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4,37

sur 1122 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Le très bon 1er chapitre nous immerge d'emblée dans un univers sombre et désespéré au sens propre comme au sens figuré (univers que le personnage principal n'aura de cesse de détruire, comme Paul Atréides dans "Dune"). Et avec le recul, ce 1er tome de Mistborn ressemble fort à un remake fantasy de "V pour Vendetta". Kelsier, transfiguré par son martyr, à la fois fantasque et tourmenté, combat seul contre tous un système totalitaire auquel tout le monde s'est résigné.
N'y-t-il que lui pour résister au vil oppresseur ? Que nenni, mais c'est bien le seul à croire en une possible libération. Mais Vin l'adolescente, qui alterne séances de level-up et atermoiements de midinette, n'arrive pas à la cheville d'Ivy. Fin du rêve…

Ne revenons pas sur le duo Kelsier / Dockson et leurs équipiers, qui rappelle le duo Locke Lamora / Jean Tannen et leurs amis, qui rappelait le duo Georges Clooney / Brad Pitt et leurs camarades, qui reprenait les rôles de Frank Sinatra / Dean Martin et leurs compères du Rat Pack… Mais on peut regretter que nombre de personnages potentiellement très intéressants ou à défaut très sympas ne soient qu'esquissés alors qu'on subi l'impératif de besoin de mettre en avant une héroïne adolescente (censée amener un lectorat adolescent ?).

Ne revenons pas sur les références aux kung-fu movies : les lignes bleues de l'allomancie remplacent les lignes vertes de 0 et de 1 de la Matrice, et les tractions / répulsions allomantiques remplacent les câbles du cinéma HK… Mais cela fait plaisir de voir des auteurs de chorégraphier leurs scènes d'action pour rendre leurs récits immersifs et donc captivants. Dommage que l'auteur abuse quelque peu de la ficelle au point de rendre parfois ses combats illisibles, et pire encore répétitifs.

Et je vous laisse le plaisir de la découverte concernant le très réjouissant système de magie : l'allomancie et la ferrochimie. Simples, cohérentes, efficaces et fascinantes… On se surprend presque à trouver tout cela très naturel !

Un autre point fort du roman c'est de dépeindre une révolution et donc de développer des thèmes sociopolitiques de bon aloi. La tyrannie du Seigneur-Maître s'appuie sur des aristocraties collaboratrices bouffies d'orgueil pour asservir les masses laborieuses. On s'inspire plus volontiers des luttes des classes du XIXe siècle que du médiéval fantastique, même si aux niveaux économiques et technologiques on doit naviguer quelque part entre la Renaissance et le XVIIIe siècle. En tournant les pages, on peut revoir "Les Misérables" de Victor Hugo, "Le Germinal de Zola", "Les Mystères de Paris" d'Eugène Sue… Mais avec l'économie de plantation et les problèmes de métissage l'auteur doit davantage se référer aux États-Unis esclavagistes.

Toutefois 3 bémols viennent ternir une chouette histoire et un fort bel ensemble :
- un vraie hétérogénéité de rythme (défaut constant dans tout le cycle et dans tous les livres de l'auteur : un truc vraiment très pénible)
On papote, on magouille mais finalement on agit très peu, du coup s'installe une routine avec le schéma préparatifs / palabres / mission d'espionnage / boulette / cata / rattrapage de la cata avant d'enchainer sur un autre cycle du même acabit.
Bref les 500 premières pages contrastent avec les 100 dernières truffées de twists, de révélations et de nouvelles interrogations.
- le personnage de Vin, qui fait ici office d'héroïne adolescente douée de grands pouvoirs latents qui ne demandent qu'à se révéler… On ne connaît que trop bien la chanson.
- c'est ballot de développer tout un univers pour quasiment le laisser quasiment de côté : on nous tease avec un univers post-apocalyptique où domine un soleil rouge caché par les pluies de cendres diurnes… on nous tease avec un cadre urbain où dominent des palais-cathédrales aux tours gothiques masquées par les brumes nocturnes... Mais on ne va pas plus loin ! Cela pourrait se justifier par les personnages underground, mais c'est un défaut récurrent à tous ses livres.

