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Émile Pons (Éditeur scientifique) Jacques Pons (Collaborateur)Maurice Pons (Collaborateur)Bénédicte Lilamand (Collaborateur)
EAN : 9782070105441
1940 pages
Gallimard (27/10/1965)
4.79/5   7 notes
Résumé :
Préface, chronologie, notes, bibliographie et index par Émile Pons, avec la collaboration de Jacques et Maurice Pons et de Bénédicte Lilamand

Voyages de Gulliver
I - Voyage à Lilliput
II - Voyage à Brobdingnag
III - Voyage à Laputa, Balnibarbi, Glubbdubdrib, Luggnagg et au Japon
IV - Voyage chez les Houyhnhnms

- Écrits de jeunesse
- Conte du tonneau
- La Bataille des livres
- Pensées s... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
De la modernité de Jonathan Swift
De Jonathan Swift, on connait principalement ses Voyages de Gulliver qui auront été lus, le plus souvent, dans les versions soigneusement expurgées mises à la disposition des enfants.
La véritable dimension de ce personnage hors du commun est donc le plus souvent ignorée, puisque l'essentiel de son oeuvre n'est disponible en français que dans cette édition (couteuse) de la Bibliothèque de la Pléiade. Car Swift ne fut pas seulement un maitre de l'humour noir et un fabuleux ironiste.
On découvrira également à travers ses Oeuvres, un historien doué d'une perspicacité et d'un talent d'analyse qui rappelle souvent celui d'un Machiavel ou d'un Retz, par exemple dans son remarquable ouvrage « du règne de la reine Anne ». Mais aussi un redoutable polémiste qui sut prendre de forts grands risques dans ses dénonciations de la corruption et du cynisme qui régnaient dans les sphères de pouvoir de l'Angleterre de son époque (Voir « La conduite des alliés », « La bataille des livres », « Les contes du Tonneau ». En ce sens, Swift fit pleinement partie des « Lumières » et certainement dans sa branche la plus radicale, par sa dénonciation de l'injustice sociale : « le riche profite du travail du pauvre et il y a mille pauvres pour un riche. La masse de notre peuple est forcée de vivre dans la misère, travaillant tous les jours pour un maigre salaire, et permettant à quelques-uns de regorger de tout. » (Voyage chez les Houyhnhnms)
Ou encore : « Je sus combien d'innocents, combien d'hommes de bien avaient été condamnés à la mort ou à l'exil, parce que des gens haut placés s'employaient à corrompre les juges, et à faire jouer les haines de partis; je sus aussi combien de gredins avaient obtenu les postes les plus élevés dans la confiance des princes, ainsi que le pouvoir, les dignités, les profits et je vis quelle part immense de tout ce qui se fait et se décide dans les cours, conseils et assemblées revient aux grues et aux cocottes, aux entremetteurs, parasites et bouffons. » (Voyage à Glubbdubdrib)
On sera parfois fort surpris par la modernité de sa critique, dont l'actualité n'échappera à personne : « Je me rappelle personnellement que lorsque je parlais à M. Buys des nombreux millions que nous devions, il aimait à répondre sentencieusement qu'il était avantageux pour un État d'avoir des dettes. Cette opinion peut se justifier dans une République assez absurde pour que ses chefs cherchent à s'assurer de la fidélité de leurs sujets en prenant sur eux des gages financiers et en les persuadant qu'ils seraient ruinés par toute révolution, d'où qu'elle vienne. » (Du règne de la reine Anne)
Ainsi que : « Rien n'est plus efficace, pour briser les tempéraments même les plus combatifs, qu'une série ininterrompue d'opprobres. Un affront se fait plus impunément quand il en vient un deuxième et puis un troisième. » (La conduite des alliées)
On le vit également ardent défenseur de l'Irlande sous l'oppression anglaise : « En Angleterre - un pays où il a été à la mode pendant quelque temps de penser qu'on ne pourra jamais nous traiter avec assez de dureté. » (Lettres du drapier) ainsi qu'avec le terrible « Modeste proposition ».
Bien que son talent et sa verve lui aient ouvert quelque temps les portes de la cour à Londres, son esprit critique indomptable n'y fut pas longtemps toléré et son retour forcé en Irlande dès 1714 se prolongera jusqu'à sa mort.
Il fut également l'ami fidèle du poète Alexander Pope, du médecin, mathématicien et écrivain John Arbuthnot et de John Gay, l'auteur du « Beggar's Opera », au sein du fameux « Scriblerus Club ».
On ne pourra donc qu'approuver cette flamboyante déclaration que l'on trouve dans ses « Voyages de Gulliver » : « Ce n'est pas une mince satisfaction pour moi que de présenter un ouvrage absolument au-dessus de toute critique. »
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Voulant lire les Voyages de Gulliver, j'aurais pu simplement me reporter sur une édition de poche, mais m'étant aperçu qu'un volume de la Pléiade était consacré aux oeuvres de Swift, j'ai pensé qu'il était l'occasion d'en savoir un peu plus sur ce fameux pamphlétaire. J'avoue avoir été, au premier abord, quelque peu déçu, en découvrant que "Voyages de Gulliver" était le chef-d'oeuvre de Swift, et qu'en comparaison, ses autres compositions faisaient pâle figure. Mais patiemment (plus d'un mois de lecture fidèle), les oeuvres satiriques et politiques de Swift ont éveillé mon goût pour l'histoire, et lire ce volume de la Pléiade fut un voyage, aussi, dans le temps de l'Angleterre du XVIIIe siècle: voyage dans le monde de la Cour royale et de la politique londoniennes, voyage dans une Irlande, périphérie de la capitale anglaise, rurale et pauvre, mais déjà prête à se révolter contre des décisions centrales stupides et autoritaires. Voyage dans la vie d'un auteur parfois déconcertant par son conservatisme obtus, souvent cinglant et drôle par ses attaques répétées contre les orgueilleux et les sots qui étaient, et sont toujours, les premiers à vouloir prétendre aux plus hautes responsabilités.
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Citations et extraits (32) Voir plus Ajouter une citation
MÉDITATION SUR UN BALAI
Voici à quelle occasion fut composée cette fameuse parodie.


