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sur 612 notes
Deux mariages ou la guerre!
L'enjeu est d'importance pour la France du Régent et l'Espagne de Philippe V.
Le bonheur de quatre enfants dont deux futurs rois doit s'effacer devant la raison d'Etat.

J'ai été bien inspirée de prendre le temps de me replonger dans la généalogie des Bourbon de France et d'Espagne, en parallèle des premiers chapitres de cette double transaction royale, car il y a de quoi se perdre dans les ascendants et descendants!
Par le fait, on peut passer à coté des enjeux politiques que représentaient ces alliances dynastiques où les filles faisaient figure de monnaie. Quand on sait qu'il s'agit de la même famille, issue de Louis XIV, la vie des monarchies apparait vraiment faite de renoncements personnels.

Changer de pays par des voyages interminables, de cercle familial, de langue... Les relations se coupaient définitivement, si ce n'est par quelques lettres. Mais on perdait peu, car on était si peu aimé. On ne s'embarrassait pas psychologie enfantine à l'époque!

Avec une vision plus claire de la géopolitique du 18ème siècle, j'ai pris plaisir à lire ces destins d'enfants, de sang royal pour leur bonheur et leur malheur. Simulacre d'enfance heureuse, hypocrisie, solitude, tristesse et contraintes étaient leur quotidien, dans un monde où l'on était majeur à 13 ans. On leur prête une maturité peu crédible pour notre époque, mais l'éducation faisait la part belle à l'apparence et imposait aux jeunes esprits un détachement et une maitrise de soi impitoyables.

A condition d'aimer la thématique historique, ce livre est agréable et bien documenté mais reste un roman. Chantal Thomas offre une approche fictive et personnelle d'un fait politique, sans en dénaturer l'intérêt. C'est vivant, plein d'humour, le quotidien de cour est reconstitué avec minutie, les lieux touristiquement connus renaissent dans leur contexte royal et il est amusant de rechercher les portraits de tous les personnages, de voir leur ressemblance, de découvrir leur destin parfois si différent des contrats et alliances.

En complément d'érudition, on peut toujours tenter les Mémoires de Saint-Simon, chroniqueur incontesté du début du règne de Louis le Bien Aimé, bien mal nommé. Plus studieux...
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Roman lu dans le cadre de l'opération Masse Critique Babelio. Je remercie Babelio et les éditions Points de m'avoir sélectionnée et envoyé ce roman.

1721. Depuis la mort de Louis XIV en 1715, Philippe d'Orléans exerce la régence, Louis XV étant trop jeune pour régner. Soucieux d'asseoir son pouvoir et de mettre un terme au long conflit entre la France et l'Espagne, le régent propose à Philippe V d'Espagne un mariage croisé : Anna Maria Victoria de Bourbon, infante d'Espagne alors âgée de 3 ans, épouserait Louis XV, 11 ans, tandis que Louis, prince des Asturies âgé de 14 ans et futur roi d'Espagne, épouserait la fille de Philippe d'Orléans, Louise Élisabeth (Mademoiselle de Montpensier), âgée de 12 ans. L'accord conclu, cet "échange des princesses" a lieu en 1722 sur l'île des Faisans, au milieu de la rivière frontalière de la Bidassoa, chacune rejoignant alors un royaume et une cour qui leur est étrangère. Mais ces deux mariages tournent rapidement au fiasco et les princesses sont renvoyées vers leur pays respectif en 1725.

Une chronique mêlant cruauté et compassion
À la manière d'un chroniqueur du XVIIIe siècle, Chantal Thomas nous raconte dans ce roman cette histoire ahurissante et pourtant véridique. Une chronique cruelle dans un style élégant et sobre, mêlant ironie et compassion. S'appuyant sur la correspondance entre les différents protagonistes des deux cours (Élisabeth Farnèse, Philippe V, Louis Ier, Louise Élisabeth, Madame de Ventadour…), Chantal Thomas entremêle quelques extraits de lettres et sa fiction pour donner plus de poids, de gravité et de réalisme à son roman. La lecture de ces documents se révèle parfois compliquée car les lettres sont retranscrites dans la langue de l'époque, bien différente de la nôtre, donc parfois difficilement déchiffrables et compréhensibles, freinant par là même la lecture.
Un seul petit regret : à force de se concentrer sur le destin de ces deux petites princesses, l'auteur en oublie tout le contexte historique, les événements, comme si l'on était en vase clos (réformes économiques, jeux d'alliances, jansénisme…).

