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Inge Jens (Éditeur scientifique)Pierre-Emmanuel Dauzat (Éditeur scientifique)
EAN : 9782847344363
366 pages
Tallandier (28/08/2008)
3.79/5   31 notes
Résumé :
Le 22 février 1943, Hans (né en 1918) et Sophie Scholl (née en 1921) étaient guillotinés avec leur camarade Christoph Probst. Quelques semaines plus tard, trois autres membres de la « Rose blanche » (le professeur Kurt Huber et deux autres étudiants : Willi Graf et Alexander Schmorrel) connaissaient le même sort.
Leur crime ? Avoir peint des « Vive la liberté » dans les rues et distribué des tracts à l’université de Munich pour appeler les Allemands à la rés... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (14) Voir plus Ajouter une critique
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Avec ces lettres et carnets de Hans et Sophie Scholl, c'est un pan de l'histoire allemande peu connu des terribles années 1930 à 1945 et le courage de la résistance contre un régime en proie à une folie meurtrière.
Hans et Sophie étaient promis à un brillant avenir, mais la montée de l'antisémisme, les discours abjects d'Hitler vont à tout jamais briser leur espoir.
Le frère et la soeur ainsi que leur ami Christoph Probst seront arrêtés puis guillotinés le lendemain de leur arrestation. Leur crime, avoir fondé un groupe de résistance "La Rose blanche" pour dénoncer la folie du régime en place.Ces écrits sont remarquables par leur teneurs érudites, passionnées, courageuses, engagées, enflammées. Hans et Sophie Scholl nous touchent car ils ne rêvent qu''à un monde tolérant, épris de justice et de fraternité. Au fil des récits, les textes de Hans se font plus noirs, plus engagés, montre la maturité et le talent d'écriture du jeune homme qui perçoit que les causes qu'il défend se paieront au prix cher, tandis que Sophie sa cadette montre plus d'insousiance et de frivolité. Hans devine le prix àpayer pour défendre la liberté alors que Sophie, la veille de son arrestation n'imagine pas les risques qui planent sur leurs vies.
Des récits forts et bouleversants dont la portée font écho encore aujourd'hui, et rejoignent les grands textes de résistance.
A lire absolument.
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Pour avoir fondé et animé un groupe de résistance "La Rose blanche", entre 1942 et 1943, Hans et Sophie Scholl (frère et soeur) et leur ami Christoph Probst ont été guillotinés (24 ans pour les jeunes garçons, 21 ans pour la jeune fille) le lendemain de leur arrestation.

« Nous ne nous taisons pas, nous sommes votre mauvaise conscience ; la Rose Blanche ne vous laisse aucun repos » extrait du tract n°4

Christoph était père de deux enfants, son épouse était enceinte du troisième.
Hans avait brièvement goûté des jeunesses hitlériennes, très vite écoeuré par l'enrégimentement et l'absence totale de liberté qui y régnait.

« Contre vents et marées, savoir se maintenir », ce sont les mots empruntés à Goethe que Hans Scholl traça sur les murs de sa cellule.

Sophie martelait : « il faut avoir l'esprit dur et le coeur tendre ».

Manquent les lettres compromettantes, les écrits intimes.
Les lettres retracent l'Arbeitsdienst, les brimades, les angoisses du quotidien.
On touche à l'essentiel à la faveur d'une extraordinaire culture littéraire, philosophique, théologique, adossée à une foi inébranlable et un courage sans borne. Ils citent les Psaumes, Bernanos, St Augustin, Thomas Mann, F Jammes, Claudel, Leibniz, Morike….

Sophie écrit à son ami Fritz :

« Je voudrais tant que tu survives à cette guerre et à cette époque sans en être une créature »
« La musique n'est plus ni moins que l'air qui permet à la flamme de brûler d'un éclair plus vif encore »

La flamme qui brûle, qui réchauffe, qui guide.
Martyrs, Hans et Sophie Scholl, et Christoph Probst devraient avoir leur place dans tous les livres d'histoire.



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Produits d'un sujet fort, ces intéressantes confidences ne m'ont pas moins parues parfois d'ordre trop privé.

