AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782265156623
592 pages
Fleuve Editions (05/01/2023)
4.49/5   137 notes
Résumé :
Il ne faut pas sous-estimer le poids des traditions...

Pourquoi ces deux vieillards, venus l’un de Chine et l’autre d’Israël, ont-ils décidé de se recueillir ensemble sur cette mystérieuse tombe chinoise d'un cimetière militaire picard de la Première Guerre mondiale ? Pour le commandant Dalmate, la présence de ces personnages sur le territoire national n’augure rien de bon. En effet, ils sont, chacun dans leur pays, à la tête d’organisations cri... >Voir plus
Que lire après La porte du ventVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (41) Voir plus Ajouter une critique
4,49

sur 137 notes
5
31 avis
4
9 avis
3
0 avis
2
0 avis
1
0 avis
Il aura fallu que mes collègues blogueurs mettent ce pavé dans leur top de l'année 2023 pour qu'il termine enfin dans ma PÀL. Pourtant, je ne connaissais pas l'auteur, la couverture ne m'attirait pas du tout et ne parlons même pas du nombre de pages qui ne donnait pas forcément envie de prendre des risques. Un roman que j'ai donc ouvert très prudemment, que j'ai entamé sur la pointe des pieds et qui m'a totalement englouti après seulement quelques pages.

« La porte du vent » s'ouvre à Paris, au coeur d'un règlement de comptes entre la triade chinoise de Shen Li et le clan mafieux juif dirigé par la famille Nathan. Cette rixe particulièrement violente étonne tout le monde car les deux clans ont toujours évité de toucher à la drogue pour rester en-dessous des radars de la police judiciaire et ont surtout toujours travaillé main dans la main, l'un gérant les trafics en tous genres et l'autre blanchissant ensuite l'argent sale. En charge de l'enquête, le commandant Paul Dalmate décide d'ailleurs de remonter jusqu'à la genèse de cette collaboration, dans les tranchées de la première guerre mondiale, afin de saisir tous les tenants et les aboutissants du conflit.

La première partie de ce roman imaginé par Jean-Marc Souvira plonge le lecteur dans le milieu de la pègre et du crime organisé en France. Commissaire divisionnaire au sein de la police judiciaire pendant près de trente années, l'auteur parle en connaissance de cause et n'a aucun mal à nous plonger immédiatement dans le bain, de sang en l'occurrence, mêlant réalisme et suspense à ce récit qui démarre comme un thriller en compagnie d'un commandant Paul Dalmate particulièrement malmené.

Puis, subitement, lors de la deuxième partie du roman, l'auteur quitte la petite histoire pour nous plonger dans la grande, accompagnant des Chinois depuis le village de Kaifeng jusque dans les tranchées de la première guerre mondiale. En manque de main d'oeuvre dans les usines à cause du départ des hommes au front et en manque de poilus pour combattre les Allemands, les autorités françaises vont d'une part rapatrier des ouvriers chinois de tous horizons et d'autre part intégrer des soldats américains noirs, baptisés les Hellfighters, au sein de leurs troupes. Cette immersion soudaine dans l'horreur de l‘Histoire est non seulement admirable et particulièrement didactique, mais elle permet surtout de ressortir des tranchées en compagnie de frères d'armes qui ont noué des liens forts, peu importe leur couleur de peau ou leur religion…

Une fois ce retour en arrière terminé, le lecteur comprend non seulement mieux les liens entre les différents protagonistes, mais s'est surtout foncièrement attaché à ces protagonistes qui ont survécu à l'horreur de la guerre. Il peut dès lors revenir en région parisienne pour le dénouement tant attendu de l'intrigue, accompagné des fantômes de Zhang, Jen Tin, Chaïm Richter, David Fleisher et Fu Pei.

