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Bernard Turle (Traducteur)
EAN : 9782743653682
432 pages
Payot et Rivages (25/08/2021)
3.34/5   31 notes
Résumé :
Traduit de l’anglais (Thaïlande) par Bernard Turle.

Un médecin américain en mission au XIXe siècle, des étudiants de l’université de Thammsat confrontés aux répressions militaires de 1976, un photographe déraciné fuyant les fantômes du passé, des adolescents embarquant les touristes sur les eaux qui submergent les buildings…
Traversant les décennies jusqu’aux années 2070, au gré de destins chahutés tous intimement liés à cette cité envoûtante,... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (18) Voir plus Ajouter une critique
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Les explorateurs 2021 lecteurs.com - Rentrée littéraire 2021

Tel le phénix qui peut renaître de ses cendres, le combattant est un poisson qui peut survivre à des situations difficiles voire critiques.

Encore appelée le Betta splendens, cette espèce d'eau douce tropicale originaire d'Asie du Sud-Est a continué à prospérer à travers les époques. Peu importe les aléas climatiques, le combattant reste toujours présent à l'état sauvage en Thaïlande même si on le retrouve dans des aquariums familiaux aux quatre coins du monde.
Dans son premier roman Ptichaya Sudbanthad nous offre un voyage exceptionnel et dépaysant. Grâce à ces personnages, nous découvrons une Bangkok en perpétuelle évolution, que ce soit au XIXème siècle alors qu'elle était envahie par une jungle luxuriante ou deux siècles plus tard après l'urbanisation et la bétonisation d'une partie de la ville laissant désormais place à de grands immeubles d'habitation ou professionnel.
Malgré ces transformations architecturales, la cité traversée par le fleuve Chao Phraya et de nombreux canaux reste confrontée aux mêmes problématiques années après années.
Celle-ci doit faire face à l'arrivée de la mousson qui provoque régulièrement des inondations dans certains quartiers et l'immersion de certains sites. Même si ces épisodes pouvant durer plusieurs mois restent contraignants, la capitale thaïlandaise habituée à ces aléas climatiques ne va pas ralentir sa cadence. Bangkok l'éternelle, Bangkok l'insaisissable, Bangkok la métropole au nom complet imprononçable (Krung Thep mahanakhon amon rattanakosin mahintara ayuthaya mahadilok phop noppharat ratchathani burirom udomratchaniwet mahasathan amon piman awatan sathit sakkathattiya witsanukam prasit) est une ville qui reste en perpétuel mouvement...
De par son travail d'écriture, Chao Phraya a essayé de nous faire découvrir cette Bangkok aux multiples facettes où le temps ne s'arrête jamais.
Ce roman, composé de quatre parties aux nombreux chapitres, est un véritable puzzle dont il faut assembler les pièces pour arriver à voir l'image qui s'y cache. Cette lecture est exigeante, comme une victoire lors d'un combat, celle-ci se mérite. J'ai eu beaucoup de mal à lire la première partie qui pose les bases du récit. Chaque chapitre est consacré à un nouveau personnage sans qu'il ne soit expressément nommé dès les premières lignes ou qu'une référence temporelle n'y soit indiquée. Il est possible de terminer un chapitre en laissant un personnage dans un hall d'entrée face à un ascenseur et d'en commencer un nouveau où le protagoniste se retrouve en train de soigner un patient dans une jungle reculée. Une fois la deuxième partie commencée, la lecture m'est devenue agréable. J'ai dévoré les deux dernières parties en regrettant ne pas pouvoir en découvrir une cinquième pour partager un peu plus longtemps la Bangkok de ces personnages.
Ce roman que je considère comme une sorte d'ovni dans son genre est difficilement classable mais il n'en demeure pas moins qu'il vaut le coup d'être découvert. Une fois prise au jeu, je me suis laissée plonger dans le Chao Phraya et j'ai laissé l'auteur m'emmener dans son univers que j'ai complété par quelques recherches sur la ville pour en apprendre plus.