Lors des visites annuelles que Swift fit à Londres, raconte le docteur Thomas Sheridan, il passait une bonne partie de son temps chez lord Berkeley, officiant comme chapelain de la maison, et assistant lady Berkeley dans ses dévotions particulières, après lesquelles le docteur, sur sa demande, avait coutume de lui faire quelque lecture morale ou religieuse. La comtesse, à cette époque, s’était prise de belle passion pour les Méditations de M. Boyle, et était déterminée à les lire d’un bout à l’autre de cette manière ; mais comme Swift était loin d’avoir le même goût pour ce genre d’écrits, il fut bientôt las de sa tâche, et, une lubie lui passant par la tête, il résolut de s’en débarrasser de façon à égayer la maison, pour qui la plaisanterie n’était pas un moindre régal. La première fois qu’il eut à lire une de ces Méditations, il profita d’une occasion pour emporter le livre, et y insérer adroitement une feuille, sur laquelle il avait écrit sa propre Méditation sur un balai : après quoi, il eut soin de remettre le livre à sa place ; et, lorsqu’à la séance suivante, mylady lui demanda de continuer la lecture, il ouvrit le volume à l’endroit où il avait inséré le papier, et lut avec beaucoup de sang-froid : « Méditation sur un balai. » Lady Berkeley, un peu surprise de l’étrangeté du titre, l’arrêta en répétant : « Méditation sur un balai ! Quel singulier sujet ! Mais qui peut savoir les enseignements utiles que ce merveilleux homme est capable de tirer des choses en apparence les plus triviales. Voyons, je vous prie, ce qu’il dit là-dessus. » Swift alors, avec un sérieux imperturbable, se mit à lire la Méditation, du même ton solennel dont il avait débité les précédentes. Lady Berkeley, ne se doutant pas du tour qu’il lui jouait, tout entière à ses préventions, exprimait de temps en temps, pendant cette lecture, son admiration pour cet homme extraordinaire, qui savait tirer de si belles réflexions morales d’un sujet si méprisable… Bientôt après, des visites étant survenues, Swift saisit un prétexte pour se retirer, prévoyant ce qui allait arriver. Lady Berkeley, pleine de son sujet, entame l’éloge de ces divines Méditations de M. Boyle. « Mais, dit-elle, le docteur vient de m’en lire une qui m’a surprise plus que tout le reste. » Quelqu’un de la compagnie demanda quelle était celle dont elle voulait parler. Elle répondit aussitôt, dans la simplicité de son cœur : « C’est cette excellente Méditation sur le balai. » Les assistants s’entreregardèrent avec surprise, et eurent peine à s’empêcher de rire. Mais tous s’accordèrent à dire qu’ils n’avaient jamais ouï parler de cette Méditation. « Sur ma parole, reprit la dame, la voici ; regardez dans ce livre, afin de vous convaincre. » Un d’eux ouvrit le livre, et l’y trouva en effet, mais de la main de Swift, sur quoi ce fut un éclat de rire général ; et mylady, le premier étonnement passé, goûta la plaisanterie autant que qui que ce soit, disant : « Quel infâme tour m’a joué ce coquin ! Mais voilà comme il est, il n’a jamais su résister à faire une plaisanterie. » L’affaire n’eut pas de suite plus sérieuse, et Swift, comme on pense bien, ne fut pas mis en réquisition pour lire le reste du volume.