Crime organisé, guerre des tranchées, acuponcture, fraternité, héritage et transmission… un mélange copieux difficile à digérer ? Et bien non, un gros coup de coeur !
Lien : https://brusselsboy.wordpres..
Commenter  J’apprécie          9921
Ce roman , que dis - je , ce pavé , c'est tout d'abord , pour moi , une superbe et énigmatique couverture qui ne manquera pas de trouver une double explication dans le cours du récit , deux purs moments de poésie dans des extraits qui n'en contiennent pas beaucoup .J'adore aussi la quatriéme qui poursuit cette idée de mystére et ne dévoile que trés peu de ce qui nous attend et qui va nous " scotcher " et maintenir un intérêt jamais démenti .Ensuite , Souvira .Oui , lui , ancien flic , il connaît son sujet et , je crois qu'on se doit de le reconnaître c'est sûrement un sacré vrai " bosseur " , plus enclin à la qualité qu'à la quantité , mais prouvant aussi que l'un n'exclut pas l'autre .
Le roman s'articule en trois parties distinctes mais forcément liées .Tout d'abord , voici deux clans mafieux qui , sans que rien ne l'explique vraiment , en viennent à de sanglants règlements de comptes sous le regard de forces de l'ordre débordées car incrédules .Chinois juifs et Israéliens ont plutôt l'habitude de se tolérer à défaut de se côtoyer .Business is business .Une affaire de drogue ? Incompréhensible , c'est une illusion trop dangereuse .La spécialité maison , c'est plutôt le blanchiment ....Alors ....
Et arrive la seconde partie : retour sur la première guerre mondiale , les tranchées avec son lot d'horreurs . Evidemment , il y a un rapport mais ça , les amies et amis , ce n'est plus mon problème , je sais , mais motus , sinon à quoi bon ? Ce que je me dois de vous dire c'est que cette plongée dans L Histoire est simplement remarquable , ce qui explique mon enthousiasme pour le travail de l'auteur . Vous savez qu'il y avait eu des chinois dans l'armée française ? Que les premiers soldats américains étaient noirs et appelés Hifflanders , et méprisés par les autorités américaines qui ne voyaient que des blancs dignes de porter l'uniforme ? Oui ? Non ? Personnellement j'avoue mon ignorance et j'ai dévoré cette partie .Si j'ajoute à cela des portraits remarquables d'hommes portés par le sens de l'honneur , le respect , le charisme , l'amitié ...L'un d'eux , en particulier ....Voyez par vous mêmes ....Quant à la troisième partie , je n'en parlerai même pas . Si vous l'atteignez ( ce dont je suis quasi certain ) , vous êtes obligés de vous y plonger avec avidité , émotion et impatience .
Je n'aurais sans doute jamais lu cet ouvrage s'il ne m'avait pas été offert par mon adorable fille qui connaît bien mes goûts .Malgré sa longueur , 650 pages tout de même , on tourne les pages sans s'en rendre compte , on éteint la lumière plus tard le soir , on " snobe " les programmes télé ( oui , je sais , ce n'est pas un exploit ).
L'écriture fluide , des dialogues ( art difficile ) remplissent leur rôle à merveille .
Je pense que , déjà fort apprécié , ce roman mérite une " voie royale " , les rapports humains , au - delà des faits , sont trés forts .
Vous l'avez compris , j'ai adoré mais , comme je le dis sans cesse , je livre mon avis , rien que mon avis et n'ai aucune autre prétention que de l'exprimer .Aprés , vous comme moi ,sommes toujours à rôder dans une librairie .Pourquoi ne pas " jeter un petit coup d'oeil " ? Ca ne coûte rien ..Oui , je sais , c'est quand on passe à la caisse que ça se gâte !!!!
A bientôt , amies et amis .
Commenter  J’apprécie          758
Je n'avais encore pas eu l'occasion de découvrir la plume de l'auteur, alors même que j'étais intriguée par son profil, mais aussi par son premier livre le magicien ou Les sirènes noires.

