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EAN : 9782823609233
288 pages
Editions de l'Olivier (16/08/2018)
2.93/5   129 notes
Résumé :
Jules Epstein a disparu. Après avoir liquidé tous ses biens, ce millionnaire new-yorkais est retrouvé à Tel-Aviv, avant qu’on perde à nouveau sa trace dans le désert. L’homme étrange qu’il a rencontré, et qui l’a convié à une réunion des descendants du roi David, y serait-il pour quelque chose ?

À l’histoire d’Epstein répond celle de Nicole, une écrivaine américaine qui doit affronter le naufrage de son mariage. Elle entreprend un voyage à Tel-Aviv, a... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (41) Voir plus Ajouter une critique
2,93

sur 129 notes
Voici un livre complexe où l'auteur trace le parcours de deux personnes épuisées par leur vécu, en quête de réponses et de renaissance , le sentiment de non accomplissement , dévorées et fragilisées par le doute ....

Cherchent - elles une reconstruction , une métamorphose, une renaissance , une connaissance d'elles mêmes et du monde?
S'abandonnent - elles à leurs incertitudes entre rêve et réalité ?


Jules Epstein , richissime avocat New- Yorkais qui s'est fait tout seul, Pére de trois enfants , Jonah, Lucie, Maya , dix et treize ans de moins que ses aînés a disparu.

Il se dépouille de tous ses biens .

S'installe dans un logement minable à Tel - Aviv, s'évapore dans l'entourage d'un rabbin mystique...

Y serait - il pour quelque chose ?

Emporté par sa perte d'intérêt pour le plaisir, l'énergie tempétueuse ne souffle plus en lui....

Il divorce de sa femme Lianne aprés trente - six ans de mariage ...
Le deuxième personnage Nicole , 40 ans , le double de la Romanciére , aprés la dissolution de son mariage séjourne au Hilton de Tel- Aviv., lieu qui peut être intégré à la narration tellement il y est présent ...

Photographié au coeur de l'ouvrage , ce bâtiment ressemble à une barre de béton, glaciale et affreuse .

Par la grâce de l'écrivain, il apparaît comme un endroit chaleureux et ouvert sur le monde , propice au rêve ...

L'architecture est omniprésente dans ses romans .

Ce roman intense et riche évoque la création littéraire , l'identité juive et l'invention de soi -même , la création du monde et la théorie du" multivers", les faux semblants et les jeux de miroirs, le deuil et la mémoire, les fantasmes, l'invention de soi -même , le poids du passé ....

L'auteur embrasse une multitude de sujets , la responsabilité dans l'écriture de nos vies, leur orientation, la possibilité d'en changer le cours à tout moment, entre rêve et réalité .

Oú l'on croise Kafka ....l'écrivain Max Brod , Esther Hoffe, Shimon Pérez , Madeleine Albrigt , une façon d'humaniser ces gens célébres , Eliezer Friedman , professeur de littérature retraité, qui confie à Nicole une mission d'un ordre un peu spécial ....

L'auteur cherche par le biais de la littérature à élargir la réalité , à visiter le champ des possibles , à pénétrer dans l'esprit de quelqu'un d'autre afin de s'interroger sur qui elle est, un voyage oú la métamorphose n'est jamais loin , oú le fantastique s'invite.

....
Un roman plus complexe que " L'histoire de l'amour ", un concentré de philosophie, qui offre une multitude de sillons à creuser , dans le champ des possibles, pas du tout facile à decripter par sa densité .....

La vie serait- elle un roman ?

Il se déroule intégralement en Israël ..

