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EAN : 9782262021030
208 pages
Perrin (06/11/2003)
3.76/5   59 notes
Résumé :
August von Kageneck, fils d'un aide de camp de Guillaume II, neveu de von Papen, a revêtu l'uniforme en 1939 - il n'avait pas dix-sept ans - et ne l'a quitté qu'en 1955. Son récit sincère et lucide est l'un des plus remarquables témoignages qu'on puisse lire sur les douze années du IIIe Reich, telles que les a vécues, de l'intérieur, un jeune homme de la vieille noblesse allemande, des ivresses de la victoire à l'humiliation de la défaite
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Un officier de blindés ayant servi sur le front de l'Est ? Aussitôt, les images se bousculent : la rumeur sauvage de la Blitzkrieg à travers les plaines d'Ukraine, le grondement lourd des diesels, le cliquetis lancinant des chenilles dans l'air brûlant de juillet ; le fracas des canons de 150 et la stridence terrifiante des Nebelwerfer ; les visages émaciés, couverts de poussière, sur lesquels la sueur et le sang tracent leurs rigoles de souffrance. Et puis des colonnes de suie qui soutiennent le ciel livide, et d'où surgit soudain un Stuka, sirène hurlante...
Bon... Si c'est le genre d'épopée barbare que l'on espère en ouvrant ce livre, on sera déçu. Mieux vaut se replonger pour cela dans les romans de Sven Hassel. L'opération Barbarossa, en effet, n'occupe pas plus d'une quarantaine de pages dans le livre de von Kageneck, et sans apporter beaucoup de piment à un sujet déjà bien connu.
J'y ai appris deux ou trois détails tout de même. Sait-on suffisamment, par exemple, que les tankistes de la Wehrmacht avaient un uniforme noir avec une tête de mort bien avant que les SS ne reprennent ce dress-code de génie ? Mais – subtile distinction – les tankistes portaient la tête de mort sur leur col de vareuse tandis que les SS la portaient sur leur calot. Foutrebleu ! Je me suis rendu compte qu'il avait dû m'arriver de débiter quelques âneries dans mes cours, en commentant un peu trop vite l'une ou l'autre photo du conflit. Fort heureusement, les profs ont ce rare privilège de pouvoir raconter à peu près n'importe quoi à leurs élèves sans que ceux-ci en conservent le moindre souvenir. C'est comme si on n'avait rien dit à ces braves petits ; parfois, d'ailleurs, ils ne se souviennent même pas qu'ils vous ont eu comme prof. Mais je me disperse...
La première partie du livre de von Kageneck, où il raconte son enfance dans une Allemagne peu à peu gangrenée par le nazisme, n'est pas inintéressante bien qu'elle manque un peu de relief. L'auteur présente sa famille comme l'archétype même de la vieille noblesse prussienne, et il relate les réticences de ce milieu conservateur et traditionaliste face au projet totalitaire du régime hitlérien. Je n'ai aucune raison de remettre en cause la sincérité de von Kageneck lorsqu'il évoque ces événements. Pourtant, j'ai parfois trouvé que la relecture a posteriori de cette histoire se montrait peut-être un peu flatteuse, sinon complaisante. Et le souci de disculper son milieu socio-familial pousse sans doute l'auteur à glisser un peu vite sur la passivité et bientôt la soumission des milieux aristocratiques devant l'affirmation du nazisme.
De même, tout au long de son livre, Von Kageneck prend toujours la peine d'établir une distinction soigneuse entre la Wehrmacht et les SS, séparation difficilement contestable sur le plan historique mais qui fut aussi bien plus poreuse que ne l'affirme l'auteur. La Wehrmacht, comme on le sait aujourd'hui, a été directement impliquée dans nombre de crimes de guerre et a elle-même participé au projet génocidaire, notamment à travers ses liens avec les Einsatzgruppen. On ne trouve cependant aucune trace de cela dans le livre de von Kageneck, qui développe au contraire une imagerie assez dépassée de la guerre dans l'honneur. A certains points de son récit (après l'attentat raté de juillet 44 contre Hitler), l'auteur en vient même à sous-entendre que l'armée tout entière était prête à retourner ses armes contre la SS, devenue le premier ennemi de la vraie Allemagne. J'ai quand même eu du mal à souscrire à cette thèse.