On peut aussi faire de nombreux parallèles entre l'Empire Ultime et le "Dune" de Franck Herbert : le Seigneur Maître = l'Empereur Dieu, Les Grandes Maisons = le Landsraad, l'atium = l'épice, les Ferrisiens = les mentats, le programme de reproduction = le Bene Gesserit, les Kandras = les golems teilaxu, et je ne parle même pas des citations de début de chapitre qui ressemble beaucoup aux mémoires de l'Empereur-Dieu !!!

Si on creuse, on pourrait découvrir qu'il s'agit d'un efficace attrape-tout ("Matrix", "V pour Vendetta", "Dune"...) Mais il ne faut pas bouder son plaisir, l'ensemble est de fort belle facture.
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Après un peu d'hésitation me voilà lancée à la découverte de la conséquente trilogie de Brandon Sanderson, auteur américain qui bénéficie aujourd'hui d'une excellente réputation dans le monde des littératures de l'imaginaire (au point que ce monsieur s'est récemment vu confier la lourde tâche de terminer le cycle « La roue du temps » de feu Robert Jordan, rien que ça!). Premier constat après la lecture de ce premier tome de « Fils-des-brumes » : tous les éloges qu'a pu recevoir l'auteur sont parfaitement justifiés. Cela faisait bien longtemps qu'une série de fantasy ne m'avait pas autant enthousiasmée et transportée au point de ne pouvoir lâcher le roman des heures durant. Dès les premières pages, c'est un véritable plaisir de se laisser embarquer dans l'univers de Sanderson, monde en pleine dégénérescence régi par un roi immortel et dans lequel le peuple skaa se voit forcé de subir depuis des siècles la tyrannie des nobles. C'est dans ces circonstances qu'un homme va mettre au point le projet fou de renverser l'Empire Ultime en montant le casse du siècle en compagnie d'une bande de voleurs tous experts en leur domaine. Au programme : intrigues de cours, machinations politiques, combats d'allomancie, amitié, trahison..., bref, pas de quoi s'ennuyer !

Souvent présenté comme un Ocean's Eleven version fantasy, ce premier volume de plus de 900 pages réunit tous les ingrédients idéaux pour faire un roman d'aventure palpitant. L'univers, tout d'abord, séduit rapidement par sa simplicité et son originalité, bien que l'auteur ne nous en donne ici qu'un petit aperçu puisque l'essentiel de l'action se déroule pour ce premier tome dans la captivante ville de Luthadel. le système de « magie » élaboré est également l'un des principaux points forts du roman dans lequel le lecteur se familiarise très vite avec l'allomancie, pouvoir héréditaire impliquant la combustion de métaux afin d'acquérir des pouvoirs particuliers (l'étain pour affiner ses sens, le laiton pour apaiser les émotions...) dont B. Sanderson nous détaille par le menu le fonctionnement sans jamais ennuyer le lecteur qui découvre avec fascination ce système ingénieux et parfaitement cohérent. Les personnages, enfin, tirent eux-aussi sans mal leur épingle du jeu, qu'il s'agisse de Kelsier, voleur de génie charismatique, de Vin, jeune fille débrouillarde et attachante, sans parler de Brise, Ham, Sazed..., autant de personnages que vous ne risquez pas d'oublier de si tôt.

Avec ce premier tome des « Fils-des-brumes », Brandon Sanderson frappe très fort et nous offre un roman d'une qualité rare et qui n'est pas sans rappeler par certains côtés l'exceptionnel « Salauds Gentilshommes » de Scott Lynch (qui compte d'ailleurs parmi les amis de l'auteur). Me voilà conquise, sans réserve aucune. Lisez-le !
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J'ai ce roman dans ma pal depuis de nombreuses années. Malgré qu'il m'intéressait lors de son achat, il s'est enterré dans ma pal du fait de son épaisseur. Il aura fallu qu'un youtubeur le mette en ligne pour que je m'y lance enfin, et peut-être la trilogie complète par la même occasion.