Mais avant de revenir sur le contenu de cet ouvrage, il est important que j'évoque rapidement l'histoire des deux jeunes auteurs.
Hans Scholl et sa petite soeur Sophie ont activement milité, en intégrant la Rose Blanche - groupe de résistants -, contre le régime nazi en envoyant et déposant des milliers de tracts à travers la population, visant d'abord les têtes pensantes, philosophes, artistes et autres professeurs, puis élargissant leur quête aux étudiants puis à chaque habitant, espérant les faire réagir contre l'ignominie du pouvoir en place. Enfants d'un père pacifiste qui avait refusé de servir lors de la Grande Guerre et ne s'empêchera pas de critiquer ouvertement Hitler, ce qui lui valu un séjour en prison, ils déposèrent les derniers imprimés dans leur université et finirent par en lancer dans la foule depuis une balustrade. Rapidement dénoncés, rapidement jugés, ils seront exécutés quelques jours après. Guillotinés pour avoir écrit et partagé des textes contre les horreurs qui sévissaient alors durant cette guerre. Christoph Probst, Willi Graf, Alexander Schmorell et le Pr Huber, tous également membres de la Rose Blanche, vivrons le même destin funeste.

Cette composition regroupe de nombreuses lettres que Hans et Sophie ont envoyés à leurs amis et famille, ainsi que quelques passages de leurs journaux. Au travers de ces écrits, nous apprenons à les connaître, nous faisons une idée de leurs personnalités qui étaient bien différentes l'une de l'autre mais dans lesquelles nous ressentons pareillement leur amour pour leurs proches. Nous les suivons donc dans leurs pérégrinations à travers l'Allemagne, de chez eux, à Ulm, à Munich, en passant par leurs lieux de vacances, au camp de travail pour Sophie et même en Russie ou en France pour Hans.

S'il est captivant de les suivre, ainsi que de constater l'évolution de leur mentalité, d'abord désinvolte puis peu à peu concernée, j'ai cependant ressenti de la gêne en lisant leurs propos. Je ne pensais pas que ce serait si intime, et cette impression de faire du voyeurisme, lire des confessions personnelles, m'a vraiment beaucoup perturbée. Si je comprend la volonté de l'éditrice de partager ce genre d'écrits pour une meilleure compréhension de ce que vivaient les jeunes en temps de guerre, je pense que certaines confidences auraient dû rester privées (encore plus lorsque l'on lit Sophie demandant expressément au/à la destinataire de la lettre de ne pas la garder !).

Leurs pensées profondes sont partagées dans ces écrits, leurs nombreuses lectures également, qui les aide à ouvrir un peu plus les yeux sur ce qui les entoure, leur quotidien durant leurs services militaire et leurs études nous sont révélés, et tout cela est intéressant. Mais jamais un mot n'est prononcé sur la Rose Blanche et sur leur implication dans le mouvement, seulement parfois sous-entendu (et encore je ne l'aurai pas compris si le traducteur ne l'avait pas spécifié dans ses annotations).

Donc finalement, est-ce que la publication d'un tel ouvrage était nécessaire ? Oui, bien sûr, mais j'aurai préféré que ce soit moins intimiste. Quoi qu'il en soit, on referme cet ouvrage avec des larmes dans les yeux, dégoutés d'un tel verdict (un assassinat, disons-le clairement) envers des personnes qui revendiquaient seulement la liberté.
Lien : http://letoucherdespages.blo..
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La correspondance de deux jeunes allemands frère et soeur Hans et Sophie Scholl ,adolescents lors de la prise du pouvoir par Hitler.
A travers leurs lettres,on découvre leurs passions pour la lecture,la musique,le sport,les réunions avec leurs amis.
La restriction des libertés de pensée et de religion,ainsi que la connaissance des atrocités menées à l'Est vont les amener à fonder le mouvement de la résistance universitaire munichoise die Weisse Rose(la Rose Blanche).
On se rend bien compte du changement radical chez Sophie à partir de 1942,elle est révoltée (lettre du 28octobre 1942).
Dénoncés,ils seront condamnés à mort par le régime nazi qui ne tolérait aucune opposition:décapités le 22 février 1943(malgré la législation allemande qui imposait un délai de 99 jours avant l'exécution d'un condamné).
Hans,la veille de l'exécution,déclare au juge accusateur nazi:" Aujourd'hui vous nous tuez demain,c'est vous qui serez à notre place".
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On en parle moins, parce que moins organisée et surtout moins connue, mais la résistance au nazisme a bel et bien existé. Toutes les couches de la société sont concernées, et toutes les sensibilités politiques.
Hans et Sophie Scholl appartenaient à un réseau d'étudiants : La rose blanche.

Cette édition a réuni de manière chronologique, des lettres, brouillons de lettres, journaux, et notes écrits et envoyés par frère et la soeur à leurs amis et famille.

Il s'agit d'une correspondance écrite entre 1941 et 1943. On y découvre une jeunesse allemande dynamique, curieuse, cultivée, soucieuse de son avenir. Cette jeunesse est prise dans le filet du régime ; obligée à se soumettre à un embrigadement qui les pèse et qui au fur et à mesure de son emprise va laisser installer chez ces jeunes la révolte et induire leur implication au sein d'un groupe de résistance.

