Ce conte de
Paola Stévenne est particulièrement émouvant et très riche de sens : tandis que
Pascale Tison y a lu une métaphore de la nécessité de quitter père et mère, j'y ai davantage ressenti la peur de la maternité, des émotions et de la vie, ainsi que la crainte d'un père de voir son enfant souffrir. La fin évoque pour moi le danger de cette peur de vivre qui étouffe avant de finir par éclater, brisant tout sur son passage. le cheminement vers la musique, quant à lui, au contraire, m'est apparu comme un parcours plein de vie : ce n'est qu'à force d'expériences, de confrontation avec le monde qu'a pu naître le chanteur du récit.
Je relirai certainement ce conte de temps à autre et suis certaine que j'y trouverai toujours un sens dominant différent tant il est riche et très bien construit.
Le texte est accompagné d'illustrations de
Loren Capelli : je les trouvais un peu trop simplistes et enfantines au début (surtout le château), mais cela a fini par prendre sens à la fin du récit. Si le narrateur a imaginé toute cette histoire, enfant, il est logique que cela marque les dessins. Ceux-ci sont très tendres, tracés à l'encre bleue, non coloriés : la princesse apparaît parfois en pointillés, pour marquer sa fragilité et le matériau – le cristal – dont elle est faite.
Ces illustrations ne me plaisent donc pas plus que ça, mais accompagnent parfaitement ce conte, tout en laissant la place aux divers sens possibles.
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