Commissaire divisionnaire au sein de la police judiciaire pendant plus de 25 ans, cela laisse présager une certaine connaissance du terrain que nécessairement, on doit retrouver dans ses livres. Et puis savoir qu'il a mené des enquêtes qui sont soldées à des condamnations lourdes, ça aide à cerner le profil de l'auteur.

On ne peut pas dire que ce soit un auteur prolifique, puisque « La porte du vente » paraît 8 ans après « les sirènes noires » et franchement, j'aime beaucoup ce genre d'auteurs qui se laisse le temps d'écrire et mûrir leur oeuvre. Enfin, je crois…

La porte du vent, est un livre multiple où chaque tiroir ouvert nous entraîne vers plusieurs ramifications. C'est une lecture qui se fait en plusieurs temps, sans être une intrigue dans l'intrigue, c'est un livre à la construction atypique, riche et passionnante à l'univers incroyablement réaliste oscillant entre la petite histoire et la grande Histoire.

C'est un polar historique, d'une grande qualité qui nous embarque aux confins de la Chine pour finalement revenir en région parisienne, chargés d'un bagage culturel que l'on aimerait que chaque lecture nous insuffle.

C'est donc à la fois un polar historique, mais aussi un thriller doublé d'une excellente construction psychologique. Chaque personnage a sa construction propre et malgré leurs différences, ils sont tous attachants et émouvants, même ceux dont on ne voudrait pas croiser la route dans la réalité. Et sans être manichéens, ses personnages sont le reflet de toutes les nuances que l'être humain porte en lui que ce soit par la complexité qui le définit que par ses émotions.

J'ai un attachement particulier à Paul Dalmate, le flic qui essaie de comprendre cette violence qui vient déchaîner les passions et sa déferlante sur les communautés chinoises et juives, mais qui essaie de se comprendre lui-même, en se confrontant à son enfance. Mais il y a aussi Zhang, je dirais surtout Zhang, ce Chinois parachuté en France durant la 1ère guerre mondiale et qui tisse des liens historiques forts entre les deux communautés et dont « les aiguilles qui soignent » sont le prolongement de sa bienveillance.

La plume très visuelle avec un rythme soutenue pour une vendetta qui n'aurait jamais dû voir le jour, chacun des personnages prenant ses racines dans une amitié historique.

C'est un roman à l'intrigue dense, visuelle et rondement menée, et malgré la richesse de ses 600 pages jamais on ne frôle l'indigestion.

L'auteur se joue le chef d'orchestre d'une partition chronométrée au cordeau et c'est brillant !

C'est une des lectures 2023 qui restera longtemps dans ma mémoire et si le terme coup de coeur n'était pas si galvaudé, je dirais que cette lecture en fut un.
Lien : https://julitlesmots.com/202..
Commenter  J’apprécie          413
La porte du vent de Jean-Marc Souvira, un livre foisonnant et passionnant. 620 pages que je n'ai pas vu passer.

A Paris, nous nous retrouvons, au milieu de règlements de comptes, entre la triade du chinois Shen Li et les Juifs, le clan mafieux des Nathan.
Malgré toutes leurs différences de religion et autres, ils ont toujours travaillaient main dans la main.
Les chinois s'occupaient du blanchiment d'argent, les autres de tous les trafics de cigarettes, d'alcools, tripots....sauf la drogue.

Un meurtre vient mettre fin à cette belle organisation.
"Albert Nathan, seul dans son immense bureau, enfoncé dans un fauteuil en cuir, le visage ravagé par le chagrin, pleurait son fils. D'habitude, dans ce même fauteuil, avec un verre de whisky japonais et un long cigare fin - un Cohiba Lancero - à la main, il contemplait les oeuvres d'art acquises depuis plus d'une trentaine d'années. Au début de son ascension, il achetait des tableaux parce qu'ils étaient chers, très chers même, sans s'intéresser réellement à ce qu'ils représentaient. C'était beau parce que c'était cher." A ce moment là, il ne voyait plus rien.

