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3,68

sur 808 notes
Pour moi, Maigret, c'était un détective un peu vieillot, gris, peu avenant, avec sa pipe et son pardessus. Une vision héritée des téléfilms entraperçus dans mon adolescence avec Bruno Crémer dans le rôle principal. Je dis bien "entraperçus" car ils n'avaient pas mérité de ma part autre chose qu'une attention de quelques secondes, voire quelques minutes. Puisque ça intéressait mon père, ça ne pouvait être que "vieux" et "barbant". Absurdité de la jeunesse...
Ce "chien jaune" est finalement le premier roman que je découvre dans le cadre du challenge solidaire 2024, tout simplement car il faisait partie des oeuvres à lire par mon fils en classe de 5e, et que le bouquin se trouvait là, à portée de main.
Et bien, ce roman est une agréable découverte, lu quasiment d'une seule traite (rien de très difficile au vu de l'épaisseur du livre...).
Dès les premières pages, Simenon parvient à créer une atmosphère dense et prenante. La ville de Concarneau, dans laquelle se déroule l'intrigue, est dépeinte avec une telle précision qu'on s'y croirait. Ruelles embrumées, bistrot enfumé et personnages pittoresques : le décor est planté.
L'intrigue est bien construite avec une bonne dose de suspense maintenue tout au long du roman, ainsi que la présence quasi surnaturelle de ce fameux chien jaune qui donne son nom à cette oeuvre.
Quant à Maigret, il a une approche quasi psychologique vis-à-vis de l'enquête et des personnages, en cherchant à cerner les émotions et les comportements de chacun. Je ne m'attendais pas à une telle finesse de sa part.
En conclusion, je ne suis pas déçue, loin de là, et c'est une belle surprise et découverte pour moi. A découvrir par les amateurs de lectures policières mais pas seulement. Je comprends pourquoi la prof de français de mon fils l'a fait lire à ses élèves :-)
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Mon premier Maigret, avec si je ne m'abuse une de ces enquêtes les plus connues le chien jaune.
J'ai bien apprécié l'ambiance de Concarneau, cette auberge où se retrouvent plusieurs notables, et ces crimes d'abord inexplicables.
La plume de Simenon est agréable, le commissaire Maigret dégage cette force de déduction tranquille qui est l'étoffe de ce genre de héros, bref une bonne lecture.
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L'un des premiers Maigret (écrit en 1931), et déjà le personnage est là, bien campé, charnel, à l'aise dans l'atmosphère enfumée d'un bistrot du port de Concarneau où il se passe de drôles de choses. Mystérieux comme le chat du Cheshire, il apparaît, disparaît... Probablement imprégné de l'Art de la Guerre, il intervient aussi peu que possible, semble patauger, vagabonder, errer. Mais quand soudain il tire sur le filet, l'animal est pris.
Compatissant envers les humbles, réticent et sourdement hostile aux notables, c'est bien lui ... c'est Maigret !
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Le chien jaune (1931) - Georges Simenon

Simenon a écrit ceci : "J'ai essayé d'être le plus simple possible, c'est le conseil qui m'a le plus servi dans ma vie. Je dois une fière chandelle à Colette de me l'avoir donné."

Merci Colette, Merci Simenon de l'avoir suivi car c'est ce qui m'a charmée, ce qui a retenu ma lecture et l'a rendue passionnante. Dès la première page, en quelques coups de "plume", sans fioritures inutiles, sans épanchements alourdis, par la seule magie de la suggestion, vous nous transportez dans un Concarneau de 1930, noirci de pluie et de boue, vous nous ouvrez la porte de l'Hôtel de l'Amiral, nos narines reçoivent les odeurs de tabac, d'alcool, de bière, de repas tristes et gras. Nous épions, tapis sans être vus, une frange misérable de la population, les regards sournois de quelques notables dont nous devinons la laideur sous leur dehors de bien-pensants de petite ville de province où chacun se sourit, se déteste, magouille lâchement. Nous suivons Maigret, nous approuvons sa placidité et sa non-méthode qui, en fin de compte, en est une, la sienne. Nous nous réfugions, inquiets, derrière sa silhouette tutélaire, nous ressentons ce qu'il ressent lorsqu'il observe le sordide qui se cache sous les défroques bourgeoises. Nous sommes touchés lorsqu'il s'émeut discrètement face à l'injustice vécue par les plus simples, les âmes pures que l'on salit. Enfin nous approuvons son geste final, quelle humanité chez ce "flic"! J'aime particulièrement ces ambiances à la "Chabrol", bourgeoisie de province, ombres furtives dans les rues, pluie qui tombe à verse, regards qui fuient, atmosphère étrange... Rien que de l'écrire, le frisson me gagne. J'aime, mais de loin, seulement de loin...

