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EAN : 9782251771250
238 pages
Les Belles Lettres (27/05/1980)
4.02/5   30 notes
Résumé :
Theodore Sturgeon est l'écrivain le plus « à part » de la science-fiction. Un critique a dit de lui que, même si le genre n'avait pas existé, Sturgeon, lui, existerait. Les huit récits réunis ici, huit chefs-d'oeuvre, sont exemplaires de son génie. Tous sont riches du climat qui fit le succès de ses deux grands romans : Cristal qui songe et Les plus qu'humains. Ces huit nouvelles magiques justifient toutes le jugement d'Alfred Bester : « Sturgeon est un poète riche... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Une allégorie de la pollution pour "Ça" ou bien...?
"Ça marchait dans les bois. Ça n'était pas né. Ça existait."

Kimbo, le chien de la petite Babe, court après un lapin.
Kimbo sentit "la charogne où il ne faisait pas bon se rouler."
La chaleur, l'obscurité, la décomposition provoquait la croissance de Ça. Ça grandissait mais ce n'était pas vivant. Ça marchait sans respirer. Ça grandissait et se déplaçait sans vivre..."

Ça considéra avec curiosité... le chien mort, dont les yeux étaient restés ouverts et fixes."
En somme perdre la vue, c'est mourir?

Quelque chose a déchiqueté Kimbo et son maître Alton... La chose s'avança vers Babe, qui recula dans une anfractuosité de la caverne.
" La puanteur paraissait presque tangible."
Ça était couvert de bosses et de croûtes, et des fragments s'en détachaient à mesure que ça avançait, tombaient à terre et se tordaient...

Sturgeon détourne subtilement la fable du "Monstre face à une jeune femme dénudée", voire le conte d'une enfant face au Loup.
L'auteur est à part dans la Sci-fi, ses personnages sont souvent des êtres différents et malheureux, des infirmes, des simples d'esprit ou des mutants!

Des étrangers dans un monde (le nôtre ou un autre/ voir les autres nouvelles du livre)
Ses héros sont souvent des enfants, en butte à l'incompréhension ou à la méchanceté... Car Sturgeon fut un enfant malheureux, ses parents se séparèrent alors qu'il avait 3 ans...
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Lire des récits de Theodore Sturgeon c'est un peu comme faire un voyage au coeur de l'humain. Traumatisé dans sa jeunesse, l'auteur n'aura cessé de se poser des questions sur le relationnel entre les hommes entre eux, mais également avec les femmes. Selon moi, il aura atteint l'apogée avec ses deux romans éponymes et sa nouvelle « Je répare tout ». C'est ce Theodore Sturgeon que je recherche, celui qui arrive à nous donner des émotions, celui qui arrive à humaniser ces êtres mentalement déficients. Alors qu'avec Clifford Donald Simak il y a peu de déchets – tout est bon chez lui – on ne peut pas en dire autant avec Theodore Sturgeon.

« L'homme qui a perdu la mer » est un recueil – mais aussi une nouvelle – de huit récits :
→ Ça (« It » 1939 parut dans Unknown)
→ Dieu microscopique (« Microscomique God » 1941 parut dans Astounding)
→ Et la foudre et les roses (« Thunder and roses » 1947 parut dans Astounding)
→ La Merveilleuse Aventure du bébé hurkle (« The hurkle is a happy besat » 1949 parut dans Fantasy and Science Fiction)
→ le contact de ta main (« The touch of your hand » 1953 parut dans Galaxy)
→ L'éveil de Drusilla Stange (« The education of Drusilla Strange » 1954 parut dans Galaxy)
L'homme qui a perdu la mer (« The man who lost the sea » 1959 parut dans Fantasy and Science Fiction)
→ Épitaphe (« Like young » 1960 Fantasy and Science Fiction)

Déroutant est le qualificatif qui conviendrait le mieux à «  L'homme qui a perdu la mer ». Écrit à la seconde personnes du singulier. J'ai eu du mal à la lire au final, je ne l'ai pas vraiment apprécié.
« L'éveil de Drusilla Stange » est un récit typique de Theodore Sturgeon sur les relations entre l'homme et la femme, sur la place que prend la femme sur l'homme. Il y apporte une touche de science-fiction. Bien qu'un peu longue, je l'ai trouvé intéressante.
«  le contact de ta main » est dans la même veine que « L'éveil de Drusilla Stange » pour ce qui est du relationnel homme/femme. Par contre, je l'ai trouvé plus complète et j'ai pris plus de plaisir à la lire. Il est intéressant de voir l'obsession du personnage principal et jusqu'où il peut l'emmener. le côté sentimental de la femme est également bien développé. Seul le titre jure avec l'histoire, j'espérai lire autre chose.

« Dieu microscopique » est la nouvelle qui surclasse les autres de ce recueil. Un ermite vit reclus sur une île. Son cerveau bouillonnant d'idées, il arrive à créer la vie à partir de cellules. À partir de là, ses découvertes seront de plus en plus prodigieuses. Son banquier est un homme dont le vice est l'argent. Cette nouvelle est fabuleuse tant les deux personnalités sont aux antipodes l'une de l'autre. Pourtant chacun d'eux à besoin de l'autre.