L'histoire se laisse écouter. À part quelques évènements notoires, il ne se passe pas grand-chose. Il y est plutôt question d'apprentissage à la magie, de recrutement et formation d'une armée, et d'espionnage des nobles de ce monde. Heureusement, quelques éléments m'ont intrigué et maintenu mon attention sur cette histoire : certains passages d'un journal intime (semble-t-il), l'allomancie et ses différentes utilisations, et le fonctionnement de cet étrange monde où la cendre et les brumes sont omniprésentes… Parmi les passages qui m'ont le moins intéressés et particulièrement ennuyés concernaient l'aspect sociopolitique de ce monde. J'ai fini par n'écouter ces passages que d'une oreille, ça n'a jamais été mes parties préférées. D'autant plus que je finissais par mélanger les différentes familles nobles entre elles. Ayant découvert cet auteur avec Alcatraz, je m'attendais à trouver un monde plus abouti que ça. On a les fondations d'un monde potentiellement intéressant mais sans plus… C'est un peu frustrant d'autant plus qu'Alcatraz avait un monde bien plus riche et mieux exploité que celui-ci alors qu'il ne s'agissait que de littérature jeunesse. Il faut malgré tout attendre les 100 ou 200 dernières pages pour que l'histoire bouge enfin et ressemble un tant soit peu au résumé de ce 1er tome. C'est un peu long… Par ailleurs, les scènes de combats sont sympas à écouter au début, mais cela devient vite un peu redondant quand on avance dans la lecture voire complètement embrouillées. Elles font penser aux combats aériens de certains films asiatiques comme « Tigre et Dragon ». Il y a malgré tout quelques points positifs à ce premier tome comme l'entraide de l'équipe autour de Vin, les différentes personnalités facilement reconnaissables et leurs histoires communes. J'ai fini par me prendre d'affection pour Vin, même si elle fait la midinette de temps en temps, elle m'a parue moins cruche que d'autres sachant qu'elle a toujours vécue dans la rue. Ses nouveaux amis lui apprendront beaucoup de choses qui la feront grandir au fur et à mesure de l'histoire.

Comme vous l'aurez compris, ce 1er tome a été un peu décevant par rapport à la première série lue de cet auteur. Ça reste quand même une bonne lecture dont je suis curieuse de connaître la suite. Certaines questions sont restées sans réponse et je veux voir comment l'auteur va faire évoluer son histoire et son monde. Je profite également que le second tome soit déjà mis à disposition par le youtubeur. Je vous conseille néanmoins de le découvrir pour vous en faire votre propre avis.

Sur ce, bonnes lectures à vous :-)
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Bienvenue à Luthadel, capitale dans laquelle siège le Seigneur Maître entouré de ses Grands Inquisiteurs. Ces sympathiques personnages gèrent de mains de fer l'utilisation de l'Allomancie, magie réservée aux nobles, et traquent sans relâche les bâtards qui l'utilisent à des fins pas toujours autorisées.
Dans ce monde où la population subit un joug millénaire sans la moindre velléité de révolte, grandit Vin au sein d'un clan de voleurs. Lorsque Kelsier fait irruption dans sa vie, après un casse qui a failli la conduire à la catastrophe, elle se découvre des talents d'allomancienne.
A vrai dire, les 900 pages de ce roman, d'intrigue assez classique, se dévorent sans trop de peine. Brandon Sanderson maîtrise bien les recettes pour concocter une brochette de personnages savoureux. Parmi eux, je retiendrai Sazed, dans le rôle du mentor raisonnable, Kelsier, dans le rôle du mentor déraisonnable, et leurs acolytes plus secondaires qui apportent légèreté et humour dans la vie de Vin. Un petit air de déjà-vu, mais pas désagréable.
L'atmosphère délétère de ce monde oppressant est très prégnante. Elle évoque de bien sombres époques -notamment, en ouverture, le sud ségrégationniste. Les scènes d'action utilisant la magie sont vivantes, très visuelles, et donnent du tempo au roman, tandis que la tension latente est portée par des scènes plus lentes, notamment celles qui voient Vin tenter d'infiltrer les soirées organisées par les grandes familles nobles.
Jusqu'au bout, l'entreprise sans grand espoir lancée par le petit groupe m'a tenue en haleine. Et le final, bien qu'ouvert, n'appelle pas forcément de suite : je me demande comment l'auteur tire son épingle du jeu pour la suite .
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J'ai longuement hésité avant de choisir la note que j'accorderai à ce livre. Finalement, je lui ai mis non pas cinq, mais quatre étoiles – pour la simple et bonne raison que L'Empire Ultime est absolument génial, mais qu'il y a quelques petites choses dont il faut qu'on discute…