Leur business rayonnait dans de nombreux pays.
"Tous sans exception, étaient extrêmement riches. Leur sport favori : le carrousel de TVA, la "tève", comme ils l'appelaient. A ce jeu là, ils étaient imbattables.
Plus tard, ils avaient découvert le grand marché des quotas carbone créé pour limiter les émissions de gaz à effet de serre. Pour ces escrocs, c'était tout bonnement inimaginable. Ils n'en avaient pas cru leurs yeux. Une bourse, BlueNext, conçue pour l'occasion, mettait en relation acheteurs et vendeurs de droits à polluer, c'est-à-dire pour vendre de l'air. Mais là, plus besoin d'acheter des conteneurs, ils achetaient et revendaient du vent entre leurs sociétés bidon. BlueNext n'y vit que du feu. Ils engrangèrent des centaines de millions d'euros.
La presse avait baptisé cette arnaque le casse du siècle".

C'est le début d'une guerre des gangs, suivi de près par le commandant Paul Dalmate.

Ce policier comporte deux parties, la première sur les règlements de comptes, au début et à la fin. Au milieu la seçonde partie.

Celle-ci s'ouvre sur la première guerre mondiale, 1916-1918. le début de leur association date de ces années. Je ne connaissais pas du tout cette période de l'histoire et je l'ai trouvé très intéressante sans aucune longueur.
Pour palier à un manque de main d'oeuvre, dans les usines, la maintenance du matériel, réparer les voies de communication, la France ayant des concessions commerciales en Chine, demande des volontaires.

Sont demandés des manoeuvres, menuisiers, traducteurs etc...
Nous allons faire la connaissance de Zhang, médecin exceptionnel, le dernier d'une famille chinoise juive, traducteur, il défend les hommes, les animaux. Il sera le lien permanent de toute cette descendance et de l'union de tous ces hommes si différents.
Au milieu des tranchées et sous les déluges d'obus, nous apprendrons à connaitre Zhang, Jen Tin, Guo, Shen Li, Sun Hao, Chaïm Richter, Léon Nathan, David Fleisher, Fu Pei, les Hellfighters.

Ils n'avaient pas le droit de sortir des camps, maltraités, ils n'étaient acceptés nulle part.
"Au-dessus des étagères à alcool, bien en évidence, une affiche officielle du 31 mars 1917 proclamait : "Dans la zone du corps d'armée, l'accès des cafés, estaminets, débits de boissons, restaurants, hôtels, auberges, spectacles et tous autres établissements similaires est interdit aux travailleurs indigènes, Indiens, Nègres du Cap, Cafres, Chinois, Egyptiens, Fidjiens etc..."

La dernière partie, verra l'arrivée à Paris, des deux chefs les plus puissants, Avi Richter d'Israël, Guo Tran de Chine, pour essayer d'arrêter cette escalade.

