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4,3

sur 1391 notes
Ce "roman" épistolaire à sens unique, un seul auteur, un seul destinataire, qui nous décrit avec précision et sans complaisance l'escalade du désastre, est mené comme un thriller dont on croit connaitre la fin. Beaucoup de choses ont été dites sur ce livre. Pour ma part, je n'entrerai pas dans les débats "c'est la faute d'une telle" (Eva, la mère, bien entendu) ou "c'est la faute de personne". J'ai trouvé ce livre très difficile à lire, non pas dans son format (parce que, soyons honnêtes, ce n'est pas vraiment Eva qui écrit à son mari, mais Lionel Shriver qui interpelle son lecteur) ni dans son écriture, mais dans son contenu à la limite du supportable. L'auteur fait voler en éclat le modèle familial américain et évoque sans fausse pudeur ce que l'on trouve sous le tabou de l'ambivalence de la maternité. Elle dissèque les relations familiales et maritales au scalpel d'une sincérité qui n'est, à l'unanimité, jamais bonne à dire.
Ce roman difficile à supporter, malgré quelques tentatives d'humour (noir), semble tenter de trouver une réponse, une issue, au « pourquoi » légitime d'une tuerie dans un lycée. Pour ma part, la question qui m'a hantée tout au long de cette lecture, c'est : « et moi, qu'aurais-je fait dans ce cas-là ? Quand aurais-je tenté d'arrêter cette histoire ? ». Dans les deux cas, bien sûr, il n'y a pas de réponse.
J'ai été beaucoup touchée par la frêle existence de la petite Célia, désabusée par l'attitude du père, et me suis reconnue dans certaines réflexions, certains aveux d'Eva (parce que, ne l'oublions pas, on ne peut jamais « sortir » du rôle de mère). « Il faut qu'on parle de Kevin » est une lecture instructive qui ne peut laisser indifférent, mais que je déconseille fortement aux âmes sensibles !
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Dès le départ, je dois dire que j'ai détesté cette femme et par la suite cette mère, choquée je fus par les propos qu'elle tenait, à savoir le fait de ne pas aimer son propre fils et ce dès sa naissance. Au fil des pages, ce sentiment de détestation s'est propagé à la famille entière. L'aveuglément du père, toujours à excuser les agissements de son fils chéri et puis les lettres "acte de contrition" ou de compréhension de la mère ont eu un effet plus que rébarbatifs.. J'avoue avoir abandonné plus d'une fois cette lecture... Et puis, ne supportant pas le fait de ne pas terminer un livre, je me suis entêtée, obstinée, accrochée, et là, après 300 pages, Révélation.

Juste une femme, une mère qui sans faux-semblant, sans hypocrisie, sans se chercher d'excuses, mais avec beaucoup de lucidité cherche et analyse ce qui a pu faire de son fils un mass murderer..

Un livre bouleversant, dérangeant, inquiètant, implacable qui n'apporte certes pas d'explications, mais peut-on vraiment expliquer l'inexplicable?

Un livre Uppercutant...
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Un livre coup de poing, que je ne regrette pas d'avoir lu et qui restera longtemps gravé dans ma mémoire.
Sans aucun misérabilisme et avec beaucoup de lucidité, une femme essaie de comprendre ce qui a pu conduire son fils de 16 ans à une tuerie de sept de ses camarades de lycée, d'un professeur et d'un employé de la cafétéria.
Toutes ses analyses, aussi bien introspectives que dirigées vers la société américaine se présentent sous forme de lettres adressées à son mari, dont elle est séparée.
La question qui ressort de ce livre est, à mon sens, de savoir si un adolescent tueur nait avec un potentiel de haine qui ne demande qu'à grandir avec l'incompréhension qui se tisse chaque jour dans les liens parents-enfant.
Il me tarde maintenant de pouvoir regarder l'adaptation cinématographique de ce livre.
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Effrayant.
Obscur.
Noir.
Nauséeux.
Emétisant .

