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4

sur 202 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
A la lecture de ce " roman noir " je me suis remémoré les ouvrages de Maurice Rajsfus ( " Je n'aime pas la police de mon pays " et La rafle du Vel d'Hiv " ) . Si il est vrai que quelques policiers français se sont abstenus d'une franche collaboration avec l'occupant allemand , la majorité d'entre eux ont agi comme des voyous .

Slocombe et Rajsfus , tous deux d'origine juive montrent ici à voir la malfaisance de cette police française qui alla souvent au devant de ce qu'exigeaient les allemands .

La lecture de cette " fiction " qui colle d'assez près à l'histoire vraie est souvent insoutenable et permet aussi de comprendre le manque d'état d'âme de ces policiers qui ont embarqué de force des étrangers dans des vols affrétés par le gouvernement français dans une époque plus proche de la nôtre . Autre temps , même méthodes barbares !
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Contrairement à ce que j'imaginais en lisant le premier opus de la série des exploits de l'inspecteur principal adjoint Léon Sadorski, je me suis attachée à cet abominable personnage … qui n'est pourtant pas totalement de fiction.

Car il a des côtés fascinants : un salaud intégral, « salivant » à la vue de la moindre jeune femme ou jeune fille, mais aussi un excellent policier, sachant déceler le moindre indice, la plus petite variation dans un regard, une attitude, un physique … Et c'est une partie de son travail qui consiste justement à pourchasser les Juifs qui s'abstiendraient à porter l'étoile jaune solidement cousue à leur poitrine selon les directives du 6 juin 1942 et à les envoyer à Drancy, en attendant pire.

Pétainiste et antisémite, convaincu de la prochaine victoire de l'Allemagne - comme Pierre Laval - affecté aux Renseignements généraux, il y dirige le rayon juif … avec zèle, c'est le moins qu'on puisse dire. Relevant à peine d'une blessure reçue en service, il enquête sur un attentat à la bombe perpétré contre un café restaurant où se retrouvent les policiers de la Préfecture de Police, et qui a fait deux victimes, dont un collègue. A lui de remonter le fil des témoignages.

Dans le même temps, il découvre dans les bois de Sucy-en-Brie, le cadavre d'une jeune femme complétement dévêtue et difficilement identifiable. Ce meurtre serait-il lié à plusieurs attentats imputables à des terroristes communistes ?

Plus que la mécanique des enquêtes, ce sont les techniques d'interrogatoires – musclés – et l'ambiance de Paris occupé qui prend le lecteur aux tripes. Largement documenté de rapports de police authentiques, on y déroule toute la mécanique perverse déployée par l'administration policière française sous domination allemande - mais allant au-delà du zèle attendu - qui passionne, dans un pays où l'antisémitisme latent ne craint plus de se cacher parmi la population.

Après le magistral ouvrage de Laurent Joly sur la Rafle du Vel d'Hiv paru en mai dernier, nous entrons dans les arcanes de la folie meurtrière qui a conduit l'Etat français à livrer aux nazis des familles entières dans des conditions absolument inhumaines, ici décrites avec un réalisme saisissant. Même un coeur endurci comme celui de Sadorski en est, parfois, ébranlé.

Romain Slocombe ne fait que raconter ce qui s'est vraiment passé en cet été 42, mais aussi il s'attaque à un autre sujet, plus rarement mis en évidence : les règlements de comptes entre membres des réseaux de résistance communiste, les délations internes et les exécutions sur vagues soupçons de traitrise ou pour des motifs personnels inavouables.

Etayé par une volumineuse documentation, bourrée de noms de personnalités historiques, le roman sonne particulièrement vrai, qui ne peut m'empêcher d'imaginer ce qui doit se passer en ce moment à l'Est de l'Europe … La nature humaine étant encore pire que ce qu'on imagine, parfois …

Il me manque encore deux épisodes de cette saga, mais je vais me laisser un peu de temps avant de m'y attaquer : ce roman-là m'a donné quelques cauchemars ...
Lien : http://www.bigmammy.fr/archi..
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(...) Il m'a fallu énormément de temps pour venir à bout de ce livre. Pas que je l'aie trouvé mauvais ou mal écrit, mais parce qu'il baigne constamment dans une ambiance extrêmement pénible. C'est que le héros de cette histoire, Léon Sadorski, est un flic antisémite, raciste et libidineux. Tout au long du récit, nous sommes dans sa tête et c'est franchement déplaisant. Je ne pouvais pas lire trop longtemps, parce que l'idéologie nauséabonde et les propos révoltants tenus par le personnage m'ont rendu physiquement malade. Je savais déjà que la France de l'époque n'était pas innocente des évènements racontés ici. Mais le savoir et être plongée dedans sont 2 choses totalement différentes!

