Moi, Jésus. (2007)
SINOUE, Gilbert
Paris. 2010. Editions J'ai Lu. 317 p.
(LP 448)
Présentation de l'Editeur :
19 avril de l'an 30 de notre ère. Trahi par Hérode, abandonné de ses apôtres, condamné par le Sanhédrin qui arrache à Pilate une sentence de mort, un Galiléen agonise au terme d'un effroyable supplice. Cet homme, Jésus, est mis au tombeau le soir même. Pourtant à l'aube du troisième jour, lorsque les femmes se rendent auprès de sa dépouille, elles ne trouvent que son linceul.
Au-delà du récit iconoclaste et captivant,
Gilbert SINOUE propose un éclairage inédit sur l'une des plus grandes énigmes de l'Histoire.
Né en Egypte en 1947,
Gilbert SINOUE se consacre à l'écriture après des débuts comme auteur – compositeur. Ses romans, tels
le Livre de saphir,
L'enfant de Bruges ou
Erevan, rencontrent chaque fois un vif succès.
Mon avis (Avril 2010) :
Curieux et connaisseur de la question religieuse, j'avoue un premier sentiment à la découverte du titre même du roman :
Moi, Jésus. Friand de roman historique, je suis réticent aux autobiographies fictives, et je redoutais une réécriture des évangiles, au prétexte de l'oeuvre romanesque. Je ne peux que me réjouir d'avoir surmonté ces craintes originelles.
En effet,
Gilbert SINOUE nous emmène à la redécouverte d'un des plus grands personnages de l'aventure humaine, tout en prenant soin de ménager et le suspens et les « faits historiques ».. Et si Jésus avait survécu à ses blessures ? En partant de cette hypothèse – réfutant donc la résurrection - , l'auteur nous explique , en prenant soin de renvoyer à des notes en fin d'ouvrage, afin d'éviter toutes polémiques, ce qu'induit une telle hypothèse. Sans pouvoir évoquer le dénouement, il nous décortique, en parlant à la 1ère personne – il est un peu déroutant de lire les propos de Jésus – les raisons, poussant deux membres du Sanhédrin (tribunal des grands prêtres de Jérusalem), Nicodème et Joseph d'Arimathie , les amenant à venir libérer l'Homme, que le Tribunal a condamné à mort quelques heures plus tôt. Captif, le Christ écrit alors son histoire, et pour que sa vie ne soit pas réécrite et interprété par d'autres, il retrace aussi son parcours, le lançant notamment dans une réhabilitation de Judas, mais aussi dans un dialogue captivant entre lui et le maître du Sanhedrin.
Accessible et romanesque,
Moi, Jésus nous interroge sur ce que l'Homme peut faire d'un message de paix, et force est de constater, que même bien écrit, fort documenté et justifié, ce roman ne peut être lu comme une simple histoire, mais nous pousse à nous questionner sur la place de Jésus, et donc du « divin ».
L'oeuvre est réussie , et l'auteur parvient à ses fins, en nous dévoilant les raisons de cette mystification, même si, rappelons – le, tout part d'une hypothèse (plausible, certes, au vu des arguments de Mr
SINOUE), mais d'une hypothèse néanmoins. En refusant de se placer sur le plan du symbolisme et/ou du religieux, mais en restant obstinément (envers et contre tout) sur un plan plus historique, il réussit à nous entrainer à sa suite.
Excellente surprise donc que ce roman, que je conseille à tous. L'écriture y est sobre et claire, et l'ingéniosité du journal pou se souvenir reste la plus appropriée.
Pour ceux et celles, ayant déjà lu le livre, gardez pour vous le dénouement d l'intrigue posée, tants elle ne résulte que d'une quête, celle menée à travers la lecture de ces 317 pages.
Lien :
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