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Le Printemps russe - Romans tome 1 sur 3

Luc Carissimo (Traducteur)
EAN : 9782070415892
416 pages
Gallimard (11/10/2000)
3.82/5   50 notes
Résumé :
Imaginez une Terre au destin différent.
Alors que les tensions entre une Amérique fascisante et une union Soviétique libéralisée ne cessent de s'accroitre, menaçant d'entrainer le monde dans un brasier nucléaire, la conquête de l'espace mise en œuvre par l'Europe reçoit une impulsion décisive avec la découverte de civilisation extra-terrestre.
C'est ce contexte mondial instable, propice aux révolutions de tout ordre, que les enfants de l'ingénieur Jer... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Ils avaient un rêve...
L'américain Jerry Reed celui de poser le pied sur Mars.
La russe Sonia Gagarine celui de vivre en Europe.

Lorsqu'ils se rencontrent à Paris, Sonia a réalisé le sien, puisqu'elle travaille en Belgique pour le compte de l'Etoile rouge, société commerciale soviétique. Quant à Jerry, il est lui aussi sur le point d'accéder à la plus chère de ses aspirations : l'ESA lui propose d'intégrer son équipe, et d'apporter au programme spatial européen son expérience d'une technologie permettant de rendre possible le transport des masses vers les cieux étoilés...

Vingt ans plus tard, leur enthousiasme et leur passion ont fait long feu...

Ils sont parents de deux adolescents : Robert, nostalgique d'une Amérique idéalisée qu'il ne connait que par les récits paternels, et Franja, imprégnée comme sa mère de l'idéal communiste, mais admirative du rêve spatial de son père, dont elle a s'inspire, avec pour objectif de devenir cosmonaute.
Les origines américaines de Jerry l'ont freiné dans son évolution de carrière, tout comme Sonia et leurs enfants pâtissent de leur parenté avec cet homme forcément suspect, malgré le fait qu'il n'ait plus aucun lien avec les Etats-Unis.

Ecrit en 1991, "Le printemps russe" allait rapidement devenir une uchronie...
Norman Spinrad réécrit l'issue d'une guerre froide propice à une Europe et une U.R.S.S. -dont la perestroïka a été une réussite-, devenues puissantes, économiquement dynamiques et politiquement éclairées.
Les Etats-Unis quant à eux, depuis l'explosion de la navette Challenger, déclinent. Leur programme spatial est au point mort, leur économie en nette récession. le gouvernement entretient la haine de ses citoyens envers les boucs émissaires tous désignés que représentent cette Europe ingrate qui s'accoquine avec l'ennemi rouge, et une Amérique latine soi-disant gangrenée par les mouvements gauchistes, qu'il faut s'empresser d'aller combattre, ce qui permet au passage de relancer l'industrie de l'armement.

L'auteur nous livre avec ce roman sa vision d'une Amérique qui l'a déçu. Contestataire sous

l'administration Reagan, il vit à Paris depuis 1988. Sous couvert de fiction, il se montre avec son pays natal d'une virulence qui tourne parfois à la caricature. Même si l'on admet la justesse de l'analyse à partir de laquelle il tisse son intrigue -la montée de de la la paranoïa et du protectionnisme américain, la politique ultra-libéral et semi-dictatorial impulsée par des gouvernements successifs-, on peut regretter qu'en tombant dans l'excès, sa critique en perde de sa crédibilité et donc de sa force. le peuple américain, surtout dans la première partie de son roman, est présenté comme une bande d'abrutis ignares et haineux, les seuls citoyens sauvant l'honneur de cette nation déchue fantasmant sur une union soviétique idéalisée. A l'inverse, Paris y est décrit comme le summum de l'art de vivre, ville de projets et de plaisirs, dont il nous livre de -trop- longues descriptions d'une vie nocturne trépidante et branchée en début d'intrigue.

Certes, la déception de ses héros en butte à la ségrégation anti-américaine pratiquée par les européens atténue quelque peu le manichéisme de sa démonstration, et son propos se fait également un peu plus nuancé en fin de récit. Mais j'ai trouvé dans l'ensemble qu'il développait des pontifes assez simplistes -bien que plutôt sympathiques-, sur l'honneur, le patriotisme et les valeurs familiales.