Je vais commencer par parler de ce que j'aime ; et en tout premier, c'est l'univers.
Imaginez un monde recouvert de cendres où les plantes sont une denrée rare et précieuse, difficile à protéger. Où chaque nuit est envahie par une brume quasi surnaturelle par sa consistance. Où la féodalité est profondément ancrée dans les mentalités. Où un soleil rouge éclaire difficilement la terre. Voilà le cadre de Fils-des-Brumes : un écosystème affaibli où les hommes survivent comme ils peuvent – à l'exception de la noblesse, à l'abri derrière sa richesse.
J'ai adoré l'ambiance de cet univers sur le déclin, à la fois si sombre et si exaltante. Non seulement les hommes ne connaissent pas les fleurs ni les fruits, mais l'idée même d'une végétation verte les stupéfait. Les arbres sont marrons, les champs sont souvent recouverts d'une cendre étouffante pour les plantes, et si les hommes ne s'en occupaient pas, les pousses mourraient rapidement. Vivre est une lutte de chaque instant.
La société est aussi très intéressante à découvrir. Les clivages y sont extrêmement forts : jamais un skaa ne pourra devenir noble, et vice-versa. Ce sont presque deux races distinctes, comme les chiens et les loups. Les injustices et l'oppression sont des piliers de l'autorité, à tel point que les skaa sont devenus moins importants que des animaux. En plus de ces deux classes sociales, il y a aussi les obligateurs, qui auraient peut-être eu la place de prêtres dans notre France médiévale. Ils sont les yeux et les oreilles du Seigneur Maître, ratifient les documents, contrôlent les transports maritimes et terrestres, le commerce, mais aussi les bals et les fêtes de la noblesse. Et au-dessus d'eux, il y a les Inquisiteurs d'Acier, dont le nom fait trembler tout être humain. On les dit immortels, on prétend qu'ils maitrisent l'allomancie aussi bien que des Fils-des-Brumes, et personne ne sait comment ils sont recrutés et formés. Ils font partie intégrante du mystère de cette série.
Et enfin, la magie de ce monde est fascinante et originale. Elle se base sur la consommation de métaux, qui donne diverses propriétés aux personnes qui peuvent les avaler. Brandon Sanderson a préféré nous la faire découvrir petit à petit, en même temps que Vin, et on apprend les règles les unes après les autres.