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Et si Kafka n'était pas mort de tuberculose et enterré à Prague en 1924 ? Et s'il avait survécu, était parvenu jusqu'en terre d'Israël, était devenu jardinier, avait fini ses jours là-bas tranquillement, sous le soleil et auprès des arbres jusqu'aux années soixante... ? Qu'en pensez-vous ? Idée saugrenue ? Osée ? Candide ? Irrationnelle ? Fantastique ? Ou peut-être un rêve tout simplement, qui sait ? Pourtant, pourtant...
Ce rêve germe, éclot, dans le roman que je viens d'achever, Forêt obscure, dernier roman de Nicole Krauss. Un rêve, bien plus qu'un rêve, une idée folle, peut-être vraie après tout, puisqu'un homme y croit follement, confiant ce récit à la narratrice, convoquant l'enfance et le voyage, puisqu'il est question d'un manuscrit mystérieux... Bon, ce n'est pas l'essentiel du livre mais comme je suis un inconditionnel de Kafka, cette idée m'a totalement séduit...
Forêt obscure est un livre complexe, onirique, terriblement exigeant, mais ô combien bienfaiteur. J'aime l'univers dans lequel Nicole Krauss invite ses lecteurs, m'a entraîné dans cette histoire. C'est le premier livre que je lis de cette auteure. C'en est déjà son quatrième roman. Comment suis-je venu à découvrir cette auteure ? Par hasard, en écoutant la comédienne Léa Drucker lors d'une émission de radio, évoquer quelques-unes de ses lectures consolatrices...
Le titre de ce livre provient d'une citation de Dante : « Au milieu du chemin de notre vie, je me retrouvai par une forêt obscure ».
Qu'advient-il lorsqu'on a perdu son chemin dans la vie ? Deux histoires avancent, se répondent, celle de Jules Epstein, sexagénaire millionnaire américain saisi d'une crise mystique et souhaitant disparaître dans le désert et celle de Nicole, une écrivaine américaine, ressemblant sans doute de très près à l'auteure, qui doit affronter le naufrage de son mariage. Qu'ont-ils en commun, ces deux-là, à part la fuite de deux êtres qui ne supportent plus leurs vies new-yorkaises ? À part un itinéraire les amenant vers Tel-Aviv ? Sans doute arrivent-t-ils tous deux à un tournant de leur vie... Leur point de départ de cette nouvelle existence : l'hôtel Hilton de Tel-Aviv, immense bloc de béton affreux et moderne posé en bord de mer. Pourtant c'est ici, dans cet endroit laid qui défigure le paysage que la narratrice se souvient d'un épisode merveilleux, inoubliable de sa vie, au bord de la piscine de cet hôtel lorsqu'elle avait sept ans...
Happés par le fantasme de la disparition, ils s'abandonnent alors à leurs incertitudes.
Qu'attend-on de la vie à soixante ans, ou à quarante ans, homme ou femme, lorsque le bilan de ce qui est derrière nous s'avère pauvre, fade, amer en définitive. Lorsqu'il manque quelque chose d'essentiel... Pas forcément totalement fade, mais disons qu'on en attendait peut-être un peu plus... Ou peut-être n'avons-nous pas fait l'effort, trouver le temps, pour accorder à notre vie les chemins et les respirations nécessaires...
Comment saisir ce qui n'a jamais été atteint ? La grâce, le bonheur de se retirer du monde, recommencer peut-être, ou du moins renaître ailleurs...
J'ai appris tout récemment que l'origine du mot crise n'était pas si négatif que cela et puisait dans son étymologie grecque une idée de métamorphose et de rebond, une chance de changer peut-être alors...
Ici, Jules Epstein et la narratrice sont en état de crise et c'est sans doute la meilleure chose qui peuvent leur arriver à ce moment précis de leurs vies respectives... Ils sont en mue... Sans doute les anciennes vies ne sont pas inutiles, mais au contraire nécessaires pour accomplir cette mue...
Forêt obscure, c'est peut-être une forêt intérieure où se perdre, lorsqu'on a déjà perdu beaucoup de choses dans sa vie, à commencer par l'essentiel. Se perdre, s'effondrer, s'écrouler... Les forêts intérieures sont des forêts abyssales. Mais comment sortir de cette forêt obscure ? À tâtons peut-être, ou peut-être ne jamais en sortir, errer, s'inventer d'autres espaces loin du bruit du monde.
En définitive, il y a ici beaucoup de choses et c'est ce que ce livre nous révèle, convoquant dans un même prisme la judéité, le deuil, le poids du passé, le devoir de mémoire, la créativité, l'invention de soi-même et le sens de la vie, carrément...