Méditation sur un balai.

Ce simple bâton, que vous voyez ici gisant sans gloire dans ce coin négligé, je l’ai vu jadis florissant dans une forêt : il était plein de sève, plein de feuilles et plein de branches, mais à présent, en vain l’art diligent de l’homme prétend lutter contre la nature en attachant ce faisceau flétri de verges à son tronc desséché : il n’est tout au plus que l’inverse de ce qu’il était, un arbre renversé sens dessus dessous, les rameaux sur la terre, et la racine dans l’air ; à présent il est manié de chaque souillon, condamné à être son esclave, et, par un caprice de la destinée, sa mission est de rendre propres les autres objets et d’être sale lui-même : enfin, usé jusqu’au tronçon entre les mains des servantes, il est ou jeté à la rue, ou condamné, pour dernier service, à allumer le feu. Quand je contemplai ceci, je soupirai, et dis en moi-même : certainement l’homme est un balai !

La nature le mit au monde fort et vigoureux, dans une condition prospère, portant sur sa tête ses propres cheveux, les véritables branches de ce végétal doué de raison, jusqu’à ce que la hache de l’intempérance ait fait tomber ses verdoyants rameaux et n’ait plus laissé qu’un tronc desséché. Alors il a recours à l’art, et met une perruque, s’estimant à cause d’un artificiel faisceau de cheveux (tout couverts de poudre) qui n’ont jamais poussé sur sa tête ; mais en ce moment, si notre balai avait la prétention d’entrer en scène, fier de ces dépouilles de bouleau que jamais il ne porta, et tout couvert de poussière, provînt-elle de la chambre de la plus belle dame, nous serions disposés à ridiculiser et à mépriser sa vanité, juges partiaux que nous sommes de nos propres perfections et des défauts des autres hommes.

Mais un balai, direz-vous peut-être, est l’emblème d’un arbre qui se tient sur sa tête ; et je vous prie, qu’est-ce qu’un homme, si ce n’est une créature sens dessus dessous, ses facultés animales perpétuellement montées sur ses facultés raisonnables, sa tête où devraient être ses talons, rampant sur la terre ! Et pourtant, avec toutes ses fautes, il s’érige en réformateur universel et destructeur d’abus, en redresseur de griefs, il va fouillant dans tous les recoins malpropres de la nature, amenant au jour la corruption cachée, et soulève une poussière considérable là où il n’y en avait point auparavant, prenant tout le temps son ample part de ces mêmes pollutions qu’il prétend effacer ; ses derniers jours se passent dans l’esclavage des femmes, et généralement des moins méritantes : jusqu’à ce qu’usé jusqu’au tronçon, comme son frère le balai, il soit jeté à la porte, ou employé à allumer les flammes auxquelles d’autres se chaufferont.
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Anniversaire de Stella, 13 mars 1726