Une note de l'éditeur en début de livre précise que ni l'auteur, ni Robert Laffont ne partagent les convictions du personnage dont il est question, on comprend pourquoi, parce que la façon dont c'est raconté fait froid dans le dos.

Malgré ça, je tenais à finir ce livre. Il n'est jamais bon de se voiler les yeux sur la réalité des choses et ce qui est raconté ici a réellement eu lieu: l'auteur s'est appuyé sur un fait divers et des rapports de police véridiques, sur des faits historiques avérés. Et ce n'est vraiment pas joli. le récit de la rafle du Vél d'Hiv m'a arraché des larmes, mais rien que pour cette description, le livre vaut la peine d'être lu. Parce qu'il faut savoir ce qui s'est passé et ne jamais l'oublier.

La partie enquête arrive assez tardivement dans le récit et m'a semblé rester en retrait tout au long du livre. C'est plus un prétexte à décrire la police française pendant l'Occupation que le coeur de l'histoire. ça ne m'a pas vraiment dérangée, mais ça donne l'impression qu'il manque une vraie ligne directrice pour tenir l'ensemble du début à la fin. D'ailleurs, la résolution de l'affaire est un peu rapide.

L'auteur prend le parti de parler comme parlerait son personnage, souvent en discours indirect subjectif: il écrit « il » et pas « je », mais se place du point de vue de Sadorski. Il n'y a donc aucun filtre entre les pensées répugnantes du protagoniste et le lecteur. J'ai trouvé que c'était dur à encaisser, mais efficace.

Une lecture difficile et traumatisante, mais sans doute nécessaire.
Lien : https://bienvenueducotedeche..
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Dans un commentaire sur « l'affaire Léon Sadorski » je disais que le personnage faisait penser à Rudolf Lang Après lecture de cette suite je corrige vivement : Sado me fait penser de plus en plus à S.A.S c'est à dire son altesse sérénissime  Malko Linge de Gérard de Villiers Passer de R. Merle à Gérard de Villiers ce n'est pas à proprement parler une promotion…
1. le style déjà simple à l'extrême sans fioriture à la limite du rapport administratif ou du commentaire journalistique de faits divers, le sujet sans prétention un peu de sexe extraconjugal avec des bochies, des vues enamourées sur une petite juive qui pourrait être sa fille et qui le met sens dessus dessous , de la violence purement gratuite sur les individus lambda ou groupes d'individus mal vus, de la propagande primaire raciste au sens large du terme sur les individus qui sentent mauvais: youtres, cocos, invertis et même jacasses qui pourtant rendent de bons et loyaux services aux poulagas , une pseudo enquête cousue de fil blanc avec le fin limier sur tous les fronts qui parfois s'arrête net: la truffe et la patte en l'air et... « bon sang mais c'est bien sûr ! »
Une histoire qui se déroule sans anicroches entre rapports d'interventions doctement remplis et sans faute pour quelques uns, rapports administratifs de police (toujours) énormément informatifs qui ne présentent aucuns intérêts pour le lecteur (ai-je fait un pléonasme?), réflexions sadorskaïènes sur la laideur du judaïsme et du bolchevisme et leurs conséquences néfastes sur la grandeur de la France , confessions et absolutions en bonnes et dues formes dans le confessionnal. Ici il faut, pour comprendre Sadorski, savoir que la religion chrétienne est formidable par rapport au judaïsme car à partir du moment où on est absout on est vierge de péché et donc … on peut recommencer... Chose que notre gros cancrelat a bien compris et ne s'en prive pas
Des histoires d'amour extraconjugales avec une bochie qui lui joue « Léon regardez-moi dans les yeux » et notre Léon (oui il aime se faire appeler par son petit nom du moins par Julie coquetterie de poulet sans doute ) qui déglutit difficilement les yeux glauques et proéminents rivés sur les immenses bonnets (taille M) de la dame. Comme nous le trouvons Sympathique « Daddy cool ! » lui crions- nous
Pour le visuel imaginons Bernard Blier les yeux exorbités en pâmoison devant la grande sauterelle
Des amours collégiennes avec Julie à qui, le cochon, il offrirait bien bonbons ou glaces toute la journée elle est tellement croquante avec ses socquettes blanches
Une histoire « historique » en arrière fond très bien documentée sur la cinquième colonne rouge et juive, sur les divertissements de l'époque sur les règlements de compte entre partisans, sur l'invisibilité des FFL : une anecdote (on note quand même que ceux-là avaient ordre de n'utiliser leurs armes toutes neuves qu'à la libération On est en 42), la rafle du Vél d'Hiv
Cette dernière est bien mise en scène la rafle en elle-même avec ses impondérables dus à la panique incompréhensible des futurs internés et les conditions innommables de détention au stade (d'une capacité de 15 000 places on le rempli avec 14 000 personnes une aubaine pour le taulier!)