Tous les autres récits m'ont laissé de marbre – bien que la première (« Ça ») dégage une certaine atmosphère. L'ensemble de ces nouvelles a un point en commun : l'être humain, sa place dans le monde et les relations entre eux. « Et la foudre et les roses » est l'une des histoires les plus pessimistes que l'auteur ait écrit.
J'ai lu avec plaisir Theodore Sturgeon. Toutefois, je n'ai pas eu cette sensation avec ses deux romans et ses deux nouvelles « Un peu de ton sang / je répare tout ». Je suis quelque part frustré de ne pas retrouver cette empathie et cette prose presque poétique. Je reste convaincu que je pourrai retrouver tout cela dans d'autres de ses récits.
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Theodore Sturgeon est l'un des écrivains les plus atypiques de la science-fiction et du fantastique, et peut-être bien de la littérature en général. Sa narration originale, ses histoires éminemment humanistes, souvent dramatiques, parfois teintées d'humour, et sa sensibilité particulière en font une figure incomparable du genre qui aujourd'hui encore n'a guère trouvé d'égale. Si ses romans sont rares (« Cristal qui songe » et « Les plus qu'humains » sont les deux incontournables), ses nouvelles sont pléthore. « L'homme qui a perdu la mer » fait partie des trois ou quatre recueils indispensables parus en France avant qu'Omnibus ne réunisse l'essentiel en un seul volume. La présente anthologie regroupe quelques-uns de ses plus brillants textes, parus entre les années quarante et soixante. A noter que l'édition de 1999 sortie par Les belles lettres dans la collection le cabinet noir ne reproduit pas « le dieu microcosmique », nouvelle pourtant importante dans la carrière de Sturgeon où un scientifique démiurge crée de minuscules créatures et devient leur Dieu. Si « Ça » procède clairement du genre fantastique avec son histoire de réincarnation monstrueuse, le reste du volume est plutôt orienté science-fiction. le soin que prend Sturgeon pour décrire ses personnages et leur absence de manichéisme les rend réalistes et attachants, quelles que soient les circonstances dans lesquelles il les place : un monde pré ou post apocalyptique (« Et la foudre et les roses », « le contact de ta main », « Epitaphe »), ou une Terre bien contemporaine que leur essence extra-terrestre à parfois du mal à saisir (« La merveilleuse aventure du bébé hurkle », « L'éveil de Drusilla Strange »). le récit éponyme, quant à lui, est d'une écriture ambitieuse, et peut dérouter dans ses premières pages. Il faudra persévérer pour finalement savoir qui est ce personnage en plein délire, et où il se trouve. Là aussi, l'écrivain démontre la versatilité de sa plume. S'il a choisi le fantastique et la SF, terrain fertile où il fait évoluer des personnages souvent fragiles, Sturgeon reste un écrivain au talent universel, qui place l'humain au centre de ses écrits.
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Dieu que j'ai aimé le titre de ce recueil de nouvelles...
Dieu que j'ai détesté la nouvelle éponyme...

Bon concentrons-nous sur les nouvelles qui m'ont marquées dans ce livre:

*Ça! [rien à voir avec Stephen King] Une nouvelle de Shambling Mound (tertre errant en français; Man Thing) j'en ai pas lu souvent. En voilà une bonne. J'ai bien aimé les réflexions du monstre. Captivant!

*Dieu Microcosmique. Une nouvelle de savant fou? Non! Pas vraiment... Mais le savant en question vit que pour...découvrir! Il délaisse la société pour se consacrer à ses recherches. Pour rentabiliser le tout il vend quelques fois une ou deux de ses inventions. Mais sa plus belle réussite est de créer la Vie. Et de la faire évoluer pour que son intelligence dépasse l'être humain. Naturellement pour ce nouveau peuple (minuscule) la voix du savant (qu'ils ne voient jamais) est celle de Dieu. Et le savant est tout heureux de leur proposer des problèmes à résoudre. de cette façon il peut encore pousser plus loin ses recherches. Bien pensé comme nouvelle!

*Le Contact de ta main. À dire franchement je n'ai pas beaucoup aimé cette nouvelle. Mais elle aborde brièvement les différentes étapes de la sédentarisation des peuplades nomades du Néolithique et la création des villes. J'ai bien aimé étudier dans ce domaine à l'Université.

*L'éveil de Drusilla Strange. On dit que derrière chaque grand homme se trouve une femme. C'est certain mais on oublie de dire qu'elle n'est pas humaine. C'est certain qu'on ne vous comprends pas mesdames. Hi!Hi!Hi! Plutôt rigolo comme nouvelle.

*Épitaphe. L'humanité décimée. Les derniers survivants de la Terre sont stériles. Certain que les humains sont voués à disparaître, les derniers humains décident de laisser tout leur savoir à leurs successeurs sur Terre. D'ici quelques millénaires qui succédera à l'Homme? le chien? le singe? Non voyons la loutre!!!! Hi!Hi!Hi! Bien aimé la chute de cette nouvelle!
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
L’humanité va entrer dans un enfer qu’elle a construit de ses propres mains. Nous pourrions nous montrer vindicatifs – ou cléments si vous préférez – en faisant pleuvoir sur eux des centaines de bombes dont nous disposons. Du coup la planète se trouverait entièrement stérilisée, jusqu’au dernier microbe, jusqu’au dernier brin d’herbe, et la Terre deviendrait stérile à jamais. Nous transformerions le globe en un désert pelé, à la fois mort et mortel.

« Et la foudre et les roses »
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