Récit dense et foisonnant (son édition au format poche a nécessité deux volumes), "Le printemps russe" se présente comme un roman feuilleton, avec comme personnages centraux les membres de la famille Reed-Gagarine, que nous suivons à diverses étapes de leur existence. La lecture se déroule avec aisance, au fil d'une écriture sans flamboyance mais efficace.

Pour résumer, une lecture pas vraiment désagréable, mais qui manque de subtilité et de profondeur.
Lien : http://bookin-inganmic.blogs..
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Jerry Reed est américain, et fier de l'être. Ou du moins, il est fier d'une amérique, celle qui a gagné la seconde guerre mondiale, et qui a posé le pied sur la Lune. Il est beaucoup moins fier de cette amérique qui a laissé la NASA aux mains du complexe militaro-industriel, de cette amérique qui s'isole du reste du monde en voulant jouer les flics.
Depuis l'enfance, il rêve de participer à la conquête spatiale, tout comme son oncle. Lui n'a pas réussi, mais Jerry en aura l'opportunité. le problème c'est que l'exploration du système solaire n'est pas la plus grande priorité du gouvernement.
Lorsqu'un chasseur de têtes français lui propose de passer quinze jours au Ritz à Paris tout frais payés en échange d'un rendez vous avec les patrons de l'Agence Spatiale Européenne pour un éventuel emploi, Jerry est très tenté de passer des vacances chez les mangeurs de grenouilles… ça n'engage à rien après tout. Paris est une belle ville, presqu'autant que les femmes qui y vivent… mais il parlent tous français !

Sonia Ivanovna Gagarine est une fille du printemps russe, cette génération modèle de l'Europe, ces jeunes qui ont tout pour réussir : le physique, l'intelligence, et surtout le prestige apporté par la nationalité Russe. Bureaucrate ambitieuse, elle n'a pas hésité à sacrifier son premier amour pour travailler en Europe.
Comme ses collègues, son temps libre est consacré à la recherche d'hommes, de préférence de nationalité qu'elle n'a pas encore eu dans son lit. Pour l'instant elle en est à 22, mais il lui manque environ 150 nationalités, elle profite de ses congés à Paris pour parcourir les soirées mondaines avec son ami Pierre Glautier. Mais les résultats ne sont pas très enthousiasmants. Jusqu'au soir ou elle remarque cet homme près du bar, qui à l'air de s'ennuyer à mourir tout comme elle. En engageant la conversation, elle n'en revient pas quand elle apprend qu'il est Américain ! L'anti-américanisme fait rage en Europe, et il est rare de croiser des Américains à Paris.
Seulement, Sonia Ivanovna Gagarine, ça fait un peu trop russe pour espérer finir la soirée avec un américain… elle se fait donc passer pour une star du cinema porno anglais…
Au petit matin, après une nuit d'amour et des confidences émouvantes sur l'oreiller, elle se rend compte que cette homme passionné n'est pas comme les autres… elle tombe amoureuse, ce qui implique qu'elle va devoir avouer sa vraie nationalité à Jerry Reed.

Le fait que Jerry Reed puisse passer à l'annemi et qu'il est l'amant d'une russe ne laisse pas la CIA indifférente.
Le Congrès va jusqu'à voter une loi pour retirer le passeport de Jerry s'il décide de rester en France. Il a donc le choix entre poursuivre son rêve et travailler sur le projet de cargo stellaire en Europe, vivre à Paris avec la femme qu'il aime, mais renoncer à la nationalité Américaine, ou rentrer aux USA, et ne plus pouvoir travailler dans l'aérospatiale à cause de sa loyauté douteuse.

Le KGB et le CIA vont se livrer une joute par l'intermédiaire de ce couple, et c'est 40 années d'un futur qui aurait pu être notre présent que nous allons voir à travers les yeux de Jerry, Sonia et leurs enfants…


