Tout au long de ma lecture, je me suis posé la question de comment aborder cette critique à rendre pour la Masse critique. Puis l'évidence s'est imposée : ces nouvelles sont à aborder par le biais de la musique et de la peinture, comme l'évoque le titre.
Certaines nouvelles sont autant de toiles impressionnistes, peignant en quelques pages les mille et uns détails qui font la nature humaine, les émotions, ces sensations qu'on ne peut décrire qu'avec de la poésie.
"Escaliers" brode des instants de vie fugaces et poignants autour de ce thème central de l'escalier, comme lieu de paix, comme symbole de l'effort ou comme décor absurde.
"La Dame d'Elche" raconte une vie entière de luttes et de combats avec des phrases décousues et simples, véritable voyage au coeur du quotidien et de l'intimité des personnages. Quant à "L'heure de l'anéantissement", c'est une mosaïque brisée, une multitude d'éclats de vie dans un monde à reconstruire, porteurs d'espoir et de renouveau.
D'autres nouvelles, comme "Valse" ou "Bal(l)ade" sont des pièces pour piano de Chopin, peut-être une valse justement. Avec une simplicité apparente, ces deux histoires viennent nous prendre aux tripes, laissant le souffle court et le coeur broyé devant tant de beauté. "Valse" parle d'amour, de ce sentiment amoureux si fort qui prend le rythme d'une valse quand toutes les autres relations ont un rythme différent.
"Bal(l)ade" est une ode à l'amour de jeunesse, ce sentiment de toute puissance et d'éternel qui unit des amoureux, rendant leur histoire si belle et précieuse.
Et certaines de ces nouvelles, sont de véritables tragédies à la façon antique, s'inspirant des maledictions les plus terribles ou des drames de la vie, ceux qu'on ne peut décrire tant la douleur est vive.
Enfin,
Les couleurs et les sons est une ode aux sentiments humains, à l'espoir. Avec poésie et délicatesse,
Isabelle Taillandier peint, chante, tisse, la vie et cette force merveilleuse qui nous pousse à vivre quoi qu'il arrive.
Cette lecture m'a remué profondément, me tirant des larmes ou des éclats de rire mais en me touchant à chaque fois droit au coeur.
Merci encore à Babelio et aux éditions de la Reine Blanche de m'avoir permis de découvrir ce petit bijou de littérature.