C'est la troisième partie du livre qui m'a paru la plus intéressante : la dernière année de la guerre, la peinture de l'effondrement imminent, une société qui s'étourdit de dernières jouissances à l'instant de l'apocalypse. Et puis l'inévitable chaos, le silence, et, contre toute attente, la vie qui peu à peu renaît au milieu des ruines. le tableau est rapide mais il y a là des passages qui ne manquent pas de force et achèvent de confirmer l'intérêt de l'ouvrage.
Au bout du compte, je ne peux pas me dire déçu de ma lecture. Certes, ce n'est pas du tout ce à quoi je m'attendais avec un titre aussi accrocheur, mais il faut savoir se laisser surprendre.
Ceci étant dit, je crois quand même que je vais aller relire un bon vieux Sven Hassel.
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Témoignage passionnant que celui d'August von Kageneck, qui malgré son titre, nous plonge moins dans les grandes offensives de la IIe Guerre mondiale que dans le ressenti d'un peuple qui perçoit dès l'accession de Hitler au pouvoir l'ampleur du désastre à venir...
Ainsi, on comprend que comme dans toute dictature qui se "respecte", quand les élites sont contaminées par une idéologie définie et martelée à longueur de temps, quelle option reste-t-il aux contestataires ?
L'armée semble un refuge, "là au moins, tu peux encore ouvrir ta gueule!", dit ainsi le père d'August à son fils qui devient bientôt lieutenant dans la Wehrmacht.
Après avoir parcouru l'Europe sans réellement participer aux combats, il est engagé sur le front Russe où il connaîtra la violence des batailles de blindés, des fusillades et des corps à corps féroces.
Une blessure au visage ramènera cependant le jeune lieutenant chez lui, où après plusieurs opérations, il deviendra instructeur pour former les nouveaux officiers, de plus en plus jeunes à mesure que la guerre dure.
L'attentat contre Hitler est longuement abordé, ainsi que les répercussions qu'il aura, à savoir renforcer l'emprise du tyran sur l'armée régulière qui recule sur tous les fronts.
Je n'ai pas ressenti de complaisance de la part de Kageneck auprès du nazisme ; il insinue au contraire à de nombreuses reprises dans son texte qu'il aurait pu et dû comprendre la vraie nature du régime nazi, comme lorsque qu'il voit un SS flageller un vieil homme juif en Pologne.
Mais le train de l'Histoire est déjà lancé trop vite, et en tant qu'allemand, il va se battre avant de rendre les armes face aux américains.
Une lecture plus profonde que ne le laisse penser le titre qui permet de mieux cerner comment et pourquoi tout ce mal a été rendu possible, et que "pour triompher, le mal n'a besoin que de l'inaction des gens de bien".
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A la veille de la seconde guerre mondiale, le jeune August von Kageneck est le représentant-type de cette nombreuse petite aristocratie de chateau, vivant dans une relative opulence entre chasses et exploitation de leurs terres dans une Allemagne ou la pauvreté et meme la misere sont le prix a payer par le vulgum pecus pour avoir suivi le Kaiser sur les sentiers de la guerre a peine une génération auparavant. Lorsque Hitler arrive au pouvoir et remilitarise a tout-va, cette aristocratie fiere et patriote y voit l'opportunité de restaurer la grandeur de l'Allemagne malgré une répulsion instinctive envers le coté prolétaire du nazisme. Pour les jeunes aristocrates comme A. von Kageneck, le va-t-en guerre Hitler représente aussi l'occasion inespérée de vivre l'aventure militaire dans laquelle leur caste a, depuis des siecles, trouvé justification sociale - défendre le roi, le pays, la nation, peu importe - et idéal existentiel. Voila donc notre D'Artagnan prussien engagé volontaire et aussitot formé comme sous-officier prendre a son tour en chantant le chemin de l'aventure guerriere. Passé les premieres victoires il devra bien-sur déchanter, mais sa chance lui restera fidele jusqu'au bout puisqu'il survivra a la guerre en n'y laissant que quelques dents. Deux de ses freres n'auront pas cette chance.