Norman Spinrad est américain, mais vit depuis de nombreuses années à Paris. On ressent tout de suite l'amour qu'il porte à cette ville, les 100 premières pages du roman sont un guide touristique version 5 étoiles de la capitale…
Le Printemps Russe” est plutôt sombre, Spinrad ayant apparement quelques compte à rendre avec les USA, son cynisme et son pessimisme sont transposés sur Jerry Reed.
Lorsque j'ai lu ce livre pour la pemiere fois, c'etait en 2000. Une deuxième lecture aujourd'hui révèle certaines choses qui ont eu lieu depuis:
- USA policier du monde.
- le déclin des USA.
- montée des puissances de l'Est.
- les lois liberticides de Bush.
Tout ceci se retrouve dans le roman, pourtant écrit en 1989.
On pourra reprocher à Spinrad de s'attarder un peu trop sur la sexualité de ses personnages, même si l'idée que le vaccin du SIDA se tranmettant par la même voie que le virus déclenche une seconde révolution sexuelle est intéressante…
Lien : http://www.bibliazzy.com/le-..
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Les Etats-Unis s'enfoncent dans la récession, le chômage et la débâcle économique alors que la Russie, nouvelle Union Soviétique réformée, rejoint l'Union Européenne constituant une nouvelle puissance de tout premier ordre vers laquelle capitaux et énergies convergent. La dette américaine est devenue tellement écrasante que le pays en arrive à ne même plus rembourser les intérêts de ses prêts, nationalise sauvagement les entreprises et capitaux étrangers, abandonne la conquête de l'espace pour ne plus se polariser que sur la recherche d'armes stratégiques et s'embarque dans des guerres un peu partout dans le monde et surtout en Amérique du Sud. Sans avenir à la NASA, devenue une succursale du complexe militaro-industriel, Jerry Reed, jeune ingénieur passionné par les étoiles, accepte un poste à l'ESA (prête à produire un véritable vaisseau spatial), ce qui l'oblige à émigrer à Paris où il rencontre Sonia Gagarine, jeune russe attirée par les sirènes de l'Occident. Ils se marient, ont deux enfants, Robert tourné vers une Amérique rêvée qui veut finir ses études à Berkeley et Franja qui ne jure que par la nouvelle URSS et va partir en faire autant, mais à l'Est.
Pas vraiment un livre de science-fiction (que fait-il d'ailleurs dans cette collection ?), cet ouvrage relèverait plutôt de l'anticipation très proche, voire de la simple projection politique à moyen terme. Ecrit juste avant la chute du mur de Berlin, les évènements ont obligé Spinrad à pratiquer de nombreux aménagements au texte, ce qu'il avoue dans sa préface. Sorti en 1991, il a malheureusement beaucoup vieilli et notre auteur se voit aujourd'hui démenti par les faits : la Russie n'a pas intégré la CEE, les USA n'ont pas continué sur la pente reaganienne et bushiste depuis l'arrivée d'Obama. Mais, seul véritable intérêt au texte, les tendances lourdes sont toujours là : endettement colossal, interventionnisme militaire permanent, flicage paranoïaque de la société et abandon de l'exploration pacifique du système solaire (il semble même qu'une vraie régression technique soit à craindre aujourd'hui). le lecteur comprend bien où Spinrad veut en venir. Il souhaite renvoyer dos à dos les deux hyper puissances, mais on voit de quel côté son coeur penche, vers celui d'une URSS fantasmée, ayant transcendé et optimisé une certaine forme de marxisme. Trop de descriptions de Paris et de Los Angeles (on se croirait parfois dans un guide vert), trop de sentimentalisme, trop de dogmatisme (Spinrad a énormément mis de lui-même. Ne s'est-il pas exilé à Paris depuis des années pour des raisons politiques ?) ne permettent pas de produire un bon livre. Dommage.
Lien : http://www.etpourquoidonc.fr/
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Au bout de deux cents pages survolées de mélange de Gérard de Villiers et de Jean Bruce en espérant qu'il va se passer enfin quelque chose, comme annoncé sur la quatrième de couverture… force est d'abandonner cette débauche de bavardage convenu. Ou alors c'est au second degré ! le script ne manquait pas d'intérêt, il manque simplement d'un écrivain pour passionner le lecteur.








