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Odile Demange (Traducteur)
EAN : 9782841113736
352 pages
Editions Nil (28/08/2008)
2.99/5   94 notes
Résumé :
Dès la première ligne, Helen Knightly avoue.
Il y a bien eu meurtre. Que sa mère ait été sénile et méchante ne change rien. Tout au long des vingt-quatre heures qui vont suivre, Helen louvoie entre ses souvenirs et la réalité, pour tenter de comprendre, pour tenter de survivre. Surgissent les images d'une enfance bizarre passée auprès d'une femme belle et démente, impitoyable et fragile, qui s'immerge lentement dans la maladie pour mieux punir son mari.
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Je connaissais Alice Sebold pour son ouvrage très remarqué "La nostalgie de l'ange" que j'avais vraiment beaucoup aimé. C'est donc tout naturellement, et avec confiance, que je me suis lancée dans "Noir de lune".

Le roman débute par un meurtre, celui de Clair, une vieille femme de 88 ans. Clair est une malade mentale, une démente , une folle. Après de nombreuses années à s'être occupée d'elle, Helen Knightly, sa fille de 49 ans, l'a tuée. Ce soir-là, alors que sa mère dans une nouvelle crise s'est souillée, Helen baisse les bras. Epuisée moralement et physiquement, elle accomplit l'acte définitif et étouffe sa mère. Sans esprit de vengeance ou bien de pitié, elle accomplit ce qu'elle pense être la meilleure chose à faire. Sauf qu'elle ne l'a pas prévu.

Les heures qui vont suivre vont nous décrire tout le cheminement psychologique d'Helen et nous dévoiler au gré de ses souvenirs un passé marqué par les lubies d'une mère à la folie destructrice. Au côté d'un père aimant mais désarmé et totalement accablé, lui-même en prise avec ses propres démons, Helen vit une enfance étrange où elle doit souvent affronter seule l'incompréhension du voisinage. Devenue adulte, mariée et mère de famille, puis divorcée, Helen, n'échappera jamais à l'emprise de cette femme à qui elle voue autant d'amour que de haine.
Et là, après avoir tué sa mère, Helen est-elle enfin libre ? Fuir, se cacher, se rendre ou se tuer ? Ce meurtre marque-t-il enfin le moment pour elle d'expliquer à ses filles ce qu'était sa vie ?

Une histoire de folie et de mort, d'amour et de haine, où l'auteur dévoile toute la violence quotidienne et banale qui se déploie au coeur des foyers. Un roman très sombre qui ne m'a pas convaincue. Alors que "La nostalgie de l'ange" nous présentait des personnages attachants, c'est d'une manière très distante que j'ai suivi les déambulations d'Helen. Elle-même semble au bord du gouffre, à deux doigts de sombrer dans cette folie qu'elle haïssait tant. Mais on ne la suit pas sur son chemin. Quant au "suspense intolérable" dont parle la 4ème de couverture, je suis totalement passée à côté.

Un roman qui peut être dérangeant par le thème abordé et clairement une déception pour moi.
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J'ai lu la nostalgie de l'ange à l'adolescence, depuis je n'avais pas osé lire d'autre roman de l'auteur, j'avais trop aimé ce livre et j'avais peur d'être déçue. Or, le hasard des livres d'occasions a frappé.
Ce livre m'a retournée ! Ma mère a le même tableau clinique que la mère d'Hélène.... Aussi, j'ai eu l'impression de lire ma propre prophétie, de voir à la fois mon passé et mon avenir. Sombre destin que le mien...
Si ce livre a de mauvaises critiques, c'est parce que les gens «normaux» pensent qu'il y a d'un coté les bourreaux d'enfants et de l'autre les parents aimants, ils ne conçoivent pas qu'entre les deux des parents toxiques de toutes sortes vous bousilleront dés le berceau..que peuvent t'ils alors comprendre à ce genre de récit ?!...rien.
Ayant ce vécu, je peux dire en toute connaissance de cause que ce roman est extrêmement crédible, la finesse de la psychologie des personnages et le réalisme des interactions suggèrent que ce roman est en grande partie autobiographique.
C'est à la fois un triller psychologique, un drame, un destin de femme. le récit est prenant et le suspense est présent. le fait que l'histoire ne se déroule que sur 24h transforme le livre en page-turner.
Le style d'écriture est fluide et captivant, il m'a rappelé le style de Joyce C Oates ou encore Laura Kasischke. le récit est sans concession, cru, dur, violent, et pourtant délicat et touchant.L'analyse éclairée que fait Hélène de son passé et du passage à l'acte est à la fois glaçante et dérangeante mais aussi source de réflexion (voir d'inspiration).
Un roman sombre et perturbant qui vous marquera longtemps, il ravira les adeptes de Oates et Kasischke. Mais il est à déconseiller aux oies blanches et âmes sensibles.
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"Noir de lune" est un roman sombre, vénéneux qui nous relate l'amour passionnel entre une mère et sa fille, un mélange ambivalent d'amour et de haine qui n'a cessé de grandir au fil des années les poussant inéluctablement vers une issue fatale.