Le deuxième point qui m'a le plus plu est les personnages, qui sont très travaillés et dont aucun n'est vraiment manichéen. Vin, par exemple, va beaucoup évoluer au cours de ses expériences et de son apprentissage. Elle va faire la découverte de diverses facettes de sa personnalité à cause de ce qu'elle va vivre. Je me suis beaucoup attachée à elle car elle est touchante. Kelsier, pourtant le mentor de l'héroïne (et donc modèle à suivre), se révèle avoir plusieurs défauts qui le rendent humain : son orgueil, son besoin d'être admiré… Ham, gros dur baraqué, est en fait un philosophe en herbe qui a un besoin vital de tout remettre en question, et j'ai adoré ses réflexions – même si les autres protagonistes ne les comprennent pas et/ou n'en ont rien à faire.
Le mieux, c'est que j'ai ressenti un profond attachement pour certains personnages, et une haine viscérale pour d'autres. Ça faisait longtemps que je n'avais pas été si investie émotionnellement parlant dans un roman ! Mon préféré, c'est Elend. Son anticonformiste le rend irrésistible et son goût de la lecture me le rend plus proche. Sa relation avec Vin est aussi sacrément crédible ! Les piques qu'ils s'envoient sont très drôles et bien divertissantes (ces deux-là sont explosifs !). Celle que j'ai haïe, méprisée, détestée n'est autre que Shan. Pourquoi (au nom du Ciel, pourquoi ??) Vin ne laisse-t-elle pas sa mission de côté deux secondes pour la remettre à sa place ? J'en ai rêvé, je l'ai espéré, et je suis frustrée.
Mais finalement, le personnage le plus intéressant de cette série est le Seigneur Maître. C'est un tyran immortel et invincible, apparemment sans défaut. Cependant, il n'a pas toujours été comme cela, et l'auteur joue beaucoup dessus – et ce dès le début. le plus amusant, c'est qu'il est très souvent au centre des conversations : les protagonistes tentent de l'analyser, d'anticiper ses réactions et de le cerner. Pourtant, jamais ils ne croisent sa route et jamais ils ne l'ont rencontré (à l'exception de Kelsier). Pendant la grande majorité du récit, nous ne savons pas quel genre de personne il est, ni même à quoi il ressemble. Un grand mystère plane autour de cet homme (si c'en est bien un) : que cache-t-il ? Qui est-il ? Pourquoi est-il ainsi ?
Il est considéré comme le Fragment d'Éternité, une part de Dieu qui serait en droit de gouverner les hommes. Par cette notion, Brandon Sanderson introduit la problématique de la religion. Tout culte est interdit (outre celui du Seigneur Maître), mais y-a-t-il une vérité derrière cette religion obligatoire ? le Seigneur Maître est-il vraiment une partie de Dieu ? Par conséquent, l'ordre qu'il a établi est-il le bon, le juste ordre voulu par Dieu lui-même ? Et donc, est-il légitime de chercher à le renverser ? (Merci à Ham pour toutes ces réflexions^^).

Et voilà donc le troisième point que j'ai apprécié dans cette série : les problématiques. L'auteur aborde des problèmes de société, de religion, d'argent, de morale… Qu'est-ce que l'argent, sinon une représentation physique de l'effort de quelqu'un ? Qu'est-ce qui nous dit que ce qu'on fait est juste ? À plusieurs reprises, je n'ai pas pu m'empêcher de faire le lien entre le culte du Seigneur Maître et la religion catholique. Ses « prêtres » oppriment et contrôlent la population (et parallèlement, l'Église était extrêmement puissante au Moyen Âge, directement liée à la royauté), il a écrasé toute les autres religions en accédant au pouvoir, les rendant illégales (comme les catholiques l'ont fait avec moult peuplades, notamment les Aztèques).
Ces réflexions sont rafraichissantes en fantasy parce qu'elles sont trop rares, selon moi. Des personnages qui suivent leur instinct et agissent sans réfléchir n'ont aucun intérêt. Qui ne se remet pas en question, ici-bas ? Qui, étant investi d'un grand pouvoir, ne se sentirait pas le besoin de songer aux notions de destin, de devoirs et de justice ?

Venons-en maintenant à ce que j'ai moins apprécié.
Pour commencer : la carte. Elle est très petite et pas assez visible, et les Dominats m'ont embêtée. Ne rigolez pas, mais ça m'a vraiment perturbée (je penchais le livre pour la regarder). Anecdote : j'ai eu beau chercher, je n'ai pas trouvé beaucoup de fleuves (il y en a seulement deux : le Channerel et le Seran).
L'écriture est très fluide, mais les descriptions des combats sont plutôt compliquées car très détaillées. J'ai souvent eu du mal à les lire, car je n'arrivais pas très bien à me représenter les scènes. C'est pareil pour les déplacements avec Poussées et Tractions. Je pense que l'auteur aurait gagné à laisser un peu de flou, pour ne pas nous embrouiller.