Et, mis à part à la fin, pas un allemand Les cochonneries on les fait entre bons français La cochonnaille ça nous connaît!
Certes Sadorski m'aime pas les juifs ni les marxistes ni les terroristes alors les terroristes youtres bolchéviks vous pensez-bien !
Pas d'Yvette ou si peu en arrière plan en cornarde et comment dire en « utilité »
Par contre des bons français par millier, hirondelles, pandores et pompiers , chacun faisant de son mieux, surtout pour la rafle sans parler des badauds et bignoles, qui, par l'odeur de sang alléchés conchient ces pestiférés.

Un livre qui se lit bien mais avec un personnage trop lisse, trop méchant trop tout quoi ! Une méchanceté trop gratuite mais une personnalité plus fouillée enfin si on peut dire Il se surpasse surtout lorsque les choses lui échappe et là Pan il cogne et il ne fait que son travail ...
Un livre un peu plus présentable que le précédant du fait de ses détails historiques Si l'intrigue laisse plutôt à désirer on peut se rabattre sur les évènements qui sont très documentés



Parait qu'il y a une suite ! Bon on va attendre un peu
A force Il ne faudrait pas que je prisse Sado pour un brutal…
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Slocombe Romain (1953-) – "L'étoile jaune de l'inspecteur Sadorski" – Robert Laffont /Points, 2017 (ISBN 978-2-7578-6583-5)
– format poche, 588 p. – Glossaire des sigles pp. 569-571, notes de l'auteur pp. 573-575, bibliographie et sources pp. 577-588.
Suite du premier roman intitulé "L'affaire Léon Sadorski" publié en 2016 (cf recension).

L'auteur poursuit sa narration de ce qu'il pense avoir été le vécu et la mentalité d'un « flic collabo pétainiste » : le récit s'ouvre avec une circulaire du 6 juin 1942 (mise en application sans ménagement de la circulaire sur le port de l'étoile jaune et des mesures discriminatoires envers les personnes d'origine « juive ») et se conclut le 29 juillet de la même année.

L'intrigue policière est centrée sur les attentats de plus en plus fréquents organisés par la Résistance communiste, ici mis en scène par le biais d'une explosion sanglante au « café Moreau » ; en toile de fond sont évoqués les bombardements aériens de plus en plus fréquents sur la région parisienne, la déconfiture des troupes allemandes à Stalingrad, puis – à partir du chapitre 23 (p. 369) la préparation et la mise en oeuvre de la rafle du Vel d'Hiv dans des conditions épouvantables ; le récit se termine par l'évocation sans fard du rôle peu reluisant de certains responsables communistes ordonnant des exécutions dans leurs propres rangs (histoire du groupe Valmy).

Sur cette trame se poursuit l'évocation du sort de Julie, la jeune juive que Sadorski abrite carrément chez lui dans l'espoir de la séduire et de l'abuser prochainement, ce qui ne l'empêche pas d'entamer une liaison avec une secrétaire de la radio collaboratrice « radio Paris », ou encore d'abuser de ses pouvoirs pour contraindre une femme juive à des rapports sexuels.
Habilement, l'auteur mobilise toutes ces circonstances pour donner à son personnage une plus grande complexité : Sadorski cache Julie, sauve quelques jeunes-filles juives pour lui complaire, ainsi que la famille de son tailleur qui lui fait de si beaux costumes. Il pense même à se confesser, preuve s'il en est qu'il n'a pas la conscience bien tranquille…

Malheureusement, comme dans le premier volume, l'auteur ne peut s'empêcher de glisser ça et là quelques turpitudes salaces, de façon à déprécier son anti-héros (ainsi que son épouse) jusque dans sa vie la plus intime : c'est un procédé classique d'humiliation d'un adversaire, que tous les mouvements politiques, de droite comme de gauche, mobilisent sans vergogne.