"Il faut fermer la porte du vent, pensa-t-il en référence au point situé à la base de la nuque. C'est par là que le vent mauvais pénètre dans le corps."
Commenter  J’apprécie          269
La porte du vent de Jean Marc Souvira
Le ton est donné dès les premières lignes : ce roman ne fera pas de sentiment !
A l'instar des gangs et des organisations mafieuses, pas de pitié… C'est la loi du Talion.
Un roman très noir dans le milieu de la pègre qui a infiltré peu à peu les pays « développés »…
Ici l'intrigue se déroule en France où des meurtres croisés touchent tour à tour une famille israélienne et une famille chinoise qui « travaillaient ensemble » jusque-là … Les patriarches ont toujours été très clairs : PAS TOUCHE à la drogue qui n'apporte que des problèmes, provoque des décès et dont le trafic engendre des peines beaucoup plus sévères… mais voilà, la jeune génération a enfreint cette ligne rouge à ne pas franchir et les conséquences vont être désastreuses !
Les tueurs des 2 « parrains » vont faire le ménage sans état d'âme !
Mais QUI se cache derrière ces exécutions sommaires ? Les instigateurs sont-ils bien ceux à qui l'ont fait payer ces meurtres en retour ?
Le commandant Paul Dalmate va devoir remonter cette filière qu'il surveille depuis des années… loin d'imaginer ce qu'il va découvrir…
Un très beau roman dont une seconde partie nous replonge au coeur de la Seconde guerre mondiale, dans des manoeuvres pas très jolies des autorités françaises pour rapatrier de Chine une main d'oeuvre bon marché, plus proche d'esclaves que d'ouvriers…pour pallier l'absence des hommes dans les usines, partis au front… Une immersion en apnée dans les tranchées au milieu des poilus, où les hommes de terrain ne regardaient pas la « couleur de la peau » de leurs frères d'armes, où les déluges d'obus et de tirs ne faisaient pas de différence ! La découverte de Zhang, jeune médecin aux pouvoirs prodigieux, aussi bien sur le plan médical que sur son interaction avec la nature et les animaux, dernier descendant d'une famille chinoise juive, est un merveilleux fil rouge dans tout le récit…
La fin du roman nous ramène à l'époque actuelle quand les patriarches des 2 clans vont venir en France et s'unir pour faire cesser ces massacres successifs.
Un livre très bien écrit où l'on se surprend, tel le commandant Paul Dalmate, à sursauter au moindre bruit tellement les récits des planques dans les tranchées bombardées sont réalistes !
Une claque historique de plus sur fond de guerre des gangs dans Paris ; je resterai à la note de 4,5/5 après avoir frôlé le coup de coeur... à cause de quelques passages pendant la guerre, certes importants pour restaurer l'ambiance, mais que j'ai trouvés un peu longs.
Un auteur dont je ne manquerai pas de lire d'autres oeuvres.
Commenter  J’apprécie          180

Citations et extraits (41) Voir plus Ajouter une citation
"Ace jour, dit-il, les Américains ne connaissent rien aux techniques de combat dans les tranchées, ils ont peu d'armement, pas de casques, et seront en mesure, au mieux, d'avoir une unité à peu près opérationnelle cet hiver ou au début 18. Pershing estime que l'ensemble du corps expéditionnaire américain sera en ordre de bataille au printemps 19.
Silence consterné de l'assemblée.
Joffre a pressé Pershing en martelant que l'armée française était saignée à blanc, les Anglais et les Canadiens à genoux, et qu'il espérait que les Américains n'arriveraient pas trop tard. Il s'est engagé à leur fournir armes, munitions, casques et personnels pour l'entraînement en attendant que leur propre industrie de guerre déploie sa pleine puissance et que leurs divisions débarquent.
Commenter  J’apprécie          82
Aux deux extrémités de la rue qui traversait ce quartier chinois, des caméras, miniaturisées, discrètes, installées par le clan, filmaient en continu. Les maisons elles-mêmes étaient équipées d'un autre système, celui-ci volontairement visible, afin de laisser penser qu'il s'agissait de la seule protection vidéo. Dans chaque maison, un local technique était réservé au visionnage des bandes, et celui du chef de clan les centralisait toutes. L'ensemble était connecté à un lecteur de plaques minéralogiques qui diffusait une alerte quand au moins deux fois le même véhicule empruntait la rue.
Commenter  J’apprécie          90
- Comment s’appelle cette prière du soir ?
- Ma’ariv. Vous connaissez ?
- Oui, je connais. Quelle est votre religion, Zhang ?
- C’est la religion juive, celle de ma communauté de la ville de Kaifeng.
David Fleisher hochait la tête, ébahi. Des dizaines de questions se télescopaient dans sa tête, incapable d’en formuler une seule.
- Suivez-moi dans mon bureau, lança-t-il finalement. Prenez votre livre, je souhaiterais m’entretenir avec vous.
Zhang enleva sa kippa noire, que le Français ne remarqua qu’à cet instant, la rangea et obéit. Lorsqu’ils furent tous les deux, le sergent rechargea sa pipe, l’alluma. Ce petit rituel facilita sa réflexion.
- J’ignorais qu’il y avait des juifs chinois. Parlez-moi de votre religion.
Commenter  J’apprécie          40
Il pria en silence. Il s’adressait à Dieu de manière simple et directe, comme à un ami. Il le faisait depuis près de trente ans, dont dix passés au séminaire qu’il avait quitté avant d’être définitivement ordonné prêtre. Sa vie s’arrêterait bientôt, mais il ne regrettait rien.
Aucune famille ne le pleurerait, sa mère était décédée des années plus tôt, son père n’existait plus pour lui, et il était fils unique. Marié quelques mois, son couple avait rapidement pris l’eau. Dalmate était un solitaire, mais il aurait préféré ne pas l’être.
Commenter  J’apprécie          40
Zhang acquiesça, touché, et reprit :
— David, ce n’est pas moi qui vous ai rassemblés, c’est la guerre. Oui je suis juif et chinois et j’ai appris de nos deux civilisations. Mais nous avons tous, ici, en commun l’espoir. L’espoir, pour les cent quarante mille Chinois qui ont été recrutés, de permettre à la Chine de gagner en rayonnement. Pour les Juifs, d’être considérés comme des patriotes dans leur propre pays. Et pour les Noirs américains, d’être respectés autant que les Blancs quand vous rentrerez au pays. Tous les morts se valent.
Commenter  J’apprécie          30