...Jusqu'à la fin, jusqu'à ce voile qui se lève aux toutes dernières pages...
Comment écrire, réécrire nos vies...? Comment changer le cours des choses...? Parfois, dans ce roman on se croirait presque dans un polar philosophique.
L'écriture est plus que belle, elle est magnifique, envoûtante. Elle nous emporte au-delà des pages.
Je ressors de ce livre étonné par quelque chose de beau, de mystérieux, de complexe, de fascinant et c'est la raison pour laquelle j'ai peut-être un mal fou à vous en parler.
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Philipppe Roth salue Forêt obscure de Nicole Krauss comme un livre brillant. Il l'est. L'auteure nous tient en haleine non par le caractère haletant de l'intrigue mais par le tsunami mental auquel elle nous convie via l'histoire des deux héros : Nicole (un double d'elle-même) et Epstein, tous deux juifs américains, en pleine crise existentielle. La première a le sentiment de cumuler échec amoureux et stérilité créative. le second ne supporte plus sa réussite sociale et financière. Même si l'un est un être de l'excès et du trop-plein et l'autre une créature qui vit une dissociation permanente dans laquelle elle a du mal à s'ancrer corporellement dans un lieu, leur point commun est qu'ils vont décider tous les deux de partir, sous de faux prétextes, en Israël et plus particulièrement à l'hôtel Hilton à Tel Aviv.
Le roman nous embarque alors dans un récit initiatique et une quête métaphysique qui vont, au gré des associations et des dérives auxquelles nous convie l'auteure, nous faire entrer dans l'univers mental de ces deux personnages sans que nous puissions nous en évader tant le style de l'auteure nous empêche de lâcher prise.
Point de distraction ou de respiration du côté du monde extérieur : lieux et objets ont souvent une forte valeur symbolique qui nous entraîne bien loin des ressentis sensoriels.Le Hilton, par exemple, représente une sorte de forteresse refuge dont ils vont s'évader pour entamer ce qui peut s'apparenter à une recherche de leur vrai soi plutôt qu'à une quête spirituelle même si les références religieuses sont nombreuses. Cela va passer pour chacun par de drôles d'aventures qui vont faire basculer le récit du réalisme vers une forme d'onirisme qui, par glissements successifs, va conduire Nicole et Epstein vers des situations de plus en plus cocasses voire absurdes et vers un dépouillement radical, irréversible, auquel ils ne s'étaient pas forcément préparés.
Fin des faux-semblants et des vies par procuration, ils se retrouvent face à eux-mêmes et à la nécessité d'affronter ce qu'ils ont fui jusque là... Pour Epstein cela passera par un projet fou et ruineux celui de planter une forêt en plein désert du Néguev. "Une forêt obscure", c'est-à-dire un lieu ou l'on se perd, où l'on s'abandonne pour mieux se retrouver. Pour Nicole, après la découverte qu'elle ne vit depuis son enfance que sous l'emprise d'un conformisme social qui la coupe d'elle-même et qui explique son absence d'ancrage corporel, cela passera par une expérience mystico-extatique en plein désert. Là encore le choix du lieu n'est pas anodin par tout ce que cet endroit peut suggérer au niveau d'une quête ou d'une ouverture spirituelle.
C'est un livre qui m'a happée par la densité de la démarche introspective et l'acuité des questionnements métaphysiques auxquels il renvoie. Il m'a donné également du fil à retordre car il fait souvent référence à des connaissances religieuses que je ne maîtrise pas et j'aurais apprécié de pouvoir consulter par exemple en fin de livre, un lexique des termes hébraïques. C'est aussi un roman à clés, qui ne se livre pas facilement et j'avoue d'ailleurs ne pas être arrivée à ouvrir la dernière porte. Si quelle qu'une ou quelqu'un a une explication à me donner je suis preneuse...
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Il m'arrive de m'assoupir le soir, au cinéma, au théâtre ou à l'opéra. Ce n'est pas par ennui. C'est au contraire parce que l'harmonie de ce que je perçois me détend. Je perds le fil, mais je suis bien, je me relâche, je pique du nez.