Plus préoccupant, ce deuxième volume poursuit dans la logique du premier : les personnages principaux – celles et ceux dont l'auteur décrit largement les agissements, sentiments et opinions –, sont toutes et tous des collabos pétainistes. Les manifestations de résistance ou de simple désapprobation ne sont le fait que de personnages secondaires, sur lesquels l'auteur ne s'attarde que pour décrire leurs aveux, ou leur compromission dans les sanglants règlements de compte internes au parti communiste.
Les propos pleins de naïveté et de candeur de Julie sont habilement manipulés pour fournir un contrepoint mettant puissamment en relief la démission générale attribuée à la population.

Comme dans le premier volume, Slocombe insère de nombreux documents d'archive, et relate des faits réels. D'après l'abondante bibliographie, il a manifestement brassé une documentation pléthorique, mais en ne retenant que ce qui vient appuyer sa posture idéologique Finalement, Slocombe se vautre dans la même attitude qu'un Houellebecq : il n'y a que des salauds sur terre, c'est très à la mode aujourd'hui, ça rejoint la posture de Céline.

Le troisième volume sera-t-il un peu moins caricatural ?

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Comment parler sereinement d'un livre abordant de tels sujets ?
Je vais tenter de vous livrer mon ressenti personnel (vous aurez compris, j'ouvre le parapluie en expliquant que cela n'engage que moi, pas folle la guêpe).

J'adore les thrillers historiques et particulièrement ceux qui concernent cette période tant elle me révolte. Mais parallèlement à cela, j'aime particulièrement que les livres sur cette période, m'apprennent non seulement des choses mais surtout qu'ils provoquent en moi des émotions.
Car ce sont mes émotions qui me guident et me commandent d'en savoir plus. Pour être encore plus précise, ce ne sont pas mes livres d'Histoire (au demeurant très intéressants, parfois… ) qui m'ont conduit à me passionner pour cette période. C'est en lisant adolescente « Si c'est un Homme » de Primo Levy que j'ai voulu en savoir toujours plus.
Pourquoi ? Tout simplement parce que ce livre m'avait chamboulée, révoltée, anéantie de découvrir toute l'horreur dont était capable l'Humanité.

Quel rapport me direz-vous ? Et bien dans ce livre de , je ne cherchais ni les sensations du polar ou du thriller, ni celle du savoir et de la connaissance précises de certains faits historiques. Je cherchais à ce qu'il me remue les tripes en me mettant sous le nez un inspecteur dégueulasse et collabo et qu'il m'en apprenne ainsi plus sur ce qu'a été la collaboration zélée de la Police sous l'occupation.
Mais le pari n'est qu'à moitié réussi.
En effet, on est d'accord, Romain Slocombe est pointu d'un point de vue historique. Mais parfois trop.
J'avais parfois le sentiment de sortir du roman pour entrer dans le livre d'Histoire. Et ce côté un poil trop documentaire à mon gout m'a rendu la lecture moins attrayante qu'imaginée au départ.

Coté collabo dégueulasse, j'ai été servie. Point positif en revanche de ce côté car j'ai trouvé que Romain Slocombe ne versait pas dans le manichéisme. On sent que malgré tout et à certains moments, l'inspecteur lutte contre certains penchants ; il sent au fond que tout cela n'est pas très bien. Et même s'il verse dans la pourriture absolue, on sent toute l'ambiguïté du personnage et de l'époque : entre haine, envie de fermer les yeux, révolte et besoin de sauver sa peau.

Mais globalement ce livre ne m'a pas transporté d'émotions. Je n'ai évidemment eu aucune empathie pour le personnage et cela ne m'a probablement pas aidée mais j'ai vraiment été gênée par le coté trop didactique du roman. Je ne parlerai pas de l'enquête elle-même qui n'a pas revêtu beaucoup d'intérêt à mes yeux.

