Magda Szabo est une auteure qui se passe aujourd'hui de présentations. J'ai adoré plusieurs de ses romans, dont son fameux
La porte. Cette fois-ci, je me suis tourné Fresque, une de ses premières oeuvres, écrite en 1958 et traduite il y a longtemps, mais elle semble avoir été oubliée un peu. Malheureusement, pour moi, ça n'a pas autant fonctionné. Je l'ai trouvée un peu trop touffue, diffiicle à suivre par moment, et c'est dû en partie au grand nombre de personnages pour un si court roman (189 pages dans la présente édition), à leurs relations pas toujours claires ainsi qu'à la narration dont la chronologie est incertaine.
Le roman s'ouvre sur le décès d'Édith Mathé, née Décsy, surnommée Petite-Mère (par opposition avec sa propre mère, dite Grand-Mère). Elle laisse dans le deuil son mari Étienne Mathé, pasteur en retraite, Arpad Mathé (souvent surnommé l'Orphelin, je suppose que c'est leur fils adoptif mais cette information m'a filé sous le nez), leur fille Janka Mathé, le mari de celle-ci Laszlo Kun et leur fille Suzanna Kun. Autour d'eux gravitent plusieurs autres personnages dont la soeur de la morte, Franciska, puis tante Kari, Anjou et d'autres encore, des dizaines, dont j'ai oublié le nom. Ce n'est pas une fresque sans raison… Et, finalement, l'autre fille, Anouchka, qui avait fugué pour s'inscrire à l'école des Beaux-Arts et qui revient après plusieurs années.
La mort d'Édith (la veillée puis les obsèques) et le retour de l'enfant prodige Anouchka s'étalent sur quelques jours et constituent l'occasion pour tout un chacun de commenter les événements, critiquer les choix, évoquer les mille et uns souvenir de cette famille et de leurs proches, etc. Je trouve extrêment difficile de mieux résumer cettre fresque. Ces deux événements servent de moteur à raconter l'histoire (ou les histoires) de cette galerie de personnages. Et il n'y a pas vraiment un protagoniste unique. Je croyais un moment que c'était Anouchka, et c'est probablement celle qui pourrait jouer ce rôle, mais la narration passe souvent de l'un à l'autre des personnages.
Aussi, la narration se promène beaucoup dans le temps, tellement que j'avais de la difficulté à situer certains événements. Suis-je en train de lire un souvenir lointain, un événement récent ou la suite des péripéties de l'un des membres de cette tribu ? À quoi le rattacher ? Je me suis laissé porté par le cours des choses même si parfois j'étais assez mélangé, je croyais ça allait se tasser et que je finirais par comprendre mais, hélas, ça m'a perdu encore plus. À lire avec attention ! Parce que, c'est surtout ça l'histoire, toutes ces relations tendues à démêler.
Dernier élément : je ne sais si c'est le résultat de la traduction ou si l'auteure avait choisi elle-même les prénoms Étienne et Suzanna. Avec tous les autres noms à consonnance très hongroise, j'aurais préféré Istvan et Zsuzsana.