Certaines personnes quitteront peut-être la salle, mais pas juste parce que le protagoniste n’arrive pas à bander. Comme disent les avocats : la virilité est une question controversée. C’est personnel. Les spectateurs ne jugent pas et, de toute façon, ils savent que ça porte malheur. » Elle aussi souriait, mais la guerre n’en était pas moins imminente.
C’est vrai que d’une certaine façon, dit-elle, regarder des gens s’embrasser est la chose la plus pornographique qui soit parce que, pour eux, le baiser est échangé dans l’obscurité. C’est une sensation qui traverse le corps, impossible de la rendre sur pellicule ou même de capter l’image étrange et déformée de l’autre quand on l’embrasse, juste l’œil, les cheveux et le mur derrière. Dès que des personnages s’embrassent, peu importe le plan précédent, on sort de leur conscience. Difficile d’avoir recours à la voix off puisqu’ils s’embrassent. La seule chose à faire est de regarder.
La seule vue d’une pénétration n’est pas excitante et ce n’est pas censé l’être. En plus, celle-ci appartient aux personnages, ce n’est pas un acte abstrait. Elle passerait mieux entourée d’autres éléments, comme une voix off, par exemple. Il faudrait que le spectateur s’ennuie au point de ne plus réagir devant la pénétration. De toute façon, même dans les films de cul, la pénétration est secondaire puisque ce qui compte, c’est de montrer l’éjaculation.
Chaque baiser gagnait en intensité à mesure que de plus en plus de terminaisons nerveuses entraient en contact. Les lèvres d’Elena accueillaient ces baisers comme une surprise. Son cerveau se rappelait le plaisir qu’avaient pu lui procurer les précédents, mais ses lèvres s’y soumettaient à chaque fois comme si c’était le premier.
Après le baiser venait le moment qu’elle préférait, celui où la peau entrait en contact avec une autre, celui du frottement de la chair ; non pas juste de la chair, mais de ces couches de tissus, et du point de vue de la physique, d’espace vide.
A l'occasion de la 11ème édition du salon international du livre en format livre de poche Saint-Maur En Poche, la journaliste Jacqueline Pétroz recevait sur la scène de la Griffe Noire l'auteur américaine qui fut la lauréate du prix Pulitzer 1992 pour son roman L'Exploitation inspiré du Roi Lear de Shakespeare...
L'Exploitation de Jane Smiley aux éditions Rivages
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Un siècle américain, Tome 1 : Nos premiers jours de Jane Smiley et Carine Chichereau aux éditions Rivages
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Un siècle américain, Tome 2 : Nos révolutions de Jane Smiley aux éditions Rivages
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Un siècle américain, Tome 3 : Notre âge d'or de Jane Smiley et Carine Chichereau aux éditions Rivages
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