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EAN : 9782757829134
125 pages
Points (06/02/2014)
3.25/5   2 notes
Résumé :
La sagesse n'est-elle pas une intruse dans le colloque entre Nietzche, gagné par la folie, et Dionysos, le dieu de l'ivresse panique ? Ces antipodes de la raison et de la mesure sont si exotiques aux yeux grecs ou chrétiens! Et pourtant... Le philosophe et le dieu nous invitent moins à accepter le monde tel qu'il a été, est et sera, qu'à le vouloir infiniment tel.
Que lire après Nietzsche ou la sagesse dionysiaqueVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
La tension qui s'exerce entre le nietzschéisme et le christianisme ne constitue pas seulement une question spéculative : elle témoigne aussi d'un tournant idéologique majeur qui s'est affermi au cours des derniers siècles. A présent, si le libéral contemporain se sent plus spontanément attiré par la pensée nietzschéenne, en ses velléités nihilistes qui ne peuvent pourtant qu'aboutir au créationnisme des nouvelles valeurs éternelles, l'intégration de la logique de la parole chrétienne en son sens et en ses conséquences ne serait-elle pas également une manière – plus assurée peut-être – de réaliser le surhomme ? Drôle de question. S'il répond non, le libéral contemporain pourrait, pensant être sur le bon chemin en répudiant ce qu'il ne comprend plus mais qui a pourtant permis que la vie continue jusqu'à lui, finir par ne réaliser que le dernier des hommes.


La « sagesse dionysiaque » ne dépasse finalement pas infiniment la logique chrétienne, pour qui accepte de ne pas se formaliser des prêches parfois moralisants des ecclésiastes. le Christ n'était pas venu pour apporter la paix mais pour apporter le glaive. Dionysos apparaît comme un petit joueur face au Christ qui souligne la déchirure originaire de l'homme, en lui et dans le monde, qui n'accepte pas de jouer des violons de la plainte et qui fait apparaître la doublure signifiante qui sous-tend notre réalité. Je ne sais plus si tel était le propos de l'auteur. Je ne crois pas. J'ai lu ce livre voici deux ans.


L'ouvrage est bref, et composé d'une part de citations non négligeable au regard de la part consacrée aux réflexions propres à l'auteur.
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critiques presse (1)
LeSpectacleduMonde
01 juillet 2014
Aventurez-vous dans cette « sagesse dionysiaque », et vous verrez combien Rémi Soulié est le meilleur des maîtres de danse.
Lire la critique sur le site : LeSpectacleduMonde
Citations et extraits (17) Voir plus Ajouter une citation
De l’union miraculeuse de ces deux principes – Apollon disciplinant formellement l’instinct de Dionysos, lequel garde le premier d’un ordre stérile – surgit la tragédie attique, « dernière grande parole grecque sur le divin » (Walter Friedrich Otto) ; Euripide et Socrate portent la responsabilité de leur divorce : le premier, « nature absolument antimusicale » (OT 158), se vautra dans la psychologie, rejeta la polarité dionysiaque de la tragédie et délaissa héros, mythes et dieux au profit d’un très artificiel et bourgeois deus ex machina ; le second, l’ « homme théorique », entreprit l’arasement du réel – de la vie – dans la logique en posant l’équation « raison = vertu = bonheur » (Cid 199) ; il ouvrit ainsi la voie aux diverses déclinaisons des dualités – bien/mal, esprit/corps, être/devoir-être, temps/éternité, ciel/terre, apparence/essence, noumène/phénomène, etc. – qui mèneront l’Occident sur la voie du nihilisme, récusation et dénigrement de la vie conçue comme unité ou harmonie tragique des contraires.
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Le « premier Dionysos » - la tradition en compte trois -, le Zagreus orphique, naquit de Zeus et de Déméter (ou de Perséphone, selon les versions du mythe). Furieuse d’avoir été trompée, Héra, l’épouse légitime du roi des dieux, demanda aux Titans de tuer le petit Zagreus que son père aimait au point de vouloir en faire son successeur ; ils l’amadouèrent avec des jouets, le démembrèrent, le rôtirent et le dévorèrent malgré les neuf métamorphoses tentées par le jeune dieu qui comprit trop tard leurs intentions ; Athéna, toutefois, réussit à récupérer son cœur battant que Zeus avala afin de le ressusciter (selon une autre version, Zeus demanda à Apollon de brûler les restes de son fils devant le mont Parnasse, à l’exception du cœur, qu’il confia à une mortelle, Sémélé, afin qu’elle l’enfantât à nouveau). Le maître de l’Olympe foudroya ensuite les Titans, des cendres desquelles naquirent les hommes à la fois bons et mauvais puisqu’en eux se mêlent le divin (le dionysiaque) et le titanesque.
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La révolution nietzschéenne outrepasse donc celle de Kant, « le grand Chinois de Königsberg » (PBM 201) : l’impossibilité d’un savoir métaphysique que déterminent les lois de la connaissance (conditions a priori de la sensibilité et catégories de l’entendement) n’empêche pas le maintien d’une division entre le phénomène et le noumène, nécessaire à la raison pratique et à la croyance, alors qu’après le « rasoir d’Ockham » nietzschéen ne demeure que le seul jeu de la volonté et des interprétations.
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Alcyoné, fille d’Éole, épousa Céyx, le fils d’Éosporos, l’Étoile du matin. Elle l’aimait tant qu’elle osa comparer leur bonheur à celui de Zeus et d’Héra, ce qui déplut au roi des dieux, lequel fit périr son mari en mer. De douleur, elle se jeta à son tour dans les flots. Pris de pitié, les dieux transformèrent les deux tourtereaux en oiseaux marins, des alcyons. Les sept jours dits alcyoniens qui précèdent et suivent le solstice d’hiver, période pendant laquelle ils couvent leurs œufs à la surface de la mer, se caractérisent par un grand calme : Éole interdit aux vents de souffler. Dans un dialogue du Pseudo-Lucien, Socrate dit ainsi à Chéréphon : « Vois comment le temps est serein !, comme la mer tout entière est calme, sans vagues, et ressemble, pour ainsi dire, à un miroir !
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Nietzsche garde le souvenir d’un monde innocent, qui n’avait nullement besoin d’être réconcilié après une faute imaginaire dont le venin rongeur fut distillé par les faibles vengeurs, avides de culpabiliser les forts, de les domestiquer, de les apeurer, de les terroriser afin de les rendre inoffensifs et de mieux les dominer.
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