Alors, êtes-vous prêts, vous aussi, à faire le grand saut ?
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Avec Bangkok Déluge, Pitchaya Sudbanthad nous offre un kaléidoscope qui rend compte de l'évolution de la Thaïlande - d'un point de vue autant historique, que politique ou social - à travers des récits de personnages très différents.
Entre roman historique, roman policier et roman d'anticipation, c'est une grande ambition qu'a eu là l'auteur, surtout pour un premier roman. Si la narration et la construction des personnages autant que l'intrigue ont été réfléchit, j'avoue avoir eu du mal à rester accrochée à ce roman parfois car j'aurais préféré en savoir davantage sur certains de ces personnages plutôt que de les voir "survolés". C'est que le véritable personnage qui intéresse le romancier est surtout la ville bien plus que les personnages qui sont en réalité un prétexte pour raconter la ville, ses habitudes, ses superstitions, ses fêlures.

Ce qui est indéniable, c'est qu'il y a un gros potentiel dans cet ouvrage avec une écriture et des passages qui m'ont rappelé Haruki Murakami, autre romancier qui asiatique marqué par ses voyages en Occident et qui met ses expériences à profit pour livrer des analyses de la société très originales. Mais je pense que malgré la quatrième de couverture je n'étais pas totalement prête à lire ce roman, du moins pas dans l'état d'esprit qui m'a permis d'en profiter pleinement ni de l'apprécier à sa juste valeur.

Malgré ce bémol, j'ai été ravie de ce voyage littéraire qui m'a permis de découvrir un pays que je n'ai jamais exploré dans la littérature.
Et je remercie Babelio et les éditions Rivages pour ce partenariat Masse Critique.
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Roman tortueux, qui alterne d'une manière qui semble au départ très anarchique, mais finalement subtilement cohérente, les époques, Bangkok Déluge raconte la Thaïlande et ses catastrophes passées (épidémie de choléra au XIXè, manifestations et coups d'état dans les années 1970 et 1980), imagine celles futures (les conséquences potentielles de la montée des eaux), à travers le prisme de sa capitale, Bangkok, que l'on devine très vite comme la véritable protagoniste. C'est en effet par elle que les portraits des personnages qui gravitent autour se construisent, par ses métamorphoses que ces personnages se rencontrent, se séparent, se retrouvent, forment des générations de Thaïlandais qui voient le monde évoluer en même temps qu'elle.

C'est de fait un roman foisonnant, d'une grande richesse, sans pour autant être trop complexe : il se lit en effet avec une grande facilité, grâce à une plume fluide, alerte, à la capacité de camper efficacement les personnages, qui se succèdent et se multiplient, et de passer d'un récit très réaliste à une fable futuriste en un tournemain, sans que l'ensemble ne paraisse artificiel.
Pour un premier roman, c'est donc, à mon sens, une réussite. Je suis ravie d'en avoir fait la découverte.
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Lecture mi-figue mi-raisin pour ce roman de Pitchaya Sudbanthad.

Le récit se découpe en plusieurs personnages, évoluant au travers d'un narrateur omniscient présent à différentes époques, le tout en Thaïlande, à Bangkok. du 19ème siècle à un futur lointain, l'auteur nous plonge dans l'évolution réelle et supposée de cette ville pleine de secrets. Beaucoup de mouvements se dégagent du récit : les personnages sont chamboulés émotionnellement par des guerres, des secrets de famille, des coutumes, des évènements « surnaturels ». Ils sont là, puis disparaissent, pour revenir et à nouveau disparaître nous laissant sans réponse ou sans explications.