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Dans la ville de Concarneau, l'automne bat son plein. Bourrasques de pluie, rafales de vent. le ciel et la mer se confondent dans un gris de plomb. A 23h00, au sortir du Café de l'Amiral où il venait de passer la soirée à jouer aux cartes en compagnie de trois autres notables de la ville, un important négociant en vins est gravement blessé par balle sous le porche d'une maison inhabitée où il a cherché refuge pour s'abriter du vent et allumer un dernier cigare. Lorsqu'il est secouru, un grand chien jaune est sur place et renifle le blessé.

Détaché à Rennes, le commissaire Maigret, aidé du jeune inspecteur Leroy, est dépêché sur place pour résoudre l'affaire qui se complique avec une tentative d'empoisonnement collectif, la disparition énigmatique d'un des notables et la mort violente d'un autre. Il ne reste que le dernier joueur, un médecin reconverti en agent immobilier et il sue la peur tout comme les habitants de la cité portuaire dont le maire réclame à Maigret l'arrestation immédiate du meurtrier. En attendant le chien jaune rôde toujours.

Ce suspense policier est l'une des toutes premières enquêtes de Maigret. Simenon dresse déjà le portrait du flic bourru à la pipe qui élabore ses hypothèses plutôt sur l'intuition que sur la déduction et que l'on retrouvera dans plus de 70 autres aventures. Et puis il y a cette atmosphère si particulière, cette lenteur que l'on retrouve partout, dans les déplacements bonhommes de Maigret, dans ses paroles et dans ses gestes et jusque dans les phénomènes météorologiques. A la lecture j'ai vraiment eu l'impression que la pluie tombait lentement, que les nuages dans le ciel se déplaçaient lentement. Déjà aussi, Georges Simenon prend le parti des petites gens souvent abusées et malmenées par ceux qui ont le pouvoir et l'argent et dresse un réquisitoire sévère dont il ne se départira plus contre la bourgeoisie provinciale hautaine et arrogante.
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Quelle clarté de la langue, quelle fascination pour le nocturne, les carillons de la vieille horloge résonnant à minuit derrière les remparts de la Ville Close : tout est poésie, tout y est inoubliable ! Vous vient soudain l'envie furieuse de vivre "pour de vrai" l'année 1931 à Concarneau... Vite, re-fonçons à la "Machine à explorer le temps" ! Vivent donc Jules Maigret et les nuages de fumée (de cigarettes et de pipe : en Littérature, ça passe mieux !), sans parler de la buée sur les vitres des cafés d'où l'on regarde tomber la pluie... bref, vive l'écriture immortelle -sensorielle - de Georges Simenon le Grand ! [avec 5 étoiles aussi pour moi, selon Saint-Babelio].