Mais comme ce ne sont que des détails de peu d'importance, je retiendrai essentiellement de cette lecture le plaisir que j'ai pris à suivre les aventures de Vin, de Kelsier, et de toute la bande. Je retiendrai aussi l'épais mystère qui me donne envie d'avancer encore plus vite pour connaître la fin (et dire que deux milles pages m'en séparent encore...).
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Kell – un rebelle charismatique et vif d'esprit – décide de monter un gros coup avec sa bande de voleurs, un coup à peine imaginable, son commanditaire : le chef de la rébellion skaa (le peuple opprimé de l'Empire Ultime). Pour accomplir cette mission, son plan est simple :

semer la zizanie dans la structure politico-économique de la capitale, et par conséquent dans le reste de l'Empire qui dépend étroitement du pouvoir centralisateur.
obtenir des renseignements en infiltrant diverses strates administratives et politiques grâce à un de ses comparses qui passe aisément pour un noble.

Son objectif est impossible : voler l'atium, un métal précieux et rare, base du pouvoir du Seigneur Maître.

A cette fin, il fait la rencontre de Vin, une jeune femme très particulière, dotée de pouvoirs similaires aux siens, les Fils-des-Brumes. Une forme de magie qui leur permettent d'interagir avec les métaux.

Cette trilogie touche à plusieurs univers : la fantasy, les « films de voleurs », les films « asiatiques »… En effet, ce roman très visuel est un savant mélange d'ingrédients qui nous offre une saveur particulière dès l'entrée en matière.
Malgré une approche très classique dans le monde de la fantasy puisque le but de nos héros consiste à lutter contre le tyran et à le faire chuter de son trône; l'univers de l'Empire diffère de ce que j'ai pu lire jusqu'à présent. Ses contrées sont soumises à un climat capricieux, l'Empire est touchés pas des des pluies de cendre très mystérieuses qui donnent une touche légèrement lugubre et particulière aux romans. Original, ce tome l'est aussi par la mise en oeuvre de ses magies des métaux (mais je n'en dirai pas plus sur le sujet).
La trame elle-même réserve des surprises, les combats sont bien décris et rendraient vert de jalousie les meilleurs ninjas du monde, le plan pour le vol est astucieux, le rythme est enlevé et cette première partie s'achève sur une fin qui ne déçoit pas. Et, car cela mérite d'être dit, le traduction est très bonne.



Cependant, tout n'est pas parfait. En effet, exceptions faites des deux personnages principaux, les autres manquent de profondeurs, de relief et sont à la limite du caricatural. Il y a également quelques longueurs (surtout au début) et un ou deux points de la trame qui nuisent à l'ensemble qui apparaissent comme des ficelles à la limite grossière (les épisodes avec Straff Venture et Yeden).

Certes l'histoire est bien ficelée, et nous réserve quelques surprises, mais peut être au détriment de la psychologie des personnages, toutefois, le roman se lit avec facilité, envie et plaisir.

Lien : https://albdoblog.wordpress...
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Quelle aventure incroyable! Et ce n'est que le début car l'histoire avec Vin, le personnage principal, se déroule en 3 tomes d'après ce que j'ai compris. En général avec de la Fantasy je m'attends à ce que ce soit dur à comprendre au début mais en fait non. L'écriture de l'auteur est super fluide et addictive. J'ai accroché dès les premières pages.

le prologue démarre assez fort. On nous montre un monde sombre où les skaa sont maltraités et utilisés pour le travail. Ils ne vivent que pour ça. Très vite on a affaire à Kelsier, dit le survivant, qui va se battre pour essayer de renverser le gouvernement de l'empire Ultime.

Alors ça fait très sujet de politique dit comme ça, mais l'histoire est vraiment entraînante. Ce début de tome est assez long à démarrer mais c'est nécessaire pour comprendre et puis au final, chose que j'ai énormément apprécié, c'est que la fin du livre se termine sur une vraie fin on va dire. On reste pas sur un gros suspens à attendre absolument le deuxième tome pour avoir la suite.

Les personnages sont hyper attachants. Durant ces 900 pages, on apprend à connaître la bande de Kelsier, leur plan, les états d'âme de chaque personnage etc... j'ai haï certains personnages, au final je les ai adorés.
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Pour mon premier Brandon Sanderson, voilà une belle découverte ! C'est un joli petit pavé de plus de neuf cent pages, mais à aucun moment je n'ai regretté ma lecture, et je me suis laissée totalement emporter.