Que dire ?
Je viens de voir une autre critique.

Je me suis donc rendue compte que je n'avais pas encore rédigée la mienne..
Pourtant il a été lu il y a un petit moment. .

Il est presque encore plus terrifiant que le film.

Je l'ai lu. Je suis allée jusqu'au bout pour pouvoir aussi être " de l'autre côté ".

Quand il arrive des horreurs humaines, on pense aux victimes, aux familles.

Mais il est vrai que l'on ne se penche rarement sur là famille du tueur.

Ce fut pour moi toute la complexité du travail. Me mettre du coter de ce livre. Sans cela , je ne pouvais pas continuer la lecture.

Malgré toute mon opiniâtreté, j'ai été lourde d'émotions.
Il faut à un moment s'avouer que la mère à " un peu déconner ". On peut même faire un lien en psychologue de comptoir : elle a provoqué chez lui un séisme. Une carence affective.
Qui entraînera des relations humaines morbides.

Ou tout simplement en monologue schizophrène " comment peut on en arriver là, ce petit avait tout , l'opulence des biens matériaux, de l'affection, un peu d'amour. ...
Mais comment est il devenu tueur. Pervers ,avec cette psychose juvénile. ..."

Ce livre ne laisse pas tranquille.
Il ne peut pas laisser indifférent.
Il a broyé mes tripes de maman. Il a touché mon psychisme de professionnelle.
Il m'a interpellé dans mon rôle de citoyenne.

L'auteur a réalisé un vrai travail.

Cet opus est un vrai chef d'oeuvre noir.

Bravo.

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Pendant des années, je n'ai pas été attirée par ce livre. Je croyais que c'était le témoignage d'une mère qui cherchait des excuses à son fils. Je pensais que c'était l'histoire vraie d'un adolescent, coupable d'une tuerie de masse dans une université américaine. J'imaginais que c'était le texte d'un parent qui souhaitait donner des circonstances atténuantes à ce meurtrier.


Puis, sur Instagram, j'ai commencé à le voir souvent. Les commentaires étaient élogieux. Ma curiosité a été attisée.


Ma vision d'Il faut qu'on parle de Kevin était erronée. Tout d'abord, c'est une fiction. Et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'Eva, la mère du meurtrier, ne lui cherche pas d'excuses.


Eva écrit à son mari, qu'elle ne voit plus depuis ce JEUDI tragique. Elle retrace la vie familiale, du début de l'histoire d'amour entre Eva et Franklin, jusqu'à ce jour où Kevin a tué neuf personnes de son lycée.


Elle livre tout sans fioritures, sans embellir la réalité. le ton est sec, c'est une véritable autopsie. Il m'a fallu du temps pour rentrer dans l'histoire, mais ensuite, il m'était impossible de le lâcher. Pourtant ce que je lisais me glaçait et je détestais de nombreux passages.


En effet, Lionel Shriver dépeint deux tabous : celui d'absence d'amour maternel et celui de la méchanceté de certains enfants. Les descriptions de certaines pensées qu'Eva prête à Kevin, lorsqu'il est enfant, m'ont, parfois, mise mal à l'aise. J'ai oscillé entre la colère, la tristesse, l'envie de comprendre, etc.


Deux jours après avoir terminé ce roman, le débat continue de faire rage en moi. le fait de devenir un tueur vient-il de l'inné ou de l'acquis ? Un enfant peut-il être mauvais comme le comportement de Kevin porte à la croire ou le manque d'amour le fera devenir cet être horrible ? Quelle part de responsabilité portent les parents d'un adolescent qui tue ses camarades ? Ce dernier est-il programmé dès la naissance ? L'origine de ses actes vient-elle de son environnement ?