Cet ouvrage donne au lecteur la mesure de l'emprise du régime sur la population, et explique les difficultés que les réseaux de résistance ont pu rencontrer pour exister, agir, et surtout perdurer.

Dans cette correspondance, il n'est jamis question des camps, et de la répression à l'encontre des juifs. Etaient-ils au courant ? Ce sont les mesures autoritaires, l'obligation de service civique, puis la défaite de Stalingrad qui induiront cette prise de conscience.

Sans être d'une grande intensité dramatique, ce livre est néanmoins instructif, et plaisant à lire.

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Citations et extraits (30) Voir plus Ajouter une citation
Qui aurait cru qu'une minuscule fleur puisse occuper si complètement quelqu'un qui n'y ait plus la moindre place pour une autre pensée, que je puisse me transformer en terre, comme j'aurais aimé le faire, ou me jeter dans les bras du premier venu, tant j'étais heureuse. Ce que j'ai aimé le plus, c'était de m'allonger par terre, où j'étais proche des petites créatures, en étant une partie du tout.
Les fourmis et les bestioles me prenaient simplement pour un bout de bois, et je n'étais ainsi que trop heureuse de les laisser se promener sur moi. Tout était si beau.
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"De la pauvreté"

[...]
L'autre rive,
Nous aspirons tous à y parvenir. Mais aucun de nous n'y est conduit. Nous en sommes réduits à regarder le bac, une quête qui souvent nous conduit à glisser, à tomber et à nous redresser. La rivière est noire et profonde, son débit rapide ; c'est la nuit. Pas une étoile dans le ciel. Ni sentier, ni pont. Juste une vague lumière sur l'autre rive, au loin, à l'abri du vent, et rien qu'un bac pour faire la traversée.
Mais le bac a pour nom pauvreté. Ceux qui voient la lumière doivent devenir pauvres avant de pouvoir séjourner dans la lumière qui illumine les affamés depuis deux mille ans. Oh vous, sots vaniteux qui préférez vous vouer aux vagues et périr. Vous voyez la lumière et vous ne pouvez l'atteindre. Vous voyez le chemin et vous ne voulez pas l'emprunter. L'amour me pousse à souhaiter à maint homme épreuves et affliction, qu'il connaisse la pauvreté ! La pauvreté est plus forte que la richesse. La pauvreté permet de jeter aux vents sans regret l'ancienne abondance, de placer toute possession au-dessous des valeurs spirituelles. La pauvreté met l'homme en face du choix absolu.
La guerre nous rendra tous très pauvres. Nous devons abandonner tout espoir d'un heureux dénouement. Dans un premier temps, la faim et la détresse ne vont pas nous lâcher d'une semelle, tandis que les hommes des villes dévastées, des pays dévastés et des nations dévastées et à demi exterminées rechercheront des diamants indestructibles enfouis sous les décombres.
Malgré tout, nous ne souhaitons pas que le calice soit éloigné de nous. il faut le boire jusqu'à la lie. Nos ennemis ne seront pas abattus par la chute de tuiles, pas plus qu'ils ne s'évanouiront de la surface de la terre. Ils seront plutôt totalement défaits par leur incompétence et noyés dans leur fange.
Cela seul suffira à empêcher toute glorification future de l'histoire.
La guerre assujettira l'Europe à une grande pauvreté. N'oubliez pas, mes amis, que la pauvreté est le chemin de la lumière.


Pages 118-119
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:" J'ai pitié des gens incapables de rire de la moindre vétille, de ceux qui ne trouvent pas en chaque chose un prétexte à rire, le piment de la vie quotidienne.
Cela n'est pas nécessairement en rapport avec la superficialité.
En vérité, je crois que, s'il le fallait, je pourrais trouver une raison de rire jusque dans les moments les plus tristes."
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Et j'en pleurerais, de voir combien les gens sont mesquins, même à un haut niveau de responsabilité politique, et trahissent leurs semblables, peut être pour un avantage personnel.
Le courage ne pourrait-il parfois passer par là ?
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Peut-être imaginez-vous qu'un homme doit rentrer de guerre plus sage et plus mûr. Mais cela n'est vrai que dans de très rares cas. Je crois que j'étais plus sensible et plus réceptif avant cette folie.
La guerre nous ramène loin en arrière. On a du mal à concevoir à quel point l'être humain est devenu dérisoire.
Nous quittons la salle d'opération, où quelqu'un se meurt, et fumons une cigarette.
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Video de Hans Scholl (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Hans Scholl
Sophie Scholl, Les derniers jours (Trailer en V.O), film réalisé par Marc Rothemund, adaptation des "Lettres et carnets "
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