Deux beaux portraits psychologiques
L'alternance des chapitres consacrés à chacune des deux cours nous permet de suivre simultanément l'évolution des deux jeunes filles pourtant si éloignées à tous points de vue, nous offrant par là même deux beaux portraits psychologiques. Si Anna Maria Victoria, pleine de charme, insouciante et gaie, fait l'unanimité au sein de la cour, il n'en va pas de même avec Louise Élisabeth qui refuse dans un premier temps de paraître à la cour. de la même façon, si Anna Maria Victoria est fortement éprise de Louis XV, Louise Élisabeth ne porte aucun intérêt au sien. Mais, coupées de leurs racines familiales et entourées d'inconnus, elles vont toutes deux se heurter à la violence et à la dureté de la cour. Madame Palatine résume parfaitement la situation, s'adressant à Anna Maria Victoria (page 186) : "[…] vous êtes exceptionnelle, Madame. Sans que cette conscience de votre mérite vous rende arrogante, ne laissez pas des médiocres vous humilier et vous faire douter de vous-même. La Cour est une mécanique effroyable. Comme toutes les princesses étrangères qui arrivent, j'ai été fêtée, puis maltraitée, calomniée, blessée. Au début nous sommes jeunes, amusantes, certaines d'entre nous sont jolies, la Cour nous caresse, a l'air de nous aduler. En fait, vampire sournois, elle nous pompe le sang. Les grossesses font le reste. La jeune épousée n'est bientôt plus qu'une pauvre chose qui traîne et qu'on oublie."

Des cours bien différentes
Si Philippe d'Orléans est surtout réputé pour son libertinage et ses moeurs très libres, la cour d'Espagne se caractérise par une austérité extrême. Aussi, l'accueil de la petite Louise Élisabeth est glacial, surtout de la part de l'ambitieuse reine Élisabeth Farnèse, seconde épouse de Philippe V. Un symbole qui plante le décor : en guise de comité d'accueil, on lui fait assister à un autodafé d'hérétiques ! Ayant reçu une éducation peu soignée, elle ne sait comment se comporter, a du mal à se plier à la rigueur de la cour et finit par se renfermer sur elle-même. Malgré l'attention que lui porte le maladroit Louis Ier, il est déjà trop tard : isolée, incomprise, scrutée par une cour qui ne lui veut pas forcément que du bien, elle finit par sombrer dans une semi-folie, alternant boulimie, alcoolisme et crises durant lesquelles elle déambule nue dans le palais. À la mort de Louis Ier en 1724, alors que Philippe d'Orléans est mort en 1723, Philippe V décide de renvoyer en France cette veuve de la maison d'Orléans devenue bien inutile. Anna Maria Victoria a un peu plus de chance puisqu'elle est choyée par madame de Vendatour, provoquant par là même la jalousie de Louis XV, et appréciée de Madame Palatine. Mais Louis XV est un être mélancolique, triste et secret, marqué par de nombreux deuils ; il ne supporte pas la gaieté, la joie de vivre et la tendresse à son égard de ce bébé, même si celui-ci fait preuve d'une maturité stupéfiante pour son âge. En raison de ce jeune âge, Anna Maria Victoria ne sera pas en mesure d'avoir des enfants avant de nombreuses années, aussi le duc de Bourbon, premier ministre de Louis XV, décide-t-il de rompre les fiançailles et de la renvoyer en Espagne. Madame de Ventadour résume parfaitement l'union d'Anna Maria Victoria et de Louis XV (p. 302) : "Elle voit ce qui est : une petite fille électrisée d'amour pour un garçon crispé d'antipathie, une romance conjugale à sens unique favorisée pour masquer le cynisme d'un arrangement politique. « La barbarie à sourire polis » se dit la marquise […]".

