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EAN : 9782330018016
288 pages
Actes Sud (27/04/2013)
3.08/5   6 notes
Résumé :
Les Arabes, musulmans et chrétiens, que l'on imagine, en Occident, austères, puritains et rigides, peu enclins au rire et à la plaisanterie, ont accumulé, en la matière, tout au long du Moyen Age, un patrimoine qui n'a rien à envier aux autres civilisations. A travers cette anthologie, on constate l'existence d'une grande liberté de ton parmi les hommes et les femmes des sociétés arabes de l'époque, d'un sens aigu des relations directes et franches et d'un grand att... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Lisant ce livre dans le bus, je pouvais constater autour de moi les regards inquiets qu'on me lançait. Sous-entendre que les Arabes puissent rire n'était-il pas une scandaleuse provocation ? Une horrible agression culturelle ? Un mépris du droit des peuples à disposer d'eux-mêmes ?

L'auteur de cette anthologie prouve qu'il n'en est rien, et que l'humour a toujours été présent, et cultivé, dans les sociétés arabes, que ce soit durant les périodes anté-islamiques, pendant la propagation de l'islam (on apprend d'ailleurs que l'humour y était encouragé : « Allégez les coeurs instant après instant, car quand les coeurs sont las ils s'aveuglent » (bien vu Momo)) et dans les grands empires.

On sera surpris de constater que certaines histoires sont également présentes dans d'autres cultures, et qu'elles fonctionnent toujours aussi bien malgré les siècles qui ont passé. Preuve s'il en est que l'humour, et les défauts des Hommes, sont universels.
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Compilation d'anecdotes et récits humoristiques situés entre environ 650 et 1200. J'en ai tiré une fiche de lecture personnelle de 3 pages., très réjouissante, mais j'aurais préféré davantage de densité.

Voir en "Citations" quelques échantillons.

Deux fois j'ai retrouvé une anecdote dont j'avais situé l'origine à un époque plus contemporaine, ne connaissant pas ces sources plus anciennes. Alors ?inspiration ou plagiat ou coïncidence ?

Les deux exemples :
" Maître Joha avait deux épouses. Un jour, elles vinrent à lui et l'une d'elles lui dit : “C'est moi que tu aimes le plus ou c'est « celle-là » ? ” La deuxième lui dit la même chose, et elles le harcelèrent. le maître fit des réponses évasives comme, par exemple : “Je vous aime autant l'une que l'autre.” Mais, toujours pas convaincues, elles insistèrent, jusqu'au moment où la plus jeune lui dit : “Si nous étions sur le point de nous noyer dans le lac, et si tu étais sur la berge, laquelle de nous deux sauverais-tu en premier ?” Après avoir réfléchi un moment, il se tourna vers la plus vieille et lui dit : “Je crois que tu sais nager un peu, n'est-ce pas, ma chère ? »

A rapprocher de
« S'apercevant que Talleyrand semblait particulièrement occupé de Mme Récamier (belle), Mme de Staël (laide) pose au prince cette question embarrassante pour sa galanterie, mais bien féminine : - Si nous tombions à l'eau toutes les deux, laquelle vous paraîtrait digne d'être secourue la première ? – Je parie, baronne, que vous nagez comme un ange. »

De même dans l'histoire suivante où un bédouin laid et de haute taille épouse une épouse petite et belle en espérant avoir une fille qui hérite de la beauté de sa femme et sa haute taille, mais dont l'enfant hérita malheureusement de la courte taille de sa femme et de sa laideur à lui, j'ai fait le rapprochement avec l'anecdote de Maryline Monroe et Einstein où Maryline dit à Einstein "Imaginez un enfant commun, qui aurait ma beauté et votre intelligence, et Einstein de répliquer "Imaginez l'inverse !".



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L'auteur est allé puiser dans différentes périodes de la civilisation "arabe" pour réunir diverses citations humoristiques. Mais, il y a beaucoup de raccourcis dans l'état d'esprit général qui préside aux citations et, pour mon cas, je n'ai guère trouvé tout ceci amusant ou humoristique.
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Depuis que l'idéologie wahhabite s'est répandue dans le monde arabe avec les pétrodollars, la réputation d'une terre entièrement austère et qui ne connait point l'humour s'est malheureusement endurcie. Nous avons généralement l'image d'arabes qui ne jurent que par la religion, comparables aux chrétiens de France, au Moyen-âge, enfermés dans un dogmatisme persécuteur et une peur irrationnelle de l'Enfer.