"Tout compte fait, je n'ai pas eu de mal à tuer ma mère. Quand elle frappe, la démence ronge sa victime jusqu'au trognon. Celui de ma mère était pourri. On aurait dit de l'eau croupie laissée plusieurs semaines au fond d'un vase.": le roman d' Alice Sebold s'ouvre sur l'aveu du meurtre de sa mère par la narratrice. Au fil des pages, elle revient sur les épisodes essentiels de sa vie, qui vont nous éclairer petit à petit sur les raisons qui ont poussé Helen du matricide psychique au passage à l'acte. Elle raconte la folie grandissante de sa mère, un ancien mannequin pour lingerie devenue agoraphobe, qui vit claquemurée dans son pavillon de banlieue et ne peut dépasser la limite de son jardin. Helen va devenir petit à petit la prisonnière d'une vie ou les relations mère-fille sont inversées et passer à côté de son rôle d'épouse et de mère ainsi que d'une carrière professionnelle pour se consacrer uniquement à sa génitrice.
Le récit se déroule durant les heures qui suivent le meurtre. L'angoisse et les remords d'Helen se partagent avec le soulagement de se sentir libérée de ses chaînes. La narratrice qui se débat entre pulsions de vie et pulsions de mort, va devoir faire des choix cruciaux...


"Noir de lune" est un récit sans concessions à la narration crue et parfois cruelle, plutôt dérangeant car il se penche sur un sujet tabou : le matricide féminin. L'auteure n'hésite pas à aller au fond des choses, quitte à heurter son lecteur ! Bien que ce roman fasse partie de mes gros coups de coeur du moment, je le déconseille aux âmes trop sensibles !

Lien : http://leslecturesdisabello...
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Présentation de l'éditeur

Dès la première ligne, Helen Knightly avoue. Il y a bien eu meurtre. Que sa mère ait été sénile et méchante ne change rien. Tout au long des vingt-quatre heures qui vont suivre, Helen louvoie entre ses souvenirs et la réalité, pour tenter de comprendre, pour tenter de survivre... Surgissent les images d'une enfance bizarre passée auprès d'une femme belle et démente, impitoyable et fragile, qui s'immerge lentement dans la maladie pour mieux punir son mari. Nous voilà pris à notre tour au piège de l'amour-haine qu'Helen voue à cette mère aux allures d'idole destructrice. Son angoisse devient notre angoisse : que faire du corps ? où trouver un complice ? faut-il quitter la ville ? se tuer ? le suspense est intolérable : on ne lâche pas Noir de lune avant le tout dernier paragraphe. (amazon)


Mon avis

Décidément, j'aime vraiment de plus en plus cet auteur (dommage que ce soit pour l'instant le dernier livre que je puisse lire d'elle !).
Bien sûr, il ne faut pas être trop sensible, parce que ses histoires sont toujours plus ou moins dures et très fortes en émotions. Mais c'est aussi cette intensité qui me plait. C'est parfois difficile à lire (parce que pas très gai), en même temps c'est aussi ce qui rend ses récits si captivants, ils nous habitent, nous touchent et nous poussent à la réflexion.

Ses personnages sont très troublants et attachants (enfin pas tous bien sûr…). Essentiellement des femmes, elles ont ce mélange de force et de faiblesse que portent en eux les personnes qui tente de survivre malgré les souffrances qu'elles ont endurées et qui les dévorent encore de l'intérieur, je les trouve très touchantes. Elles sont à la fois très dures envers la vie et en même temps totalement désarmées face à certaines personnes ou situations.
On sent aussi chez ses personnages une forte part autobiographique, dans leur vécu et dans leur caractère. du moins, je pense que c'est le cas, parce que certaines choses reviennent, comme par exemple cette relation mère-fille, qui est aussi évoquée dans les autres livres de l'auteure. Ici, elle est le centre du récit, et c'est vraiment très intéressant. On se rend compte à quel point les gens qui ne sont pas fait pour avoir des enfants peuvent les détruire (sans même s'en rendre compte) s'ils décident d'en avoir malgré tout… le mépris et l'absence d'amour peuvent être la pire des souffrances pour un enfant quand il les reçoit de sa propre mère…
Ça nous amène forcément a réfléchir à nos propres relations avec nos parents et à celles qu'ils ont eues avec leurs propres parents. C'est sans doute aussi pour ça que ses histoires sont si touchantes.