Un univers sans pitié pour les enfants
À travers ce roman, Chantal Thomas nous dévoile combien la vie n'était pas tendre pour les enfants d'ascendance royale. Certes, elle ne l'était pour aucun enfant à cette époque, mais ces enfants royaux sont considérés par les adultes comme des marchandises, des pions, des pantins qu'on peut manipuler et déplacer à l'envi sans se préoccuper le moindre instant de leurs sentiments.
L'auteur décrit avec cynisme et réalisme, d'une plume acérée mais toujours élégante, cette brutalité et cette inhumanité dont sont victimes ces deux princesses, tout cela pour des raisons politiques. D'ailleurs, l'éditeur a réussi à traduire cet état de fait en couverture en choisissant de ne reproduire qu'une partie du portrait d'Anna Maria Victoria par Alexis Simon Belle, en ne montrant qu'une partie de son corps, masquant sa tête… un corps anonyme.
Lien : http://romans-historiques.bl..
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Me voilà bien désolée, à l'instant de commencer cette critique. je vois en effet que ce livre d'Histoire romancée semble avoir conquis la plupart de ces lecteurs... alors que je suis restée de glace, espérant la fin avec impatience.
Pourtant, je partais avec un très bon a priori, puisque j'avais moi-même offert ce livre à une proche, séduite par le sujet, ces deux petites filles échangées, arrachées à leur famille/patrie, au nom de la toute-puissante (dé)Raison politique. Mais... je n'ai pas aimé. le style m'a gênée, avec des termes grossiers tombés soudain au tournant d'une phrase, sans nécessité aucune, pour moi. Et puis, cette façon de faire parler et vivre les poupées de la petite Infante, dans un roman qui se veut historique, cela ne m'a pas touchée. Enfin, la manière dont Chantal Thomas s'est appropriée les pensées, ressentis de ces petites filles m'a paru trop intrusive. Je l'ai vécu comme une affirmation historique, là où l'auteur ne faisait qu'interpréter L Histoire à sa façon.
Au vu des nombreuses critiques élogieuses, je suppose que je me suis juste trompée d'objectif, et que j'ai mal saisi l'intention de l'auteure...
Quoi qu'il en soit, même si cette lecture m'a permis de découvrir un pan de l'Histoire de France qui m'était inconnu (ce pour quoi je ne regrette tout de même pas de l'avoir lu!) sur le plan du "plaisir à la lecture", je ne me suis pas retrouvée dans ce livre.
mais cela n'engage que moi ! :)
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Comme pour beaucoup de romans historiques, celui-ci fut pour moi l'occasion de me replonger avec frénésie dans Wikipédia ! Au-delà de découvrir en détail le destin de ces deux princesses, il m'a permis également de replonger dans l'enfance de Louis XV, un rappel de son caractère anxieux, noir et torturé.

Le sentiment général me restant est la folie ! :
- mais quel n'importe quoi ! Ce que ces enfants ont à vivre, et à cinq ans pour l'infante ! Non qu'ils soient moins bien lotis que les paysans de l'époque, mais enfin puisqu'ici il est question des enfants des rois, c'est d'eux dont je parle. Leur vie et ce qu'on leur impose est juste dément ! Pas étonnant que Louise-Elizabeth devienne barge !
- folie furieuse des médecins et de leurs saignées ! Non mais ça va pas bien !!!
Parlant du corps, j'ai plusieurs fois eu un sentiment de craditude intense que ce soit au niveau hygiène ou médecine. Berk, berk, quelle sale période !

Petit détail concernant le style : il est bizarre comme j'ai eu du mal à m'habituer au présent de narration qui m'a perturbé pour un roman relatant des faits du 18ème siècle. Mais une fois habituée, comme souvent, la lecture fut aisée.

Enfin, le moment de fin fut assez parfait, ironiquement, la boucle bouclée !

Une lecture très intéressante en même temps que divertissante !