La premiere moitié du livre est de loin la plus intéressante humainement puisqu'elle retrace l'enfance insouciante au chateau, l'adolescence vécue comme exaltante au sein des jeunesses hitlériennes et enfin l'école d'officiers. Jusque-la tout n'est que jeux, exaltation patriotique et faciles conquetes féminines pour le jeune August. Et puis c'est la guerre, que retrace la seconde moitié du livre, avec de moins en moins d'occasions de s'exalter mais tout de meme encore des aventures féminines (dont l'auteur nous épargne les détails) grace a une blessure providentielle a la machoire sur le front de l'Est qui permet a l'auteur de rentrer a Berlin en lui épargnant le sort funeste de nombre de ses camarades tués, rendus invalides a vie ou emmenés en captivité dans les terribles goulags sibériens. Pas de doute, la vie et la chance sourient a August von Kageneck.

A travers son livre l'auteur fait des efforts louables pour justifier sa participation a l'aventure hitlérienne, mais cela me parait un peu tomber a plat car je n'ai pas décelé énormément de compassion pour les victimes de cette guerre, notamment les millions de juifs et soldats russes qui n'avaient surement pas envie de jouer aux héros. Pas beaucoup de compassion non-plus pour les milliers d'officiers allemands courageux massacrés avec leurs familles pour avoir tenté de se débarrasser de Hitler en 1944. Je peux me tromper, mais je crois que si l'Allemagne (le "Reich") avait gagné la guerre, August von Kageneck et maints de ses camarades auraient volontiers sablé le champagne et passé par pertes et profits les atrocités du nazisme afin de jouir des lauriers récoltés et du repos du guerrier.

L'un dans l'autre, un livre instructif a lire comme un témoignage historique, social et psychologique.
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Ce témoignage d'un jeune allemand qui a fait la guerre 39/45 dans la Wermacht, n'est pas sans poser quelques problèmes quant à sa conclusion. En substance elle consiste à affirmer que le dernier rempart en Allemagne contre le nazisme c'était l'armée, et plus particulièrement, l'armée de terre: essentiellement pour des raisons de traditions militaires et de chevalerie. Pour le reste c'est un document instructif pour qui veut se faire une idée de la vie et des moeurs des militaires allemands de cette période. Il nous montre bien la difficulté pour de jeunes hommes à réussir de se faire une idée claire des événements dont ils sont à la fois les acteurs et les jouets.
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Lieutenant de panzers est le récit autobiographique d'August von Kageneck, qui servit à partir de 1939 en tant qu'officier dans les divisions blindées la Wehrmacht. Il retrace ici sa carrière jusqu'à la fin de la Seconde guerre mondiale, qui le conduisit des plaines gelées de la Russie aux champs de bataille des Ardennes. À travers son parcours personnel, August von Kageneck, fils d'un général de Guillaume II, cinquième rejeton d'une famille de la vieille noblesse allemande, de tradition militaire, catholique et conservatrice, brosse la montée du nazisme telle qu'elle fut réellement vécue et perçue en Allemagne. Tiraillé entre le prestige de l'uniforme et la crainte de la démagogie hitlérienne propres à son milieu social d'appartenance, le jeune Von Kageneck passe comme tant d'autres adolescents par les Hitlerjugend, avant de faire ses classes dans le 17e régiment de cavalerie de Bamberg, régiment traditionnaliste où l'on perpétue la gloire des hauts faits de guerre de la Grande Prusse, et où le nouveau régime nazi est plutôt vu d'un mauvais oeil. L'auteur n'en retranscrit pas moins avec beaucoup de force l'ardeur guerrière, la soif de revanche et la foi en le redressement de l'Allemagne qui caractérise l'armée allemande en 1939. Von Kageneck se trouve partie prenante, lors de l'opération Barbarossa, en 1941, de la puissante machine de guerre mise au point par le IIIe Reich : le modèle de la Blitzkrieg combine avec succès l'arme blindée à l'infanterie et à l'aviation pour percer les lignes ennemies et les couper de leurs lignes de communications, privilégiant ainsi capacité de rupture et rapidité de manoeuvre. À cette date, les armées allemandes paraissent invincibles, mais cela n'empêche pas (...)