J'ai à plusieurs reprises ressenti la même chose dans Forêt obscure, le dernier roman de Nicole Krauss, un ouvrage très joliment écrit (et traduit). En relisant plusieurs fois certaines passages touffus et obscurs pour essayer en vain d'en comprendre le sens, je finissais par ne plus percevoir que l'effet murmurant et lénifiant de la musique des mots.

L'auteure, dont le roman L'histoire de l'amour m'avait enchanté, a écrit là un livre difficile d'accès, où l'on se promène, non sans curiosité, à mi-chemin entre rêverie et réalité, entre souvenir et présent, entre mythe et actualité, entre désert flamboyant et forêt obscure. Elle trace le parcours parallèle de deux personnes lasses de leur vécu, en quête d'un renouveau, d'une renaissance, d'une reconstruction, voire d'une métamorphose,… pourquoi pas d'une réincarnation.

Jules Epstein est un richissime avocat new-yorkais, qui s'est construit tout seul, à l'énergie. Bientôt septuagénaire, il entreprend de tout déconstruire, quitte son cabinet, divorce après trente-six ans de mariage, se désintéresse de l'image qu'il donne de lui. Comme s'il était atteint de ce que son notaire appelle le syndrome de générosité absolue, il se dépouille progressivement de tous ses biens, s'installe dans un logement misérable à Tel-Aviv, et s'évapore dans l'entourage d'un rabbin mystique qui l'avait coopté dans un cénacle de descendants du roi David.

L'autre personnage se prénomme Nicole. Si ce n'est l'auteure, c'est donc sa soeur jumelle, son double. Mère de deux enfants, elle envisage de divorcer de leur père. Une perspective qu'elle vit mal. Mais elle doit regarder la réalité en face : comment un intellectuel peut-il être pleinement soi-même, se consacrer aux enfants, et jouer en plus un rôle de conjoint parfait ? Une difficulté que Jonathan Safran Foer, l'ex-mari de l'auteure, pointait aussi du doigt dans Me voici, son dernier roman.

Pour mettre au clair ses idées, Nicole s'est échappée pour un temps en Israël. Depuis l'hôtel Hilton de Tel-Aviv, elle est projetée dans une étonnante odyssée, sur les traces de Franz Kafka, le génial écrivain juif de la Mitteleuropa, qui, lui aussi, étouffait dans son carcan familial. Elle entre en possession de ses manuscrits inédits – dont la propriété a fait l'objet d'un long débat juridique, aujourd'hui arbitré en faveur de la Bibliothèque Nationale d'Israël –. Se pourrait-il qu'elle soit chargée d'une mission sur certains textes non achevés ? Elle pénètre dans un univers onirique, dans lequel Kafka ne serait pas mort de sa tuberculose à Prague en 1924. Miraculeusement exfiltré en Palestine, où le climat lui aurait été bénéfique, il se serait métamorphosé – non, pas en cloporte ! – en jardinier de talent et aurait fini ses jours dans une petite cabane dans le fond d'un désert. Un lieu isolé, parfait pour la méditation, où elle ira au bout de son introspection.

Dans une interview, Nicole Krauss clarifie son parti de mettre en scène son double : « Invitons-la dans un univers de fiction pour voir ce qu'il lui arrive lorsqu'elle est soumise à toutes sortes d'expériences imaginaires. Voyons comment sa personnalité se transforme, se développe, et quelles en sont les conséquences. Voyons ce qu'il en sort d'intéressant, en espérant que le lecteur fasse la même expérience pour lui-même ».

Espérons que Nicole Krauss en aura tiré des enseignements profitables. Pour ma part, malgré les difficultés rencontrées en tant que lecteur de Forêt obscure, je n'éprouve pas le besoin de suivre le même chemin.