Ce jour-là, quel que soit le décret du Destin, Je serai toujours observé
avec joie par moi;
Aujourd'hui, ne nous disons pas
que vous êtes malade et que j'ai vieilli,
ni que nous ne pensons à nos maux imminents,
et que vous ne parlerez pas de lunettes et de pilules;
Demain sera assez de temps pour
entendre des choses aussi mortifiantes.
Pourtant, puisque de la raison peut être apportée
Une pensée meilleure et plus agréable,
Qui peut, malgré toutes les décadences,
Soutenir quelques jours restants:
De pas le plus grave des divins
Acceptez pour une fois quelques lignes sérieuses.
Bien que nous ne puissions plus former de
longs schémas de vie, comme auparavant;
Pourtant, pendant que le temps passe vite, vous
pouvez regarder avec joie ce qui est passé.
Le bonheur et la douleur futurs étaient-ils
un simple artifice du cerveau,
comme le soutiennent les athées, pour séduire,
et adapter leurs prosélytes au vice
(le seul confort qu'ils proposent,
avoir des compagnons dans leurs malheurs).
Accordez-en le cas, mais c'est sûr que c'est dur.
Cette vertu, a appelé sa propre récompense,
Et par tous les sages ont compris
Être le chef du bien humain,
Devrait agir, mourir ou laisser
un plaisir durable dans l'esprit.
Qui par le souvenir apaisera le
chagrin, la maladie, la pauvreté et l'âge;
Et tirez avec force sur une fléchette radieuse,
Pour briller à travers la partie déclinante de la vie.
Dites, Stella, ne vous sentez pas content,
réfléchissant à une vie bien passée;
Votre main habile employée pour sauver les
misérables désespérés de la tombe;
Et puis soutenir avec votre magasin,
ceux que vous avez tirés de la mort avant?
Ainsi attend la Providence sur les mortels,
Préservant ce qu'elle crée d'abord,
Audace généreuse pour défendre
Un ami innocent et absent;
Ce courage qui peut vous rendre juste,
Pour mériter humilié dans la poussière;
La détestation que vous exprimez
Pour le vice dans toute sa robe scintillante:
Cette patience sous la torture de la douleur,
Où les têtus se plaindraient.
Doit-on passer comme des ombres vides,
ou des formes reflétées sur un verre?
Ou de simples chimères dans l'esprit,
Cette mouche, et ne laisse aucune trace derrière?
Le corps ne prospère-t-il pas et ne grandit-il pas
par la nourriture d'il y a vingt ans?
Et, s'il n'avait pas encore été fourni,
Il doit être mort mille fois.
Alors, qui avec raison peut soutenir
Qu'aucun effet de la nourriture ne subsiste?
Et la vertu de l'humanité n'est-elle pas
le nutriment qui nourrit l'esprit?
Soutenu par chaque bonne action passée,
Et encore continué par la dernière:
Alors, qui avec raison peut prétendre
que tous les effets de la vertu s'arrêtent?
Croyez-moi, Stella, quand vous montrez
ce vrai mépris pour les choses d'en bas,
ni ne valorisez votre vie à d'autres fins
que simplement pour obliger vos amis,
vos actions antérieures réclament leur part,
Et joignez-vous à fortifier votre cœur.
Car la vertu dans sa course quotidienne,
comme Janus, porte un double visage.
Regardez en arrière avec joie où elle est allée,
et continue donc avec courage.
Elle attendra sur votre canapé maladif
et vous guidera vers un meilleur état.
O alors, quel que soit l'intention du ciel,
ayez pitié de vos amis compatissants;
Ne laissez pas vos maux affecter votre esprit,
Pour imaginer qu'ils peuvent être méchants;
Moi, sûrement moi, vous devez épargner,
Qui partagerait volontiers vos souffrances;
Ou donnez-vous mon morceau de vie,
et pensez-le bien en deçà de votre dû;
Toi aux soins de qui je dois si souvent
que je suis vivant pour te le dire.
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Une belle jeune nymphe va au lit