Ce livre dérangeant a bouleversé toutes mes convictions. Je ne sais plus que penser. Aussi, je sais que ce livre va continuer à me marquer et me hanter. Son but n'est pas d'apporter des réponses, il ne le fait absolument pas, mais il provoque une réflexion troublante qui crée un malaise intérieur. Les interrogations perdurent après la lecture. C'est un livre puissant que je souhaiterais ne pas aimer, tant le sujet est perturbant et que, pourtant, je n'ai pas pu lâcher. Je ne ressors pas indemne de cette lecture.

Lien : http://www.valmyvoyoulit.com..
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L'implication de son fils dans une tuerie de masse va plonger une femme, mère et ex-épouse dans l'horreur et l'incompréhension. Ce sont ces trois identités qu'elle va questionner dans le livre afin d'essayer de comprendre l'enchaînement des événements qui ont mené au drame. le récit se structure autour de lettres écrites à son ex-mari qui désacralisent la maternité à travers un regard sans concession ni tabou. "Il faut qu'on parle de Kevin" est une introspection maternelle au foisonnement incroyable dont on se demande comment Lionel Shriver s'y est pris pour donner autant d'épaisseur au personnage. le livre ne s'attarde pas sur les faits (il y fait juste allusion) mais transforme un fait divers horrible en un miroir de notre société. Une claque !
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Hébétée, horrifiée, bouleversée et navrée, voilà dans quel état me laisse ce fameux Kevin après quelques heures en sa compagnie.

Kevin est un américain de 15 ans qui va tuer plusieurs de ses camarades de lycée, comme d'autres petits américains l'ont réellement fait aux Etats-Unis, notamment dans le tristement célèbre lycée de Columbine.

Peut-être, comme moi, vous êtes-vous demandé un jour dans quel environnement ces adolescents avaient grandi, comment se sentaient leurs parents après les tueries. Peut-être même, si vous avez des enfants, avez-vous eu cette peur de voir se développer chez eux de la violence, de la méchanceté gratuite, quelque chose d'inquiétant. Peut-être enfin si vous êtes une mère, vous-êtes vous demandé comment ce petit être dans votre ventre sentait votre amour, vos émotions, votre bonheur d'être enceinte...ou non. Sujets tabous s'il en est.

Lionel Shriver va vous plonger dans ces tabous à pieds joints, à travers les lettres d'Eva, la maman de Kevin, écrites à son mari dont elle est séparée. Pour lui et pour nous, Eva se met à nu en tant que femme et mère, et dit tout de l'histoire de son fils, même ce qui fait froid dans le dos. Comment elle s'est sentie piégée. Combien la pression est grande d'avoir l'instinct maternel, et de ressentir immédiatement un bonheur indicible en voyant son bébé pour la première fois. Comment on peut déraper un jour, quand dès le départ l'histoire était biaisée.

Au passage, l'auteure égratigne, et le mot est faible, une société américaine prisonnière de ses clichés d'une vie de famille rose bonbon et paradoxalement adepte d'armes en tous genres. Sois joyeux et tue.

A mes yeux, ce roman est un travail remarquable, très bien écrit, bluffant de réalisme et qui pose des questions intelligentes, au-delà de l'aspect terrible de l'histoire. Alors certes, la lecture est douloureuse, mais elle apporte beaucoup. Un grand coup de coeur, mais qui ne laisse pas indemne.
Lien : http://oxybeurresale.canalbl..
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Ce livre ne peut pas laisser indifférent. Eva, la narratrice, est la mère de Kevin, ce jeune homme qui a commis le massacre. Avec force détails, elle nous raconte la venue au monde de cet enfant qu'elle n'avait eu que pour faire plaisir au père. Elle met en avant ce manque de liens affectifs et maternels. Cette franchise fait voler en éclats tous les clichés de la mère aimante se saignant aux quatre veines pour la chair de sa chair. Elle pousse également le lecteur à se focaliser non pas sur le meurtrier mais bel et bien sur celle qui a engendré ce monstre. Cette froideur, ce détachement, la mettent automatiquement en position d'accusée. Pourtant, lorsque le drame éclate, Eva est divorcée de son mari, un père aimant plus que tout son garçon. C'est elle qui subira le calvaire après la tuerie, rejetée par son fils et par la société qui l'accuse ouvertement.