~ Challenge 50 objets-3 : joker (dentelle)
~ Challenge Féminin 21 : adapté à l'écran
Lien : https://lecturesdeflo.fr/202..
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Bien que passionnée d'histoire j'aborde toujours les romans historiques avec beaucoup de circonspection. Ou bien les libertés prises avec l'histoire m'horripilent ou bien le ton trop doctoral et le style trop plat me découragent. C'est un challenge impitoyable que celui d'écrire de bons et beaux romans historiques. Chantal Thomas m'avait séduite avec Les adieux à la reine, récit apocalyptique d'un Versailles dans sa chute, d'une monarchie absolue dans ses derniers retranchements, d'une reine Marie Antoinette, l'Autrichienne tant haïe, assistant impuissante à l'effondrement de son monde. J'avais été emballée par ce récit, d'une parfaite exactitude historique et d'un souffle romanesque indéniable. Mais avec L'échange des princesses, il me faut reconnaître un engouement moins prononcé et même confesser une difficulté à finir ce roman. Pourtant le sujet avait de quoi me plaire, car dévoilant un pan méconnu de l'histoire du jeune Louis XV : son mariage arrangé par son oncle le régent Philippe d'Orléans, avec la très jeune Marie Victoire (4 ans), infante du roi d'Espagne. A cet arrangement qui devait marquer l'apogée de la Régence sur le plan diplomatique, s'ajoutait celui livrant en épousailles la fille du régent au futur roi d'Espagne, à peine âgés de 12 et 14 ans. Quatre destins de jeunes gens échangés et sacrifiés sur l'autel des alliances et tractations de pouvoir, quatre jeunes personnes balayées par le vent de l'histoire. L'échange des princesses retrace avec minutie, agrémenté de moult anecdotes (issues des correspondances, témoignages, mémoires, pour cela Chantal Thomas a effectué un énorme travail de recherche), cet échange et s'axe principalement sur le ressenti des jeunes demoiselles. En cela nous apprenons que leur acceptation de la chose ne s'est pas vraiment déroulée de la même façon : d'un côté la jeune Marie Victoire, fascinée par Louis XV et fortement amourachée, fera tout pour lui plaire en dépit du désintérêt profond de ce dernier. Au contraire Louise Elizabeth d'Orléans, acceptant très mal ce mariage, n'aura de cesse de décourager, de rejeter et choquer son mari et la cour d'Espagne. Ces portraits sont touchants, notamment celui de la petite Marie Victoire que j'ai trouvé attachante, petite fille perdue parmi les adultes et les Grands de France, jeune personne fragile et joyeuse qui prenait très à coeur son destin de future Reine de France.
Pour autant et malgré l'intérêt historique du roman, il manquait ce souffle romanesque, cet entrain et ce dynamisme qui font passer un agréable moment. Jamais le roman n'a décollé. La magie n'a pas opéré cette fois…

Lien : http://livreetcompagnie.over..
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Une écriture très travaillée, un roman envoutant, mais vraiment surprenant. L'auteur happe son lecteur en lui contant le destin de deux petites filles aussi différentes que possible, l'une mal élevée et mal aimée, l'autre choyée et couvée, mais qui se retrouvent toutes deux plongées dans des univers qui ne sont pas les leurs.
Evidemment, on ne leur demande pas leur avis, il faut obéir à l'intérêt général.
L'auteur installe d'ailleurs une distance entre les personnages et le lecteur qui est sans doute là pour montrer la distance qui pouvait existait autour de ces deux princesses, et surtout la solitude dans laquelle elles étaient plongées.
Un livre à lire pour les adeptes de récits historiques bien écrits.
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Beau sujet pour Chantal Thomas que celui de la condition des filles de familles royales durant la régence, au début du 18ème siècle. Elles ont beau être riches, les princesses sont de la viande à marier, c'est ce que l'académicienne démontre dans "L'échange des princesses" paru en 2013.
Si le thème du roman est émouvant, il n'a pourtant pas vraiment réussi à me bouleverser.

Cette tranche d'histoire arrive après des années de guerre entre la France et l'Espagne. En 1721, l'échange de princesses entre les deux royaumes est envisagé pour permettre de consolider la paix.
Côté France, Mademoiselle de Montpensier, adolescente et fille de Philippe d'Orléans régent de France, va être envoyée en Espagne pour être mariée à l'héritier du trône.
Côté Espagne, Anna Maria Victoria la petite princesse de quatre ans va faire le chemin inverse pour devenir reine de France en épousant le très jeune Louis XV.
Ce chassé-croisé ressemble un sacrifice sur l'hôtel des jeux de pouvoirs.
À l'époque, une jeune fille normale était une jeune fille docile. Les princesses s'opposent en cela, l'une acceptant le rôle à jouer et l'autre pas. Au final, elles vont subir le même sort.