En revanche, j'ai été impressionnée et bouleversée de la description qui est faite de la rafle du Vel d'Hiv' et des conditions dans lesquelles les Juifs ont été traitée dans le vélodrome. Je connaissais cette révoltante part de notre histoire mais elle est racontée avec toute la froideur du policiers français zélé et collabo. C'est révoltant et répugnant et sur ce point précis, Romain Slocombe a réussi à me prendre aux tripes.
Clairement cette lecture ne fut pas un coup de coeur que ce soit du point de vue de son intérêt historique ou du point de vue de l'intrigue elle-même, mais je note tout de même de poignants passages sur la rafle et relève l'évidente nécessité de ce type de roman.

Quoi qu'il en soit de mon ressenti personnel face à cette lecture, nous ne dirons jamais assez que ce genre de livre est absolument nécessaire et primordial.

Pour savoir et ne jamais oublier que la terreur et l'ignominie sont là, tapies dans l'ombre et que nos plus vils instincts ne demandent qu'à resurgir et laisser libre court à leur haine. Quand j'entends des jeunes gens qui ne savent même pas qui est Hitler ou ce qu'est la Shoah, je me dis que ce type de livre est plus que jamais nécessaire. Nous ne devons pas ignorer. Nous ne pouvons pas ignorer ce qu'il s'est passé en France et à quel point certains de nos compatriotes se sont livrés à leur plus vils instincts .

Ce type de comportement ignoble n'est pas une question d'époque, c'est une question d'Hommes. Et les Hommes ont-ils vraiment changé ? Pas sûr. Ce qui rend cette lecture d'une actualité brûlante.
Lien : https://www.lespetiteslectur..
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Mai 1942

Sadorski découvre lors d'un pic-nique avec son épouse le cadavre d'une femme dans la forêt.  Il y voit de suite une opportunité d'être reconnu de tous et d'obtenir une promotion. Il est prêt à tout pour cela sans aucun scrupule. Il se pose rapidement la question de savoir si cette affaire est liée à celle de la  bombe qui a explosé dans un café devant le palais de justice, fréquenté par les brigades spéciales, ayant causé 2 morts. Pour arriver à trouver les coupables il n'hésitera pas à mentir, torturer, dénoncé ses concitoyens.

Mais on va vite le comprendre ces affaires ne sont pas la teneur principale de ce roman.

L'auteur nous décrit avec brio cette époque.

On ne peut que détester Sadorski : il est raciste, antisémite, intolérant et pour couronner le tout c'est un prédateur sexuel ! Je me suis dit mon Dieu mais qu'es ce que c'est que ce type ? Même le réel amour qu'il porte à Yvette, son épouse, ne me l'a pas rendu plus humain.

On découvre comment  il utilise sa carte de policier à tout bout de champs pour avoir des passes droits. Ce type est une pourriture sans coeur de la pire espèce, couronné d'un menteur.

A travers ce roman on voit ce qu'il y avait de pire durant cette difficile époque qu'était la seconde guerre mondiale ; mais aussi ce qu'était amené à faire la police, soit disant par ordre des allemands...

On y découvre les conditions de vies difficiles des juifs, bolcheviques, communistes et toutes personnes solidaires de ces populations. Mais aussi une triste réalité : des français qui ferment les yeux devant ce déferlement de haine et violence, par peur des représailles ou par lâcheté mais aussi par intérêts personnels.

Ce roman m'a complètement décontenancé, je m'attendais à une enquête policière classique sur fond d'occupation, mais non pas du tout, c'est un livre historique qui décrit une époque bien noire et triste de la France. L'auteur à fait un merveilleux travail de mémoire pour ne pas oublier ce qui s'est passé.
Lien : https://bookliseuse.com/?p=1..
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Le second tome des enquêtes de l'inspecteur Sadorski plonge le lecteur dans une période historique toujours aussi passionnante, celle de la seconde guerre mondiale. le sinistre enquêteur va cette fois mené de front deux enquêtes sur fond de manipulations politiques.

Ce second tome est assez particulier. Il reprend l'histoire là où les dernières pages du tome précédent s'arrêtaient. Léon Sadorski est en congés pour se rétablir de sa blessure (cf. tome 1). Toujours amoureux de sa femme, il ressent néanmoins un très forte attirance pour sa jeune et juive voisine Julie, dont les parents ont été arrêtés. Malgré son antisémitisme profond, elle lui inspire des pulsions encore plus profondes... Pour se la sortir de la tête, il part pique-niquer avec Yvette. C'est dans les sous-bois qu'il découvre au détour de sa promenade, le corps d'une femme. Il sait alors qu'il doit reprendre du service.

