Maudits soient
Suétone et les langues de vipère du même acabit pour avoir tant sali la réputation des Césars qui ne se sont pas à leurs yeux montrés suffisamment complaisants avec la clique sénatoriale! Et que dire de tous ceux qui ont au cours des siècles recopié, porté à l'écran toutes ces billevesées sans se poser la moindre question? Heureusement aujourd'hui il existe enfin tout un courant dans la recherche historique et le roman pour tenter de remettre les pendules à l'heure! Pour la première, je citerai
Pierre Renucci et pour le second, un exemple de réhabilitation réussie (!) nous est offert avec ce livre.
Personnellement, l'usage immodéré de ce sobriquet d'enfance, "Caligula", m'a toujours importuné. le troisième César s'appelait officiellement César Germanicus. L'appeler Caligula à tout propos est aussi sot que si les livres d'histoire nous expliquaient que l'Empereur Badinguet a été défait à Sedan par les Prussiens ou que c'est sous la présidence de Tonton que la peine de mort a été abolie en France...
Cela dit, "
le rêve de Caligula" est un excellent roman historique qui nous brosse le portrait psychologique, certes imaginaire, mais subtil et nuancé, parfaitement crédible, d'un petit garçon qui grandit dans le marigot doré infesté de redoutables crocodiles impitoyables, la famille des Julio Claudiens. Très vite, il comprend qu'il lui faut faire preuve de retenue, de sang froid et d'intelligence pour survivre. Bref, il ne peut pas se comporter comme le font les autres garçons de son âge. de quoi devenir paranoïaque et perdre par la suite toute confiance en l'espèce humaine! Car toute suspicion de velléité d'émancipation pourrait valoir condamnation à mort. On peut en effet s'inquiéter de l'état d'esprit du jeune homme alors que Séjan, préfet du prétoire d'une Rome que Tibère dirige depuis la lointaine Capri, s'évertue à abattre la "maison Germanicus".
Un brillant livre donc, que je recommande chaudement à qui aime
L Histoire et les belles histoires.