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Bernard Lortholary (Traducteur)
EAN : 9782253141921
87 pages
Le Livre de Poche (01/09/1997)
3.49/5   186 notes
Résumé :
Lorsque commence la partie d'échecs contre ce jeune inconnu arrogant qui déplace ses pièces sans réfléchir en roulant des cigarettes, le héros de Un combat, un vieux joueur expérimenté, comprend que sa carrière est finie... Et son public, pourtant fidèle, le croit aussi. L'issue de la partie dira ce qu'il faut penser de certaines « évidences».
N'importe quel artiste, un jour ou l'autre, a entendu parler de « profondeur ». Mais qu'est-ce que la profondeur? Et ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (20) Voir plus Ajouter une critique
3,49

sur 186 notes
« Un combat » est l'une des quatre nouvelles qui composent ce petit recueil. Quatre nouvelles dont trois , « L'exigence de profondeur »,« Un combat » et « le testament de Maître Mussard » ont en commun la description d'une obsession qui finira par ronger et détruire le personnage principal du récit.

Ainsi dans « L'exigence de profondeur », un critique provoquera le dessèchement de l'inspiration d'une jeune dessinatrice complimentée, mais manquant de profondeur… Une idiotie retrouvée le lendemain même dans tous les journaux et reprise dans toutes les conversations de salon ; jusqu'à l'obsession et la destruction…
Dans « Un combat », une partie d'échecs se terminera par la déchéance du vainqueur et son abandon du jeu pour avoir battu un jeune tellement intelligent que personne ne comprenait son jeu… incompréhensible…

« le testament de Maître Mussard » : nous sommes en 1753. Un buisson de rosiers chétif contraint Maître Mussard à des travaux de terrassement… Quelle ne fut pas sa surprise, à faible profondeur, de découvrir ce que nous appellerions aujourd'hui des fossiles de coquillages. Il en déduira la conchylisation de la terre et après de nombreuses recherches, finira par considérer que notre planète finira conchylisée comme… la lune. Il finira lui même minéralisé et devra être inhumé à angle droit pour éviter de la casser…

Trois nouvelles somme toute assez peu convaincantes… Si l'on fait abstraction de la description remarquable de la partie d ‘échecs de « Un combat ». On s'y croirait !

Un petit recueil qui pourrait être qualifié d'insignifiant, s'il n'y avait pour finir, « Amnésie littéraire » : un vieil homme à qui l'on a posé la question « quel livre vous a impressionné, marqué, fait changer » découvre abasourdi qu'il tout oublié de ses lectures passées…

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Décidément Patrick Süskind a beaucoup de talent. J'ai apprécié ces quatre nouvelles qui parlent toutes plus ou moins d'une obsession.
La première (celle que j'ai préféré) créé à partir de la réflexion d'un critique sur le soi-disant manque de profondeur des dessins d'une jeune femme une angoisse telle qu'elle va non seulement renoncer à dessiner mais foutre en l'air toute sa vie.
La seconde est sur un retraité qui joue régulièrement aux échecs sans panache mais sans jamais faire d'erreur, et a gagné contre tous ses adversaires. Lorsqu'un nouveau joueur se présente, tous les spectateurs s'imaginent sur sa bonne mine qu'il est un maître malgré des déplacements étranges. Lorsqu'il le bat, le retraité est lui-même déçu et abandonne ce jeu. Je ne m'intéresse pas particulièrement aux échecs et n'ai que des connaissances générales sur les règles, je n'ai donc pas apprécié comme je l'aurai pu cette nouvelle.
La troisième parle d'un personnage du XVIIIème qui trouve en creusant dans son parc à quelque endroit que se soit puis dans tous les endroits possibles des pierres en forme de coquillage, la résolution de cette énigme devient une idée fixe. Et il finit par penser que le monde entier se transforme en coquillage.
Dans la dernière, la question du livre qui a changé sa vie, entraîne un lecteur assidu à s'interroger sur ses lectures et à découvrir qu'il ne s'en souvient plus.