Ce tome est spécial, car malgré les enquêtes menées par l'inspecteur des renseignements généraux, l'évènement central de ce récit est la rafle du Vel d'Hiv. Cette abomination historique est tout a fait bien abordée par Romain Slocombe. L'aspect historique prend le pas sur le personnage principal et va provoquer des fissures encore imperceptibles dans son armure d'ordure antisémite, égocentrique et idéologique. Ses convictions vont se heurter à ses pulsions pour sa jeune pouliche juive - pour bien retranscrire son état d'esprit.

Léon Sardoski est un salopard. Il n'y a pas d'autres mots. Romain Slocombe excelle à créer des personnages que le lecteur va détester voire haïr. Et ce personnage en est le chef de file. Son idéologie antisémite s'accorde parfaitement avec la politique du gouvernement français, mais pour lui, il ne travaille pas pour les allemands. Il n'a pas encore fait le lien, ou alors il se voile la face, que ses actions raciste serve le reich et le mouvement nazi dans toute son ampleur. Il oeuvre pour eux, ce qui va à l'encontre de sa politique personnelle, mais peut-être que les violents évènements qui vont avoir lieu vont lui ouvrir les yeux...



L'auteur, en plus de pousser son personnage principal vers un cas de conscience essentiel, montre en détail, dans cet opus, la noirceur de l'âme humaine, toute la haine, la peur et la rancoeur que l'homme peut contenir en son coeur. "L'homme est un loup pour l'homme". Ce roman est emprunt d'une grande violence et de beaucoup de dureté. Cette atmosphère venimeuse est délétère et s'insiumue dans les moindre recoin. Quand le lecteur n'a pas envie d'étriper Sadorski, il ressent un vrai malaise face à cette humanité puante. (...)
Lien : http://lillyterrature.canalb..
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A quel genre appartient ce livre : histoire romancée ou roman historique? le lien en tout cas entre la fiction et l'histoire est très artificiel, n'est pas Patrick Modiano qui veut. Mais on ne peut dénier à l'auteur une recherche documentaire pointue sur la période traitée, l'année 1942 à Paris, particulièrement de mars à septembre. Administrations policières, relations des polices avec les autorités allemandes, et avec la Gestapo, législation antijuive, catégorisation raffinée des victimes qui de toutes façons finiront toutes à Auschwitz ou Bergen-Belsen, rafle du Vel' d'Hiv heure par heure, regroupement des Juifs, prisons et camps d'internement, et, thème secondaire mais tout aussi documenté, les luttes de pouvoir et les règlements de comptes au sein du parti communiste français, déstabilisé par la rupture du pacte germano-soviétique.

Le personnage de l'inspecteur principal Sadorski présenté comme un prototype du Français moyen de l'époque fait de la droite française la droite la plus vulgaire et la plus méchante du monde. Antisémite, anticommuniste, raciste, homophobe, menteur, manipulateur, maître chanteur, grossier, policier abusif. Catholique formaliste, il récite pieusement les pater et les ave de la pénitence reçue en confession; A défaut d'être intelligent, il est malin, ce qui fait de lui un très bon enquêteur. Il n'est pas vraiment pour les Allemands, mais il voit en Hitler un allié objectif dans le renouveau national promis par Pétain. Maréchal, me voilà ! Un seul bémol dans ce portrait vitriolé : l'amour sincère qu'il porte à sa femme, sans se priver pour autant de la tromper en pensée et en action…

De boue et de sang : c'est le ciment du livre. le style est à l'avenant : argot policier, textes législatifs, procès-verbaux d'interrogatoire, rapports administratifs, listes diverses, coupent un récit plat et sec, le plus souvent au présent, comme s'il fallait effacer un passé honteux alors que l'avenir radieux d'une France débarrassée de ses youpins et de ses cocos est en train de se faire à coups de matraque et de wagons à bestiaux.

In fine : une abondante bibliographie, où figure Dora Gruber, de Patrick Modiano, personnage réel mais aux contours flous, récupéré par l'auteur comme beaucoup d'autres rassemblés artificiellement dans le livre pour les besoins du roman.



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