Corinna, fierté de Drury-Lane,
pour qui aucun berger ne soupire en vain;
Jamais Covent Garden ne s'est
vanté d'avoir un Toast si brillant et flânant;
Pas de râteau ivre pour la chercher,
pas de cave où sur Tick pour souper;
De retour à l'heure de minuit;
Four Stories grimpant à son Bow'r;
Puis, assise sur une chaise à trois pieds,
enlève ses cheveux artificiels:
Maintenant, choisissant un œil de cristal,
elle l'essuie et le dépose.
Ses yeux-sourcils d'une peau de souris, collés
avec l'art de chaque côté, se
retirent avec soin et les affichent d'abord,
puis dans un livre de jeu les pose en douceur.
Maintenant adroitement ses Plumpers dessine,
Cela sert à remplir ses mâchoires creuses.
Dénoue un fil; et de ses gencives
un ensemble de dents vient complètement.
Sort les chiffons conçus pour soutenir
Ses Dugs flasques et ils tombent.
En
continuant , la belle déesse se détache à côté de son corsage à côtes d'acier;
Qui par la compétence de l'opérateur,
appuyez sur les bosses, les creux se remplissent,
haut houe sa main, et elle glisse
les traversins qui fournissent ses hanches.
Avec le toucher le plus doux, elle explore ensuite
ses Shankers, ses problèmes, ses plaies en cours d'exécution, les
effets de nombreux désastres tristes;
Et puis à chacun s'applique un plâtre.
Mais il faut, avant qu'elle aille au lit,
effacer les taches de blanc et de rouge;
Et lisser les sillons de son front,
avec du papier gras collé dessus.
Elle prend un bolus pendant qu'elle dort;
Et puis entre deux couvertures rampe.
Avec des douleurs de l'amour tourmenté les mensonges;
Ou si elle a la chance de fermer les yeux,
de Bridewell et du compter rêve,
et sent le fouet, et crie faiblement;
Ou, par un Bully infidèle dessiné,
À quelque Hedge-Tavern se trouve dans Pion;
Ou en Jamaïque semble transporté,
seul, et par aucun planteur courtisé;
Ou, près des oozy Brinks de Fleet-Ditch,
Entouré de cent puantes,
tardif, semble guetter pour mentir,
Et prendre quelques Cull qui passent;
Ou, frappé de peur, sa fantaisie court
Sur Watchmen, gendarmes et Duns,
dont elle rencontre fréquemment des frottements;
Mais jamais des clubs religieux;
Dont elle est sûre de trouver la faveur,
parce qu'elle les paie toutes en nature.
CORINNA se réveille. Une vue terrible!
Voici les ruines de la nuit!
Un rat méchant que son plâtre a volé, a
mangé à moitié et l'a traîné dans son trou.
L'Oeil de Cristal, hélas, manqua;
Et Puss avait sur ses Plumpers énervé.
Un pigeon a choisi son Issue-Peas;
Et choquez ses tresses remplies de puces.
La nymphe, bien que dans cette
détresse mutilée , doit à chaque fois que Morn ses membres s'unissent.
Mais comment décrirai-je ses arts
pour se souvenir des parties éparses?
Ou montrer l'angoisse, la peine et la douleur
de se ressaisir?
La muse timide ne supportera jamais
dans une telle scène d'intervenir.
Corinna in the Morning dizen'd,
Qui voit, vomira; qui sent, soit empoisonné.
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Les livres... ces enfants du cerveau.


Books, the children of the brain. (A Tale Of A Tub And Other Writings)
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Et tandis que l'esprit de l'homme, lorsqu'en piquant des deux il lâche les rênes à ses pensées, ne s'arrête jamais, mais parvient, par un mouvement naturel, jusqu'aux extrêmes du Haut et du Bas, du Bien et du Mal, la première envolée de sa fantaisie le transporte généralement jusqu'à l'idée même de ce qu'il y a de plus parfait et de plus élevé, jusqu'à ce que, dépassant sa portée et les limites de ses sens, ne se rendant plus compte que les frontières du ciel sont souvent contiguës à celles de l'abîme, le voilà qui, dans le même essor et du même coup d'aile, tombe tout droit jusqu'au fond dernier des choses, comme quelqu'un qui marcherait de l'est à l'ouest ou comme une ligne droite s'allongeant jusqu'à former un cercle; soit qu'une certaine perversité naturelle nous incite à opposer irrésistiblement à toute notion d'un objet brillant la notion contraire, soit que la Raison, se réfléchissant sur la totalité des choses, ne puisse comme le soleil illuminer qu'une moitié du globe, laissant inévitablement l'autre moitié dans l'ombre et les ténèbres, soit encore que l'imagination volant d'emblée à la conception de ce qu'il y a de plus haut et de meilleur, s'époumone, et s'épuise, et s'essouffle, et s'abatte soudain sur le sol comme un oiseau de paradis sans vie.
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