d'évoluer et continuera de l'être pour notre grand plaisir. Décidément il n'est pas prêt de nous quitter cet être de la nuit !
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