P.S. : pour la (toute) petite histoire, j'ai cité "Le Chien Jaune" comme ouvrage de chevet de Bruno le peintre raté - ceci dès les premières pages de mon petit roman "Grand Large" (véritable succès planétaire, de 2013 à nos jours : déjà 84 lecteurs !!!)
Lien : http://www.regardsfeeriques...
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C'est le deuxième roman de Simenon que je lis et j'ai bien aimé l'ambiance de Concarneau en ce froid mois de novembre qui nous est proposée ici. le mystère est efficace, ainsi que la narration. le lecteur est en effet mis au même niveau que les autres spectateurs, que ce soit l'inspecteur Leroy ou tous ces curieux qui tournent autour du café de l'amiral, voire osent venir prendre un verre pour essayer de glaner une explication au mystère qui s'est abattu sur eux. Comme eux, j'ai passé le livre a essayé de comprendre ce qui pouvait bien se passer, à tendre l'oreille et à risquer un oeil à travers les fenêtres du café mais je n'ai eu droit qu'à des haussements d'épaule désabusés de Maigret et quelques onomatopées…

J'étais donc vraiment curieuse de connaître le fin mot de l'histoire et n'ai pas du tout été déçue par la révélation finale de Maigret en présence des différents protagonistes. Il a par contre mené son enquête en suivant son intuition et un peu en dépit du bon sens policier, représenté par Leroy qui était aussi déconfit que nous pendant toute l'enquête.

J'ai aimé aussi le geste de bonté finale complètement désintéressé de ce commissaire qui s'attache ici aux déshérités de Concarneau.
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J'ai gardé des images de l'inspecteur Maigret de mon enfance grâce à Jean Richard qui l'interprétait dans la série télévisée. J'ai donc eu beaucoup de mal à l'imaginer grimpant sur le toit d'un hôtel dans cette aventure, vu son embonpoint. Ce n'est pas l'activité physique qui le caractérisait mais son intuition et sa capacité de réflexion.
Bon, à part cette improbable acrobatie, Georges Simenon nous emmène à Concarneau où "Le chien jaune", que personne ne connaît, l'intrigue parce qu'il était présent lorsque le principal négociant en vins de la ville, Monsieur Mostaguen, a été blessé par un coup de feu.
Détaché sur place, l'inspecteur Maigret va se faire défenseur des plus humbles face au mépris des corrompus. Il mettra un certain temps à dénouer les fils de ce mystère d'autant plus que les bouteilles des habitués du café de l'Amiral ont été empoisonnées.
Concarneau est un décor approprié à l'enquête qui nous mènera loin des boissons alcoolisées… On y trouve les remparts et l'horloge lumineuse de la vieille ville ainsi que la petite pluie bretonne pour intensifier le suspense d'une histoire qu'il ne faut surtout pas raconter.


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Chien jaune inquiétant, décor d'une petite ville : Concarneau, : les odeurs de marée, les bruits du port, la pluie, le vent, ,les rues vides à la nuit tombée, la lumière glauque des trois fenêtre de l'hôtel de l'Amiral, encore ouvert d'où sortira un homme vite abattu après quelques pas sur le trottoir.
Maigret dépêché sur place nous mènera par le bout du nez dans une intrigue serrée dont il dénouera les fils nous laissant pantois.
Un des premiers Maigret, atmosphère d'époque (1931).
22 très bonnes critiques, bonne lecture, style Simenon impeccable..



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Je poursuis ma découverte de la série de romans que Georges Simenon a consacrés au Commissaire Maigret avec le Chien Jaune.

Une enquête aux accents bretons puisque quasiment toute l'intrigue se passe à Concarneau, le commissaire Maigret assurant pour un temps une mission de réorganisation policière à Rennes.
Plusieurs notables sont victimes de tentatives de meurtre et la petite ville portuaire est en émoi tandis qu'un chien au pelage clair erre dans les parages. Maigret s'installe à l'hôtel de l'Amiral et observe et analyse les habitudes des clients et de la serveuse, une jeune femme discrète et mystérieuse.
Nous retrouvons dans ce récit des travers et aléas intemporels : la pression du maire de la ville, les rumeurs relayées et exacerbées par les journalistes en quête de scoop, les malversations et la corruption des élites, une belle histoire d'amour contrariée…
Personnellement, je ne me lasse pas du côté bourru du commissaire et, paradoxalement, de sa profonde humanité.

J'avais choisi la version audio, chez Lizzie, lue par Bruno Solo. Une réussite sur tous les plans !

Lien : https://www.facebook.com/pir..
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