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Pourtant, dans le Reich, le sang avait vraiment coulé. L'Allemagne et le monde avaient, pour la première fois, reconnu le vrai visage du nouveau régime. Le 30 juin 1934, Hitler abattit, dans une opération foudroyante, toute l'opposition dans son propre parti, celle des SA et des SS, et surtout, en dehors du parti, celle qui se dressait encore sur le chemin de la dictature complète. On l'avait appris par la radio et la presse. Des photos dans les journaux montraient des SS armés jusqu'aux dents dans les rues de Berlin et de Munich. Le coup était surtout dirigé contre les SA. Leur puissant chef, Röhm, avait soi-disant essayé de supplanter Hitler et de prendre le pouvoir, en s'appuyant sur ses millions de chemises brunes et sur l'Armée, qui voulait se débarrasser de Hitler.
Combien y avait-il eu de morts ? On n'en savait rien. Les rumeurs parlaient de milliers. Un de mes cousins de Munzingen, qui avait été secrétaire particulier du vice-chancelier von Papen, nous raconta un peu plus tard comment les SS avaient envahi ses bureaux à Berlin. Ils étaient entrés dans les pièces, à la recherche des suspects. Ils avaient froidement abattu, à sa table, un des collaborateurs de Papen. " Nous entendions le cliquetis des pistolets des SS dans notre dos, dans le couloir, et nous nous attendions à être tous liquidés ", nous dit-il.
Quelle horreur ! C'était donc ça, l'ordre nouveau ? Mais pour l'amour de Dieu, qu'était-il arrivé à l'Allemagne ? Était-il encore temps de changer le cours des événements ? Et l'Armée ? Ne pouvait-elle faire quelque chose ?
L'Armée, la Reichwehr, ne pouvait plus rien changer. Elle n'en avait probablement même pas envie.
Peu de temps après, Hitler rétablit la Wehr-Hoheit, la faculté pour l'Allemagne de se donner une armée à sa mesure et à sa guise. Autrement dit, il réarmait l'Allemagne. Il avait ainsi, comme il disait, brisé les dernières chaînes du Diktat de Versailles. Il avait réintégré l'Allemagne dans les rangs des nations maîtresses de leur propre destin. Il avait effacé la honte et l'humiliation de la défaite de novembre 1918.
Quand mon père entendit ce discours à la radio, il tira son grand mouchoir de sa poche et se moucha bruyamment. C'est la seule fois où je l'ai entendu pleurer. Il approuvait à fond cette décision de Hitler, mais il gardait ses distances vis-à-vis des nazis. Il continuait à se méfier de la politique étrangère du régime. Il répétait sans cesse qu'il ne savait pas très bien où tout cela allait mener l'Allemagne.
Peu de temps auparavant, il avait renoncé à toute vie publique, puisque celle-ci était désormais devenue un engagement forcé. Lors d'une manifestation patriotique sur la place du Marché de Wittlich ( Dieu sait qu'il y en avait ! ), à laquelle il participait en tant que président des Anciens Combattants, un jeune voyou en chemise brune avait remarqué, dans les rangs des vétérans, deux Israélites couverts de décorations et bien connus dans la ville.
" Les Juifs n'ont plus de place parmi nous, qu'ils quittent immédiatement les lieux, ou on les chassera ! " cria le jeune homme.
Mon père l'entendit. Il était dans son uniforme de Général-Major de l'ancienne armée impériale et devait faire, ce soir-là, le principal discours du haut du balcon du Rathaus.
" Que personne ne touche à nos deux camarades, ou c'est moi qui quitte immédiatement les lieux ", dit-il tranquillement.
Les nazis furent bien obligés de s'incliner. Mon père fit son discours. Ensuite, il rentra chez lui et nous annonça son intention de ne plus jamais participer à une manifestation en uniforme. Il manqua à sa parole une fois : lorsque la ville fit un triomphe à mon frère Erbo, l'aviateur, qui avait été décoré de la Croix de Fer de chevalier pour ses vingt premières victoires aériennes.