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Après avoir lu le parfum, le pigeon et La contrebasse, qui chacun à leur manière m'ont enchanté, je poursuis mon coup de coeur pour l'écrivain avec Un combat. En réalité le livre est un recueil composé de quatre nouvelles : L'exigence de profondeur, Un combat, le testament de maître Mussard et Amnésie littéraire.
J'ai encore une fois retrouvé dans ces quatre histoires ce que j'apprécie tant chez Patrick Süskind. Alors de façon forcément moins « intense » certes, puisque sont des nouvelles vraiment très très courtes, mais elles restent toujours un plaisir à lire. L'humour, la pointe d'absurdité, l'originalité, la plume agréable ; tous les ingrédients Süskind étaient encore réunis.
Dans la première nouvelle, L'exigence de profondeur, il s'agit d'une artiste qui s'entend dire un jour qu'elle manque de profondeur et cette simple remarque sera le début de sa fin, une déchéance aussi rapide qu'insensé, une histoire assez dingue à lire et que j'ai trouvé finalement est assez significative du poids des mots dans la vie.
Un combat décrit la partie d'échecs entre un vieil habitué et un jeune mystérieux en plein jardin du Luxembourg, combat tendu et étrange où l'issue ne sera pas celle à laquelle on s'attend. Bien que ce ne soit pas l'histoire sur les échecs la plus spectaculaire à lire, elle est plutôt bien menée et captivante.
Avec le testament de maître Mussard on atteint un seuil dans l'absurde car on va lire le testament d'un homme qui croit avoir découvert le secret ultime de la vie terrestre, un secret aussi farfelu qu'improbable et qui fut sincèrement très étrange à lire !
Et enfin Amnésie littéraire, que j'ai particulièrement appréciée, où un homme raconte son amour de la littérature et des livres confronté à son problème de mémoire… Il se questionne sur le souvenir que laissent en nous nos lectures, sur ce qu'on oublie et ce que l'on garde. On entre en quelques sortes dans sa tête, c'est encore fois très drôle puisqu'il est totalement déboussolé par ses propres réflexions jusqu'à se perdre dedans. Mais c'est aussi légèrement triste sur les bords car la perte de mémoire est au final un sujet terrible et angoissant.
Bref, encore une très bonne lecture de Patrick Süskind, décidément unique et talentueux.
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Un autre titre de Süskind qui ne vaut pas certes « le Parfum », son best-seller mais qui restera une lecture agréable dans l'ensemble. J'ai une préférence pour les deux premières. Même si la dernière a été intéressante par le sujet mais le style est d'une lourdeur suite aux répétitions certes voulues par l'auteur mais inutiles. On retrouve toute même la patte de Süskind avec des personnages glauques proches de la folie et monstrueux.
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J'ai beaucoup apprécié ce petit livre, recueil de 4 nouvelles courtes. J'adore la manière d'écrire de Patrick Süskind, sa façon de décrire les personnages, leurs pensées, leurs ressentis, à chaque fois c'est l'immersion totale.
Les quatre nouvelles sont:
"L'exigence de profondeur": Comment une petite phrase banale peut dérégler une machine bien huilée. Un thème déjà retrouvé dans "Le pigeon": une toute petite chose entraine un grand bouleversement, une sorte de théorie du papillon.
"Un combat": un âpre combat qui n'est âpre que parce qu'il repose sur des préjugés.
"Le testament de maître Mussard": Ha la conchylisation implacable, inéluctable... L'âge, la mort, tu es poussière et tu redeviendras poussière, la vie et les minéraux...
"L'amnésie littéraire": ça me rappelle quelque chose, une situation où... en fait, je ne sais plus, mais qu'importe c'est comme dans ce livre..., de..., enfin bref, l'important c'est le message, quel était-il déjà?

J'ai adoré ce livre et en le refermant je n'ai qu'un hâte: découvrir La contrebasse. Et si c'est du même acabit, alors aller chercher tous les livres de Patrick Süskind que je n'ai pas encore lu.
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
début :


Lors d'un début de soirée, au mois d'août, tandis que la plupart des gens avaient déjà quitté le Jardin du Luxembourg, deux hommes étaient encore assis face à face devant un échiquier, dans le pavillon de l'allée qui se trouve au nord-ouest, et leur partie était suivie par une bonne douzaine de spectateurs avec une attention si passionnée, que, bien qu'on fût déjà près de l'heure de l'apéritif, l'idée ne serait venue à personne de quitter la scène avant de connaître l'issue du combat.
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[ Incipit ]

Lors d'un début de soirée, au mois d'août, tandis que la plupart des gens avaient déjà quitté le Jardin du Luxembourg, deux hommes étaient encore assis face à face devant un échiquier, dans le pavillon de l'allée qui se trouve au nord-ouest, et leur partie était suivie par une bonne douzaine de spectateurs avec une attention si passionnée que, bien qu'on fût déjà près de l'heure de l'apéritif, l'idée ne serait venue à personne de quitter la scène avant de connaître l'issue du combat.
L'intérêt de ce petit attroupement se portait sur le challenger, homme assez jeune, aux cheveux noirs, au visage pâle et aux yeux bruns blasés. Il ne disait mot, restait impassible et se contentait de faire rouler de temps à autre entre ses doigts une cigarette qu'il n'allumait pas : en un mot, la désinvolture en personne. Nul ne connaissait cet homme, personne ne l'avait jamais vu jouer. Cependant, dès l'instant où il avait pris place devant l'échiquier pour ranger ses pièces, blasé, pâle et muet, il avait émané de lui un effet si puissant que tous ceux qui le regardaient eurent soudain la certitude inébranlable qu'on avait affaire à une personnalité tout à fait hors du commun, immensément douée, géniale. Peut-être était-ce seulement l'allure séduisante et en même temps lointaine de ce jeune homme, sa mise élégante, son physique avantageux ; peut-être étaient-ce le calme et la sûreté qu'avaient ses gestes ; peut-être était-ce l'aura d'étrangeté et d'originalité qui l'entourait : en tout cas l'assistance, avant même que le premier pion ne fût avancé, se vit déjà fermement convaincue que cet homme était un joueur d'échecs de premier ordre, qui allait accomplir un miracle que tous en secret appelaient de leurs voeux et qui consisterait à battre le champion local.
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Ses amis se faisaient du souci. Ils disaient : "Il faut s'occuper d'elle, elle traverse une crise. Ou bien cette crise est d'ordre existentiel, ou bien elle est d'ordre esthétique, ou c'est une crise financière. Dans le premier cas, on ne peut rien faire ; dans le deuxième cas, il faut qu'elle s'en sorte elle-même ; et dans le troisième cas, nous pourrions organiser pour elle une collecte, mais elle risquerait de trouver ça gênant."
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Peut-être que la lecture est plutôt un acte d'imprégnation, au cours duquel la conscience absorbe tout à fond, mais par une osmose si imperceptible qu'elle n'est pas consciente du processus. Ainsi, le lecteur atteint d'amnésie littéraire serait tout à fait changé par la lecture, mais ne s'en renderait pas compte, parce que celle-ci changerait en même temps les instances critiques de son cerveau qui seraient capables de lui dire qu'il change.
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Peut-être que la lecture est plutôt un acte d'imprégnation, au cours duquel la conscience absorbe tout à fond, mais par une osmose si imperceptible qu'elle n'est pas consciente du processus.
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