Videos de Jean-Marc Souvira (17) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jean-Marc Souvira
À eux sept, ils ont lu environ 700 livres cette année. Si chacun et chacune d'eux ne devait en retenir qu'un, lequel choisiraient-ils ? Dans ce nouvel épisode, nos libraires Mathilde, Rozenn, Nolwenn, Laure, Marie, Nicolas et Annaïk vous proposent de découvrir leurs très grands coups de coeur, les livres qui les ont le plus marqués cette année. Une liste riche et variée, à retrouver ci-dessous : - Son odeur après la pluie, de Cédric Sapin-Defour (éd. Stock) : https://www.librairiedialogues.fr/livre/22014305-son-odeur-apres-la-pluie-cedric-sapin-defour-stock ; - le Médecin de Cape Town, de E. J. Levy (éd. de l'Olivier) : https://www.librairiedialogues.fr/livre/21913524-le-medecin-de-cape-town-ellen-j-levy-editions-de-l-olivier ; - Triste tigre, de Neige Sinno (éd. P.O.L) : https://www.librairiedialogues.fr/livre/22451110-triste-tigre-neige-sinno-p-o-l ; - MURmur, de Caroline Deyns (éd. Quidam) : https://www.librairiedialogues.fr/livre/22528485-murmur-caroline-deyns-quidam ; - Yellowface, de Rebecca F. Kuang (éd. William Morrow) : https://www.librairiedialogues.fr/livre/22342784-yellowface-r-f-kuang-william-morrow ; - Monica, de Daniel Clowes (éd. Delcourt) : https://www.librairiedialogues.fr/livre/23005381-one-shot-la-bibliotheque-de-daniel-clowes-mo--daniel-clowes-delcourt ; - La Porte du vent, de Jean-Marc Souvira (éd. Fleuve noir) : https://www.librairiedialogues.fr/livre/21712680-la-porte-du-vent-jean-marc-souvira-fleuve-editions.
+ Lire la suite
autres livres classés : thrillerVoir plus
Les plus populaires : Polar et thriller Voir plus


Lecteurs (381) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (6 - polars et thrillers )

Roger-Jon Ellory : " **** le silence"

seul
profond
terrible
intense

20 questions
2867 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , thriller , romans policiers et polarsCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..