Il n'est jamais trop tard pour lire un polar d'autrefois.
Roman écrit en mars 1931, première publication en avril 1931, Éditions Fayard. Si l'écriture de ce récit est postérieure à «
Pietr le Letton » , "
Le chien jaune" a été publié un mois avant. La préface de l'exemplaire que j'ai lu (
Presses Pocket, impression avril 1976 ) est de
Marcel Aymé.
Le commissaire
Maigret détaché à la Brigade Mobile de Rennes est envoyé à Concarneau pour élucider une curieuse affaire. Un blessé par balle, la victime venait de quitter en pleine nuit le bar et ses trois amis, son déplacement n'était pas prévisible. Depuis cette agression un chien, une grosse bête jaune et hargneuse, a fait son apparition dans la ville.
Le commissaire établit ses quartiers à l'Hôtel de l'Amiral avec son bar et son restaurant où les quatre amis avaient leurs habitudes. Il va travailler avec Leroy, un jeune inspecteur débutant et prometteur. Disparition, empoisonnement, qui peut bien en vouloir à ce point au groupe des quatre qui fréquentait le café de l'Amiral ? La presse s'empare de ces énigmes, la peur s'installe à Concarneau, une véritable psychose. Des coups de feu sont tirés, au hasard semble-t-il. Même
le chien jaune est blessé. Un vagabond a été aperçu, il fait un coupable idéal mais il reste introuvable.
Maigret s'enferme dans le silence. Il ignore la presse, ne répond pas aux provocations du maire qui veut rapidement des résultats.
Maigret laisse Leroy rechercher des indices, il préfère observer et prendre des notes dans un vieux carnet. le raisonnement presque mathématique de
Maigret porte rapidement ses fruits. Les indices recueillis par Leroy trouvent leur place.
Maigret sait où découvrir les preuves manquantes. Il est temps pour le commissaire de réunir les protagonistes dans une ultime confrontation et de démasquer le coupable.
A Concarneau,
Maigret a utilisé une méthode de travail inhabituelle. Il la confie à Leroy « Ma méthode a justement été de ne pas en avoir … J'ai pris l'enquête à l'envers, ce qui ne m'empêchera peut-être pas de prendre la prochaine à l'endroit … Question d'atmosphère … ». Cette atmosphère,
Simenon sait très bien la restituer. Elle est faite de secrets pas toujours avouables de la bourgeoisie de province. Concarneau est désert et le lecteur ressent très bien que cela s'explique non seulement par le mauvais temps de
novembre mais aussi par la peur.
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