Cette correspondance avec son ex-mari, Franklin, nous laisse également entrevoir la famille américaine, la violence dans la société... tout un système à revoir. Il s'agit d'un récit épistolaire qui déconcerte par sa simplicité et sa force. Il touche moralement car l'éthique est bafouée.
On ne parle pas assez de ce livre à mon goût.
Lien : http://livresetmanuscrits.e-..
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Il faut qu'on parle de Kevin est un livre incroyable, bouleversant. Comme d'habitude, c'est sur Babelio que je l'ai découvert et les nombreuses critiques positives m'ont donné très envie de le lire, de même que le thème de cette histoire, même s'il s'agit quand même d'un sujet terrible : les adolescents auteurs de tueries de masse.

Dans ce livre, on suit l'introspection d'Eva, dont le fils Kevin, 16 ans, est en prison après avoir tué plusieurs élèves, une professeure et un employé de la cafétéria de son lycée. A travers les lettres qu'elle écrit régulièrement au père de son fils, elle retrace la vie de Kevin, depuis sa conception jusqu'à ce fameux JEUDI. On apprend beaucoup de choses sur ce garçon qui n'a donc pas très bien fini, c'est le moins qu'on puisse dire...

Ce roman pose beaucoup de questions – du moins je m'en suis beaucoup posé en le lisant. Et j'ai eu tout le loisir de m'interroger puisque c'est un joli pavé de plus de 600 pages. Parmi ces nombreuses questions, il y en a quelques-unes qui sont revenues plusieurs fois : qu'est-ce qu'être parent/mère (question pas trop compliquée) ? qu'est-ce qu'être un bon parent/une bonne mère (là, ça devient tout de suite beaucoup moins simple) ? Naît-on fondamentalement bon ou mauvais ? Qu'est-ce qui fait qu'un jour tout bascule ? Pourquoi est-il possible de ne pas aimer son enfant/parent ? La liste des questions n'est pas exhaustive, bien sûr. Et c'est la raison pour laquelle j'ai aimé ce livre. C'est très subjectif, évidemment, mais pour moi, Il faut qu'on parle de Kevin est un très bon livre. Il permet de s'interroger – personnellement en tant que maman – et de se pencher sur le phénomène des tueries de masse. Pour les besoins de son roman épistolaire, Lionel Shriver fait référence à des tueries de masse en milieu scolaire réelles, dont Columbine, et l'on se rend compte que le phénomène n'est malheureusement pas si rare. J'en ai découvert bien d'autres dont je n'avais jamais entendu parler. La notion de culpabilisation est aussi beaucoup abordée, notamment du côté de la mère. Eva culpabilise, mais elle est également très culpabilisée : dans quelle mesure l'éducation que Kevin a reçue a fait de lui un tueur de masse ? Que de questions ! Mais je le dis encore : ce livre est extraordinaire.

Il paraît que l'adaptation du roman par Lynne Ramsay est excellente. J'ai très envie de la découvrir pour retrouver un peu les observations et réflexions d'Eva qui sont toujours très profondes et, malgré la difficulté du sujet, enrichissantes.
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Une mère essaie de comprendre, comment son fils de 16 ans a pu franchir la barrière solide et infranchissable du passage à l'acte, en tuant des adolescents de son lycée. A travers les lettres adressées à son mari, elle relate la progression de son fils dans le monde de la méchanceté, son rejet de tout amour, son dégout pour quelque passion que ce soit. Les paroles de cette mère sont dures et choquantes, mais elles sont aussi à la hauteur des actes et de l'état d'esprit de son petit garçon . Cette mère ose dire qu'elle n'aime pas son enfant , mais est- elle pour autant responsable de la perversité de son fils, n'est -il tout simplement pas mauvais par lui même?
C'est effectivement un livre "coup de poing", bouleversant et qui laisse une question en suspens; POURQUOI?
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