Le monde décrit dans le roman est pour le moins déprimant, il faut le dire d'emblée. Dans une société dirigée par un tyran doté d'immenses pouvoirs, immortel et qui se fait vénérer comme un dieu, l'esclavage est de mise pour les pauvres tandis que les nobles nantis, dotés pour certains de pouvoirs magiques, sont tenus à la bride d'une main ferme. Dans cet empire, la cendre règne sur le jour, et les brumes sur la nuit. Toute trace de verdure a disparu, et la population ne garde même plus le souvenir des fleurs ou des feuilles sur les arbres.

Il s'agit donc ici de renverser un tyran pour reconquérir son avenir, un pitch qui pourrait sonner de manière classique, mais qui reste formidablement traité. Les personnages sont bien développés, intéressants et profonds : chacun a son passé, son but, ses pouvoirs, son intérêt dans l'entreprise. Même si j'ai eu mes préférés, tous ont présenté un intérêt à mes yeux.
Mais si l'on s'attache aux personnages, il faut aussi mentionner que l'auteur n'a pas l'intention de ménager notre sensibilité. Ces hommes et ces femmes sont mortels, et rien ne peut les rendre invulnérables ou les mettre totalement à l'abri. C'est parfois difficile à croire ou à accepter, mais le fait est qu'il faut se préparer au pire à plusieurs moments du roman ! Et le fait que personne ne soit à l'abri aide à donner de l'impact au récit.

Quant à l'intrigue en elle-même, elle n'est pas toujours menée tambour battant. Si l'action se déroule malgré tout à un rythme satisfaisant, tous les pans de l'intrigue ne sont pas trépidants. Il est aussi question d'infiltration, de complot, d'intrigues... Mais sur le dernier pan du roman, on en arrive à un enchaînement d'événements qui ne nous laisse pas reprendre haleine.

Enfin, le système de magie est un gros point fort à signaler. Basé sur l'utilisation de différents métaux qui permettent chacun d'exercer un pouvoir spécifique, il est indéniablement l'un des systèmes les plus cohérents et les mieux trouvés que je connaisse. Il y a fort à parier que c'est son originalité et sa cohérence qui m'ont frappée et laissée admirative, mais il faut avouer que c'est du beau travail !

Autant dire que ce ne sera pas mon dernier livre de Brandon Sanderson, et que je vais poser un regard enthousiaste sur le reste de son oeuvre !
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Après des critiques dithyrambiques je m'attendais evidemment a un chef d'oeuvre et quelle ne fut pas ma déception... Je pourrais qualifier ce roman de "low fantasy" tellement c'est low. Sur les 3/4 du roman il ne se passe rien et pourtant je ne lis pas que des romans à la Gemmell ou l'action est omniprésente, je suis un grand fan de GoT par exemple. Je comprends que certaines introductions peuvent être longues, nécessaires pour introduire l'environnement, les personnages, les intrigues etc... Mais quand ça dure presque sur 800 pages, au bout d'un moment ma patience défaille. Pourtant l'environnement post apo dont je suis assez friand me plaisait avec d'un côté un super vilain immortel sauveur du monde il y a plus de mille ans dont nous ne connaissons pas grand chose, des skaa autrement dit des esclaves persécutés par des nobles, un échappé de bagne voulant renverser l'empire existant et une héroïne qui va apprendre l'étendue de ses pouvoirs au fur et à mesure de l'histoire. le système de magie basé sur les métaux dailleurs est surprenant et change de l'ordinaire. Les Allomanciens sont capables en ingérant certains métaux et en les brûlant dans leur organisme d'avoir des pouvoirs liés à ceux ci. le début est prometteur pourtant avec une ambiance particulière, un soleil qui a du mal a percé face aux nuages, des brûmes continuelles et une pluie de cendres constantes desservi par un style simple et facilement compréhensible mais voilà, que c'est long, lent prenez le comme vous voulez. Franchement à part quelques combats avec des inquisiteurs il ne se passe franchement pas grand chose. L'auteur se concentre beaucoup sur le développement des personnages, chose qu il fait plutôt pas mal et en oublie qu il faut des événements pour faire bouger l'histoire et tenir son lecteur en haleine. Je suis désolé d être peut être un des seuls a ne pas avoir accroché mais je ne suis plus un adolescent et j'ai trouvé cette histoire un poil trop puéril même si pourtant certaines scènes font froid dans le dos. Non désolé mais malgré une belle écriture et un scenario intéressant, je ne continuerais pas ce cycle mais par contre je comprends parfaitement qu'il peut plaire a pas mal de monde.
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Je viens de terminer « L'Empire Ultime », le premier tome de la saga « Fils-Des-Brumes » de Brandon Sanderson et j'ai vraiment beaucoup aimé ! Je tiens à remercier ma partenaire Bouchon des Bois, car c'est elle qui m'a tentée avec ses chroniques si élogieuses ! Et j'ai bien fait de ne pas m'effrayer devant les presque mille pages de ce premier volume. Car il s'agit d'une extraordinaire découverte ! Je me suis plongée dans l'univers original et captivant de Brandon Sanderson avec une aisance et une facilité étonnantes ! J'ai été subjuguée par ce récit, plus j'avançais dans ma lecture, plus j'avais du mal à décrocher ! Dans un univers brumeux, sombre et froid, j'ai rencontré des personnages ébouriffants, découvert des endroits fascinants mais effrayants, et appris à connaître différents types de magies.