Bangkok Déluge montre l'existence, sous toutes ses facettes de Phineas, le médecin, et de Winston le révérend au 19ème siècle, mais aussi de Clyde, le musicien ambitieux parti à New York, ou encore de Nee l'étudiante présente lors des répressions militaires des années 70 et de sa soeur Nok partie au Japon. de Samart, ou plutôt Sammy, de Pig, de Bruno les yeux bleus, des oiseaux ou encore des serpents. Autant de protagonistes, autant de parcours, autant de fragments de vie qui vont se regrouper, se fissurer, se séparer.

Les premières pages m'ont intriguée me poussant à poursuivre l'histoire, restant dans l'expectative chapitre après chapitre. J'espérais sortir de cet état et me fondre entièrement dans le récit, en vain. L'histoire en elle-même est très intéressante notamment par la richesse et la variété de ces personnages qui permettent d'avoir une vue d'ensemble, toute classe sociale confondue, de Bangkok et de ses alentours. Les conditions de vie évoluent, decennie après décennie, et le choc des générations se fait sentir. On peut également y découvrir l'évolution historique, politique et géographique de la ville, victime des dérèglements climatiques et des ambitions des plus grands. A n'en pas douter l'auteur a une écriture agréable, sans fioriture, et son roman semble bien documenté. Néanmoins, la structure du récit qui privilégie les sauts d'une époque à une autre et d'un personnage à un autre (de ce fait, loin de la linéarité rencontrée dans la plupart des romans) ne m'a pas convaincue et m'a davantage laissée dans un trouble incessible.