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Les deux enfants de l'ingénieur américain Jerry Reed et de l'apparatchik russe Sonia Gagarine se retrouvent pris chacun de leur côté, l'un en Californie, l'autre à Moscou, dans un contexte mondial particulièrement instable. le fils, Bobby, élevé dans la nostalgie de l'Amérique rêvée des années 50/60, est devenu journaliste après bien des désillusions. La fille Franja, tournée vers l'avenir spatial, après un séjour à l'académie Gagarine de la Cité des Etoiles, parvient non sans peine ni rebuffade à devenir cosmonaute. Mais le monde est à un cheveu d'une guerre nucléaire. L'Ukraine réclame son indépendance, elle veut quitter l'URSS et adhérer à l'Union Européenne, ce que les Russes refusent et que les Américains soutiennent. Quand à Jerry, sa femme le trompe et il est victime d'un grave accident qui l'empêche de réaliser le rêve de toute sa vie : partir dans l'espace et poser le pied sur la Lune…
Cette seconde partie du « Printemps Russe » correspond plutôt à une glaciation soviétique accompagnée d'un réchauffement américain. Une série de circonstances peu vraisemblables amènent à la Maison Blanche un candidat gauchiste, Nathan Wolfowitz ( ?), ancien professeur à Berkeley, joueur de poker redoutable et accessoirement logeur et ami de Bobby, qui, grâce à une politique d'un idéalisme angélique, va résoudre tous les problèmes et rendre le monde meilleur. Sur ce point, Spinrad avait eu la préscience de l'effet Obama. Par contre, les faits réels lui ont presque tous donné tort comme les options prises par la Russie et par les anciens satellites. Un livre prémonitoire, rempli d'erreurs et de rêves non réalisés : ni la Russie, ni les USA n'ont encore intégré la communauté européenne, rebaptisée « Etats-Unis de la Terre » ou « Confédération de l'hémisphère nord » car tel est le voeu le plus cher de notre auteur, l'avènement d'un gouvernement mondial et la fin des nations, ventres féconds de tous les fascismes et fauteuses de guerre… Spinrad nous avait habitués à une inspiration nettement moins politiquement correcte… Son long séjour dans l'air de Paris nous l'aurait-il changé ? Son esprit non-conformiste ne s'exercerait-il qu'à l'encontre de sa mère-patrie ?
Un livre bien écrit mais sans grand intérêt. A oublier.
Lien : http://www.etpourquoidonc.fr/
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
La politique ! La politique politicienne ! Pourquoi ne pouvait-on pas laisser les gens libres de faire ce qu’ils voulaient ?
On l’avait assurément laissé faire ce qu’il voulait durant la phase de conception du projet Icare. Ian Bannister était un ingénieur compétent qui dirigeait son équipe de façon strictement pragmatique, il appréciait l’exigence que Jerry avait de la luge orbitale et ce dernier était heureux comme un poisson dans l’eau.
La politique politicienne n’avait pas pointé le nez avant la fin de la phase de recherche, quand le prototype de remorqueur spatial avait été déclaré prêt pour la production et l’équipe de conception dispersée.
Une grande fête avait été organisée dans l’atelier du Bourget pour célébrer l’achèvement du projet. Le bar était dressé sur des tréteaux devant le prototype, le champagne coulait à flots, on avait porté de nombreux toasts au fruit de leur long labeur et tout le monde était un peu parti quand Nicola Brandusi avait pris la parole pour les remercier du travail accompli et annoncer leurs nouvelles affectations.
Bannister était promu directeur de projet adjoint de l’équipe de conception préliminaire d’Espaceville. Kurt Froehner était chargé de superviser la mise au point du dernier étage du réservoir des fusées Energia. Brizot se voyait confier les systèmes de manœuvre et Constantine le collier d’arrimage du réservoir.
Jerry attendait avec une impatience croissante que Brandusi en arrive à lui. Tous ceux de l’équipe, jusqu’au dernier, semblaient avoir obtenu un poste intéressant sur le projet Espaceville ou les citernes de ravitaillement, et ils le méritaient bien. Mais qu’allait-il lui rester ?
« Alain Parmentier a été nommé ingénieur en chef des essais au sol des systèmes de guidage et de propulsion du projet Icare et Jerry Reed sera son adjoint, promotion assortie d’une augmentation de 500 écus par mois… »
Cet affront avait été annoncé avec un sourire béat, comme s’il s’agissait d’un morceau de choix. Jerry en était resté bouche bée tandis que Brandusi passait en vitesse au suivant de sa liste.
Les essais au sol ! Tester du matériel existant ! Ce n’était pas juste ! C’était une insulte ! Il était concepteur, pas simple technicien du contrôle de qualité ! Sans lui, les systèmes de guidage et de propulsion n’existeraient même pas !