Lien : http://cavamieuxenlecrivant...
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C'est une oeuvre exigeante que nous propose Nicole Krauss, un texte nourri de philosophie, de métaphysique, de théologie et qui s'intéresse aussi à la création littéraire. 
En effet, dans son dernier roman, elle met en scène deux personnages que l'on va suivre et qui ont comme point commun d'arriver à un tournant de leur vie, à un moment où ils ressentent la nécessité de tout remettre en cause. Dévorés par le doute et le sentiment de ne pas avoir suivi le bon chemin sur la route de l'existence, ils vont vivre chacun à leur manière une espèce de basculement, un nouveau départ qui revêt la forme d'une quête : quitter une petite vie bien ordonnée, bien organisée pour se lancer ailleurs dans une espèce de chaos dont ils sortiront, du moins l'espèrent-ils plus ou moins consciemment, peut-être autres, en tout cas réinventés. C'est risqué, très risqué même, mais les personnages de Nicole Krauss osent. C'est leur caractéristique et c'est aussi ce qui permet… le roman !
Pour Jules Epstein, un richissime avocat juif new-yorkais qui a brillé toute sa vie durant, la « transformation » (transfiguration?) va tout d'abord consister à donner une grande partie des ses biens et de son argent. S'alléger du poids des possessions matérielles pour se tourner vers plus de spiritualité. Pour ce retour en lui-même, il lui faut impérativement revenir vers les lieux qui l'ont vu naître en Israël.
Il va séjourner à l'hôtel Hilton de Tel-Aviv où Nicole, une écrivaine juive américaine à succès, va également résider. Elle aussi est en pleine crise : son couple va mal, elle n'a plus d'inspiration et s'ajoute à cela le sentiment étrange d'être double : une mère aimante mais engluée dans sa vie de famille et une écrivaine à la recherche de l'inspiration. Souhaitant écrire sur l'hôtel Hilton de Tel-Aviv où elle passait ses vacances, enfant, elle part en Israël, elle aussi. 
Le voyage des deux protagonistes ainsi que les rencontres qu'ils feront les conduiront à se remettre en question : Epstein s'interrogera par exemple sur les liens qu'il a créés avec sa femme et ses enfants, sur le sens de sa vie et sur Dieu. 
Quant à Nicole, il lui faut accomplir une mission qu'un universitaire lui a confiée : retravailler la biographie de Kafka.
Tous deux, contrairement à Joseph K. dans le Procès - qui demeure assis devant la porte de la Loi sans jamais oser pénétrer dans la pièce alors qu'il se devait de le faire - , iront plus loin, franchiront les limites, accompliront leur destin, s'échapperont et pénétreront dans la forêt obscure de leur être et du monde afin d'y trouver une forme de liberté, de vérité et de repos (for rest...).
Peut-être  qu'Epstein et Nicole avaient « une prédisposition à l'espoir et au désir ardent » dont Joseph K. (Kafka) était dépourvu.
Forêt obscure est un roman complexe dans lequel les références aux textes et aux rites juifs, les analyses et interprétations des livres sacrés, les réflexions sur le sens de la vie, la notion de destin à accomplir sont autant d'interrogations qui invitent à de multiples interprétations. 
Une lecture passionnante et intellectuellement stimulante !
Lien : http://lireaulit.blogspot.fr/
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critiques presse (4)
LeMonde
07 septembre 2018
Dans « Forêt obscure », l’écrivaine américaine pousse ses personnages au plus loin d’eux-mêmes – vers la lumière de Terre sainte.
Lire la critique sur le site : LeMonde
LaPresse
31 août 2018
Dans Forêt obscure, Krauss fait écho au roman Moi aussi de son ex-mari, l'écrivain Jonathan Safran Foer, qui racontait à sa manière la dissolution de leur mariage. On retrouvera l'auteure de L'histoire de l'amour avec plaisir.
Lire la critique sur le site : LaPresse
LeDevoir
27 août 2018
Avec ce livre à la tonalité mélancolique, Nicole Krauss explore ici en virtuose les questions complexes de l’identité, de l’ambition littéraire, de la judéité, de l’être et du paraître. Jeux de miroirs, faux-semblants, jeux de mains ou de vilains, elle y dessine surtout un puissant dédale narratif qui nous entraîne entre la réalité et le fantastique. À la fois dense et léger.
Lire la critique sur le site : LeDevoir
Bibliobs
24 août 2018
Qu'advient-il lorsqu'on a perdu son chemin dans la vie ? Deux personnages, dont le double de la romancière, cherchent la réponse à Tel-Aviv. Happés par le fantasme de la disparition, ils s'abandonnent à leurs incertitudes. Un polar philosophique.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
Citations et extraits (37) Voir plus Ajouter une citation
Écrire, en un sens, c’est chercher à comprendre, c’est donc quelque chose qui arrive après le fait lui-même, c’est faire du tri dans le passé, et le résultat, si on a de la chance, est toujours une suite de marques permanentes sur une page. Mais danser, c’est se rendre disponible (pour le plaisir, pour une explosion, pour l’inaction) ; cela ne s’inscrit que dans le moment présent - l’instant d’après, la danse a déjà disparu. La danse disparaît sans cesse, dit souvent Ohad (Naharin). Les liens abstraits qu’elle suscite dans son public, celui de l’émotion accompagnée de la forme, ainsi que l’excitation née de notre univers de sentiments et d’imagination, tout cela provient de ce qu’elle disparaît.