Ainsi étions-nous, et d'une curieuse façon, confrontés pour la première fois avec l'un des aspects les plus odieux du règne de terreur que les nazis avaient établi en Allemagne : le fameux problème juif.
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Le soir même, je devais apprendre à quoi avait servi ma « bravoure ». J'avais envoyé un homme à Tarnapol pour y récupérer l'un ne nos blindés endommagé lors de la prise de la ville. A son retour, je vis qu'il était bouleversé.
« Que se passe-t-il donc, Hansen ? lui demandai-je.
– Mon lieutenant, j'ai vu aujourd'hui quelque chose que je n'oublierai jamais.
– Quoi donc ?
– En deux jours, la SS Viking a assassiné toute la population juive de Tarnapol. On parle de plus de quinze mille hommes, femmes et enfants.
J'étais abasourdi.
– Avez-vous vu cela de vos propres yeux, ou est-ce quelqu'un qui vous l'a raconté ?
– J'ai vu des tas de cadavres dans les rues, du sang partout sur les murs. J'ai même pris des photos mais un SS m'a confisqué mon appareil. Il m'a dit qu'ils avaient fait cela à la demande de la population non juive de la ville. »
D'autres soldats du bataillon, qui avaient été les témoins oculaires du carnage, racontaient que les SS, à court de munitions, avaient ordonné à leurs victimes de s'entretuer elles-mêmes, avec tout ce qui leur tombait sous la main.
L'irritation de mes hommes était à son comble. Ils franchissaient les limites de la discipline qui leur interdisait d'émettre une opinion personnelle devant leurs officiers.
« Qu'est-ce que ça veut dire, mon lieutenant ? C'est pour ça que nous nous battons ? Salauds de SS ! Ils nous on laissé prendre la ville pour, ensuite, assassiner lâchement la population. C'est à eux qu'on devrait faire la guerre ! »
Je me tus et leur ordonnai de ne plus en parler
Le lendemain, les officiers du bataillon furent discrètement informés que le commandant de l’unité SS, le Gruppenführer (général) Eicke, avait été relevé de ses fonctions par le Führer. Est-ce pour calmer les esprits qu’on répandit cette nouvelle ? Je ne l’ai jamais su exactement.
Quelques jours plus tard, les officiers se trouvaient de nouveau réunis au PC du bataillon, Cette fois-ci, Ohlen fit évacuer tout le personnel qui n’appartenait pas au corps des officiers, Après avoir fermé les portes, il nous dit :
« Vous devez savoir que le Führer a ordonné l’exécution immédiate de tout commissaire politique ou "politrouk" tombés entre nos mains. Mais j’ai un contrordre formel du général, qui vient d’ailleurs du corps d’armée. Ce "Komissarbefehl" n’est pas applicable dans les unités de la 9ème Panzer. »
Dès les premiers jours de la guerre, on nous avait donné l’ordre de séparer rigoureusement les commissaires politiques russes des autres prisonniers. Ils étaient reconnaissables à leurs cheveux longs. J’avais vu, plusieurs fois, des cadavres d’hommes aux cheveux longs dans les fossés. Ils y avaient visiblement été abattus. Ainsi l’armée allemande se trouvait-elle rabaissée au rang d’une bande de chasseurs de sorcières ! Mais il y avait heureusement des chefs courageux qui n’appliquaient pas les ordres démentiels de leur chef suprême. Par chance, c’était le cas des miens.
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Nous nous demandions combien de temps encore cela allait durer, ces hordes incessantes d'hommes qui déferlaient sur nous au coude à coude, en hurlant, qui ramassaient les armes de ceux qui étaient tombés et qui s'arrêtaient parfois à seulement cinq ou dix mètres de nos lignes. Même un peuple comme le peuple russe ne pouvait pas éternellement supporter d'aussi lourdes pertes.
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page 135. Le ciel était gris, le pays blanc, l'horizon avait disparu. Nous avancions dans un univers sans limite, sans bornes, froid, hostile, inhumain. Un matin la radio nous annonça l'entrée en guerre des Etats-Unis. Nous comprîmes à peine ce que cela signifiait.
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" Réjouissez-vous de la guerre, enfants, la paix sera terrible " p.180
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