Je trouve que la chronologie et l'alternance des lieux à quelque chose d'un peu conventionnel dans la narration. le ton est sec. Plutôt qu'un roman cela ressemble parfois à un documentaire alors que l'idée centrale de mettre en parallèle les deux princesses comme témoignage de la situation des femmes de haut rang avant la Révolution est très intéressante. Et puis surtout je déconseille la version audio qui n'est pas bonne du tout et qui gâche peut être le texte que j'ai dû reprendre en version papier.
Je reste donc sur un avis mitigé même si Chantal Thomas sait dénoncer le cynisme des arrangements politiques des derniers temps de la royauté.


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Pas forcément grand fana des romans historiques, j'avoue que cet échange des princesses par une spécialiste du genre- Chantal Thomas mais pas la styliste la romancière des adieux à la reine- m'a plutot séduit.. il faut dire que cete destinée de deux filles victimes des enjeux de pouvoir dans le 18ème sicèle entre l'infante d'Espagne et le régent de France est assez édifiant... a travers les destins croisées de ces deux jeunes filles de la haute promises à de grands rois et qui vont devoir s'exiler l'auteur entremele avec habileté réalité historique et tissu romanesque et cette reflexion sur les mariages forcés conserve trois siècle après une vraie force et une belle modernité...plutot une agréable lecture malgré quelques facilités dans l'écriture!!
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Un récit glaçant sur le sort réservé aux princesses des Cours d'Europe, traitées comme des pions sur un échiquier où se jouent alliances, luttes de pouvoir, intrigues et enjeux de succession.

Les fillettes impuberes, presque au berceau, sont enlevées sans ménagement pour être livrées à de futurs époux peu enthousiastes. On leur enjoint de devenir de parfaites épouses et bien sûr d'engendrer des héritiers, mâles évidemment. Un destin qui parfois ne peut s'accomplir, dans un siècle où sévissent tant de maladies mortelles et de complots d'antichambre.

Chantal Thomas redonne chair et esprit à ces fillettes sacrifiées, livrées par leurs propres parents, marionnettes entre les mains d'adultes cyniques et calculateurs.

Un roman qui s'appuie sur des faits historiques, mettant en lumière la cruauté d'une société qui fait peu de cas des individus. Il faudra attendre les Philosophes des Lumières pour apporter un peu d'humanité et de compassion pour le sort de ces pauvres petits privés d'enfance.
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Ouvrage court et très instructif. L'échange des princesses, tant par son sujet que par sa narration, n'est pas sans me faire penser à La Reine Oubliée de Françoise Chandernagor. Merci à Chabe37 de me l'avoir pioché dans le cadre de pioche dans ma PAL septembre 2019.

Ici le sujet est simple : Philippe d'Orléans, Régent de Louis XV, prévoit un coup diplomatique d'envergure : marier sa fille, Louis Elisabeth, Mle de Montpensier et Princesse de France, à Don Luis, héritier du trône d'Espagne, tous deux adolescents. En contrepartie, le très jeune roi de France, Louis XV, par encore majeur, se voit promis contre son gré à l'infante d'Espagne, Anna Maria Victoria, tout juste âgée de 4 ans. Véritables marionnettes dans ces cours d'Europe, le destin de ces enfants nous est rapportés par Chantal Thomas.
A l'aide de beaucoup de correspondances, l'auteure apporte un éclairage historique très appréciable, d'autant que je suis complètement inculte sur le règne de Louis XV qui a pourtant régné 60 ans...
On ne peut s'empêcher de compatir pour ces enfants, dévorés par les intrigues politiques et diplomatiques du moment. Une princesse revancharde et irrévérencieuse amenée à la folie, un roi influençable entouré de mauvais conseillers, un autre roi faible et en quête de reconnaissance féminine et surtout ce petit bout de chou, appréciable entre tous, douée d'une certaine maturité et pourtant si naïve, comme l'est toute enfant de 4 ans et qui n'est pas sans faire fondre notre coeur.

L'histoire avait du potentiel, des émotions sont présentes. En revanche, je tique un peu sur la narration qui rend un peu hermétique, sauf sur la fin, à toute empathie du lectorat. On a l'impression d'être un observateur qui voit ces marionnettes-enfants de haut, plutôt que d'entrer réellement avec eux dans les cours de France et d'Espagne. Ca m'a longtemps bloquée dans ma lecture et je trouve ça dommage.

Il n'en reste pas moins que c'est une lecture instructive que je ne regrette pas d'avoir lue.

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