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Penser en mer, ce n’était pas la même chose que penser sur terre. Ce qu’il voulait, c’était dépasser les vagues déferlantes afin de pouvoir réfléchir comme on ne peut le faire que bercé par la mer. On est toujours sous l’emprise du monde, sans toutefois l’éprouver physiquement, sans s’en expliquer l’effet. On ne tire aucun réconfort de l’emprise du monde, qui donne l’impression d’un vide indifférent. Mais la mer, elle, on la sent. On y est parfaitement entouré, si fermement soutenu, si doucement bercé - structuré de façon si différente - que les pensées se présentent sous une autre forme. Lâchées en toute liberté dans l’abstrait. D’une grande fluidité.
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Ce soir-là, alors que le ciel passait de l'orange au violet, Epstein se tenait face à la mer, torse nu et débordant de vitalité, d'une liberté d'oiseau, convaincu qu'il comprenait enfin ce à quoi avaient abouti tous ces renoncements, tous ces dons. A cette mer. A cette légèreté. A cette faim. A cette ancienneté. A cette aptitude à soudain s'enivrer des couleurs de Jaffa, dans l'attente que son portable affiche un message provenant de l'autre côté ; d'une existence plus vaste ; de Moïse, sur le mont Sinaï, qui avait tout vu et se hâtait à présent de descendre le lui dire ; d'une femme à qui il n'avait plus que lui-même à offrir, des gens auxquels il avait instamment demandé de livrer quatre cent mille arbres sur le flanc d'une montagne dans le désert.
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De la même façon que la religion est devenue un moyen de contempler et de vivre en présence de l’inconnaissable, nous nous sommes désormais convertis à la pratique inverse, que nous chérissons tout autant : celle qui consiste à tout connaître et à croire que la connaissance est une chose concrète et accessible grâce à l’intellect. Depuis Descartes, la connaissance a été encouragée dans des proportions presque inimaginables. Mais pour finir, elle n’a mené ni à la maîtrise ni à la conquête de la nature qu’il avait imaginées, seulement à l’illusion de sa maîtrise et de sa conquête. En fin de compte, nous nous sommes rendus malades de connaissance. Je déteste franchement Descartes et n’ai jamais compris pourquoi il faudrait voir dans son axiome le fondement inébranlable de quoi que ce soit. Plus il parle de sortir de la forêt suivant une ligne droite, plus j’ai envie de me perdre au cœur de cette forêt où nous vivions jadis dans l’émerveillement, la considérant comme la condition préalable d’une véritable conscience de notre existence et du monde. Nous n’avons plus guère à présent d’autre choix que de vivre dans le champ aride de la raison, et quant à l’inconnu qui autrefois scintillait à l’horizon de notre regard, canalisant notre peur mais également nos espoirs et nos désirs, nous ne pouvons que le considérer avec horreur.
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En observant les étoiles, nous mesurons notre propre incomplétude, notre éternel inachèvement, c'est-à-dire notre potentiel de changement, voire de transformation. Le fait que notre espèce se distingue des autres par son désir et sa capacité de changement est intimement lié à notre aptitude à reconnaître les limites de notre entendement et à contempler l'insondable.
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