Ce livre est sûrement le plus sombre de l'auteure, elle nous raconte comment cette femme en est arrivée à tuer sa propre mère. le récit est dur, troublant, dérangeant, mais malgré tout très touchant. Il est de ceux qui font réfléchir et que l'on emporte avec nous après avoir refermé le livre.
Lien : http://l-imaginarium.forumac..
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Après une centaine de pages, j'ai fini par jeter l'éponge. Malheureusement, je n'ai pas du tout accroché à ce roman dont j'espérais beaucoup. En effet, j'avais adoré "La Nostalgie de l'ange" du même auteur.

Helen tue sa mère âgée de 88 ans, complètement sénile. Elle appelle Jack, son ex-mari pour lui venir en aide. En attendant, elle lave sa mère et l'entrepose dans le congélateur, après l'avoir délestée de sa jolie natte argentée. Bizarre, vous avez dit bizarre ?
Attendez un peu de connaître la suite...
Helen quitte la maison de sa mère et repart en voiture. Elle se rend chez sa meilleure amie qui est absente. C'est son fils qui accueille Helen. Ils ont un rapport sexuel dans la voiture avant de faire une petite virée vers la centrale nucléaire.

Trop, c'est trop. Pour le lecteur, il est impossible de se mettre dans la peau du personnage principal tant ses réactions semblent en dehors de toute logique. On a l'impression d'avoir une accumulation de faits étranges qui n'ont rien à voir les uns avec les autres.

La manière dont l'histoire est racontée peut également décontenancer car le passé surgit d'un moment à l'autre. le présent et le passé s'entremêlent à travers de nombreux souvenirs. Il faut bien suivre sous peine d'être vite largué.

Un rendez-vous manqué !
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Citations et extraits (22) Voir plus Ajouter une citation
Mon père avait bien quitté la scène, et moi, je faisais mon entrée. A mes yeux, reprendre le fardeau de ma mère n'était pas seulement mon devoir, c'était peut-être aussi le plus beau cadeau que je pouvais lui faire à titre posthume.
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"Salope", a-t-elle dit.
Ce qu'il y a de particulier, avec la démence, c'est qu'on a parfois l'impression que ses victimes ont un fil de détente raccordé à la vérité, comme s'ils pouvaient voir ce qu'il y a sous la peau dans laquelle on se dissimule.
"Maman, c'est moi, Helen.
- Je sais bien qui tu es !" a-t-elle aboyé.
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“ « Une fois au milieu de ma pelouse, je me suis allongée, bras et jambes écartés. Je regardais les étoiles au-dessus de moi. Comment avais-je pu me retrouver dans ce quartier ? Dans un endroit où ce genre de comportement faisait de vous une cinglée, alors que mes voisins, qui coiffaient leurs canards en béton de bonnets à Pâques et de chaussettes à Noël étaient considérés comme sains d’esprit ? » (page 106)

Noir de lune, c’est à la fois la face cachée et la face visible de la mère de la narratrice, mais aussi de son père et, au final, d’elle-même : Helen, matricide. Avec elle, nous saisissons les mécanismes douloureux qui l’unissent à la victime :


« Je connaissais les limites de ma mère parce qu’elles constituaient la moelle de mes os. Je compris alors, comme je le pressentais depuis des années, que j’étais née pour être sa représentante dans le monde et lui rapporter ce monde à la maison – qu’il s’agisse des créations multicolores en papier kraft de mes premières années d’école ou d’affronter des hommes en colère surgis dans le jardin. Je ferais cela pour elle. C’était notre contrat tacite à nous, la façon dont cette enfant servirait ce parent. »
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La lune est entiere tout le temps, mais nous ne pouvons pas toujours la voir. Ce que nous voyons, c'est une presque lune, une pas tout à fait lune. Le reste se cache hors de vue - un noir de lune si tu veux. Mais il n'y a qu'une lune que nous suivons dans le ciel. Nous organisons notre vie en fonction de ses rythmes et des marées.
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Quand j'étais ado, je croyais que tous les enfants passaient les chaudes journées d'été à rêvasser qu'ils découpaient leur mère en petits morceaux et qu'ils les envoyaient par la poste vers des destinations inconnues. C'était une chose que je faisais aussi bien vautrée dans ma chambre que lancée dans des travaux ménagers acrobatiques. Quand j'acceptais de sortir la poubelle, je lui coupais la tête. En désherbant le jardin, je lui arrachais les yeux, la langue. En époussetant les étagères, je multipliais et divisais les parties de son corps.
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