En conclusion, Bangkok Déluge est un roman plein de ressources, plein de secrets, qui ne laisse pas de marbre. le côté « Bangkok » m'a convaincu à contrario du « Déluge », trop dense, trop tohu-bohu à mon goût mais qui ravira les amateurs de lectures à maelstrom chronologique en quête de faits historiques narrés avec justesse et simplicité."
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"Bangkok déluge" retrace la vie à Bangkok à diverses époques du XIXème siècle à 2070.
De l'arrivée des occidentaux au réchauffement climatique entraînant la montée des eaux dans la ville où le sol sec n'existe plus.
Pour les personnages, certains sont intéressants, d'autres beaucoup moins, disons que de manière générale ceux des années à venir m'ont bien plus inspirés que ceux des siècles passés.
Concernant l'histoire c'est assez similaire, le même ressenti, le même système, j'ai beaucoup apprécié les hautes eaux et la vie à ce moment là, dans un futur proche (est-ce parce que j'aime beaucoup le style post-apocalyptique ?), et donc beaucoup moins les passages dans le passé.
Le récit lui est bien écrit, tout du moins "la plume de l'auteur est sympa, mais la construction vraiment improbable, les chapitres et les époques sont mélangés et difficiles à suivre au final, et ce sans compter certains passages avec des dialogues pas vraiment intéressants ou des descriptions très lentes et longues.
Je ressors de ces pages déçu par ma lecture, mais je pense que les amateurs de romans contemporains peuvent apprécier, mais si vous cherchez le côté anticipation, vous aurez peut-être du mal à être satisfait.
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Mais était-ce vraiment une justification, alors qu'elle ne pouvait se défaire de l'idée que ces jeunes gens avaient peut-être payé leur engagement un prix trop élevé ? Etait-il nécessaire de sacrifier ces gamins pour un simple jeu de chaises musicales au siège du gouvernement ? Elle se souvenait avoir eu si peur de ce qui pourrait troubler la quiétude de sa bien-aimée Krungthep qu'elle trouvait justifiable que l'enfant presque adulte de quelqu'un d'autre soit pendu à un arbre tandis que la foule enthousiaste battait son corps sans vie avec une chaise. Elle avait accepté d'oublier qu'ils étaient les fils et les filles de quelqu'un. Des jeunes gens qui se souciaient de leur avenir. Nombre d'entre eux seraient, à leur tour, devenus des mères et des pères.
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Alors que la ville est inondée depuis des décennies, la plupart des Thaïs ne craignent toujours pas l'eau. Ils aiment en être entourés, ils aiment qu'elle vaporise leurs visages quand ils escaladent les sentiers des cascades. Près de l'eau, ils sont chez eux.
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Rien ne subsiste de lui, craint-il, sauf peut-être, cet enfant.
Lui-même est immobile, seul le temps avance. Il le sent l'assaillir, arracher l'un après l'autre les grains de sa substance ; bientôt il ne restera rien de lui.
Autrefois, l'avenir était son havre. Lorsqu'il sentait sa vie se resserrer autour de lui, il fuyait vers l'immensité des grands espaces. Là, il pouvait vivre les histoires qui n'arrivaient qu'aux autres.
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Qu'est-ce qui survivrait, ne serait-ce que dans les mémoires, de cette glorieuse capitale de jadis, au-delà des faits et des dates inscrites dans les manuels d'histoire et qu'on demandait aux écoliers de mémoriser ? La plupart des habitants de la Krungthep moderne avaient du mal à se rappeler des événements vieux de plus de quelques mois.
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Certes, il savait opiné du chef, mais il avait aussi compris qu'à l'avenir, qu'il mange, dorme ou joue dans leur future maison de Londres, il aurait toujours l'impression de n'être qu'une lointaine réfraction de lui-même dans cette demeure-ci, avant laquelle rien n'avait existé.
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Videos de Pitchaya Sudbanthad (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Pitchaya Sudbanthad
Pitchaya Sudbanthad est un auteur thaïlandais de fiction et d'essais en langue anglaise. Ses nouvelles ont été publiés chez les plus grands éditeurs et magazines anglo-saxons (Esquire, StoryQuaterly…). En 2019, son premier roman « Bangkok wakes to rain » est publié chez Riverhead Books et traduit en italien puis en français.
Dans cette interview, Pitchaya Sudbanthad revient sur la façon dont il s'est formé à l'écriture (sans formation au creative writing !), les auteurs qui lui ont appris à écrire et son processus d'écriture et de relecture.
Nous avons interviewé Pitchaya Sudbanthad à l'occasion de sa conférence croisée avec John Banville à la Villa Gillet (jeudi 28 octobre 2021) et pour la sortie en français de son premier roman, « Bangkok déluge » aux Editions Payot & Rivages.
00' : Comment avez-vous appris l'écriture de fiction 1'15 : Quelles étaient vos lectures ? 2'20 : Des auteur(e)s en particulier vous ont influencé ? 3'14 : Qu'est-ce qu'une bonne histoire selon vous ? 3'50 : Comment créez-vous vos personnages ? 4'39 : Découvrez-vous vos personnages pendant l'écriture ? 5'37 : Faites-vous des recherches avant d'écrire ? 6'19 : Quels aspects techniques vous posent le plus de difficultés ? 7'20 : Laissez-vous certaines personnes lire vos textes pendant que vous écrivez ? 8'00 : Un conseil pour nos élèves ?
Entretien mené par Les Artisans de la Fiction Transcrit et traduit de l'anglais par Pauline Suarez Perut
QUI SOMMES-NOUS ? Les Artisans de la Fiction sont des ateliers d'écriture situés à Lyon. Nous prônons un apprentissage artisanal des techniques d'écriture et avons pour objectif de rendre nos élèves autonomes dans l'aboutissement de leurs histoires. Pour cela nous nous concentrons sur l'apprentissage et la transmission des techniques de base de la narration en nous inspirant du creative writing anglophone. Nos élèves apprennent en priorité à maîtriser : la structure de l'intrigue, les principes de la fiction, la construction de ses personnages… Nous proposons également des journées d'initiation pour vous essayer au creative writing et découvrir si cet apprentissage de l'écriture de fiction est fait pour vous. Retrouvez tous nos stages d'écriture sur notre site : http://www.artisansdelafiction.com/
Nous remercions Lucie Campos et la Villa Gillet pour leur soutien à la littérature internationale et pour cette interview. https://www.villagillet.net/
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