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L’inévitable, bien entendu, finit par arriver.
L’armée de l’air étudia avec attention le projet avant de passer au stade du prototype et un petit futé pigea ce qui se tramait. Un lundi, par un petit matin blême, la patrouille de contrôle des urines débarqua en force et fit pisser tout le monde dans des éprouvettes.
De tels contrôles surprise n’étaient pas totalement inhabituels, mais quand ils prirent des échantillons sanguins pour corroborer le moindre soupçon d’infraction aux règlements antidrogues, tout le monde comprit que le pot aux roses était découvert.
L’analyse d’urine de Rob se révéla négative, mais on trouva dans son sang des traces infinitésimales de tétrahydrocannabinol, ce qui n’aurait peut-être pas suffi à l’écarter à vie du programme, s’il avait choisi de contester son licenciement devant les tribunaux. De sorte que, plutôt que d’essayer de le coincer directement, les autorités militaires employèrent des moyens détournés.
Elles abandonnèrent le projet P.F.A., avant le stade du prototype, ce qui coûta un paquet à Rockwell, puis elles laissèrent clairement entendre que les chances qu’avait Rockwell de décrocher le programme de remplacement étaient quasiment nulles tant que Rob Post émargeait chez eux. Qui plus est, il ne devait pas lui être permis de démissionner, il fallait qu’il soit proprement viré pour mauvaise gestion des fonds de l’armée.
Ce que firent sans grande réticence les dirigeants de Rockwell quand ils eurent calculé ce que leur avait coûté l’abandon de la P.F.A. Rob Post fut lourdé en fanfare et Rockwell obtint le contrat de la luge orbitale.
Rob, comme en avaient décidé les militaires, ne travailla plus jamais pour le Programme, du moins directement. Il gagnait précairement, sinon pauvrement, sa vie comme consultant technique pour divers projets extérieurs au Programme, grâce à ses nombreuses relations dans la communauté scientifique californienne. En même temps, il organisait ces soirées à peu près tous les mois, pour entretenir, triste et désespéré, ses relations avec ceux qui, comme Jerry, travaillaient toujours pour le Programme.
Ou pour ce qu’il en restait.
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Autrefois, tout le monde aimait l’Amérique. L’Amérique a sauvé l‘Europe de gens très méchants. L’Amérique a pardonné à ses ennemis et a reconstruit les pays dévastés avec son propre argent. Et puis les Américains ont fait la plus merveilleuse des choses, Bob : nous sommes les premiers à être allés sur la Lune. On nous aimait, on nous admirait, nous étions la lumière du monde.
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« Vous avez pris connaissance des termes de l’amendement à la Loi sur la sécurité nationale, Mr. Reed ?
– Non. Je ne suis pas juriste et je ne m’intéresse pas à la politique. »
Coldwater tapa autre chose sur son ordinateur. « Selon nos renseignements, vous avez reçu une proposition officielle d’emploi de la part de l’Agence spatiale européenne…
– Comment avez-vous trouvé ça ? laissa échapper Jerry qui le regretta aussitôt.
– Ce n’est pas du ressort de mon service, Mr. Reed, déclara Coldwater d’un ton hésitant. Niez-vous la chose ? »
Jerry réfléchit un instant. Manifestement, ils étaient au courant de tout, jusqu’au montant du salaire et aux avantages en nature. Il ne servait à rien de chercher à jouer au plus fin, pas plus, d’ailleurs, que de leur faciliter le travail.
« Non, dit-il. Est-ce un crime ?
– Pas tant que vous n’avez pas accepté. Étant donné que vous avez eu connaissance d’un projet militaire de moyenne sécurité, il vous est interdit par la Loi sur la sécurité nationale d’accepter un emploi en dehors des États-Unis ou dans une entreprise étrangère opérant sur le territoire national. Si vous agissiez ainsi, vous pourriez être accusé d’espionnage et poursuivi en conséquence. L’ESA vous ayant fait une telle proposition, vous êtes requis de signer une déclaration sous serment comme quoi vous n’allez pas accepter si vous voulez conserver un passeport américain valide. »
Il chercha dans un tiroir, en sortit un document qu’il fit glisser vers Jerry, puis prit un stylo-bille dans sa poche intérieure et le posa à côté du papier.
« Et si je refuse de signer ?
– Je me verrai alors dans l’obligation d’exiger que vous me remettiez votre passeport.
– Et si je ne le fais pas ? »
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L’Amérique devenait le pays du tiers-monde le mieux défendu de la Terre et ses plus brillants citoyens se prêtaient au jeu en pissant dans des bouteilles, tandis que les Russes vendaient leurs Antonov, allaient sur Mars et que la Communauté européenne rêvait d’hôtels de luxe en orbite géostationnaire.
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