Je ne vais sans doute pas apporter bien davantage à tout ce qui a déjà été dit sur ce livre - beaucoup d'encre a déjà coulé pour vanter ses mérites - mais j'avais tout de même envie de partager mon exaltation pour ce roman ! Alors au risque de répéter ce que d'autres ont déjà dit, je vais vous parler de cette superbe lecture !

Dans un monde meurtri et dominé par un puissant et immortel Tyran, nommé le Seigneur Maître, Vin, une jeune voleuse des rues, est contrainte de vivre au jour le jour et de se battre à chaque instant pour sa survie. Endurcie par cette vie difficile, par la violence des coups reçus, par cette hantise omniprésente du viol, par la crainte de ne pas trouver de quoi manger et par les différentes trahisons dont elle a été victime, elle se révèle être une personne sombre, méfiante, très craintive, réservée et enfermée en elle-même. le destin de cette jeune skaa - peuple opprimé et esclave de la noblesse - va basculer le jour où elle rencontrera Kelsier, voleur à la réputation bien assise, homme fougueux, impétueux, déterminé et... toujours souriant ! Formée à l'allomancie (la magie des métaux) par ce dernier, Vin va peu à peu prendre conscience de sa force, de son pouvoir hors du commun, et cette jeune fille farouche va découvrir les joies de l'amitié, de la confiance et de la loyauté. Ensemble et mus par un bel idéal, ils vont espérer pouvoir changer les choses : renverser l'Empire Ultime et libérer le peuple skaa de mille ans d'asservissement.

Malgré le résumé qui peut sembler quelque peu classique – un groupe de rebelles souhaitant renverser un gouvernement tyrannique – cette oeuvre sort des sentiers battus, et Brandon Sanderson a su éviter chacun des stéréotypes qui lui tendaient les bras. Il narre son histoire avec profondeur, mêlant habilement sérieux et légèreté. Pas de temps mort, il maîtrise également très bien sa narration, en alternant de paisibles moments de discussion entre les protagonistes et des scènes d'action vives à couper le souffle.

Une histoire vibrante et intéressante, une ambiance immersive, des personnages attachants, des répliques savoureuses, des mystères, un système de magie fascinant, tous les ingrédients sont réunis pour donner naissance à un incroyable récit fantastique ! Un récit novateur et très prometteur qui m'a encouragée à me lancer dans le second opus, encore plus épais, sans la moindre hésitation ! Vous voulez rêver ? Vous évader ? Vibrer ? Trembler ? Rire ? N'hésitez plus !
Lien : http://www.livressedesmots.c..
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