Mais force est de constater que cette image est donc fausse et que le peuple arabe a plus d'un tour dans son sac et n'a pas la langue qui tient dans sa poche : les différentes anecdotes, maximes humoristiques et histoires racontées nous le prouvent. Touchant à tous les sujets, de la religion à l'intime, nous pouvons même dire qu'ils furent plus avancés que les occidentaux sur ces thèmes.

Et comment ne pas écrire un livre sur l'humour arabe, sans mentionner l'honorable maître Djoha, le Mollah Nasreddine chez nos amis chiites iraniens ? L'auteur a pris le soin d'y inclure quelques sages anecdotes à son sujet.

Un livre qui remplit son rôle même s'il aurait été intéressant qu'il soit plus fourni.
Il mérite donc quatre étoiles ! ;)

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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
On raconte qu’un sage avait un fils qui lui dit un jour : « Père, pourquoi, toi qui es plein de raison, te laisses-tu critiquer pour certaines choses ? Si tu t’abstenais de le faire, tu n’alimenterais pas les critiques. – Mon fils ! Tu es bien jeune et sans expérience ! Satisfaire les gens est un objectif inaccessible, je vais t’en faire la démonstration. » Cet homme avait un âne. Il dit à son fils : “Grimpe sur cet âne, moi, je te suivrai à pied. »
Tandis qu’il était ainsi, un homme les vit et s’écria ; “Regardez-moi ça ! Quel peu d’éducation a ce freluquet ! Lui, il est sur l’âne et, son père, il le laisse marcher. Le père dit à 1 son fils : “Bon ! Descends ! Je vais prendre ta place. C’est toi qui marcheras derrière moi. » Une autre personne dit alors : « Voyez le peu de compassion qu’a cet individu ! Il est assis sur le dos de l’âne et laisse son fils aller à pied ! » Le sage dit à son fils : « Monte à côté de moi ! » Une troisième personne intervient ; « Que Dieu accable ces deux-là ! Voyez comme ils écrasent ce pauvre âne du poids de leurs deux corps ! Un seul aurait suffi. »
Alors le père dit : “Descendons !” Ils marchèrent derrière l’âne qui n’avait donc plus personne sur le dos. Un homme les vit et s’écria : “Mon Dieu ! Voyez ces idiots qui laissent leur âne sans fardeau et marchent derrière lui ! » « Tu as entendu, mon fils, tout ce que ces gens ont dit ? Tu as compris, maintenant, que personne ne peut échapper à la critique, quoi qu’il fasse ! »
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Le gouverneur Hajjâj s’étant trouvé seul, un jour, loin de ses soldats, rencontra un bédoin à qui il dit : “Eh ! Que penses-tu de Hajâj ?
-C’est un horrible tyran ! – Pourquoi ne pas t’en plaindre au Calife ? – Dieu le maudisse ! Il est encore pire que lui ! »
La troupe ayant rejoint Hajâaj, celui-ci ordonna de de mettre le bédouin en selle. Une fois en selle le bédouin demande qui était l’homme. « Mais c’est Hajjâj ! » Alors, se rapprochant, par derrière, du cheval du gouverneur, il lui souffla : Eh, Hajjâj ! Le secret qui est entre toi et moi… personne ne doit le connaître ! » Hajjâj éclata de rire et le laissa aller.
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Un aveugle avait épousé une femme qui lui dit : « Si tu voyais ma beauté et mon éclat, tu en serais émerveillé ! - Si tu étais comme tu le dis, ceux qui ont des yeux ne t’auraient pas laissée à moi ! »
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Les Arabes, musulmans et chrétiens, que certains parmi nous imagineraient austères, puritains et rigides, fermés au rire et à la plaisanterie ont accumulé, en la matière, au cours du temps, un patrimoine qui n'a rien à envier aux autres civilisations et qui prouve que le rire est bien le propre de l'homme, comme l'avait dit Rabelais, et Aristophane, bien avant lui.
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Un homme, sous le règne de Mu'tasim, s'était dit prophète. S'étant trouvé devant le calife, celui-ci dit : "Tu es prophète ? — Oui. — Vers qui as-tu été envoyé ? — Vers toi. — J'atteste que tu n'es qu'un insensé et un sot !" L'homme répondit : "Il n'est envoyé vers chaque peuple que des gens comme eux." Mu'tasim éclata de rire et le gracia.
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